Archive pour la Catégorie 'Urbanisme'

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Paul Virilio : la crise actuelle est sans référence

On ne peut pas déduire à partir d’un moment donné ce que sera le devenir de telle ou telle société, dans la mesure où celle-ci s’auto-institue elle-même nous dirait un Cornelius Castoriadis.
Variation et lecture des failles de la machine par Paul Virilio.

http://www.dailymotion.com/video/x82wi1 La crise actuelle est sans référence …

http://www.dailymotion.com/video/x82v9x Pensez la vitesse …

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Un paysage d’événements,
entretien avec Paul Virilio, la République des Lettres,

Extraits …

(…) Je vous rappelle l’exergue de La machine de vision: « Le contenu de la mémoire est fonction de la vitesse de l’oubli » dit Norman Speer. Quand on travaille sur la vitesse on travaille sur l’oubli. Or le révisionnisme lié à la négation de la Shoah est le centre de gravité de ce qui est devenu depuis l’industrialisation de l’oubli. Ce qui commence par un détournement de vérité devient une industrie de la négation, et cette industrie est parfois mise en oeuvre par des gens qui ne sont pas révisionnistes et ne sont pas apparemment négationistes. Les technologies du temps réel, les technologies de la mondialisation du temps dont on parlait au tout début, portent en elles-mêmes une puissance d’oubli, d’évacuation de la réalité, de toutes les réalités – pas seulement celle des camps. C’est une des menaces de l’avenir. La perte des traces: l’instantanéité et l’immédiateté, c’est la perte des traces et la perte de la mémoire. Au point qu’on peut se demander si le négationisme n’a pas été le commencement de la fin – fin de la vérité historique – et si aujourd’hui nous ne vivons pas la fin de ce commencement comme disait Winston Churchill à propos de la guerre (…)

(…) Il faut, il faudra demain faire une économie politique de la vitesse comme il y a une économie politique de la richesse – l’économie tout court -. Je crois qu’il faudra inventer une « rythmologie », je crois que le rythme de l’histoire du monde est en train de changer et que ce rythme n’est pas géré politiquement. C’est un peu comme dans la musique concrète : les harmoniques sont rares, non pas parce qu’on ne souhaite pas d’harmoniques, mais parce qu’on est incapable de juger de la rythmique sociétaire. Si on analyse l’histoire de la vitesse on constate que seule la musique et la danse prennent en compte la vitesse de manière politique : pour moi une chorégraphie, une symphonie, une danse, c’est d’une certaine façon une économie politique de la vitesse. Moderato cantabile, Allegro non troppo, c’est une rythmique du son et de même la chorégraphie est une économie politique du corps dans l’espace-temps de son rythme. Je crois, qu’on le veuille ou non, que l’accélération de l’Histoire dont parlait Daniel Halévy, est devenue telle qu’il faudra mettre en oeuvre une économie politique de la vitesse venant seconder l’économie politique de la richesse (…)

(…) Il faut devenir critique d’art de ces technologies. Si on considère que l’art et la technique sont une seule et même chose nous ne pouvons aimer la technique qu’à travers la liberté de la critiquer.

Copyright © Olivier Morel / La République des Lettres, mercredi 01 mars 1995

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Aux arbres et cætera …

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Arbres, le voyage immobile

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Dans la série - quels sont les « endroits » où les humains viennent pour devenir plus humain, quels sont les « matériaux » avec lesquels ils se combinent pour ? – après l’eau, petit tour du côté des arbres et de leurs « droits ».

Cas pratique. Visitant la Commune X dans le cadre de l’étude Y, on pourrait découvrir de magnifiques micocouliers de Provence centenaires, tous situés à proximité immédiate d’un centre-ville.

Manque de chance pour ces arbres offrant de nombreux axes de covisibilité, autant de joyeuses perspectives du fait de la taille des tiges comme du volume des canopées, le projet immobilier Z ne prévoit en rien la conservation des arbres sur ce site à lotir.

Aire de répartition Micocoulier de Provence France

Sauf cas exceptionnels – racines dans les eaux thermales chaudes de Rouen par exemple - le sud de la Loire constitue la limite de l’aire de répartition géographique du Micocoulier dit de Provence.

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Un grand arbre est un véritable livre ouvert sur l’histoire, pas seulement naturelle, d’un territoire. Grande surface d’inscription, il est fait de l’air du temps, il exprime les nombreux temps qu’il incorpore, attendant qu’on viennent les lire. Nous autres lecteurs, nous nous retrouvons pour jouer, participer à coécrire, avec et à la suite. Alors le couper, c’est aussi refermer un livre, c’est accepter de laisser se perdre beaucoup de traces.

Alors que faire pour préserver ces illustres témoins des tracto-pelles locales ?

Allons donc ouvrir « LES DROITS DE L’ARBRE AIDE-MÉMOIRE DES TEXTES JURIDIQUES », publication en date de juin 2003 éditée par la Direction de la nature et des paysages du Ministère de l’Écologie et du Développement Durable (MEDD).

Phrase introductive de l’ouvrage : « L’arbre est un être vivant particulièrement longtemps et marquant dans les paysages. »
Nous voilà déjà tous rassurés sur nos propres qualités d’expression ! Il sera donc question de [en + an]
Suite des festivités … « En droit, l’arbre est un immeuble (Art. 518 du code civil), ce qui lui confère un statut particulier. L’arbre est un élément de paysage, à ce titre les dispositions juridiques qui peuvent participer à sa protection sont nombreuses. »
Un immeuble offrant de nombreuses possibilité de protection, très très bien ! Mais il est aussi vite précisé que : « La protection de l’arbre est un travail de fond qui se prépare, se vit et se défend. » Une bien jolie formule.

Micocoulier de Provence à Beaucaire (30)
Micocoulier de Provence, ce livre bientôt refermé …

Toujours en introduction, une méthodologie attaque-défense nous est proposée :

« 1. Organiser la protection de l’arbre
Protéger l’arbre c’est avant tout bien le connaître et organiser des mesures de protection adaptées à sa vie, à sa gestion et à son inscription dans les aménagements. Savoir pourquoi on protège et comment le faire. Cette phase est importante, elle conditionne les deux autres.
2. Intégrer la protection de l’arbre dans les décisions de gestion et d’aménagement de l’espace
Protéger l’arbre c’est savoir prendre des dispositions adaptées en matière de gestion ou d’aménagement de l’espace. Protéger l’arbre c’est aussi prendre des mesures de conservation.
3.
Défendre l’arbre quand il est menacé
Protéger l’arbre c’est aussi réagir. Négliger les deux phases précédentes c’est réduire l’efficacité des réactions possibles en cas de péril. »

Traduction rapide : commencez dès hier, car les projets de travaux, aménagements et ouvrages vont plus vite que vous ! Prendre des mesures de conservation appartient à la machine administrative, réagir, c’est donc déjà l’avoir activée. Nous voilà beaucoup mieux …

Micocoulier de Provence à Beaucaire (30)
Micocoulier de Provence, ce livre bientôt refermé …

On ne l’aura sans doute pas bien compris, et malgré l’abondance de la littérature encore à venir, il est jugé nécessaire de nous avertir à nouveau de la difficulté de la tâche …

«  AVERTISSEMENT
- La protection de l’arbre est un chemin semé d’embûches. Les réglementations sont nombreuses et souvent complexes.
- Il est nécessaire de procéder à une lecture croisée des différentes fiches.
- Le document ne procède pas à une analyse-bilan des différentes législations.
- La prévention limite toujours les conflits juridiques qui se révèlent souvent très longs et aléatoires. Dans le cas des arbres, les conséquences peuvent être irréparables.
- Si les questions de procédures sont fondamentales, le document n’entre pas dans le détail et se contente le plus souvent d’indiquer la juridiction compétente. Cependant, à tous les stades de la protection de l’arbre, la vigilance s’impose sur les questions de forme et de procédure : délais à respecter, autorisations à demander, avis conforme ou simple, obligation de notification, d’affichage… »

Bonne chance ! De toute façon, si vous n’étiez pas juriste, urbaniste, voire environnementaliste ou paysagiste, une simple lecture des différentes fiches qui constituent la suite de l’ouvrage est proprement impossible. Alors ne parlons surtout pas de lecture croisée !

De la lecture de l’ensemble, ressort assez clairement que vous n’avez plus qu’à prier pour qu’une éventuelle protection affecte déjà le patrimoine végétal en question. Malheureusement, et si c’était le cas, vous n’en seriez sans doute pas rendu devant ce genre de littérature … les protections quand elles existent sont le plus souvent respectées. Ceci expliquant aussi le peu de protections existantes.
Alors oui, les protections possibles sont nombreuses. Néanmoins si celles-ci n’existent pas à ce jour, alors vous n’avez à peu près aucune chance de préserver vos arbres au présent.

Notons au passage que les protections existantes concernent principalement des zones de peuplement remarquables, des sites d’intérêt communautaire (Natura 2000), des zones d’intérêts (ZNIEFF) et ainsi de suite (arrêté de biotope, etc.) … et qu’ainsi dans une très grande majorité des cas, les individus isolés sont condamnés (miter pour urbaniser).
L’arbre isolé est quant à lui le plus souvent protégé en vertu de ses qualités paysagères – le volume de l’immeuble occupant et délimitant l’espace – plus rarement pour ses qualités patrimoniales, et très rarement en fonction de ses fonctions écologiques (habitat pour la faune, phytosociologie, microclimat et cycle-de l’eau, micro formation des sols et cycle des matières organiques, etc.)

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 » Les articles L. 341-1 à L. 341-22 du code de l’environnement règlementent le classement ou l’inscription des « monuments naturels et des sites dont la conservation présente, d’un point de vue artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque, un intérêt général ». Cette législation a permis de protéger des arbres par classement ou inscription. Cette pratique n’a plus cours mais environ 500 arbres restent soumis à ce régime. Cette législation présente aujourd’hui un intérêt pour la protection des arbres dans la mesure où un régime spécifique s’applique sur les espaces classés ou inscrits (qui peuvent être assez vastes). « 

 » La loi du 31 décembre 1913 sur les monuments historiques protège des immeubles qui présentent un intérêt du point de vue historique ou artistique. Cette loi a permis de protéger par une inscription ou un classement quelques arbres remarquables. Aujourd’hui cette pratique n’a plus cours. Cependant, la législation sur les monuments historiques continue de présenter un intérêt pour la protection de l’arbre, grâce aux dispositions qu’elle prévoit pour la protection des abords des monuments inscrits ou classés. « 

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Micocoulier de Provence à Beaucaire (30)
Micocoulier de Provence, ce livre bientôt refermé …

Les protections dont il est question dans l’aide-mémoire du MEDD, celles-ci sont essentiellement mises en place dans le cadre de l’élaboration, la révision ou la modification des plans d’occupation des sols aujourd’hui dénommés PLU.

Pour le présenter très rapidement, un tel document d’urbanisme découpe le territoire communal en quatre types de zones : urbaines (U), à urbaniser (AU), agricoles (A) et naturelles (N). Chacune de ces zones est accompagnées d’un règlement écrit qui fixe les dispositions d’urbanisation applicables (constructions autorisées, implantation, hauteur, accessibilité aux réseaux, coefficient d’occupation des sols, and so on …)

Sur les 14 articles d’un règlement de zone, le numéro 13 concerne spécifiquement les espaces libres, les plantations et les espaces boisés classés (EBC).
Le classement d’un secteur en EBC a pour but d’interdir les changements d’affectation ou les modes d’occupation du sol de nature à compromettre la conservation, la protection ou la création des boisements.
Un tel classement entraîne également le rejet de plein droit des demandes d’autorisation de défrichement, comme il entraîne la création d’un régime d’autorisation administrative avant toutes coupes et abattages d’arbres.

N’ayant pas de critère de surface minimum à respecter, voilà en théorie une belle protection pour ce qui nous concerne. Seulement, le régime des EBC ne s’applique uniquement que lorsque celui-ci a été délimité dans le document graphique du PLU. 
Or élaborer un PLU est une activité de longue durée. Elle dépend bien évidemment de la taille et des enjeux urbains de la commune, ainsi n’attendez pas moins de cinq ans avant de voir un tel document passer de la phase étude à l’approbation.
Mais, et c’est heureux, le plan existant peut-être révisé ou modifié selon les diverses procédures définies par le code de l’urbanisme. Comptez ici de 6 mois à 1 ans selon les cas. Cependant, et dans la pratique, si vos arbres ne sont pas déjà identifiés:
- dans le rapport de présentation du PLU au niveau de l’analyse de l’état initial de l’environnement (certains alignements peuvent être identifiés comme des éléments marquants du paysage à préserver);
- et/ou dans le rapport de présentation du PLU au niveau du diagnostic (synthèse et orientations paysagères);
- et/ou dans le document graphique du PLU s’ils ne sont pas inscrits dans une zone naturelle (N) ou un espace boisé classé (le règlement de la zone N est par nature très restrictif concernant l’abattage des arbres); 
- et/ou que le règlement écrit du PLU, pour les zones concerné, n’est pas assez restrictif en la matière (l’article 13 peut demander expressément la préservation des hautes tiges même en zone U ou AU);
… alors vous n’aurez que très peu de chance de voir aboutir votre demande de révision ou modification du plan au seul titre de la préservation de ces quelques arbres.

Conclusion, il n’existe à ce jour aucune possibilité juridique de préserver le patrimoine des grands arbres isolés à court terme.
- Sachant que: nombre des documents d’urbanismes actuellement en vigueur ont été élaborés à une époque où se négligeait la protection du capital environnemental et paysager des communes. 
- Sachant que: les projets d’aménagements, eux se réalisent aujourd’hui à court et moyen terme. Soit juste le temps d’arriver à la fiche 3 que nous propose le mémo juridique du MEDD.

Retenons donc que si personne ne s’est battu il y a dix ans pour préserver cet arbre, alors aujourd’hui, vous ne le pourrez très vraisemblablement pas, sauf à vous y attacher par d’autres moyens.

 Micocoulier de Provence à Beaucaire (30)
Micocoulier de Provence, ce livre bientôt refermé …

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Quelques arbres sur le web :

+ Blog Krapoarboricole, à la recherche des arbres vénérables (de France) …

+ Francis Hallé, botaniste auteur du livre « plaidoyer pour l’arbre«  
Extraits vidéos 1Extraits vidéos 2 - Entretien avec l’auteur - Site du projet du radeau des cimes

+ Fil de news du departement forestier de la FAO.

Janco(vini-vidi)vici: énergie, mesure et démesures, climat

http://www.dailymotion.com/video/x5zgex
Extraits audios d’après introduction de la conférence donnée par Jean-Marc Jancovici le 1er avril 2008 à l’occasion de l’Assemblée Générale annuelle de l’Association des Ingénieurs ESPCI:  » l’ingénieur face à la contrainte carbone – Quels défis pour le 21e siècle ?  » Cette intervention est disponible en intégralité ici: http://www.espci.org/fr/jancovici

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Jean-Marc Jancovici est certainement l’un des plus brillants (au sens d’éclairant) représentant de la face quantitative de notre montagne écologie, celle de la mesure. Pour lui, tout est question de chiffre et d’ordre de grandeur. Soit une proposition qui se résume par la formule non idéolo-moralisante suivante:  » c’est la dose qui fait le poison « . Au passage, le simple fait, et pourtant nécessaire, de devoir rappeler que les choses ne sont pas mauvaises en elles-mêmes est proprement stupéfiant en ce début de XXIème siècle. Un symptôme de notre pensée qui tend à valider la thèse qui dit que, qualitativement parlant, il n’y a bien rien de nouveau sous le soleil.

Et voilà bien la thèse que défend Jean-Marc Jancovici, rien de nouveau sous le soleil de notre civilisation, sinon l’amplitude des (mêmes) phénomènes à l’oeuvre: croissance démographique et consommation d’énergie primaire. Notre manière de vivre le monde n’a en rien changé, exception faite que nous disposons chacun d’une quantité d’énergie sans commune mesure avec celle de nos ancêtres, même récents. Et c’est là que les chose s’enchainent une fois le lien (re)fait entre quantité d’énergie disponible, ou tout du moins mobilisable par chacun, et la pression que chacun est en mesure d’exercer aujourd’hui sur son environnement. Car qu’est-ce que l’énergie sinon un potentiel de changement appliqué à la transformation de son environnment ? L’énergie, c’est à dire la grandeur qui permet de caractériser un changement d’état dans un système, et bien ce n’est que ça. Un fait que Jancovici illustre de manière tout à fait pédagogique à travers la notion d’esclave énergétique. Nous est ainsi énuméré par fonction, le nombre d’esclaves (calorifique, mécanique, électrique, etc.) dont nous disposons quotidiennement nous autres les « nababs » occidentaux qui bénéficions d’un coût réel de l’énergie presque nul.

Janco(vini-vidi)vici: énergie, mesure et démesures, climat dans Energie energie
Source et  (c) Jean-Marc Jancovici

A partir de là, comment maintenir le système économique et social en place avec un coût réel de l’energie (de l’amont à l’aval, du coût « à la pompe » au coût sur le climat) qui ne peut que (re)devenir croissant ? Mondialisation, étalement urbain, développement du loisir, tous phénomènes peuvent-ils se poursuivre dans une société occidentale qui connaîtrait un renchérissement très significatif de ses approvisionnements énergétiques?

Si l’on peut reprocher, à raison, au modèle proposé par Jancovici cette stricte égalité entre processus de civilisation et disponibilité de l’énergie, on rappelera également que celui-ci se place dans le cadre de notre civilisation occidentale, et que, simplifiant les variables à l’oeuvre, celui-ci offre une vision mécanique tout à fait éclairante. Une matière première première dont la qualité est aussi d’être non moralinée, fait assez rare en ces temps de disette de l’analyse, comme de l’expertise.

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http://www.dailymotion.com/video/x68pzg
Extraits audios d’après introduction de la conférence donnée par Jean-Marc Jancovici le 1er avril 2008 à l’occasion de l’Assemblée Générale annuelle de l’Association des Ingénieurs ESPCI:  » l’ingénieur face à la contrainte carbone – Quels défis pour le 21e siècle ?  » Cette intervention est disponible en intégralité ici: http://www.espci.org/fr/jancovici

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+ Energie et changement climatique : éléments de base sur l’energie au 21e siècle
Cours de JMJ donné aux élèves-ingénieur de l’Ecole Nationale Supérieure des Mines de Paris en mai et juin 2008, 7 modules de 2h chacun (vidéos et supports de cours disponibles).

L’approvisionnement en eau de la ville de Paris

    C’est la municipalité qui est responsable de l’eau à Paris, celle-ci organise le service public, veille à ses performances et à l’évolution des prix. Au niveau de la gestion des risques, quatre lacs réservoirs situés sur la Marne, l’Aube, la Seine et l’Yonne protègent la région parisienne contre les inondations et soutiennent un débit suffisant de la Seine et de la Marne en période de sécheresse. L’article suivant présente les principales caractéristiques des services et réseaux de la ville liés à l’eau tels que décrits dans le rapport de présentation du plan local d’urbanisme de la ville de Paris.

Le réseau d’eau potable de la ville

     Pour le compte et sous le contrôle de la municipalité, la Société anonyme de Gestion des Eaux de Paris (SAGEP)  produit l’eau potable de la Ville de Paris. Pour ce faire, elle capte l’eau dans les sources ou la pompe dans la Seine et la Marne (50% du total) à partir des trois usines de production de Joinville, Orly et Ivry. Les usines d’Ivry et d’Orly traitent l’eau de la Seine et l’usine de Joinville traite l’eau de Marne. Ces usines utilisent un processus de potabilisation par filtration biologique lente. Une succession de trois bassins filtrants permet de clarifier l’eau. Puis l’eau, débarrassée de la plupart de ses micro-organismes est affinée par une ozonation et une filtration sur charbons actifs en grains. Chaque usine produit en moyenne 120 millions de litres d’eau par jour, jusqu’à 300 millions de litres en cas de besoin.  

L'approvisionnement en eau de la ville de Paris dans -> NOTIONS D'ECOLOGIE image0018

Plus de la moitié de l’eau qui coule dans les robinets parisiens provient de sources situées dans un rayon de 80 à 150 km autour de la capitale. Ce qui est une garantie tant en terme de sécurisation des approvisionnements que d’économie d’énergie, les eaux étant acheminées par aqueducs jusqu’à Paris par voie gravitaire (transport passif). Le système assure donc un approvisionnement en eau même en cas de pénurie électrique.

Potabilisée, traitée, l’eau est alors transportée jusqu’à Paris et conservée dans cinq grands réservoirs : à Saint Cloud pour les eaux de l’Ouest, aux Lilas et à Ménilmontant pour les eaux des usines d’Ivry et de Joinville, à l’Hay les Roses pour les eaux d’Orly et à Montsouris pour celles du Sud. L’ensemble des réservoirs a une capacité de stockage de près d’une journée et demie de consommation. De là, les eaux sont réparties dans Paris depuis le centre de contrôle et de commande de l’eau à Paris.

C’est dans ces derniers que la société Eau et Force Parisienne des Eaux pour la rive gauche et la Compagnie des eaux de Paris pour la rive droite, délégataires de la Ville de Paris, prélèvent l’eau pour la distribuer aux usagers jusqu’au compteur de leur immeuble. La distribution tient compte de la topographie de la ville. Le réservoir de Montsouris, situé à une altitude plus basse que les autres réservoirs, alimente les zones les plus basses de la Capitale. Les quartiers proches de la Seine reçoivent ainsi des sources du Sud. L’Ouest parisien reçoit les eaux des sources de l’Ouest stockées dans le réservoir de Saint-Cloud. Les eaux de surface alimentent les autres zones c’est à dire le Sud, le Nord et l’Est de Paris. Les buttes de Montmartre, Belleville, Passy nécessitent un relevage des eaux, pour garantir la pression au pied des immeubles. Celle-ci doit être de 3 bars, soit l’équivalent d’une colonne montante de 30 mètres. Les immeubles plus hauts sont équipés de surpresseurs.

En amont de sa production, après sa potabilisation ou encore avant et pendant sa distribution, l’eau fait l’objet de multiples contrôles afin de garantir aux Parisiens une qualité sanitaire irréprochable. Le Centre de Recherche, d’Expertise et de Contrôle des Eaux de Paris – CRECEP, laboratoire de la ville agréé par le ministère de la Santé, surveille, sur mission de l’État et de la Ville, la qualité des eaux produites par la SAGEP et contrôle les eaux de sources et de rivière.

Réseau d’assainissement des eaux usées et des eaux pluviales

     Lorsqu’elle ressort des habitations, l’eau s’écoule dans les égouts. C’est alors à la section de l’assainissement de Paris- SAP -service de la ville de gérer la collecte des eaux usées et pluviales dans tout Paris, de veiller au bon fonctionnement, d’entretenir et de moderniser régulièrement les égouts parisiens. Les eaux usées, mais également une partie des eaux de pluies sont alors acheminées jusqu’à l’une des quatre usines d’épuration du Syndicat Interdépartemental pour l’Assainissement de l’Agglomération Parisienne (SIAAP) dont Paris fait partie.

Construit à partir de la seconde moitié du XIXE siècle selon les plans d’Eugène Belgrand le réseau d’assainissement de Paris représente une longueur totale de 2 430 km, dont 180 km d’émissaires et de collecteurs constituant le réseau principal au sens de l’hydraulique. Il draine une surface totale d’environ 8 000 hectares et dessert une population résidente estimée à 2,1 millions d’habitants, auxquels s’ajoute une population occasionnelle d’environ 1,4 million d’habitants de la banlieue venant travailler à Paris intra-muros.

Les égouts parisiens

Ce réseau transporte chaque jour de temps sec environ un million de m3 d’eaux usées. Il s’agit d’un réseau en quasi-totalité de type « unitaire », c’est-à-dire qu’il collecte dans les mêmes ouvrages les eaux usées et les eaux pluviales. Seul le nouveau quartier Paris Rive Gauche construit autour de la Bibliothèque Nationale de France dispose d’un réseau séparatif.

Le fonctionnement du réseau est largement gravitaire : les eaux s’écoulent grâce aux pentes données aux ouvrages. Six stations de pompage relèvent toutefois en permanence les eaux des quartiers bas des 12e, 13e et 16e arrondissements (Mazas, Chamonard, Tolbiac-Masséna, Austerlitz, Watt et Auteuil). Trois autres stations assurent plus particulièrement la protection du réseau d’assainissement en période de crue de la Seine (Cité, Montebello et Alma), sachant que les stations permanentes sont toutes équipées de pompes supplémentaires pour les périodes de crues.

Le réseau et ses différents ouvrages sont assez largement dimensionnés et l’existence de 45 déversoirs d’orages rejetant directement en Seine les eaux excédentaires permettent d’éviter les mises en charge excessives et les inondations lors des fortes pluies. Ce réseau assure 3 fonctions essentielles :

  • la collecte des eaux usées et des eaux de ruissellement de Paris intra-muros, et leur transport jusqu’aux « émissaires », canalisations de grand diamètre assurant leur évacuation vers les ouvrages d’épuration interdépartementaux exploités par le SIAAP ;

  • le transport d’effluents venant de départements amont (Val de Marne et Seine Saint Denis) vers ces mêmes émissaires ;

  • la fonction de galerie technique du fait de son caractère visitable et de ses dimensions. En abritant généralement des conduites d’eau potable et non potable, et dans certains ouvrages, des conduites d’eau glacée pour climatisation, des câbles très basse tension ou des fibres optiques, l’utilisation en galeries multiréseaux permet ainsi de limiter les ouvertures de tranchées en surface à l’occasion des travaux de pose ou de modernisation ;

     Une fois collectées, les eaux usées de Paris sont envoyées vers les stations d’épuration du SIAAP pour y être traitées avant leur rejet au milieu naturel en Seine. Compte tenu de connexions existantes entre les émissaires assurant ce transport, les eaux usées parisiennes peuvent être traitées à la station Seine centre (Colombes : 240 000 m3/jour) ou Seine aval (Achères : 2 100 000 m3/jour). La station Seine centre mise en service en 1998 assure une épuration très performante des pollutions carbonée, azotée et phosphatée, alors que Seine aval, de conception plus ancienne, est en cours de modernisation pour améliorer ses performances.

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Les eaux pluviales contiennent une pollution différente de celle des eaux usées, mais non négligeable. Elles sont moins riches en matière organique et en azote, mais contiennent de grandes quantités de matières en suspension sur lesquelles sont fixés des micros polluants persistants comme les métaux lourds et certains hydrocarbures (HAP, PCB). Le ruissellement des eaux sur les chaussées urbaines et certaines toitures métalliques explique pour une large part cette pollution spécifique.

Le réseau étant unitaire, les eaux de ruissellement sont mélangées avec les eaux usées, et traitées avec elles à la station tant que le réseau n’est pas saturé, ou rejetées en Seine en cas de saturation. Il faut noter que, dans le cas du traitement, les micros polluants ne sont pas traités par la station et se retrouvent dans les boues, ce qui rend leur nécessaire élimination de plus en plus difficile, notamment par la filière de la valorisation agricole qui est le mode d’élimination le plus utilisé par le SIAAP.

Le programme de modernisation de l’assainissement parisien adopté par le Conseil de Paris en 1990, d’une durée de 20 ans, a placé la protection de la Seine et la réduction des déversements de temps de pluie parmi ses tout premiers objectifs. Il n’est pas envisageable d’augmenter la capacité du réseau pour l’adapter aux volumes à transporter, sachant que les stations d’épuration n’auraient pas elles-mêmes la possibilité de traiter les débits de pointe qui se présenteraient. Le programme prévoit de traiter le problème plus à l’amont, par la construction de bassins de stockage retenant les eaux excédentaires pendant la durée de l’événement pluvieux et les restituant au réseau lorsque celui ci a retrouvé une certaine capacité disponible après la pluie. Par ailleurs, l’équipement des déversoirs d’orage par des vannes de régulation automatisées, largement réalisé aujourd’hui, permet d’empêcher le déversement tant qu’il n’y a pas mise en charge excessive et risque d’inondation.

Les ouvrages de stockage d’eaux unitaires aménagés à ce jour représentent un volume total de 35 000 m3 (17 000 m3 dans le bassin Proudhon construit en bordure du Parc de Bercy, 16 000 et 2 000 m3 dans les déversoirs d’orage Proudhon et Buffon, spécialement aménagés pour le stockage des eaux). Les eaux pluviales recueillies sur le nouveau quartier Paris Rive Gauche, équipé d’un réseau séparatif, sont quant à elles stockées dans le collecteur construit sous les quais et décantées avant d’être rejetées dans la Seine.

Les égouts parisiens

Le réseau d’eau non potable à Paris

     Il existe à Paris un réseau d’eau non potable destiné essentiellement au service public municipal pour le nettoyage des rues et des égouts ainsi que pour l’arrosage des espaces verts et pour les besoins ponctuels de certains industriels.

L’eau est puisée en Seine (usine d’Austerlitz et d’Auteuil) ou dans le Canal de l’Ourcq (usine de la Villette) et est distribuée, sans autre traitement qu’un dégrillage suivi, dans la plupart des usines, d’un tamisage. L’eau non potable est stockée dans des réservoirs d’une capacité globale de 181 000 m3 et dont les principaux sont les réservoirs de Passy, de Villejuif et de Ménilmontant.

Sur le web

Lire l’interview de Bruno Portier, auteur du docu-fiction d’anticipation « Paris 2011″ : http://www.linternaute.com/paris/magazine/chat/06/bruno-portier/bruno-portier-chat.shtml

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