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Dialogue intérieur : une problématique de l’eau ?

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Réunion du cabinet de sécurité intérieure de mes petits « moi ». L’ordre du jour est consacré à la répartition de mes budgets temps pour le mois de septembre 2007.

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-          [moi n°1 : le petit chef influençable qui dit « je » et doute tout le temps…]  Pourquoi parler d’eau sur un blog ? Qu’est-ce que ça veut dire tout ça ? C’est pas clair !

-          [moi n°2 : un chieur de type araignée… Oui, d’ailleurs on peut sans doute couper les lignes de crédit temps dédiées à cette activité, non ? Je n’y vois aucun sens et problématique en soi. Certains ici doivent plutôt manquer d’air que d’eau, n’est-ce pas n°3 ?

-          [moi n°3 : monsieur je sais tout…]  Problématique en soi ? Peut-être pas, mais nous tenons là à mon sens une tentative d’expression, certes encore confuse, d’un symptôme plus large. En ce sens, ce travail mériterait d’être poursuivi jusqu’à son terme. Et si vous voulez mon avis, coupez plutôt dans le budget sport…

-          [moi n°1]  …et gagner au mieux cinq minutes ? Bon, de quel types de symptômes parles-tu ? Expliques-toi vite où je coupe ce budget qui ne rapporte rien, et on en profite pour avancer sur le budget bière.

-          [moi n°3]  Mais ça c’est évident ! Des boucles qui se retournent sur elles-mêmes ! Nous vivons tous dans un monde où la pollution des eaux naturelles nous empêche un peu plus chaque jour d’en  boire ou même de s’y baigner ! En conséquence, il n’est pas inutile de souligner la relation de plus en plus distante et intermédiée que nous avons avec cette ressource naturelle pourtant si vitale.

-          [moi n°2]  Intermédiée par quoi et par qui ?

-          [moi n°3]  Par exemple, les organisations qui peuvent associer savoir-faire et moyens techniques et financiers de dépollution. Et elles ne sont pas si nombreuses !

-          [moi n°2]  Oui…Bon il n’empêche que je ne vois pas très bien en quoi cela serait généralisable ou représentatif d’un symptôme plus global?

-          [moi n°3]  Alors voilà…Tu m’écoutes ?

-          [moi n°2]  Si seulement nous avions le choix…

-          [moi n°3] Bien ! Donc les relations sont de plus en plus indirectes, c’est-à-dire qu’il y de plus en plus de machines ou d’objets entre les gens, et entre les gens et leur environnement. Autrement dit, nous avons de plus en plus de couches à percer avant d’arriver à une expérience vécue du monde qui ne soit pas celle d’un produit ou d’un intermédiaire…

-          [moi n°1]  Voilà ! Donc si je te comprends bien, c’est le même truc qu’avec notre copine. Téléphone, ordinateur, DVD…on a toujours besoin de quelque chose pour se connecter…Sans même parler d’être ensemble physiquement et/ou mentalement dans un même lieu ou moment, je peux dire que nous ne sommes jamais seuls, mais toujours encombrés d’un tas de truc…sans parler de vous non plus !

-          [moi n°2]  C’est donc ça….nous n’habitons plus avec des objets, mais nous habitons dedans ! Un truc que j’ai déjà du entendre mille fois ! Enfin…si ça vous amuse de réinventer la roue…d’ailleurs, saviez-vous que le barrage chinois des Trois Gorges a pu modifier jusqu’à la trajectoire même de la terre ? Ceci dit pour revenir à l’eau et vous éviter d’être ridicules plus longtemps en public. Mes pauvres petits amis !

-          [moi n°3]  Merci de ton aide ! Non, non je suis sérieux…nous n’avions pas encore parlé de ces objets que nous fabriquons et qui sont maintenant à l’échelle des puissances du monde. Et dire que certains contrôle ces objets…

-          [moi n°1] …tandis que tout un chacun pense contrôler ce qu’il croit être ses propres objets, oubliant bien vite qu’ils ne sont qu’une infime partie d’un objet beaucoup plus vaste. Tiens j’ouvre mon robinet et hop je le ferme si je veux !

-          [moi n°3] Mais nous ne contrôlons là qu’une toute petite vanne de sortie parmi des millions, et rien de la source, rien du contenu, …

-          [moi n°1]  Qu’il  soit multimédias ou aquatique d’ailleurs…

-          [moi n°2]  Pipo ! N’avons-nous pas toujours besoin d’un cadre à nos actions ? Une rencontre avec un objet, c’est aussi une formidable occasion de penser, qu’il vous soit imposer ou pas ! Vous me faite bien rire avec vos discours d’arrière garde !

-          [moi n°3]  Tout à fait, et c’est justement bien là qu’on peut remarquer un terrible renversement. Très précisément, quand des objets trop connus ou préconnus ne nous invitent plus à penser ou à rencontrer la différence. Cette eau israélienne en bouteille équivaut bien à sa sœur suédoise. A la boire, je n’apprends plus rien de son territoire de vie.

-          [moi n°1]   Résultat, ce sont les objets qui devenant presque autonomes…

-          [moi n°3] …car finalement fabriqués par d’autres objets…

-          [moi n°1] …qui par des connexions techniques successives les uns aux autres, finissent par produire eux-mêmes les nouvelles idées, les nouveaux affects et les nouvelles pratiques…là-dedans, une grande majorité des hommes est donc condamnée à juste relier des objets…

-          [moi n°3] …comme le soiffard à ouvrir une bouteille d’eau en plastique ou crever ! Tu vois on finit par se comprendre !

-          [moi n°2] En gros vous nous parlez de l’arrivée de la couleur au cinéma ? Nous devenons faible relativement à la puissance des objets que nous créons ? Et bien désolé de vous décevoir mais là aussi, personne ne vous a pas attendu pour le savoir ! Par contre, là où j’ai beaucoup plus de mal à suivre, et je ne dois pas être le seul, c’est que vos objets, sont-ils des extensions de notre corps ou alors sont-ils autonomes ? Faudrait savoir. S’ils en sont des extensions, alors la puissance de notre corps devient considérable à porter pour notre petite âme ! Vous n’auriez pas des extensions mystiques s’il vous plait. Je commence à me sentir mal ! (rire) 

-          [moi n°1]  Pauvre dualiste va ! Ces objets sont les deux en même temps !

-          [moi n°3]  Mécanique ou mystique ne s’oppose pas forcément. Mais tu nous fais perdre le fil avec tes sarcasmes. Où en étions-nous déjà ?

-          [moi n°2]  A un corps composé de 70% d’eau et qui se demande si le problème de l’eau est un problème qui fait sens au-delà d’une simple menace sur la survie de l’espèce ! (rire encore) 

-          [moi n°1]  Attendez ! Voilà que j’entends numéro quatre venir par ici ! Gros de menace notre sort à tous ! (rires)

crazy bird

-          [moi n°4 : intermittent du spectacle, se sent différent des autres et vient juste d’écouter Michel Serres parler de Bergson sur France culture]  Désolé pour le retard, mais j’avais oublié mon parapluie !

-          [moi n°1]   De plus en plus drôle, tu es…

-          [moi n°4]  Comme je vous entendais deviser sur le grand écran de la conscience, il me tardait néanmoins d’intervenir messieurs. Un, deux, un, deux ! Tatatata ! (En prenant une voix grave) Les objets ne sont juste qu’une externalisation de nos organes visant à accélérer notre évolution. (Silence). Reposer sur des mutations génétiques hasardeuses et la sélection est maintenant trop long pour nous autres les reptiles à la queue cible publicitaire mutante ! Mais nous avons repris notre destin en main, devenus la cause de nous-mêmes, à mesure que le lièvre technique prend de vitesse la tortue évolution !  Voilà ça vous a plu ? J’ai été bon ? 

-          [moi n°1]  Depuis quand tu dis « je » toi d’abord ?

-          [moi n°4]  Depuis que j’ai appris par cœur la l’introduction au discours de la méthode dan le suplément d’été de Télédrama ! Mais rassurez-vous, je ne mets strictement rien de moi derrière tout ça. Paraît juste que c’est bien de le dire, alors « je » fais comme ils disent !

-          [moi n°3] Pas bête si bête ta chanson en tout cas. On va finir par retomber sur nos pieds grâce à toi tu vas voir. Si je remets dans l’ordre ce que tu viens de dire, nous accélérons donc la fabrication d’objets de plus en plus nombreux puisque nous en servons comme d’un processus de sélection artificielle extériorisé, et donc contrôlé.

-          [moi n°4]  Si tu le dis… (bâillement)

-          [moi n°1]  C’est assez économique en temps et vie humain en fait. Voilà pourquoi on peut se permettre quelques sacrifices au nom des avancées techniques. Le jeu en vaut bien la chandelle finalement.

-          [moi n°3] Oui enfin pas sûr que la vraie précaution soit là. Et n’oublies pas qu’en  conséquence, nous augmentons sans cesse la poubelle terre de tous ces objets mis au rebut et dont la désuétude s’accélère! D’où nous en polluons les eaux, et d’où cette question de l’eau est effectivement, par inductions successives, une question tout à fait centrale et révélatrice ! Je demande donc la poursuite des crédits temps pour continuer à explorer cette voie prometteuse.

-          [moi n°4]    Bienvenu dans un monde nouveau ! On va avoir besoin d’illustrations non ?

-          [moi n°1]   Après discussion, je suis maintenant d’accord moi aussi pour poursuivre plus loin cette piste. Mais moi, je ne l’ai pas compris tout à fait comme toi n°3. Pour moi, c’est plus le symptôme de la fin du monde des essences, de l’eau vu comme un grand corps liquide qui coule. Aujourd’hui, nous célébrons l’arrivée d’un monde sur le mode du contingent : l’eau est peut-être potable ici et maintenant, ou pas, l’eau est peut-être usées, industrielle ou agricole, ou pas ! L’eau est peut-être disponible, ou pas, éclatée qu’elle est dans de multiples visages, usages, fonctions…appelez ça comme vous voudrez !

-          [moi n°2]  Aller vous faire soigner rapidement ou engager vous rapidement dans la police des eaux !

-          [moi n°3]  Encore un endroit où la biodiversité ne se résume qu’à la simple présence humaine… mais les dangers que nous courrons n’ont rien à voir avec ta police !

-          [moi n°4]   En fait, je savais bien que vous étiez tous un peu animiste ici. Et à mon avis, nous formons tous ensemble un très bon exemple de communauté vivante intrahumaine !

-          [moi n°2]   Continuez vos conneries trop longtemps et je mets le véto banquier sur la table !

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A écouter sur France Culture le dossier: Bergson, le cinéma de la pensée

A lire sur l’anti-oedipe en question, la reprise de l’article de Valérie Marange: Ecosophie ou barbarie

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