Archive pour la Catégorie 'Schizo-dialogues'

Fragments de rencontres urbaines

       Si nous ne devions garder qu’une chose à dire ici, un truc comme ça. Aborder les questions écologiques, étendues et non entendues, c’est avant tout se confronter à l’abondance des objets du monde, la co-production des relations qui passent entre, les usages input/output qu’on en (co)fait.
C’est donc la mobilisation tout azimut de l’ensemble de nos ressources (sciences, littérature, cinéma, poésie, etc.), la mise en place de dispositifs de rencontre et de de capture champ/hors-champ pour auto-co-productions d’assemblages à plier dans des images, le tissage d’un réseau de correspondances inévidentes, à donner à voir, à donner pour se voir dans ce que je prends, ce à quoi je suis indifferent, faire percevoir de la toile qui porte tel ou tel existant.
Deux petites flâneries urbaines dans cette direction.

http://www.dailymotion.com/video/x345rs Reconquête de … l’étonnement.

Ce que peut un récit …
le (re)montage d’Yves Citton,
à la jointure des Arts et de la Politique

http://www.dailymotion.com/video/xcjxgh

Jeudi 4 mars à 20h00, librairie le genre urbain, rencontre – débat avec Yves Citton et Laurent Bove autour du livre d’Yves Citton : Mythocratie. Storytelling et imaginaire de gauche (Ed. Amsterdam
« Comment comprendre le soft power que mobilisent nos sociétés mass-médiatiques pour conduire nos conduites, pour nous gouverner ? Comment en infléchir les opérations pour en faire des instruments d’émancipation ? Cet ouvrage tente de répondre à ces questions en croisant trois approches. Il synthétise d’abord le nouvel imaginaire du pouvoir qui fait de la circulation des flux de désirs et de croyances la substance propre du pouvoir. Il se demande ensuite ce que peut un récit, et en quoi les ressources du storytelling, qui ont été récemment accaparées par des idéologies réactionnaires, peuvent être réappropriées pour des politiques émancipatrices. Au carrefour des pratiques de narration et des dispositifs de pouvoir, il essaie surtout de définir un type d’activité très particulier : la scénarisation. Mettre en scène une histoire, articuler certaines représentations d’actions selon certains types d’enchaînements, c’est s’efforcer de conduire la conduite de celui qui nous écoute – c’est tenter de scénariser son comportement à venir. »

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* Capture partielle de signaux – Yves Citton

- Un livre résultant d’un travail de « montage ».
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L’imaginaire du pouvoir, pouvoir versus puissance, des dispositifs de captation de l’attention. Pouvoir = captation, canalisation (partielle, située) des flux de désirs et de croyances de la multitude (=> puissance de la multitude).
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Imaginaire, récit du pouvoir => artefact, dispositif de coagulation des désirs de la multitude => soft power conducteur de conduite. Le soft power comme résultant du mouvement ascendant qui transforme la puissance de la multitude en institutions politiques dont l’autorité retombe sur la multitude.
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Toute action dans le monde présuppose un schème narratif (pas d’histoires, pas d’actions). Perspective d’encapacitation qui fait de la structure narrative la forme même de toute pensée de l’action. La scénarisation désigne le fait qu’on ne (se) raconte jamais une histoire sans se projeter dans un certain scénario d’enchaînement d’actions.
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Expérimentation (montage/démontage/remontage des récits) versus expertise (récits indémontables). C’est de chacun de nous, de nos formes de vie, de désirs et de résistances quotidiennes qu’émerge la puissance de raconter les histoires nouvelles qui amélioreront notre devenir commun.
- Objectif : restructurer les canaux de distribution du pouvoir de scénarisation qui assurent la circulation des histoires au sein de la multitude, gagner en autonomie.

* Capture partielle de signaux – Laurent Bove

- Un récit <=> un corps <=> une organisation singulière d’images. Des images organisées qui nous affectent, produisent des effets (modifications) sur les corps, et qu’on affecte (image <=> modification des corps <=> réel en action).
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Écriture du multiple et puissance de la diversité. La multitude est producteur et produit de ses récits <=> auto-affection de la multitude => auto-organisation => auto-institution (imaginaire constituant, des institutions, des pratiques, etc.)
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Contexte d’effondrement des récits ? Incrédulité vis-à-vis des métarécits, la question centrale de la scénarisation (processus), de l’organisation des images (corps).
- Objectif : comment faire circuler, inventer, fluidifier, laisser du, le(s) désir(s) disponible(s). Question de la disponibilité des désirs en rapport à leur fixation, à leur capture par des dispositifs d’objets, gagner en autonomie.

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Image de prévisualisation YouTube Un homme qui dort, (Queysanne, Perec – 1974) passage.

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* Digestion et rebranchement partiels de signaux

Face à la complexité, multiplicité et hétérogénéité qui émergent des connaissances-branchements-combinaisons de l’air d’un temps, incertitudes plus que certitudes – les questions écologiques, l’hyper-ville et les réseaux complexes, des stratégies d’occupation réticulaires de l’espace et du temps à une échelle globale – entre auto-production et co-production, quels rôles et quels types de récits (re)monter-(re)produire ?
Dans une note précédente nous avions souligné, à partir du travail d’Isabelle Stengers sur le mythe de Gaïa, l’importance qu’il y aurait à produire de nouvelles figures instauratrices pour l’écologie. Se raconter des histoires qui ne prétendent pas dire le vrai, mais qui aident à saisir, ressentir ce qui est encore hors-champ des mots pour le dire : le nouveau.
Une scénarisation, soit un enchainement d’images singulières dont l’organisation porte en elle l’information sur les relations entre les choses, articule et encapsule certaines représentations d’actions. Retour ici en écho sur notre petite notion de photo-synthèse, auto mise en image pour gain en autonomie, pliage de ses affects et de leur terreau de croissance afin de nourrir la banque d’image collective de nouvelles potentialités de dépliages et détricotages qui ne se pensent/disent pas à l’avance.

Pour Yves Citton, il s’agit de pouvoir participer à l’émergence d’un imaginaire «  (…) bricolage hétéroclite d’images fragmentaires, de récits décadrés et de mythes interrompus, qui prennent ensemble la consistance d’un imaginaire, moins du fait de leur cohérence logique que de par le jeu de résonances communes qui traversent leur hétérogénéité pour affermir leur fragilité singulière (…) »
Donner une force collective de participation partagée à ses (micro-auto)-récits, c’est le passage de la narration à la scénarisation, c’est se raconter des histoires, contre-scénariser afin de produire de cette colle imaginaire qui permettra de faire tenir ensemble des subjectivités. 
Mais quel type de colle ? Linéarité des récits et mythe interrompu, pour Yves Citton il y a toujours nécessité à poser des horizons de clôture pour agir. Au nom de l’intégration, il y a toujours une certaine nécessité à la simplification et aux slogans.

Contradictions ? Pour ne souscrire ici en aucun cas aux vertus supposées de la simplification, quels seraient les risques associés à un trop peu d’images pour le voir, de mots pour le dire ? Manque de matière et de relations à dé(re)monter, d’où freins, fixations et perte en autonomie ?
La puissance d’un récit, d’un corps singulier, réside dans sa capacité à affecter et à être affecté. Soit ses capacités de (re)branchements sur ses et d’autres images organisés (articulation de certaines représentations d’actions selon certains types d’enchaînements).
Quel type de branchements, de (re)combinaisons possibles à partir des image-slogans ? D’un autre monde est possible à urgence planète ça chauffe, ne se construit qu’une pancarte danoise « une autre planète est possible » qui produit quoi ? Du faux, sauf à penser son habitat lunaire, mais du faux qui ne donne aucune matière à sentir le nouveau, aucune matière pour le repenser, des comportements mécaniques, se rassembler pour se rassembler et le reste tombera du ciel comme prédigéré.
Or
 pour les lombrics, individus frayeurs de possibles qui démontent, composent et recomposent, recyclent et aèrent le terreau de nos idées pour (se) donner à voir, mieux vaut de la matière sensible à travailler dans les énoncés. De l’espace d’activité, des interstices indéterminés entre les mots pour frayer entre, des images multiples afin de ne pas fixer les désirs sur quelques mots exclusifs et minéralisant.
Parlant d’écologie en son sens étendu, on parle de gestion de l’abondance et non de la rareté (économie). Simplifications et slogans induisent un appauvrissement qualitatif (en diversité et donc en capacité à photo-synthétiser) de la banque sociale des images.
[Fixation sur des comportements mécanique -> empêchements -> prétexte à être pensé et à penser à l’avance –> incompossibilités -> impossibilité à cohabiter avec des images porteuses d’affects étrangers à sa « nature » (nature au sens de capacité digestive, sa recombinaison singulière d’enchainement d’images et d’actions associées).]
Ne pas fermer à l’avance les récits sur le nouveau, ne pas y (re)produire des slogans, un point très délicat. Transition et interférences, rencontre avec la scénarisation suivante.

 « Je vais revenir sur un point très délicat, sur lequel nous sommes très peu outillés. Cette gestion de l’indétermination, qu’elle soit narrative, paramétrique et/ou entropique, ne peut se limiter à la compréhension, la codification de sa morphologie. L’hypothèse d’un inachèvement, d’une indétermination doit se contractualiser, au sens de Sacher Masoch, simultanément et intrinsèquement à la zone d’émission, à la gestation de l’émergence. Le scénario doit rester un scénario ouvert, pour que la forme émise ou en train d’être émise  puisent son indétermination de la contradiction des inputs qui la conditionnent. Ce n’est pas une méthodologie, l’inachèvement, l’indétermination ce ne peut être qu’un champ interstitiel, qui navigue entre des zones repérable, entre une géométrie générative, voir évolutionariste, une narration sociale et un protocole de construction. L’articulation de ces trois inputs, voir la contractualisation de leur non miscibilité est au creux des dispositifs que nous essayons de mettre en place. »
« … que faire de votre humanisme de salon. Comment va-t-il réagir face au protocole masochiste que l’individu met lui-même en œuvre contre lui-même, afin de vivre la dualité de son éros-thanatos, fait de pulsions contradictoires siamoises et contingentes. Cette narration ouvre les portes béantes des interprétations multiples, des champs entiers à défricher, des terra incognita sur lesquelles se cartographient des paysages que seul l’imaginaire sait articuler. Elle ne clôt pas les scenarios mais permet aux subjectivations individuelles de s’y infiltrer, de s’y entortiller afin de vivre comme l’Alice de Lewis Carroll la confusion entre projections paranoïaques et l’illusion des perceptions. La logique n’est pas à la surface des choses, elle n’est révélée que suite au retournement masochiste de la Machine barbare sur soi même par le risque d’une immersion fatale. » François Roche

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 Fragments de rencontres urbaines dans André Gorz image008

Vendredi 19 Mars 2010, de 11h30 à 13h00, Zones d’attraction recevra Yves Citton pour parler ensemble de son dernier livre, paru aux éditions Amsterdam : « Mythocratie. Storytelling et imaginaire de gauche ».

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Une architecture des humeurs …
partir du désir, une e
xpérience de scénarisation à la jointure des Arts et de la Science

http://www.dailymotion.com/video/x49ieh … partir du désir réel des gens … Felix Guattari.

Samedi 6 mars à 16h00, le laboratoire, exposition une architecture des humeurs.  
«  L’habitat décline vos pulsions (…) il en est lui-même le vecteur (…) Synchronisé à votre propre corps, à vos artères, à votre sang, à votre sexe, à votre organisme palpitant… et vous êtes une chose, un élément parmi tout cet ensemble, un élément fusionnel, poreux… qui respire et aspire à être son propre environnement… Ici tout se noue et s’entrecroise. Tout est là, en train de se faire, dans un mouvement en train de se faire … »

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image001 dans Deleuze

Architecture des humeurs : « Démarche associant les compétences de scientifiques de toutes disciplines (mathématiques, physique, neurobiologie, nanotechnologies…) pour tenter « d’articuler le lien réel et/ou fictionnel entre les situations géographiques et les structures narratives qui sont à même de les transformer. » François Roche 
« Au creux de ses indéterminations, on se plait à relire Spinoza par l’intermédiaire de Tony Negri, plus particulièrement dans son ouvrage écrit en prison, l’Anomalie Sauvage … On se plait à repenser les protocoles issues de procédures non déterministes, comme les équilibres instables et réactifs liés aux organisations sociales ou l’intelligence collective est le paramètre constitutif du vivre ensemble, où les multitudes ne sont pas kidnappées par les mécanismes de délégation de pouvoir, fussent-ils démocratiques. Que quelques architectes s’intéressent aux caractéristiques, aux identifiants, aux marqueurs de l’auto-organisation, pour dé-pathologiser ces protocoles d’incertitudes des fantasmes New-Age, communautaristes et alternatifs, semble une belle ligne de fuite, une ligne d’intensité, qui fissurent par la même tout le système de représentation. »
« L’architecture des humeurs, (…) un outil susceptible de faire émerger des Multitudes, et de leur palpitation, de leur hétérogénéité, les prémisses d’un protocole d’organisation relationnelle. »
François Roche

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Proposition : partir du désir des gens dans la co-construction (symbiotisme) d’un habitat collectif, zone habitable en train de se faire par agglutination des désirs individuels troubles et contradictoires. Ce tricotage itératif de formes communes passe par la mise en place d’un double dispositif de collectes : signaux verbalisés en réponse à d’autres signaux verbalisés, micro-signaux moléculaires symptômes de la modification de la composition chimique d’un corps.

 « Via l’architecture des humeurs, nous avons scénarisé une machine constructive et narrative qui soit réceptive à deux inputs contradictoires, entre l’ordre du désir codifié par le langage, et l’ordre de sa sécrétion chimique préalable, voire dissimulée. Nous avons souhaité que la relecture schizoïde d’une programmation en train de se faire puisse générer des protocoles d’incertitude. Un fragment urbain constitué sur ces procédures, vecteurs de variabilités et d’indéterminations, rend visible le potentiel de ces agrégations hétérogènes. L’un des sujets de cette recherche aura été de penser la structure portante de ces cellules habitables, et donc la forme finale du bâtiment, a posteriori. Le fait que la structure portante ne soit pas dessinée au préalable nécessite un calcul permanent des segments et des trajectoires de force qui portent ces noyaux habitables. »
« Chimie des corps envisagée comme un élément susceptible de perturber, d’altérer les logiques linéaires, les logiques d’autorité ; de processus éclairant la relation du corps à l’espace, mais plus encore des corps dans leur relation sociale, de relation à l’autre, au sein d’une même cellule mais aussi en osmose de voisinage. »

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Proposition : un dispositif de capture des désirs individuels. On part de la production de signaux désirant émis autour des questions de la zone habitable, à leur capture par une double stratégie de collecte :
- classique à travers un entretien (fabrique des mots et structure narrative);
physiologique via une interface d’échange moléculaire (sécrétions et modifications chimiques, émission de molécules).

« Collecte d’informations de l’ordre du corps chimique, basé sur les émissions neurobiologiques de chacun des futurs acquéreurs: jusqu’ici, la collecte des informations du protocole d’habitation s’appuyait exclusivement sur des données visibles et réductrices (superficie, nombre de pièces, mode d’accès et mitoyenneté de contact…). »
« L’architecture des humeurs se pose comme préliminaire de relire les contradictions de l’émission même de ces désirs ;  à la fois ceux, qui traversent l’espace public par la capacité à émettre un choix, véhiculé par le langage, à la surface des choses…, et ceux préalables et plus inquiétants peut-être, mais tout aussi valides, susceptibles de rendre compte du corps comme machine désirante et de sa chimie propre ; dopamine, cortisol, mélatonine, adrénaline et autres molécules sécrétées par le corps lui-même, imperceptiblement antérieur à la conscience que ces substances vont générer. La fabrication d’une architecture est ainsi infléchie d’une autre réalité, d’une autre complexité, de celle du corps acéphale, du corps animal … »

image002 dans Entendu-lu-web
Dispositif de capture de la chimie du corps désirant

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Proposition : à partir de cette double-capture, on évalue des zones de divergence, des différences schizoïdes entre les deux sources d’émission des désirs.
En ressort les coordonnées sources du travail architectural, coordonnées qui sont les input d’un logarithme complexe. Calcul local et global, charge au programme de prendre en compte le désir de chacun, le désir agglutiné de tous, chaque modification d’une coordonnée modifiant l’ensemble.

« L’architecture des humeurs c’est rentrer par effraction dans le mécanisme de dissimulation du langage afin d’en construire physiquement les malentendus. Une station de collecte de ces signaux est proposée. Elle permet de percevoir les variations chimiques, et de saisir ces changements d’état émotionnel afin qu’ils affectent les géométries émises et influencent le protocole constructif. »
« Cette expérience  est l’occasion d’interroger la zone trouble de l’émission des désirs, par la captation de ces signaux physiologiques basés sur les sécrétions neurobiologiques et d’implémenter la chimie des humeurs des futurs acquéreurs comme autant d’inputs générateurs de la diversité des morphologies habitables et de leur relation entre elles. »

Proposition : charge à un logarithme, process mathématique d’optimisation proposant un système complexe adaptatif fonctionnant par incrémentation successive des inputs, de produire les morphologies habitables. Des architectures qui nous rappellent le plus souvent le type corail, symbiose du végétal et de l’animal (cf. devenir végétal). Une fois l’implémentation des inputs terminée, une forme arrêtée, le logarithme programme alors les robots en charge de de sa construction.

« Process mathématique d’optimisation qui permet à l’architecture de réagir et de s’adapter aux contraintes préalables, aux conditions initiales et non l’inverse. »

image003 dans Felix Guattari
Robot constructeur

image004 dans Ilya Prigogine
Une forme habitable produite

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http://www.dailymotion.com/video/x48fxs Briqueter … Felix Guattari.

D’une messe à l’autre (?)

 D'une messe à l'autre (?) dans Des figures, des visages. arbre3b0404

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« […] Nous devons penser la philosophie comme une force. Or la loi des forces est qu’elles ne peuvent apparaître, sans se couvrir du masque des forces préexistante.[…] Il a bien fallu que la force philosophique, au moment où elle naissait en Grèce, se déguisât pour survivre. Il a fallu que le philosophe empruntât l’allure des forces précédentes, qu’il prît le masque du prêtre […] Le secret de la philosophie, parce qu’il est perdu dès l’origine, reste à découvrir dans l’avenir […] Il était donc fatal que la philosophie ne se développât dans l’histoire qu’en dégénérant, et en se retournant contre soi, en se laissant prendre à son masque […]  » Nietzsche, Gilles Deleuze, PUF.

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« [Dieu a dit à Adam et à Eve :] Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-là ; ayez autorité sur les poissons de la mer et sur les oiseaux des cieux, sur tout ce qui est vivant et qui remue sur la terre » Genèse, 1-28.

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Le Carême, antidote au réchauffement climatique …

Source : liberation.fr … Deux des plus importants évêques de l’Eglise anglicane ont appelé hier les Britanniques à profiter du carême pour limiter leur consommation de dioxyde de carbone, et pas seulement de chocolats. Les participants à ce « jeûne de carbone » peuvent choisir leur manière de réduire leur consommation. « Par exemple, le premier jour, les gens peuvent retirer une ampoule électrique d’une lampe. Chaque fois qu’ils voudront allumer la lumière et que ça ne marchera pas, ils se rappelleront pourquoi ils font ce jeûne – pour aider les pauvres du monde, déjà victimes du réchauffement », a noté l’ONG Tearfund, associée à l’opération. « A la fin du jeûne, ils pourront mettre à la place une ampoule à basse consommation. »

Source : tearfund.org … Join Tearfund for the Carbon Fast this Lent – fast from carbon, pray and cry out for climate justice. 
To act justly and to love mercy and to walk humbly with your God. (Micah 6:8) What does the Lord require of you? Climate change is hitting the world’s poorest people now. They’ve done the least to cause climate change, but feel the heat the most. Increased floods, droughts and storms are devastating lives as food, homes and livelihoods are washed away. It’s difficult to see how our energy-hungry lifestyles cause suffering for people around the world we may never meet, but the Lord invites us to walk humbly. Join us to act justly in the face of climate change: fast from carbon, pray and cry out for climate justice.
Rt Revd James Jones, the Bishop of Liverpool : ‘Instead of giving up chocolate for Lent, why not fast for justice? The Carbon Fast makes us think about how we’re treating God’s world; the savings go to the Climate Justice Fund to help those suffering from the effects of climate change.’ 

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Peut-on débattre du réchauffement climatique ?

Du grain à moudre, France Culture, émission du mardi 19 janvier 2010 
L’utilisation par l’homme des combustibles fossiles (charbon, pétrole et gaz) est-il ou non à l’origine d’une émission de CO² susceptible de provoquer un réchauffement de la planète ? Ce réchauffement est-il avéré ? Si oui, est-il comparable aux alternances de réchauffement et de refroidissement que notre planète a déjà connues dans le passé ? C’est pour tenter de donner des réponses à ces questions qu’a été créé, en 1989, sous l’égide de l’ONU, le GIEC. Celui-ci a rendu 4 rapports, très techniques et très volumineux, vous et moi, ne prenons connaissance qu’à travers les compte-rendus de journalistes plus ou moins compétents. Le grand public, lui, est davantage affecté par les films qui, comme « Une vérité qui dérange » d’Al Gore ou « Home » de Yann Arthus-Bertrand, entretiennent un climat de peur sur l’avenir de la planète.
Les conclusions du GIEC sont adoptées à l’unanimité et ne devraient donc pas susciter de controverses. Et pourtant, ses travaux font l’objet de critiques plus ou moins vigoureuses, plus ou moins radicales, selon les cas. On se souvient de celles de Marcel Leroux, le feu directeur du Laboratoire de Climatologie du CNRS, qui soulignait que les précédentes périodes de réchauffement qu’avait connues l’homme s’étaient révélées favorables à son activité et qui accusait les membres du GIEC d’être des « scientifiques politisés ». Ou encore de Richard Lindzen, physicien du climat et professeur au MIT, qui a dénoncé les « pressions politiques » qui s’exerceraient sur les savants pour qu’ils ne mettent pas en cause la théorie dominante.
Car la thèse du réchauffement et de son origine humaine est largement majoritaire dans la communauté scientifique. Mais la science ne progresse que par confrontation et réfutation, et on ne voit pas pourquoi il serait interdit de donner la parole aux uns et aux autres.
Or, il est vrai que le débat entre « réchauffistes » et « climato-sceptiques » est pollué par la politisation. De part et d’autre, on s’accuse de relayer les intérêts de lobbies économiques ou de groupes de pression idéologiques. Quinze jours avant le Sommet du climat de Copenhague, a éclaté l’affaire dite du « climategate », par laquelle des hackers ont tenté de démontrer que le GIEC truquait ses chiffres pour faire coïncider ses courbes avec les plus pessimistes de ses prédictions. Le débat s’envenime. Le meilleur moyen d’y voir clair est d’organiser la confrontation des points de vue.
Avec :
Serge Galam.  Physicien et socio-physicien.
Vincent Courtillot.  Professeur de géophysique à l’université Denis-Diderot.
Valérie Masson Delmotte.  Directeur de recherches au LSCE Co- auteur du quatrième rapport du GIEC en 2007.
Jean Pascal van Ypersele au téléphone.  Professeur de climatologie à l’Université de Louvain-la-Neuve (Belgique) Vice Président du GIEC Membre de l’académie royale de Belgique.

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http://www.dailymotion.com/video/x6c0mp Source audio d’après conférences de Michel Onfray, France Culture, émission du vendredi 1er août 2008 – Questions des auditeurs au Théâtre d’Hérouville St Clair.

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Dire autrement

Petite écologie d'un insecte urbain

Image de prévisualisation YouTube

Vers une contre marche des pinguoins freegurants du spectacle ?

Et si les pingouins n’étaient après tout que d’horribles fascistes principalement intéressés au cours du pétrole ? Et si les religieuses sardines devenaient stériles à l’écoute du chant des hommes ? Et si, et si… Si l’homme a toujours eu tendance à figurer les forces impersonnelles de la nature à travers les animaux, il semble qu’un drôle de basculement se soit silencieusement opérer: en charge maintenant aux animaux de figurer les croyances d’hommes devenus soudainement réticents au fait de jouer eux-même leurs propres comédies. L’arrière monde blanc des pingouins empereurs, dernier refuge du bonheur humain ?

We want to pe paid !

µtime: Monsieur le réprésentant des pingouins en colère, pourriez-vous nous présenter en quelques mots l’essence de vos revendications ? Pourquoi et comment contaminer un espace public déjà fortement saturé de revendications catégorielles de toutes les natures ?

Pingouin: Tout d’abord, merci de me permettre cette petite ouverture de la calotte médiatique. Vous parliez réchauffement climatique tantôt, reste qu’il fait encore assez froid chez vous pour qu’elle durcisse encore à ce point. Quelqu’un s’occupe de maintenir des ouvertures ?

µtimeNotre espèce préfère généralement recourir à des couvertures de surface …

Pingouin: Mmmm… Bien, donc revenons à votre question. Voyez autour de vous, nous ne sommes que quelques-uns ici… ils ont été des millions à nous prendre pour des cons ! Il n’était donc que temps de reprendre la parole qui nous avait été odieusement dérobée… et c’est le moins dire!

µtimeDérobée par qui et par quoi ? 

Pingouin: Aujourd’hui, nombre des pingouins que je représente souhaitent s’exprimer très ouvertement sur l’exploitation abusive dont notre espèce a fait l’objet à partr de 2004. Rendez-vous compte que la Marche de l’empereur a récolté sur le marché US pas moins de 77 millions de dollars en quelques 160 jours d’exploitation ! Mais nous les pinguoins, nous les acteurs… nous n’avons toujours pas vu la couleur du premier billet !

µtimeUne petite vodka glace en fin de tournage ? 

Pingouin: Pas même le remboursement de la première semelle de marche ! Mais croyez-vous que nous soyons encore crédibles devant les sardines après ce genre de traitement ? Ne serait-ce que l’autre jour… je m’apprêtais à déjeuner tranquillement quand l’une d’elles se retourne dans mon assiette pour me dire: « tu ne tueras pas ton prochain ! » Et de continuer: « qui vole une sardine perd son oeuf ! » Alors je vous le demande bien… quitte à nous faire passer pour des andouilles devant l’ensemble des bêtes, pourquoi ne pas aller en retour jusqu’à nous payer les justes dédommagements que la situation exige ?

µtime: Sans doute parce que vous êtes des bêtes… c’est ça qui vous dérange ? Parce que vous me parlez des sardines, mais vous-même, n’auriez-vous pas développé certains problèmes identitaires suite à cet immense succès terrestre ? Après tout vos êtes plutôt des animaux marins, ça doit vous faire drôle Hollywwod, non?

Pingouin:  Soyons un peu sérieux et regardons les choses en face ! Nous ne sommes, et ne seront jamais que de pauvres acteurs instrumentalisés au service du syndrome de l’ours en peluche… Mais il est vrai que niveau charges sociales, nous n’avons pas beaucoup de concurrent sur le marché ! Alors dites moi, comment rentre-t-on dans l’écosystème économie ? Par cooptation des espèces ? Doit-on monter un dossier ou alors vient-on vous chercher directement à la maison ? Je discutais l’autre jour de mes droits avec un expert et il m’a dit: « mais voyons monsieur le pingouin, vous y êtes de plein pied dans la société du spectacle… précisément sur un segment très porteur: mon enfant est un animal, il ne parle pas ! »

µtime: Vous ne pouvez tout de même pas reprocher aux hommes d’avoir instinctivement une attitude affectueuse envers…

Pingouin: Ecoutez, votre espèce devrait aussi comprendre qu’il nous arrive également de manger du poisson, et que ça coûte cher ! Nous ne sommes pas que de simples tendres et fidèles pénitents… et si nous nous regroupons ce n’est pas tant par fraternité que par nécessité !

µtime: Qu’avez-vous justement à répondre à des personnes comme Jill S., opposante US à l’avortement qui affirme que « chacune de vos scènes permet de s’assurer de la beauté de la vie et du bien-fondé de sa protection ». Ou encore à Mari H., critique américaine qui voit dans votre comportement  »une indication exceptionnelle de l’existence et du rôle de Dieu ».

Pingouin: Dieu ? La marche des hébreux ? Les papas-mamans ? Mais que peut bien signifier ce concept de vie que vous nous mettez à toute les sauces ?  Tout ce qui n’est pas vous, où plutôt, partout où vous n’êtes pas ? Avec cette satanée mauvaise conscience qui habite votre espèce, on se demande bien comment vous avez pu arriver un jour en haut de la chaîne…  et comme le dit Platon le manchot, un ciel capable par sa vertu propre de demeurer en soi-même, mais se connaissant et s’aimant lui-même suffisamment.

µtime: Vous connaissez Platon ?!?

Pingouin: Je dirais même plus, nous connaissons aussi Zola! Et nous sommes dès maintenant pour un véritable Germinal du pinguoin ! Et plus généralement de toutes les espèces qu’on se permet d’accuser d’hominitude devant les autres ! Nous travaillons d’ailleurs actuellement à associer à notre combat toutes les victimes des documentaires antrop-occidentalo-morphes. Je viens de rencontrer en ce sens certains des freegurants du cauchemar de Darwin, ils sont tout à fait en accord avec nos thèses. Hommes animalisés et animaux humanisés, ceci est un message solennel à tous les manipulés gisants des mornes plaines audiovisuelles: unissez-vous, rejoignez-nous !

Vers une contre marche des pinguoins freegurants du spectacle ? dans -> ACTUS sfbforstbaumschulenpinguinewueste

µtime: A partir de ce point de vue, formulez-vous des revendications matérielles plus concrètes ?

Pingouin: Afin de contrebalancer les effets désastreux qu’ont vos caricatures animées sur nos sources d’approvisionnement, il doit dès à présent nous être assuré les moyens d’une large campagne de diffusion auprès des sardines. Sur la tranche des 0 à 18 jours, la plus sensible. Imaginez un peu une vache venir vous dire devant l’abattoir: « je vous ai vu à la télé hier soir, et vous étiez ridicule à glisser dans l’herbe derrière votre chien« . Comment voulez-vous manger un animal qui pense comme ça ? D’ici à ce que nos sardines soient polluées de vos religions et qu’elles en deviennent ascétiques jusqu’à oublier de se reproduire, je n’y vois qu’un pas ! Pourquoi vivre si c’est pour ce faire manger par un pingouin qu’elles commencent à se dire !

µtime: Et bien j’imagine qu’on pourrait envisager d’interdire la marche de l’empereur aux sardines de moins de 18 jours ?

Pingouin:  Ecoutez… dans un monde interconnecté où tout le monde nage librement, cessez  de croire que les sardines n’auraient pas accès à l’ensemble des bancs de diffusions ! Nous l’assumons, nous sommes pour la censure la plus stricte en la matière ! Et si nous ne sommes pas particulièrement légalistes, la prochaine fois nous n’hésiterons pas à aller devant les tribunaux faire valoir notre juste droit à l’image !

µtime: En quelque sorte, vous demandez qu’on vous foute la paix! Mais vous dites vous-mêmes que nous vivions tous sur une même planète. Ne pensez-vous pas alors que nous appartenions à une même communauté de destin ? Et si oui, en quoi une censure générale ne serait-elle pas une réaction fâcheuse et arbitraire ?

Pingouin: Mais vous voulez qu’on participe à quoi exactement ? Quelle est la place que vous nous proposez ? Ouvrez un peu les yeux, nous ne sommes que des têtes sur des tee-shirt ! J’en profite d’ailleurs pour rassurer ici l’amicale des ours en peluche, nous ne tenons absolument pas à prendre leur place dans le lit de vos imaginaires ! 

µtime: Si je vous ai bien lu, vous refusez également, et très fermement, de faire parti du NCBA (Natural Charity and Business Act). Les bébés phoques, le panda, la baleine bleue, et l’ours blanc semblent ne pas devoir partager votre opinion par exemple. Ne pensez-vous pas également que cette posture soit celle d’un autre âge ?

Pingouin:  Vous citez là quelques espèces chez qui la volonté de se donner à voir dans les médias n’est le fait que de très rares individus. Ceux qui ne sont pas encore éliminés, une poignée, ceux que vous avez pris soin de sélectionner au faciès, soit une autre poignée de la poignée. Je le dis d’ailleurs au passage afin d’éviter tout malentendu éventuel, comme bébé phoque devenu grand nous mangera tout naturellement, c’est avec la plus grande vigueur que nous soutiendrons toute politique d’extinction massive de cette espèce ! Alors oui, nous les pingouins demeurons dans un certain âge de glace et de pierre… sûrement… et alors ? Ce n’est pas ça qui vous fait rêver chez nous ?

µtimePour conclure sur une note disons plus positive, auriez-vous un conseil à donner aux humains dans les rapports que ceux-ci entretiennent avec le monde animal?

Pingouin: Humains idéalo-contemplatifs, suivez mon conseil et débarrassez vous au plus vite de cet encombrement de la pensée qui ne vous mène qu’à ce que les futuristes italiens appelaient en leur temps ce bien triste mimétisme sentimental d’une nature apparente. Les bras nous en tombent de devoir vous raconter des histoires à dormir debout ! Vous voulez nous aider ? Continuez plutôt à faire la peau des phoques et laissez les japonais tranquilles… Je vais même vous dire, parmi les plus vieux d’entre nous, certains préfèrent encore très nettement l’époque où vous nous chassiez, plus respectueux comme ils disent…

30sec dans Ecosysteme TV.fr

[off] …. dites moi, il est à combien le cours de la sardine chez vous en ce moment ? En ce qui nous concerne on traverse une mauvaise passe avec cette nouvelle concurrence des phoques à moteur qui viennent râcler nos fonds de tiroir…  la sardine centrale tente bien de maintenir les cours, mais de plus en plus de pingoins vivent à crédit sur des frigidaires… bien sûr que la libéralisation des prix en basse mer a été une catastrophe… Vous dites ? Vous n’avez pas de solution non plus ? Décevant ! On se demande bien à quoi vous pouvez servir …  passer moi votre caméra, je voudrais faire une photo de vos lunettes pour ma femme !

untitled dans La contre marche du pingouin

Imagerie cérébrale du jour

Imageries cérébrales (10/2007)
Album : Imageries cérébrales (10/2007)
ou neuro-imagerie, désigne l-ensemble des techniques issues de l-imagerie médicale qui permettent d-observer le cerveau, en particulier lorsque qu un individu exécute une tâche cognitive.
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Source photos : http://fleur2montmagner.free.fr

Avant moi le néant, après moi le déluge…

ecolobar

       Avant moi le néant, après moi le déluge…voilà la petite formule qui pourrait résumer le climat général qui règne chez nos différents piliers de l’écolobar « on refait la terre ». Premier nano-dialogue autour d’une tourtelle bio en centre ville.

[Bobo] La campagne c’est plus propre que la ville !

[Misantro] C’est surtout jolie la nature, quand tu vois les horreurs que construisent les hommes…moi je préfère les chiens !

[Inluenço] Le problème, c’est que le climat devient fou ! Nos anciens savaient bien faire pousser la tomate !

[Dialecto] Si un homme part dans la direction A et un autre dans la direction B, alors il devront forcement opposer A à B pour avancer.

[Antropo] Oui, d’ailleurs c’est fou ce que les pingouins ont une vie difficile !

[TeChno] Des poissons normés sans arrêtes sauveront les africains…

[Théologo] Le prix de nos erreurs à un coût ! Le CO2, c’est la pomme d’Adam.

***

Accélération de l’accélération

       Devant les certitudes des uns et les chiffres en camisole des autres, il est définitivement bien difficile de prendre une posture autre que théologique [c’est bien, c’est mal], très laborieux d’avoir une vue d’ensemble [croyant régler ceci, je déséquilibre cela]. Alors dans ce brouhaha d’opinions multiples, peut-être qu’une question pourrait nous ouvrir une première porte de sortie de notre écolobar « on refait la terre » : que se passe-t-il lorsqu’une espèce impose son ou ses (bio)rythmes (démographie, consommation, production…) à l’ensemble de la biosphère ?

birdline

Derrière la multiplicité des symptômes dans lequels nous nous noyons tristement en débats et discours stérilisateurs où tout se mélange de la cause à l’effet, de l’effet à la cause, il semble poutant qu’il existe une constante : l’accélération. Accélérer l’évolution végétale à travers les OGM, accélérer la radioactivité naturelle à travers exploitation de l’énergie nucléaire, accélérer l’écoulement des eaux à travers l’imperméabilisation des sols, accélérer les variations climatiques, accélérer la circulation de la monnaie, accélerer la rotation des stocks de marchandise etc…etc…jusqu’à accélerer notre propre évolution. 

birdcircle

Notre modernité ne serait-elle pas même une accélération de l’accélération ? A la suite de Michel Serres, nous en resteront au fait que le lièvre de la technique met à la rue la sélection tortue. C’est à dire qu’à une sélection naturelle extrêmement lente -  »because » fondée sur des mutations génétiques hasardeuses et nécessairement sélectionnées par un environnement - nous avons substitué une sélection artificielle externe fondée sur la technique, la multiplication des objets et la sélection « rationnelle et impulsive » d’un client. 

spotlight 

Aujourd’hui, avec le déploiement quasi auto-entretenu de nos technologies, l’espérance de vie d’un individu moderne doit être en réalité mille fois supérieure à celle d’un homme du XVème siècle en terme de temps disponible. Bien sûr une fois dit que celui-ci devait passer une heure à chercher de l’eau, une heure à couper du bois, une heure à élever ou cultiver sa nourriture, une heure de cheval pour communiquer…bref des heures qui finissent par être des années pour accomplir ces opérations de la vie quotidienne que nous pratiquons désormais en quelques fractions de seconde. 

Cette accélération générale de l’ensemble des activités de nos sociétés pourrait avoir une cause très simple : la lutte contre le temps qui passe. Là il faut rire ! Car au delà de la mort individuelle de tout un chacun, il faudra bien que l’espèce humaine colonise un nouveau système solaire d’ici quelques 5 milliards d’années, le soleil ayant lui-aussi des réserves en combustible limitées. Du simple fait que nous ne l’ignorons pas, nous sommes pris ensemble dans une longue course contre la montre.

Trap

L’ennui

       Cause X ou cause Y, cette accélération générale de l’ensemble des activités de nos sociétés a une conséquence très directe : la lutte quotidienne pour remplir un surplus de temps disponible. Une curieuse lutte contre la surabondance. Alors certes celle-ci demeure inégale selon les individus, mais au global, nos sociétés modernes sont très largement débarrassées des nombreuses tâches qui préoccupaient autrefois 95% de nos cerveaux reptiliens. Oui, ceux qui ont la queue qui repousse et qu’aujourd’hui on nourrit de télévision faute de mieux. 

Si autrefois on pouvait entendre : « le monde se divise en deux catégories : ceux qui ont le pistolet chargé, et ceux qui creusent, toi tu creuses… », aujourd’hui on pourrait presque dire « le monde se divise en deux catégories : ceux qui ont un BlackBerry chargé, et ceux qui s’ennuient, toi tu t’ennuies… ».

Voilà bien une terrible question, que faire du temps qu’on a ? Produire du « contenu » façon prozac « multimaudiovisuel » et ainsi offrir du travail aux multiples artismes dans mon genre ? Voilà qui est sans doute satisfaisant en termes de biodiversité sociale, à condition que ces derniers ne commencent pas à se prendre trop au sérieux ! Sauver la planète ? Voilà d’ailleurs un bon exemple de ce que pourrait être ce genre de concept  »sérieux ». Sans doute devrions-nous commencer par nous sauver nous-mêmes avant de penser à la planète, surtout quand celle-ci est vue comme un « autrui », sorte de victime nécessaire à un délire culpabilisateur collectif conjugué au présent, passé et futur. Or comme dirait Spinoza, la tristesse sous toutes ses formes – culpabilité et anthropomorphisme en l’occurence – ne mène certainement pas à l’action.

Boring trap

Finallement toutes ces interrogations semblent nous ramèner le plus souvent à l’ennui qui caractérise nos sociétés modernes, et sans doute à son lot de bêtises qui l’accompagne. Ne serait-ce pas là d’ailleur la pire des pollutions mentales de l’époque ? L’ennui, cette espèce d’absence d’attention au monde. Cette indifférence apparente qui s’exprimerait dans un découplage permanent de tout avec tout et qui aurait pour principale conséquence de nous faire rabattre toute différence ou altérité sur du connu. Connu trop connu qui en retour nous ennuie à nouveau. Bref, nous avons du temps comme jamais, mais nous ne savons pas quoi en faire. Nihilisme, fin de l’histoire des habitants de la face cachée de la lune nous dit le médecin. L’ennui, voilà peut-être aussi un vrai problème écologique…

Transition…

       Rien de très neuf n’ayant été formulé dans cette article, profitons en pour souligner que la manière avec laquelle nous abordons aujourd’hui l’écologie n’a curieusement rien de bien nouveau. Le plus souvent, il ne s’agit même que d’une simple réactualisation ou reformulation de questions très anciennes : gérer des pénuries, optimiser des coûts et répartir des revenus…Sans doute que nos anciens devaient être de fieffés idiots pour ne pas avoir règlé ces questions de manière correcte…c’est à dire comme nous le ferions aujourd’hui à l’aide de connaissances malheureusement actuelles (sic!).

Mais comme nous n’avons que peu de mémoire – ou alors éprouvons un besoin vital de réinventer la roue – et que nous ne comprenons visiblement pas que les questions et les réponses ne se posent et se proposent à une société que dans certaines conditions historiques et géographiques paticulières, et bien nous continuons de chanter tous en coeur à l’écolobar: « avant moi le néant, après moi le déluge ». 

Dans quel écosystème de pensées sommes-nous aujourd’hui enfermés pour produire si peu et être payés de tant d’ennui en retour…? Voilà ce que me disait l’autre jour un surprenant taxi, sans doute un membre de la famille spirituelle des Finkielkraut, en tout cas de celle qui arrive à parler décadence à partir d’une discussion vélib :

[xxx...des jeunes dynamiques avides de prendre leur part du gateau et qui ne contestent plus que pour accéder au modèle, des jeunes-vieux anciennement dynamiques ayant à présent une indigestion durable et qui sombrent dans un ennui maquillé en doute, une créativité maintenant déplacée du côté de ceux qui font la norme (SD21000, ISO14000, RF, NAFNAF and co...), des collectifs anti qui ne pensent pas à penser contre eux-même, des politiques en mode boîte aux lettre pour cathodo-catholos depressifs, partout des égos polis comme les grains de sables d'une plage du Touquet...et moi qui n'ait rien de plus à proposer que des catégories dépassées...lire...lire...lire...écouter...bip, fin de transmission...xxx]

Traduction positive : nous sommes tous pris de vitesse ! Ce n’est que le début de quelque chose….se réinventer
Ajout négatif : ça doit sûrement être la faute de quelqu’un ! On n’est pas sorti du bar…se saoûler

Auto imagerie cérébrale

Imageries cérébrales,
Album : Imageries cérébrales,
ou neuro-imagerie, désigne l'ensemble des techniques issues de l'imagerie médicale qui permettent d'observer le cerveau, en particulier lorsque qu'un individu exécute une tâche cognitive.
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