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Double contrainte

Double contrainte dans Bateson doublebindpanneau

Source du texte et mise en page : site OMH

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La double contrainte, 1969[*] 


Dans mon esprit, la théorie de la double contrainte devait fournir une proposition de méthode pour aborder le type de problèmes posé par la schizophrénie, et, pour cette raison au moins, elle mérite, dans son ensemble, un nouvel examen.

Parfois (en science, souvent, et en art, toujours), on ne peut appréhender les problèmes en jeu qu’après les avoir résolus. Aussi, peut-être serait-il utile que j’expose ici les difficultés que la théorie de la double contrainte m’a permis de surmonter.

La principale était le problème de la réification.

Il est clair qu’il n’existe dans l’esprit ni objets ni événements: on n’y trouve ni cochons, ni mères, ni cocotiers. Il n’y a dans l’esprit que des transformations, des perceptions, des images et les règles permettant de construire tout cela. Nous ne savons pas sous quelle forme ces règles existent, mais nous pouvons supposer qu’elles sont incorporées dans le mécanisme même qui produit les transformations. Elles ne sont certainement pas aussi fréquemment explicites que les «pensées» conscientes.

En tout cas, il est absurde de dire qu’un homme est effrayé par un lion, car un lion n’est pas une idée. C’est l’homme qui construit une idée à partir du lion.

L’univers explicatif fondé sur la substance ne permet d’appréhender ni différences ni idées, mais seulement des forces et des impacts. Et, à l’opposé, l’univers de la forme et de la communication n’évoque ni objets, ni forces, ni impacts, mais uniquement des différences et des idées: une différence qui crée une différence est une idée. C’est un élément (bit) une unité d’information. Mais cela, je ne l’ai appris que plus tard et seulement grâce à la théorie de la double contrainte, quoique, naturellement, toutes ces idées fussent déjà implicites dans les démarches qui ont abouti a la création de cette théorie, qui, sans elles, n’aurait pu que difficilement être élaborée.

Notre premier exposé de la double contrainte[**] contenait de nombreuses erreurs, dues tout simplement au fait que nous n’avions pas encore examiné, de façon articulée, le problème de la réification. Nous y traitions de la double contrainte comme s’il s’agissait d’une chose et comme si une telle chose pouvait être comptabilisée. C’était là évidemment, pure absurdité.

On ne peut pas compter les chauves-souris dans une tache d’encre, pour la simple raison qu’il n’y en a pas. Mais quelqu’un qui a l’esprit «porté» sur les chauves-souris pourra en «voir» plusieurs. y a-t-il donc des doubles contraintes dans l’esprit ? C’est là une question qui est loin d’être futile. De même qu’il n’y a pas dans l’esprit des cocotiers, mais seulement des perceptions et des transformations de cocotiers, de même, lorsque je perçois (consciemment ou inconsciemment) une double contrainte dans le comportement de mon patron, ce que j’enregistre dans mon esprit n’est pas une double contrainte, mais seulement la perception ou la transformation d’une double contrainte. Et ce n’est pourtant pas cela l’objet de notre théorie. Ce dont nous nous occupons, c’est de cette espèce d’enchevêtrement de règles qui régit les transformations, en même temps que du mode d’acquisition ou de développement de ces enchevêtrements. La théorie de la double contrainte affirme que l’expérience du sujet joue un rôle important dans la détermination (l’étiologie) des symptômes schizophréniques et des structures de comportement similaires comme l’humour, l’art, la poésie, etc. On notera que notre théorie n’établit pas de distinctions entre ces sous-espèces. Pour elle, rien ne peut permettre de prédire si un individu deviendra clown, poète ou schizophrène, ou bien une combinaison de tout cela. Nous n’avons jamais affaire à un seul et unique syndrome, mais à un «genre» de syndromes, dont la plupart ne sont pas habituellement considérés comme pathologiques. Je forgerai, pour désigner ce «genre» de syndromes, le mot «transcontextuel».

Il m’apparaît que les individus dont la vie est enrichie par des dons transcontextuels et ceux qui sont amoindris par des confusions transcontextuelles ont un point commun: ils adoptent toujours (ou du moins souvent) une «double perspective» (a double take). Une feuille qui tombe, le salut d’un ami, «une primevère au bord de l’eau», ce ne sont jamais «seulement ceci et rien d’autre»: l’expérience exogène peut s’inscrire dans le contexte du rêve, et les pensées intérieures peuvent être projetées dans le contexte du monde extérieur. Et ainsi de suite.

Cette «double perspective» est généralement expliquée, ne serait-ce que partiellement, par l’apprentissage et l’expérience vécue par le sujet.

Mais il doit naturellement y avoir des facteurs génétiques dans l’étiologie des syndromes transcontextuels; ils agissent, probablement, à des niveaux de notre personnalité plus abstraits que ceux où notre expérience joue. Ainsi, les facteurs génétiques pourraient déterminer la capacité d’apprendre à devenir transcontextuel ou, à un niveau encore plus abstrait, la capacité d’acquérir cette capacité. Et, inversement, le génome pourrait également déterminer la capacité de résister aux courants transcontextuels ou la potentialité d’acquérir cette même capacité de résistance. (Les généticiens se sont très peu préoccupés de la nécessité de définir les types logiques des messages transmis par l’ADN.)

En tout cas, le point de rencontre des facteurs génétiques et du domaine dépendant de l’expérience est certainement placé à un niveau assez abstrait, y compris dans le cas où le message génétique s’incarnerait dans un simple gène: le moindre élément (bit) d’information – la moindre différence – peut en lui-même constituer une réponse de type oui/non à n’importe quelle question, quel que soit son degré de complexité, quel que soit son niveau d’abstraction. Les théories courantes, qui expliquent la «schizophrénie» par l’existence d’un seul gène dominant, «à faible pénétrance», laissent semble-t-il, le champ libre à toute théorie capable de montrer quelles classes d’expériences seraient susceptibles de provoquer l’apparition dans le phénotype, de potentialités qui étaient latentes. Je dois, cependant, avouer que ces théories ne me paraîtront dignes d’intérêt que lorsque leurs défenseurs essayeront de préciser quels éléments du processus complexe déterminant la schizophrénie sont transmis par ce gène hypothétique. L’identification de ces éléments devrait se faire par un processus de soustraction. Là où l’influence de l’environnement est importante, le terrain génétique ne pourra être exploré que lorsque les effets du milieu seront connus et reconnus.

Mais, puisqu’il faut bien que nous soyons tous logés à la même enseigne, ce que je dis plus haut des généticiens me met dans l’obligation d’éclaircir quels sont les éléments du processus transcontextUel qui peuvent être fournis par une expérience de double contrainte.

Il convient donc de rappeler ici la théorie de l’apprentissage secondaire (deutero-learning)[***], sur laquelle se fonde la théorie de la double contrainte.

Tous les systèmes biologiques (les organismes isolés comme les organisations sociales ou écologiques d’organismes) sont capables de changements adaptatifs. Mais ces changements peuvent prendre, selon la dimension et la complexité du système considéré, de nombreuses formes: réponse, apprentissage, circuit écologique, évolution biologique, évolution culturelle, etc. Quel que soit le système, les changements adaptatifs dépendent de boucles de rétroaction (feed-back loops) qu’elles proviennent de la sélection naturelle ou du renforcement individuel. Dans tous les cas, alors, il devra y avoir un processus d’essai-et-erreur et un mécanisme de comparaison.

Or, un tel processus d’essai-et-erreur implique obligatoirement l’erreur, et l’erreur est toujours biologiquement et/ou psychiquement coûteuse. Il s’ensuit que les changements adaptatifs doivent toujours procéder suivant une hiérarchie.

Ainsi sont nécessaires non seulement des changements du premier degré, répondant à la demande immédiate de l’environnement (ou du milieu physiologique), mais également des changements du second degré, qui réduisent le nombre d’essais-et-erreurs nécessaires pour accomplir les changements du premier degré. Et ainsi de suite. En superposant et en entrecroisant un grand nombre de boucles de rétroaction (comme tous les autres systèmes biologiques), nous ne nous contentons pas de résoudre des problèmes particuliers; nous acquérons, en plus, certaines habitudes formelles qui nous serviront à résoudre des classes de problèmes. Il en va de même pour tout autre système biologique.

Nous faisons comme si toute une classe de problèmes pouvait être résolue à partir d’hypothèses et de prémisses en nombre plus limité que les membres de la classe des problèmes. Autrement dit, nous (les organismes) apprenons à apprendre ou, en termes plus techniques, nous sommes capables d’un apprentissage secondaire.

Mais, c’est bien connu, les habitudes sont rigides, et leur rigidité découle d’une nécessité: de leur statut spécifique dans la hiérarchie de l’adaptation. L’économie même d’essais et d’erreurs obtenue grâce à la formation des habitudes n’est rendue possible que parce que les habitudes correspondent, comparativement, à ce qu’on appelle en cybernétique, une programmation rigide. L’économie consiste précisément à ne pas réexaminer ou redécouvrir les prémisses d’une habitude à chaque fois qu’on fait recours à elle. Nous pouvons dire aussi que ces «prémisses» sont en partie «inconscientes», ou, si l’on préfère, que le sujet a acquis l’habitude de ne pas les examiner.

En outre, il est important de noter que les prémisses d’une habitude sont, de manière presque obligatoire, abstraites. Chaque problème est, dans une certaine mesure, différent de tous les autres, et sa description ou représentation dans l’esprit se fera donc par des propositions uniques. Ce serait évidemment une erreur que de ravaler ces propositions uniques au niveau des prémisses de l’habitude. L’habitude n’est efficace que dans la mesure où elle se rapporte à des propositions qui ont une vérité générale ou qui se répète, c’est-à-dire des propositions qui, le plus souvent, ont un assez haut niveau d’abstraction[1].

Pour revenir au sujet qui nous intéresse, les propositions particulières que je crois importantes, dans la détermination des syndromes transcontextuels, sont ces abstractions formelles qui décrivent et déterminent des relations interpersonnelles. Je dis «décrire et déterminer», et même ces mots sont inadéquats, il vaudrait mieux dire que la relation est l’échange de ces messages; ou que la relation est immanente à ces messages.

A entendre parler les psychologues, on dirait que les catégories abstraites qui leur servent à qualifier les relations («dépendance», «hostilité», «amour», etc.) sont des choses bien réelles, devant être décrites ou «exprimées» par des messages. A mes yeux, c’est faire là de l’épistémologie à rebours; en réalité, ce sont bien les messages qui constituent la relation. Des mots comme «dépendance» ne sont que des descriptions verbalement codées de modèles immanents à la combinaison des messages échangés.

Comme nous l’avons déjà dit, il n’y a pas de «choses» dans l’esprit – même pas la «dépendance».

Nous sommes tellement abusés par le langage, que nous ne pouvons plus penser correctement. Il ne serait donc pas inutile que, de temps à autre, nous nous souvenions que nous sommes réellement des mammifères; et que c’est l’épistémologie du «cœur» qui caractérise tous les mammifères non humains. Le chat, par exemple, ne dit pas «lait»; il ne fait que jouer un rôle (ou être) à l’un des pôles d’un échange dont le modèle, s’il fallait l’exprimer par le langage, s’appellerait «dépendance».

Mais jouer un rôle ou être le pôle d’une structure d’interaction revient à évoquer l’autre pôle: c’est par rapport à un contexte que s’inscrit une certaine classe de réponses.

Cette imbrication de contextes et de messages suggérant un contexte – mais qui, à l’instar de tous les messages, n’ont de «sens» que grâce à ce contexte – constitue l’objet de la théorie de la double contrainte.

Une certaine analogie botanique, formellement correcte[2], peut nous être utile pour illustrer ce rôle du contexte. Il y a plus de cent cinquante ans, Goethe disait qu’il existe une sorte de syntaxe, ou grammaire, dans l’anatomie des plantes à fleurs: une «tige», c’est ce qui porte des «feuilles»; une «feuille», c’est ce qui porte un bourgeon à son aisselle; un «bourgeon» est une tige qui prend naissance à l’aisselle d’une feuille, etc. La nature formelle (autrement dit, communicationnelle) de chaque organe est déterminée par son statut contextuel – c’est-à-dire par le contexte dans lequel il est impliqué et par celui qu’il détermine à son tour pour les autres organes.

J’ai affirmé, plus haut, que la théorie de la double contrainte traite du rôle de l’expérience du sujet dans la genèse de l’enchevêtrement des règles ou des prémisses d’une habitude; j’ajoute à cela, maintenant, que les ruptures de la trame d’une structure contextuelle dont nous pouvons faire l’expérience sont, en fait, des «doubles contraintes», et qu’elles doivent nécessairement (pour contribuer au processus hiérarchisé de l’apprentissage et de l’adaptation) favoriser l’apparition de ce que j’appelle des syndromes transcontextuels. Prenons un exemple très simple: le dressage d’un marsouin (steno bredanensis) femelle, par l’utilisation d’un coup de sifflet comme «renforcement secondaire». Après le coup de sifflet, l’animal s’attend à recevoir de la nourriture, et si, par la suite, il répète ce qu’il avait fait au moment du premier coup de sifflet, il s’attendra à entendre de nouveau le coup de sifflet et à recevoir de la nourriture.

Les dresseurs se servent ensuite de cet animal pour montrer au public ce qu’est le «conditionnement opérant». Lorsqu’il pénètre dans le bassin de démonstration, l’animal lève la tête au-dessus de l’eau, entend un coup de sifflet et reçoit de la nourriture. Il relève alors encore une fois la tête, et recoit à nouveau un renforcement. Trois séquences successives suffisent à la démonstration, après quoi l’animal est sorti du bassin jusqu’à la séance suivante, qui aura lieu deux heures après. L’animal a appris un certain nombre de règles simples ayant trait à ses propres actions, le coup de sifflet, le bassin et le dresseur, dans le cadre d’une structure contextuelle, d’un ensemble de règles lui permettant de coordonner les informations reçues.

Cette structure n’est cependant adoptée qu’à un seul épisode de la démonstration; l’animal devra la briser pour affronter la classe de tous les épisodes. Il existe donc un contexte des contextes, plus large, où il fera l’expérience de l’erreur.

Au cours de la démonstration suivante, le dresseur veut encore faire la démonstration d’un «conditionnement opérant», mais, cette fois-ci, l’animal devra repérer, comme signal, une autre séquence de comportement manifeste.

Revenu dans le bassin de démonstration, le marsouin soulève à nouveau la tête; mais, cette fois-ci, il n’y a pas de coup de sifflet. Le dresseur attend l’apparition d’un autre comportement manifeste – par exemple, un coup de queue, expression habituelle du désagrément. Lorsque ce comportement se produit, il est renforcé et répété. A la troisième démonstration, cependant, le coup de queue n’est plus récompensé.

Finalement, le marsouin apprend à traiter le contexte des contextes en offrant une séquence de comportements différente ou nouvelle chaque fois qu’il entre en scène.

On pourrait appeler tout cela 1′histoire naturelle de la relation entre un marsouin, un dresseur et un public. La même expérience[3] fut, par la suite, reprise avec un autre marsouin et soigneusement enregistrée, ce qui donna lieu à deux observations supplémentaires: tout d’abord, le dresseur jugea bon de rompre plusieurs fois les règles de l’expérience. Le fait de se sentir dans l’erreur troubla tellement le marsouin que, pour préserver la relation entre l’animal et le dresseur (c’est-à-dire le contexte du contexte des contextes), il fallut effectuer plusieurs renforcements auxquels l’animal n’avait pas droit habituellement, ensuite, chacune des quatorze premières séances s’est caractérisée par plusieurs répétitions infructueuses de tous les comportements qui avaient été renforcés durant la séance immédiatement précédente. Apparemment, c’est seulement «par accident» que l’animal changeait de comportement. Mais, entre la quatorzième et la quinzième séance, le marsouin parut très excité, et, lorsqu’il arriva pour la quinzième séance, il fit une exhibition compliquée, comprenant huit comportements, dont quatre totalement nouveaux, qu’on n’avait jamais encore observés dans cette espèce.

A mes yeux, cette histoire illustre deux aspects de la genèse d’un syndrome transcontextuel: d’une part, chaque fois que, par rapport à un mammifère, on introduit une confusion dans les règles qui donnent un sens aux relations importantes qu’il entretient avec d’autres animaux de son espèce, on provoque une douleur et une inadaptation qui peuvent être graves; d’autre part, si on peut éviter ces aspects pathologiques, alors l’expérience a des chances de déboucher sur la créativité.

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[*] Conférence donnée en août 1969, au cours d’un symposium sur la double contrainte, présidé par le Dr Robert Ryder, sous les auspices de l’American Psychological Association.
[**] Voir «Vers une théorie de la schizophrénie».
[***] Cf. vol. 1 de cette édition: «Planning social et concept d’apprentissage secondaire», p. 193-208 ; «Les catégories de l’apprentissage et de la communication», p. 253-282.



[1] Ce qui est important, cependant, n’est pas tant le degré d’abstraction de la proposition que le fait qu’elle soit constamment vraie. C’est seulement par incidence que des abstractions convenablement choisies présentent une constance dans la vérité: pour les êtres humains, il est presque constamment vrai qu’ils ont de l’air à portée de leur nez; aussi les réflexes qui contrôlent la respiration peuvent-ils être introduits dans la programmation rigide de la moelle épinière. Pour le marsouin, en revanche, la proposition: «il y a de l’air à portée des narines», n’est vraie que par intermittence, et, par conséquent, la respiration doit être contrôlée de manière plus souple, à partir d’un centre supérieur.
[2] Formellement correcte, parce que la morphogenèse comme le comportement sont certainement une affaire de messages dans des contextes. Cf. ci-dessus, «Réexamen de la loi de Bateson», p. 133.
[3] K. Pryor, R. Haag et J. O’Rielly, «Deutero-leaming in a roughtooth porpoise (Steno bredanensis)», US Naval Ordinance Test Station, China Lake, NOTE TP 4270.



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Vers une écologie de l’esprit, traduit de l’Anglais par Perial Drisso, Laurencine Lot et Eugène Simion
© Éditions du Seuil, Paris, 1977 pour la traduction française,
ISBN 2-02-025767-X (1° publ. ISBN 2-02-004700-4, 2° publ. ISBN 2-02-012301-0)
Titre original: Steps to an Ecology of Mind, Chandler Publishing Company, New York
édition originale: ISBN 345-23423-5-195, © Chandler Publishing Company, New York

Imaginaire social

http://www.dailymotion.com/video/x9vpjt Cornelius Castoriadis, l’imagination créatrice.

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L’imaginaire selon Cornélius Castoriadis par Sébastien Chapel, www.laviedesidees.fr 

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Fabrication et auto-organisation. Une pratique ne peut jamais être l’application stricte d’une théorie … ou alors, ou alors, ou alors … 

Nos amis, nos amours, nos héros 

Fantasme de scientificité du déduire le cours de l’histoire. Les formes, les rapports de forces, un nous transparent réduit à quelques déterminations. 
Que l’état t+1 ne s’explique pas par le seul t … 

… souligner cela ???

Certains semblant se faire un devoir de piloter les sciences du vivant d’en haut, sciences dures exclusives.
D’autres, prédication d’un dix ans pour ce faire avant effondrement total d’un dehors bombardé d’une même hauteur … 

…. alors actualité, sûrement.

Il faut imaginer Sisyphe heureux …

…. il doit bien y avoir des manières de rouler …

... [à la fois]

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http://www.dailymotion.com/video/x9vtv6 Cornelius Castoriadis, l’imagination créatrice, suite.

La figure de Gaïa, Isabelle Stengers.

Gaïa et les satyres 

L’art de faire attention ? Voila qui demande de la pensée, de l’imagination … un art avec lequel il s’agit de renouer. Praxis pour une réflexion propre.
La figure de Gaïa ? Une fiction instauratrice pour nous donner matière à penser.

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(…) Ce que je nomme Gaïa fut baptisé ainsi par James Lovelock et Lynn Margulis au début des années 70. Ils tiraient les leçons de recherches qui concourent à mettre à jour l’ensemble dense de relations couplant ce que les disciplines scientifiques avaient l’habitude de traiter séparément – les vivants, les océans, l’atmosphère, le climat, les sols plus ou moins fertiles. Donner un nom, Gaïa, à cet agencement de relations, c’était insister sur deux conséquences de ces recherches. Ce dont nous dépendons, et qui a si souvent été défini comme le « donné », le cadre globalement stable de nos histoires et de nos calculs, est le produit d’une histoire de co-évolution, dont les premiers artisans, et les véritables auteurs en continu, furent les peuples innombrables des microorganismes. Et Gaïa, « planète vivante », doit être reconnue comme un « être » et non pas assimilée à une somme de processus, au même sens où nous reconnaissons qu’un rat, par exemple, est un être : elle est dotée non seulement d’une histoire mais aussi d’un régime d’activité propre issu de la manière dont les processus qui la constituent sont couplés les uns aux autres de façons multiples et enchevêtrées, la variation de l’un ayant des répercussions multiples qui affectent les autres. Interroger Gaïa, alors, c’est interroger quelque chose qui tient ensemble, et les questions adressées à un processus particulier peuvent mettre en jeu une réponse, parfois inattendue, de l’ensemble (…)

Que Gaïa ne nous demande rien traduit la spécificité de ce qui est en train d’arriver, de ce qu’il s’agit de réussir à penser, l’événement d’une intrusion unilatérale, qui impose une question sans être intéressée à la réponse. Car Gaïa elle-même n’est pas menacée, à la différence des très nombreuses espèces vivantes qui seront balayées par le changement de leur milieu, d’une rapidité sans précédent, qui s’annonce. Les vivants innombrables que sont les micro-organismes continueront en effet à participer à son régime d’existence, celui d’une « planète vivante ». Et c’est précisément parce qu’elle n’est pas menacée qu’elle donne un coup de vieux aux versions épiques de l’histoire humaine, lorsque l’Homme, dressé sur ses deux pattes et apprenant à déchiffrer les « lois de la nature », a compris qu’il était maître de son destin, libre de toute transcendance. Gaïa est le nom d’une forme inédite, ou alors oubliée, de transcendance : une transcendance dépourvue des hautes qualités qui permettraient de l’invoquer comme arbitre ou comme garant ou comme ressource ; un agencement chatouilleux de forces indifférentes à nos raisons et à nos projets.

L’intrusion du type de transcendance que je nomme Gaïa fait exister au sein de nos vies une inconnue majeure, et qui est là pour rester. C’est ce qui est d’ailleurs peut-être le plus difficile à concevoir : il n’existe pas d’avenir prévisible où elle nous restituera la liberté de l’ignorer ; il ne s’agit pas d’un « mauvais moment à passer », suivi d’une forme quelconque de happy end au sens pauvrelet de « problème réglé ». Nous ne serons plus autorisés à l’oublier (…)

Extrait de Au temps des catastrophes, Ed. Empêcheurs de penser en rond/La découverte. Plus sur le blog de Jean Clet Martin.

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Réinventer la ville ? Le choix de la complexité. Isabelle Stengers. Préface d’Alain Berestetsky et Thierry Kübler. Edité à l’occasion d’ »Urbanités » rencontres pour réinventer la ville, une initiative du Département de la Seine Saint-Denis organisée par la Fondation 93 dans le cadre de citésplanète, réalisée en collaboration avec l’ASTS.

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Extraits audios d’après : Terre à terre, France Culture, émission du samedi 2 mai 2009: Crise écologique avec Isablle Stengers.

http://www.dailymotion.com/video/x9lddo Des figures instauratrices …

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http://www.dailymotion.com/video/x9ldtu Suite … des montages …

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http://www.dailymotion.com/video/x9lexb Fin.

Le récit de Darwin

Le récit de Darwin, ou l’émergence d’un nouveau regard possible sur le monde. Le penser, mais aussi le regarder et le représenter. De l’arbre au rhizome en passant par le corail, tout ce grand jeu des correspondances. Dans la lignée des Lucrèce et autre Spinoza, Darwin nous propose une narration et représentation non finaliste du monde qui fait place à l’histoire singulière. 
Incombe sans doute aujourd’hui à ses  »enfants » de se demander par, dans quel climat ou configuration singulière un tel regard a-t-il bien pu émerger ? Comment a-t-il contaminé, colonisé le terreau des pensée de sorte à constituer cette
 nouvelle « brique » majeure (de décentrement) au sein de l’écologie des idées et des représentations que se font les hommes de leurs rencontres avec le monde.

http://www.dailymotion.com/video/k53gt5sKfZnU58MxNm

Extraits sonores d’après: les vendredis de la philosophie, émission du vendredi 26 septembre 2008, la pensée Darwin. Avec :
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Jean-Claude Ameisen : professeur d’immunologie à l’université de Paris 7 et à l’hôpital Bichat, Il est président du comité d’éthique de l’Inserm et membre du comité consultatif national d’éthique.
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Jean-Marc Drouin : professeur de philosophie et d’histoire des sciences au Muséum national d’histoire naturelle.
-
Dominique Lecourt : professeur de philosophie des sciences à l’université de Paris 7, directeur du centre Georges Canguilhem.

http://www.dailymotion.com/video/k57U0KPpTuj5pKIk0l

Inventions (:) hybridation

http://www.dailymotion.com/video/x5d8wl

Michel Foucault, l’homme, une invention réçente
(intervention de Frédéric Gros sur France Culture)

http://www.dailymotion.com/video/x5dudn

Michel Serres, l’invention, ou l’entrée dans le monde des chose
(conférence Université Lyon Lumière II)

La forêt française se métamorphose sous l’effet du changement climatique

La forêt française se métamorphose sous l'effet du changement climatique dans Entendu-lu-web image0043 

Article [anoté et illustré] d’après le Monde du 13/02/08, Laurence Caramel, forêt de Caillebert (Sarthe, 72) 

Gilles Cardot ne regardera plus jamais pousser ses arbres comme avant. Avant, c’était quand ce forestier, responsable de 25 000 hectares dans l’ouest de la France, croyait avoir l’éternite devant lui. Tout a changé en 2003. « Au lendemain de la canicule, nous avons décidé que, malgré toutes les incertitudes, il etait plus raisonnable de croire au changement climatique et de commencer à agir« , explique son directeur, Laurent Piermont. Les deux hommes travaillent pour la Societe forestière, qui gère en France 250 000 hectares de forêts privées pour le compte de grandes institutions bancaires ou de sociétés d’assurances.

[ Ajoutons également le rôle des tempêtes de l’hiver 1999 dans cette prise de conscience par étape : « [...] De mémoire d’homme, les deux tempêtes qui ont traversé la France au cours de l’hiver 1999 constituent la plus forte perturbation naturelle ayant jamais frappé les forêts françaises. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 500 000 hectares touchés, 350 millions d’arbres abattus, 140 millions de m3 de bois à terre, plus de 4 milliards d’euros de perte… Mais, plus encore que leur ampleur, les tempêtes ont surtout servi de catalyseur à un vaste débat sur les différents rôles écologique, économique, mais aussi social qu’il faut désormais assigner à la forêt. Jean-Marc Brézard, chargé de mission pour l’environnement à l’Office national des forêts (ONF), le reconnaît : « Les tempêtes ont rendu la société plus attentive à la pression qui s’exerce sur les milieux naturels. » ]

image0052 dans Lecture de...

Par ce matin gelé de janvier, ils ont chaussé leurs bottes pour passer en revue la forêt de Caillebert, dans la Sarthe. Cette forêt de 250 hectares est devenue un laboratoire de l’adaptation aux effets du réchauffement. A cause de la pauvreté de ses sols sableux, des essences réputées résistantes y ont été introduites depuis longtemps. Le plan de gestion, qui constitue la mémoire du travail accompli, en témoigne. Celui de Caillebert offre une rare diversité entre les futaies de chênes, de chataigniers, de pins, de peupliers… « Ici, nous ne replanterons pas de pins maritimes, nous allons faire un essai avec un robinier sélectionné en Hongrie pour sa resistance a la secheresse« , explique M. Cardot devant une friche fraichement coupée de 7 hectares. Le choix de ce cultivar hongrois ne tient pas au hasard : la plaine du Danube connait aujourd’hui les étés caniculaires que la France pourrait subir dans quelques décennies. L’évolution des forêts australiennes, soumises depuis plusieurs années à des épisodes de sécheresse exceptionnelle, est également observée avec attention.

Le changement climatique agit de facon paradoxale sur les arbres. D’un côté, la teneur plus élevée de CO2 dans l’atmosphere stimule leur croissance, de l’autre, le manque d’eau lié aux fortes chaleurs estivales met en péril leur survie. Pour anticiper les effets du rechauffement, les forestiers s’appuient sur les scenarios du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC), complètes par les travaux menés plus localement par Meteo France ou l’Institut national de recherche agronomique (Inra).

image0061 dans Monde végétal

Selon leurs prévisions, l’avenir des arbres francais se jouera apres 2050, quand la fréquence des canicules augmentera. « Plus que la multiplication des tempetes ou l’apparition de gelees precoces, la repetition des canicules represente la vraie menace pour la foret« , souligne M. Piermont. Pour anticiper ce bouleversement, la Societe forestiere a divisé ses arbres en deux categories. D’un cote, ceux dont l’esperance de vie ne va pas plus loin que le milieu du siècle. Pour eux, l’intervention se limite a alleger la densité des plantations, pour s’adapter aux moindres réserves des sols en eau, et a programmer des coupes plus précoces. Les pins laricio, par exemple, ne seront plus recoltés a soixante-dix ans mais à cinquante. De l’autre, tous les arbres qui devront encaisser de plein fouet les coups de chaud estivaux annonces apres 2050. « La, nous entrons dans une zone d’incertitudes« , reconnait le directeur de la Societe forestiere.

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Certaines essences sont d’ores et deja placées sur la liste des espèces menacées, comme l’epicea commun, le sapin de Vancouver, le hêtre ou le chêne pédonculé. « Nos chenes végètent« , confirme Gilles Cardot en montrant des spécimens aux troncs anormalement étroits pour leur âge. Certains n’ont pas resisté aux secheresses de la fin des annees 1980 puis de 2003 et offrent le spectacle de longs futs décharnés. Ils seront peu a peu remplacés par des chataigniers ou des robiniers, deux essences que la Societe forestière a retenues dans sa liste des variétés de transition, capables de survivre dans les conditions climatiques prévues apres 2050. Ces espèces, parmi lesquelles se trouvent aussi le tilleul, le cèdre, le pin laricio ou le chêne sessile, seront progressivement confortées ou introduites à Caillebert et ailleurs en France.

La diversification des essences offre pour l’instant la seule parade au changement climatique. Mais les forestiers avancent sur ce terrain avec modestie, car ils ne sont certains que d’une chose : « La nature ne repond jamais comme les hommes pourraient s’y attendre. »

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Sur le web: de la mort de l’environnement et autres rencontres

 Sur le web: de la mort de l'environnement et autres rencontres dans Biodiversité frog

Suite à certaines de nos dernières notes concernant le principe d’attention appliqué à l’écologie: l’appel aux sciences sociales et autres variations sur la mort de l’homme, voici quelques ressources, fragments et pistes de reflexions collectées sur le web autours de la question de l’homme dans l’écologie.

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Extraits du compte rendu de lecture de Gérard Chouquer de l’ouvrage de Frédéric Couston, L’écologisme est-il un humanisme ? 

 » [...] La thèse de l’ouvrage est, en effet, la suivante : pour changer et trouver un nouveau contrat, il faut adopter de nouvelles catégories. Or le concept d’environnement est trop lié à la crise de la modernité pour être retenu. Il faut donc se débarrasser de ce concept pour aller vers une politique écologiste, qui soit un « réformisme radical ».

Frédéric Couston établit tout d’abord le lien que la notion d’environnement entretient avec la crise de la modernité. Pour lui, la crise de la modernité est une des dimensions de la crise environnementale puisque c’est un effet de la séparation moderne entre nature et sociétés. Plus précisément, ce qui émerge avec la modernité c’est l’opposition entre un espace naturel à l’écart de l’histoire, et qui sera de plus en plus paré de qualités, et un espace environnemental voué au progrès et lieu de la déploration. La nature, c’est ce dont on ignore l’histoire et même ce dont on ne veut pas faire l’histoire. Idée qu’il résume en une formule forte : « Le concept d’environnement a donc le mérite, en se chargeant des basses œuvres de la modernité, de permettre à la notion traditionnelle de nature de revivre et d’être de nouveau ressentie comme un réservoir immatériel et imaginaire de valeurs. » (P. 63) La conclusion est que si l’on peut annoncer la mort de la nature - parce que « la nature n’est plus ce qu’elle était » (Cosmopolitiques 1, 2002) et qu’elle n’est plus l’autre de l’homme et de l’artificialisation -, il faut, paradoxalement, annoncer, dans le même temps, la mort de la notion d’environnement.

Les raisons sont multiples. Il y a contradiction à nommer environnement l’écosystème, c’est-à-dire ce qui n’est pas l’homme, surtout si c’est pour réinventer, ensuite, la part de l’homme dans l’écosystème. Mieux vaudrait prendre en compte le fait que l’environnement est une représentation culturelle, en outre récente. Il y aura donc mort du concept par absorption de l’homme en lui : un environnement qui absorbe ce qu’il est censé environner redevient un tout. Par ailleurs, si le mot désigne une extériorité statique, pourquoi le choisir pour qualifier un ensemble de relations dynamiques ? Il y aura donc une autre mort de l’environnement en ce que la suppression des problèmes d’environnement passera par la suppression de la notion elle-même au profit d’autre chose.

La crise de l’environnement n’est pas différente de la crise de la modernité parce que la pensée moderne ne parvient pas « à inscrire dans le réel son projet de séparation de la nature et de l’homme sans cesse contrarié par l’irruption de nouveaux hybrides, mi-naturels mi-artificiels » (pp. 85-86). Il faut donc abandonner ou, au moins, dépasser ce concept [...]

La troisième partie de l’ouvrage part à la recherche du nouveau contrat que l’homme doit envisager. Ce contrat est nécessaire, non pas, comme le suggère Michel Serres, parce qu’un nouveau contractant, la nature, doit être intégré mais parce que notre manière de nous considérer dans l’écosphère doit changer. Ce contrat, l’écologisme, ne peut être ni le contrat libéral, fondé sur l’individu, ni le contrat holiste, soumettant l’homme à un plan général qui le dépasse. Il s’agit par conséquent d’un nouveau type de contrat. Pour en discuter les fondements, Frédéric Couston entreprend de démontrer que l’écologisme n’est ni un totalitarisme ni un libéralisme. Il récuse le communisme écologique de Jonas, qui mène à une forme de totalitarisme. Il ne pense pas que soit concevable la notion d’aménagement écologique du capitalisme. Il explique enfin comment l’écologisme n’est ni une révolution ni une utopie, qui ne saurait être confondu avec la politique écologisée [...]« 

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Michel Serres sur Bergson, illustrations sonores d’après extraits du dossier France Culture : Bergson, le cinéma de la pensée

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Sélection d’articles du dossier écologie de l’encyclopédie de L’Agora, première encyclopédie virtuelle, évolutive et participative en langue française née en 1998.

Qu’est-ce que l’écologie?

Humaniser l’écologie « L’écologie est surtout et avant tout une certaine «vision du monde», une sensibilité particulière, et non pas simplement une science. C’est un art qui nous apprend à vivre-avec, à vivre en symbiose, et non pas à manipuler; qui nous apprend à nous ajuster et à nous adapter, et non pas à contrôler; qui nous apprend à promouvoir la vie et non pas la mort, à voir ce qui nous entoure comme des organismes et non pas comme des machines. »

Les lois de l’écologie « L’écologie n’est pas une science nouvelle, même si le vocabulaire écologique est tout récemment passé dans l’usage commun. La science de l’environnement est née au sein de l’histoire naturelle, est passée de l’observation de la nature à l’expérimentation dès le siècle dernier. Ses origines dans les sciences biologiques ont doté l’écologie d’une méthodologie et d’un cadre conceptuel qui ont beaucoup influencé les formes nouvelles qu’elle se donne en s’appropriant les sciences de l’homme. Cette transition est encore très imparfaite. »

Pour une écologie de l’homme « L’écologie n’est réelle que lorsqu’elle est d’abord une écologie de l’Homme et non de la Terre. « Ce n’est donc pas en se niant lui-même que l’homme peut se rapprocher de la nature, car, en désavouant l’esprit qui le fonde, l’homme ne devient pas nature, mais débris de la nature… »

Pour un écologisme non intégriste « Réponse de Claude Villeneuve à l’article de Nicole Jetté-Soucy (ci-dessus). L’objectif de l’écologie, c’est de comprendre le fonctionnement des écosystèmes. »

Le paradoxe de l’arche de Noé « La perte de biodiversité est actuellement l’une des dimensions les plus à la mode dans l’étude des changements environnementaux à l’échelle du globe. Qu’en est-il en réalité et comment conserver les diverses formes de vie à l’échelle planétaire? La responsabilité de l’humanité passe par un changement de paradigme. »

La ressource en eau ? (visage, language, qualités et quantités)

L’eau et la vie « La vie sort de l’eau, mais l’eau ne sort pas d’elle. «Nous sommes des sacs d’eau de mer», disait Alain. En réalité, chacune de nos cellules évolue toujours dans un milieu aqueux, dont les conditions sont contrôlées par des mécanismes physiologiques souvent complexes qui reflètent notre évolution et notre adaptation à l’environnement. »

Plaidoyer pour les eaux oubliées « L’eau mythisée, voire sacrée, dévoile du même coup, d’une part, l’essence et la nature de l’eau, son être intime et originel, sa dignité et sa grandeur, sa plénitude et son sens, et d’autre part, sa puissance symbolique, son ouverture sur la transcendance, sa concordance avec l’être humain et sa capacité d’évoquer le cosmos et le divin. »

L’eau: problématique-clé « La question de l’eau, de ses usages et des abus que l’humanité fait subir à cette ressource essentielle n’a pas fini de nous inquiéter. Il s’agit probablement de la question qui nous rapprochera de la façon la plus tangible de notre environnement dans les décennies à venir. En effet, on peut penser vivre avec un air pollué, avec des sols contaminés, avec une faune et une flore raréfiées… mais l’eau doit être pure, exempte de bactéries nocives ou de substances délétères, sans odeur, sans saveur, sans couleur, pour rencontrer nos critères de qualité. L’accès à une source d’eau potable est probablement la préoccupation la plus ancienne qui confronte l’humanité à son environnement. »

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http://www.dailymotion.com/video/x2xtfh

Michel Serres sur Bergson, illustrations sonores d’après extraits du dossier France Culture : Bergson, le cinéma de la pensée

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La revue études rurales explore les nombreux aspects de la « ruralité » à travers les territoires, les activités, les genres de vie, les organisations politiques, les représentations, les croyances, les héritages et les perspectives. Grâce à la contribution d’auteurs venus d’horizons divers, la revue parle du monde en s’appuyant, pour toutes les disciplines (humaines, sociales et naturalistes), tant sur l’enquête scientifique que sur la réflexion, historique, philosophique ou anthropologique. Deux articles de la revue: 

Olivia Aubriot, L’eau, miroir d’une société. Irrigation paysanne au Népal central Paris, Éditions du CNRS, 2004, 321 p.

Gilles Tétart, Le sang des fleurs. Une anthropologie de l’abeille et du miel (préface de Françoise Héritier)

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