Archive pour la Catégorie 'La contre marche du pingouin'

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De l’écologie sur la Bande FM…

Dénouer une équation existentielle en plantant un clou dans un mur … une séquence des plus classique ! Mais sentir le danger d’une certaine forme d’écologie totalitaro-rampante en écoutant la bande FM … voilà à contrario qui est beaucoup plus rare ! Et pourtant, suintant de l’aveuglante lumière estivale d’une auto-radio décapotable, deux morceaux-tubes se balladent de la bande FM jusqu’aux oreilles pour éclairer notre situation actuelle. Préserver les arbres? Un choix déterminant. Au nom de quoi ? Un choix tout aussi déterminant. En voilà deux modalités comme autant de chanson.

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De l'écologie sur la Bande FM... dans Art et ecologie ressentiment 

«  Toute l’horreur de ma nature « 

Premier morceau, fruit d’une certaine Z pas très zen pour l’occasion, celui-ci nous propose, calculette à la main, de prendre simplement conscience de l’horreur de notre nature (sic!).

 » Je suis un homme au pied du mur
Comme une erreur de la nature
Sur la Terre sans d’autres raisons
Moi je tourne en rond, je tourne en rond.
Je suis un homme et je mesure
Toute l’horreur de ma nature
Pour ma peine, ma punition,
Moi je tourne en rond, je tourne en rond [...]« 

Mort aux passions, mort aux affects, toute l’horreur de ma nature. On croit rêver les oreilles ouvertes. Dans un arsenal législatif si fourmillant à l’encontre de la première insulte, constatons finalement que tout passe. Tout passe au nom de la proposition d’un nouveau paradis blanc, et vite remplacer ce vieux Saint-Pierre par un pinguouin. Mais seulement si vous êtes bien sage dans cette vie là. Etre bien sage ? Ben oui, planter des arbres. Mais quels arbres? Des tubes de stockage à carbonne temporaires. Des arbres d’élevage dont on compte l’existance à la calculette. Des arbres sans histoire, sans aucune autre finalité que de stocker du CO2. Totalitarisme blanc et vert dans la main, vers une uniformisation des multitudes et des singularités qui épuise le réel à l’avance. La fin des rencontres, et vive le monopole des calculettes.

Rien de bien nouveau sur cette ligne de repression des affects, sans cesse de retour sous des masques nouveaux qui ne font que cacher un profond ressentiment contre la vie elle-même. Unité de la forme et du fond, oui nous tournons ici en rond, et signons des deux mains la continuation de cette ligne de mort.

Spinoza, préface à la partie III de l’Ethique, 1677 :  » Quand on lit la plupart des philosophes qui ont traité des passions et de la conduite des hommes, on dirait qu’il n’a pas été question pour eux de choses naturelles, réglées par les lois générales de l’univers, mais de choses placées hors du domaine de la nature. Ils ont l’air de considérer l’homme dans la nature comme un empire dans un autre empire. A les en croire, l’homme trouble l’ordre de l’univers bien plus qu’il n’en fait partie ; il a sur ses actions un pouvoir absolu et ses déterminations ne relèvent que de lui-même. S’il s’agit d’expliquer l’impuissance et l’inconstance de l’homme, ils n’en trouvent point la cause dans la puissance de la nature universelle, mais dans je ne sais quel vice de la nature humaine ; de là ces plaintes sur notre condition, ces moqueries, ces mépris, et plus souvent encore cette haine contre les hommes ; de là vient aussi que le plus habile ou le plus éloquent à confondre l’impuissance de l’âme humaine passe pour un homme divin  [...] Je reviens à ceux qui aiment mieux prendre en haine ou en dérision les passions et les actions des hommes que de les comprendre. Pour ceux-là, sans doute, c’est une chose très-surprenante que j’entreprenne de traiter des vices et des folies des hommes à la manière des géomètres, et que je veuille exposer, suivant une méthode rigoureuse et dans un ordre raisonnable, des choses contraires à la raison, des choses qu’ils déclarent à grands cris vaines, absurdes, dignes d’horreur. Mais qu’y faire ? Cette méthode est la mienne. Rien n’arrive, selon moi, dans l’univers qu’on puisse attribuer à un vice de la nature. Car la nature est toujours la même ; partout elle est une, partout elle a même vertu et même puissance ; en d’autres termes, les lois et les règles de la nature, suivant lesquelles toutes choses naissent et se transforment, sont partout et toujours les mêmes, et en conséquence, on doit expliquer toutes choses, quelles qu’elles soient, par une seule et même méthode, je veux dire par les règles universelles de la nature. Il suit de là que les passions, telles que la haine, la colère, l’envie, et autres de cette espèce, considérées en elles-mêmes, résultent de la nature des choses tout aussi nécessairement que les autres passions ; et par conséquent, elles ont des causes déterminées qui servent à les expliquer ; elles ont des propriétés déterminées tout aussi dignes d’être connues que les propriétés de telle ou telle autre chose dont la connaissance a le privilège exclusif de nous charmer [...] « 

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 joie dans Des figures, des visages.

  » Ces fruits dans les plis des tissus « 

Le second morceau, fruit d’un certain FC à la proximité jusque là totalement inconnue, celui-ci est heureusement le véritable antidote grand public au précédant. En mode mélancolique, en plus il produit de l’eau ! Des arbres qu’on vient lire et habiter. Des arbres qu’on vient combler de nos récits, de nos agencements. Territoires, nids d’affect et/ou de lecture. La persistence de l’affect, des intensité qui se fixent dans la mémoire et la mélancolie qui si :  » la nostalgie valorise l’objet perdu, la mélancolie sait que cette perte est l’ombre du présent, son arrière-goût immédiat. » Merci à Md pour cette citation de S. Daney et l’éclairage. Si l’écologie est affaire de désir et d’agencement (échelle, arbre, tissu, etc.), elle est aussi affaire de mémoire et de filiation. Ou comment présenter son corps au monde en rapport à l’invention de son histoire, réçit d’existence exprimant ses rencontres et croisements avec, réçit à insérer dans le milieu de l’Histoire. Ou comment composer un monde humain ouvert sur le monde des « choses », créateur de prespectives nouvelles – ces fruits dans les plis des tissus – s’aimant pour lui-même.

«  T’avais mis ta robe légère,
Moi l’échelle contre un cerisier,
T’a voulu monter la première,
Et après
Y’a tant de façon, de manière,
De dire les choses sans parler,
Et comme tu savais bien le faire,
Tu l’as fait
Un sourire, une main tendue,
Et par le jeu des transparences,
Ces fruits dans les plis du tissu,
Qui balance
Il ne s’agissait pas de monter bien haut,
Mais les pieds sur les premiers barreaux,
J’ai senti glissé le manteau,
De l’enfance
On a rien gravé dans le marbre,
Mais j’avoue souvent y penser,
Chaque fois que j’entends qu’un arbre,
Est tombé
Un arbre c’est vite fendu,
Le bois quelqu’un a du le vendre,
S’il savait le mal que j’ai eu,
A descendre

D’ailleurs en suis-je descendu,
De tout ces jeux de transparence,
Ces fruits dans les plis des tissus,

Qui balancent

J’ai trouvé d’autres choses à faire,
Et d’autres sourires a croisés,
Mais une aussi belle lumière,
Jamais [...]« 

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«  […] une plante est un chant dont le rythme déploie une forme certaine, et dans l’espace expose un mystère du temps.  » Paul Valéry

«  Ils [les arbres] ne sont qu’une volonté d’expression. Ils n’ont rien de caché pour eux-mêmes, ils ne peuvent garder aucune idée secrète, ils se déploient entièrement, honnêtement, sans restriction [...], ils ne s’occupent qu’à accomplir leur expression : ils se préparent, ils s’ornent, ils attendent qu’on vienne les lire.  » Francis Ponge

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Deux manière d’arriver à un même résultat, des arbres debouts, mais deux mondes humains ou modes d’existence qu’un abîme sépare, comme deux musiques. L’écologie, une musique sur un mode mélancolique (agencement FC), ou nostalgique (la chute façon Z). De l’importance de ne pas laisser dériver la question écologique, le discours s’enfermer dans des niches seulement habités de professionnels et téléologistes de tout poil.

http://www.dailymotion.com/video/x6c0mp
Michel Onfray: la pensée écologique, vers une nécessaire économie du monotéisme … Encore du travail … Sarkosy à l’occasion de la visite du Pape:  » Il légitime pour la démocratie et respectueux de la laïcité de dialoguer avec les religions. Les religions, et notamment la religion chrétienne avec laquelle nous partageons une longue histoire, sont des patrimoines vivants de réflexion et de pensée, pas seulement sur Dieu, mais aussi sur l’Homme, sur la société, et même sur cette préoccupation aujourd’hui centrale qu’est la nature et la défense de l’environnement. »

Retour par le singulier

 Retour par le singulier dans -> PERSPECTIVES TRANSVERSES debatpessin

« […] le genre de choses qui se passent dans la tête de quelqu’un, dans son comportement et dans ses interactions avec d’autres personnes lorsqu’il escalade ou descend une montagne, lorsqu’il tombe malade ou qu’il va mieux. Toutes ces choses s’entremêlent et forment un réseau […] On y trouve à la base le principe d’une interdépendance des idées qui agissent les unes sur les autres, qui vivent et qui meurent. […] Nous arrivons ainsi à l’image d’une sorte  d’enchevêtrement complexe, vivant, fait de luttes et d’entraides, exactement comme sur n’importe quelle montagne avec les arbres, les différentes plantes et les animaux qui y vivent – et qui forment, en fait, une écologie » Grégory Bateson

Fin de modèle de navigation avant de tourner plus en rond et en pollution, les ***cul*** de mouche finissant toujours par devenir de puissants pesticides, alors petite synthèse conclusive, tentative de micro-digestion en l’état.

Nous avons tenté d’aborder ici et là certaines des questions - neuves et surtout beaucoup moins – que pouvaient impliquer la, ou les perspectives écologiques actuelles. Au premier rang desquelles nous avons mis l’accent sur la place de l’homme dans le projet. Un homme largement non pensé alors même que fortement remis en question sur ses frontières et racines traditionnelles, de l’individuel au collectif, du naturel à l’artificiel.

image001 dans La contre marche du pingouin

D’autre part nous nous sommes appuyés sur le changement climatique en tant qu’aspect le moins mal connu du changement écologique global, sachant que le savoir n’est pas donné, que le monde n’est pas transparent. En ce sens, c’est bien la question de l’eau qui nous est apparue comme  la plus symptomatique des différentes forces à l’oeuvre, l’étude des stratégies d’adaptation végétales comme source d’inspiration.

Tour à tour nous avons donc rencontré différentes notions comme autant de récits s’irriguant les uns les autres:

* L’écologie scientifique et ses nombreuses sous-disciplines (synécologie, autoécologie…), soit le récit qui tenterait d’identifier et décrire les différents processus d’échanges à l’oeuvre (matière, énergie, information) dans la biosphère. En conséquence celle-ci nous propose la vision d’un homme dilué dans le monde, objet partiel connecté interceptant des flux d’énergie, stockant de la matière et produisant des déchets, comme de l’information and so on, etc.

* La gestion et/ou sciences de l’environnement.  »Fort » de ses connaissances précédentes, écologie scientifique, l’homme environementaliste s’érige alors en ingénieur, pilote extérieur au monde corrigeant les bugs de la nature comme de ses actions. Le récit de la nature transformée en environnement nécessite alors quantification, standardisation, normalisation, professionnalisation et reproduction.

* L’écologie politique (et/ou sociale) ou le récit des passerelles démocratiques à construire entre les sciences et les consciences. Tout du moins de celles qui entendrait appliquer/intégrer de ces nouvelles connaissances scientifiques dans le fonctionnement de la cité, par la production de lois, prescriptive ou incitative, d’institutions, de mécanisme de gouvernance, d’implication participative soft et ainsi de suite. Soit l’ensemble des filets collectifs propres à recueillir, comme à valoriser socialement, les connaissances.

* L’écologie micropolitique (et/ou mentale) en tant que production des modes d’existence singuliers nés d’une perspective écologique étirée sur ses bords par les arts, les pratiques de vie.

* L’écosophie comme articulation possible des trois notions précédentes.

* Le label de développement durable, tentative désarticulé d’une encyclopédie sans index, ou compost à faire du neuf avec de l’ancien, super chapeau trou noir qui se voudrait très certainement regrouper l’ensemble des romances de l’époque.

Mais la question n’est sûrement pas d’opposer untel à untel, ceci ou cela. Bien plus elle consiste à se demander sous quelles conditions de l’esprit cet ensemble pourrait se codévelopper durablement. Tous plus ou moins complémentaires, tous sûrement nécessaires si tant est que l’on souhaite éviter que cela ne finisse par tourner mal… à nouveau. Ainsi, si nous nous accordions à penser que composer un nouveau récit n’est pas suivre une dissertation au sujet préconstitué, alors on ne mobiliserait pas les fils avec pour seul projet de réparer les dégâts des accusés de pères. De même, si l’homme est bien fait de l’étoffe des choses, alors il n’y aurait pas à formuler une écologie autonome des choses réservée à un dehors non-humain idéalisé et transféré dans des paradis blanc.

« Il y a une écologie des mauvaises idées, comme il y a une écologie des mauvaises herbes. » Grégory Bateson

Si la bêtise est aussi une condition de la pensée, aujourd’hui, comment continuer à formuler des discours qui ne tiendraient pas compte d’une écologie de la pensée où le travail non exclusif de l’un devient matière première pour autrui ? L’ennemie c’est celui qui ferme la porte, celui qui coupe le pont et prescrit le récit à l’avance.

« J’affirme que si vous voulez parler de choses vivantes, non seulement en tant que biologiste académique mais à titre personnel, pour vous-même, créature vivante parmi les créatures vivantes, il est indiqué d’utiliser un langage isomorphe au langage grâce auquel les créatures vivantes elles-mêmes sont organisées – un langage qui est en phase avec le langage du monde biologique. » Grégory Bateson

Conséquence de ce qui a été dit jusqu’ici, notre manière d’éclairer l’écologie pourrait bien ressembler à une montagne. Une face ensoleillée assez largement colonisée (adret) et une face ombragée bien souvent oubliée (ubac). Loin de s’opposer, ces deux versants nous enseignent la nécessité d’avoir cette double vision dans l’ascension d’un même problème.

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Si vous n’aviez qu’un œil, si vous n’aviez qu’un chemin… Arts, sciences et techniques, philosophie, de la mesure aux récits, tous interfèrent de sorte à nous proposer de ces visions multiples qui nous permettent de rendre de son épaisseur au réel. Dès lors il existe encore bien des espaces d’intercession à créer  pour ouvrir au plus grand nombre ces voies de traversée douce à l’écologie. Multiplier les ascensions possibles, les portes d’entrées adaptées à chacun, c’est aussi pouvoir estimer correctement la taille de l’obstacle à franchir. 

Selon qu’on balladera le point de vue, on remarquera aisément que les différentes zones de cette montagne ne se développent pas à la même vitesse. Qu’elles n’ont pas atteint les mêmes niveaux de formulation, d’ensoleillement (conscience et média), comme d’intégration dans les pratiques sociale.

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L’adret de notre montagne, surface ensoleillée présentant des dégradés, représenterait les pièces d’une écologie qu’on pourrait nommer « quantitative ».

* Zone bien ensoleillée à cette heure : la mesure, les techniques et la professionnalisation. Dans cette zone on assiste à la grande mise en marche des instruments de mesure et de prélèvement. Etudes et recherches dont les résultats « attendus » pourrait rapidement signifier de plus en plus « préconstitués ». Pas loin, c’est aussi la zone de production des futurs ouvriers spécialisés de l’environnement, la suite de l’appel à ce « plan Marshall écologique […] projet mobilisateur pour tous les jeunes, y compris ceux que nous ne savons pas aujourd’hui accueillir correctement dans la société. » (Citation d’après une autre croissance, Les Echos, 04/01/07, par Alain Grandjean, Patrick Criqui et Jean-Marc Jancovici.)

* Zone très ensoleillée à cette heure : diffusion de résultats et pollution informative. Ici l’urgence de la situation se résume d’un cri à un autre de la chaine. Le célèbre « sauvons la terre ! » ouvre sur le domaine des opinions, de l’interprétation publique des chiffres et des mesures expertes, elles-mêmes relayées par des réseaux… d’experts. S’infiltrant dans le socius, la modélisation scientifique devient alors programmation simpliste du temps qu’il nous reste, émissions de coupables et de solutions très diverses. Au final, tout cela finit par aboutir à des demandes politiques concrètes, un cri qui boucle la boucle en mode RMC: « l’Etat et apparentés doivent agir ! »

* Zone ensoleillé à cette heure: intégration des processus dans les procédures. Soit l’optimisation de l’économie classique par la digestion des nouvelles données scientifiques relatives au fonctionnement des écosystèmes. Nouvelles équations et comptabilité des flux de matières et d’énergies qui viennent trouver leur expression dans la figure du cercle où: tout déchet devient une étape dans un cycle de transformation de la matière, et non une fin en soi.

Pour résumer grossièrement, les points communs aux diverses populations colonisatrices de ce versant pourraient s’articuler autour des mots-clés suivants : chimie molaire, développement des machines et techniques, loi de l’interprétation et de la mesure. D’où les séquences collectives privilégiées: la production scientifique comme origine des flux d’informations, l’expertise comme médiation, l’émotion et/ou la responsabilité comme mode de réception du public, la loi d’un code comme réceptacle final privilégié.

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L’ubac de notre montagne représenterait quant à elle les pièces d’une écologie qu’on pourrait dire « qualitative ».

Ici retour au singulier, ombres et déserts partiels à peupler de pratiques et de modes d’existence. Production des arts, de la philosophie… autant d’intercesseurs venant échoïser la ligne scientifique, l’étirer sur ses bords. Chimie moléculaire, loi de l’expérimentation, jurisprudence du  »on ne sait pas à l’avance« .

Dit autrement, le qualitatif, c’est l’art de composer ses rencontres avec le monde, soit les récits du bon et du mauvais qui n’exprime pas les propriétés de ce monde, mais bien l’histoire de notre rencontre avec, et la manière d’en extraire des modes d’existence. Avec quoi et comment on combine ses forces ? A quelle distance ? Ou comment créer, composer des organes sensoriels décentralisés qui n’on rien à voir avec les frontières du corps, du naturel ou de l’artificiel, des organes capable de percevoir et d’intégrer différentes danses, de produire les nouvelles formes d’idées à même de nourir de capacités nouvelles notre étonnement au monde.

«  Pour qu’une interaction soit réelle, il faut, à la fois que la « nature » des choses en relation soit un produit de ces relations, et que les relations de leur côté soient des produits de la « nature » des choses [...] »  Whitehead

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L’homme et les cormorans, un bon exemple de la composition d’un organe sensoriel décentralisé capable d’intégrer différente sortes de danses.

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«  [...] les effets et les produits sont nécessaires à leur causation et à leur production, nous sommes produits (de la société, de l’espèce) et producteurs (de la société, de l’espèce) à la fois. »  Edgar Morin

« [...] où commence le soi de l’aveugle ? Au bout de la canne ? Ou bien à la poignée ? Ou encore, en quelque point intermédiaire ? [...] Les ordinateurs pensent-ils ? Je dirai tout de suite : non. Ce qui « pense », c’est l’homme plus l’ordinateur plus l’environnement. Les lignes de séparation entre homme, ordinateur et environnement sont complètement artificielles et fictives. Ce sont des lignes qui coupent les voies le long desquelles sont transmises l’information et la différence. Elles ne sauraient constituer les frontières du système pensant. Je le répète : ce qui pense, c’est le système entier… » Grégory Bateson

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Finalement, et pour le dire en quelques mots : l’écologie d’un territoire, c’est la qualité des rapports ou relations - de la mesure aux récits - que ses populations forment continuellement avec et de lui-même, et non seulement le territoire pour ce qu’il est ou était.

La perception de l’écologie comme montagne aux différents biotopes colonisés par les idées dont le vivant est capable, celle-ci n’oublie pas de faire écho à la mise en réseau globale de nos société et aux stratégies végétales qui en découlent. 

« Le monde des idées ne se limite pas à l’homme, mais bien à tous ces vivants, à toutes ces machines, composées d’éléments pouvant traiter de l’information, que ce soit une forêt, un être humain ou une pieuvre. » Grégory Bateson

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http://www.dailymotion.com/video/x2c131

Grégory Bateson

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Quelques citations pour conclure. Lignes, grains à moudre, pistes de marche, mécamots à articuler et poursuivre par ailleurs et autrement…

http://www.dailymotion.com/video/x4moyl

Des enfant dans le dos, mouvement des truands tournant autour des tombes, grande roue des « noms de l’histoire ».

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« Il est impossible que l’homme ne soit pas une partie de la nature, et qu’il ne puisse souffrir d’autres changements que ceux qui se peuvent concevoir par sa seule nature et dont il est la cause adéquate. » Corollaire : Il suit de là que l’homme est nécessairement toujours soumis aux [affects] passions (sentiment), qu’il suit l’ordre commun de la nature et y obéit et s’y accommode, autant que la nature des choses l’exige. » Proposition IV et corollaire de l’Ethique IV, Spinoza

 « [...] l’écologie est un concept intégrateur [...] plus qu’une discipline scientifique [...] elle représente une nouvelle vision du monde et de l’homme dans la nature. Le nouvel écocitoyen doit mieux comprendre comment situer et insérer son action locale dans un ensemble global [...] Il s’agit aujourd’hui de l’aider à passer de l’émotion à la responsabilité grâce à une culture scientifique et technique permettant de relier les éléments épars reçus par l’éducation ou les médias. D’où l’importance d’une approche [...] multidimensionnelle de l’écologie et de la gestion de l’environnement. »  Joël de Rosnay

« L’homme à la sangsue : il a voulu remplacer les valeurs divines, la religion et même la morale par la connaissance. La connaissance doit être scientifique, exacte, incisive : peu importe alors que son objet soit petit ou grand ; la connaissance exacte ; la connaissance exacte de la plus petite chose remplacera notre « croyance » aux « grandes valeurs vagues ». Voilà pourquoi l’homme donne son bras à la sangsue, et se donne pour tâche et pour idéal de connaître une toute petite partie de la chose : le cerveau de la sangsue (sans remonter aux causes premières). Mais l’homme à la sangsue ne sait pas que la connaissance est la sangsue elle-même, et quelle prend le relais de la morale et de la religion, en poursuivant le même but qu’elles : inciser la vie, mutiler et juger la vie. » Nietzsche par Gilles Deleuze.

« [...] Il n’y a pas d’opposition dans mon esprit entre les écologies : politique, environnementale et mentale. Toute appréhension d’un problème environnemental postule le développement d’univers de valeurs et donc d’un engagement éthico-politique. Elle appelle aussi l’incarnation d’un système de modélisation, pour soutenir ces univers de valeurs, c’est-à-dire les pratiques sociales, de terrain, des pratiques analytiques quand il s’agit de production de subjectivité. » Félix Guattari

 « Un lointain successeur de Spinoza dira : voyez la tique, admirez cette bête, elle se définit par trois affects, c’est tout ce dont elle est capable en fonction des rapports dont elle est composée, un monde tripolaire et c’est tout! La lumière l’affecte, et elle se hisse jusqu’à la pointe d’une branche. L’odeur d’un mammifère l’affecte, et elle se laisse tomber sur lui. Les poils la gênent, et elle cherche une place dépourvue de poils pour s’enfoncer sous la peau et boire le sang chaud. Aveugle et sourde, la tique n’a que trois affects dans la forêt immense, et le reste du temps peut dormir des années en attendant la rencontre [...] » Gilles Deleuze

« Si l’on se place sur le plan de l’évolution biologique, celle de Darwin, alors l’évolution de la plante et celle de l’animal, sont très différentes. Evoluer pour les animaux, c’est se dégager de mieux en mieux des contraintes du milieu, et en ce sens, l’homme est bien placé au sommet de la pyramide, parce que pour nous à la limite, on ne sait même plus ce qu’est le milieu. Evoluer pour une plante, c’est se conformer de mieux en mieux aux contraintes du milieu, cela consiste donc, non pas à échapper mais au contraire à se dissoudre dedans, à disparaître d’une certaine manière. C’est en quoi la plante m’est apparue immanente, alors que l’animal serait transcendant. » Francis Hallé

http://www.dailymotion.com/video/x5f9w9

Des enfant dans le dos, composer ses archives perdues, former des pistes pour une histoire.

De si tristes requins…

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Du récent, et disons le, très inquiétant film de promotion sur les requins à la construction tout à fait débilo-bancale, on finirait bien cependant par tirer un petit grain de sable du désert. Pourtant rien de bien nouveau lorsque l’un des nombreux intervenants exprime avec conviction: « nous détruisons le monde, et nous en avons conscience ».

Grande naïveté et rien de nouveau, oui, sauf l’idée d’un renvoi vers Spinoza. Un Spinoza pour qui la raison humaine n’a aucune force devant la puissance des affects. Des affects-passions nés des effets des corps extérieurs sur le notre. Autrement dit, je peux juger que ceci est bon (préserver la biodiversité), et pourtant continuer à faire le contraire tant que je n’ai pas le désir vrai de ce bon, comme le dirait Misrahi, ou tant que je n’ai pas suffisamment intériorisé cette connaissance pour en faire un affect (actif) nous dirait Atlan.

-  »Ce que j’appelle esclavage, c’est l’impuissance de l’homme à gouverner et à contenir ses passions. L’homme en effet, quand il est soumis à ses passions, ne se possède plus; livré à la fortune, il en est dominé à ce point que tout en voyant le mieux il est souvent forcé de faire le pire. » – Appendice Ethique IV.

De si tristes requins... dans Ecosysteme TV.fr image001

Dans les parties trois et quatre de l’Ethique, Spinoza nous propose et développe toute une stratégie de vie, ou conquête d’existence, qui vise à transformer la raison, connaissance abstraite et impersonnelle, en affects vécus et activants. Le mode d’emploi d’une intériorisation de la connaissance devenant source de joie dans son passage de la troisième à la première personne, sa transformation en affect. Ce que le poète John Keats traduira autrement : « rien ne devient jamais réel tant qu’on ne l’a pas ressenti ».

Inutile de dire que ce film – dont les producteurs ne doivent pas être les derniers des requins – ne nous fait uniquement ressentir (et avec la plus grossière des redondances) qu’une bien triste vague sentimentaliste.com. Symptôme affiché et assumé d’une analyse écologique tant partielle, qu’isolée, et qui prétend pourtant épuiser toute autre vision du monde (les autres, c’est l’argent). Pour paraphraser Nietzsche, il serait sans doute bon de rappeler qu’il n’y a pas de phénomènes écologiques, mais qu’il n’y a qu’une interprétation écologique des phénomènes. Pas assez vendeur, de toute façon l’auditoir est c**.

Il est vrai que l’anthropologie développée dans ce film est totalement navrante dans sa définition et son propos : non l’homme n’est pas qu’un animal qui marche debout, c’est aussi (et surtout !) un animal qui a peur des requins! A côté de cela, ces derniers nous sont présentés comme très… gentils. Anthropomorphisme qui n’a rien à envier à celui que nous avons pu connaître récemment avec nos amis les pingouins.

On pourrait se dire, au diable le discours, il y a urgence, alors pouvu que celui-ci soit efficace. Malheureusement, au sortir de la salle, on s’aperçoit vite que celui-ci est totalement contreproductif sur son auditoire. Simpliste, circulaire et partiel, celui-ci interdit très vite toute forme d’intériorisation. Et on en revient toujours au même constat, la biodiversité n’est pas seulement un objet qui se mesure à la troisième personne, c’est aussi une expérience personnelle à vivre et intérioriser à la première personne du singulier.

avocado dans Education

Comment s’expliquer que des sujets pourtant si essentiels soient soumis à ce genre de traitement naïvo-débile ? Cela en faisant l’économie de toute paranoïa, chose dont nous sortons totalement saturés à l’issu de cet objet cinématographique.

Il semble que la multiplication de ce type de récit écologique mineur annonce, soit  symptomatique de l’émergence d’un nouveau (et vaste) chapitre dans le récit de l’histoire de nos rapports au monde. Un chapitre peut-être rétrospectif, tout du moins dans ses premières lignes. Fruit d’une évolution aveugle, l’évolution cherche une plume à sa biographie. Du corps le plus simple, jusqu’à l’explosion combinatoire de la diversité du vivant, l’émergence de la conscience nous permet d’effectuer ce retour « amoureux » de l’évolution sur elle-même.

Lorsque nous inventons l’écologie pour désigner certains des nouveaux phénomènes dont nous prenons conscience, nous participons à ce retour retrospectif de l’évolution sur elle-même, nouvelle étape vers un nouveau stade de l’évolution qui, pour ce qui nous concerne, impliquera sans doute de profond changement dans nos rapports au monde, avec et dans le monde. De nouvelles combinaisons avec de nouvelles forces, l’optimisation de la souplesse comme critère de décision, la figure du danseur se substituant à celle du conquérant bête.

- Dans la terminologie de Gregory Bateson, (Vers une écologie de l’esprit, tome 2, p. 256, Seuil, Paris 1980), la « souplesse » est à la « rigidité » ce que la « polyvalence » est à la « spécialisation », la « stratégie » au « programme »". Elle est une « potentialité non engagée de changement ». En tant que telle, la souplesse du comportement du type de la « stratégie » est très proche de la redondance qui est le déploiement d’une multitude de versions différentes d’un même schéma organisateur. – wikipédia.

Le Nietzsche de Deleuze nous éclaire sur le devenir des forces naissantes, la philosophie en l’occurrence, et dont nous pouvons émettre l’hypothèse qu’il en irait ainsi pour l’écologie :

« Nous devons penser la philosophie comme une force. Or la loi des forces est qu’elles ne peuvent apparaître, sans se couvrir du masque des forces préexistantes. La vie doit d’abord mimer la matière. Il a bien fallu que la force philosophique, au moment où elle naissait en Grèce, se déguisât pour survivre. Il a fallu que le philosophe empruntât l’allure des forces précédentes, qu’il prit le masque du prêtre (…) le secret de la philosophie, parce qu’il est perdu dès l’origine, reste à découvrir dans l’avenir. Il était donc fatal que la philosophie ne se développât qu’en dégénérant, et en se retournant contre soi, se laissant prendre à son masque (…) au lieu du créateur de nouvelles valeurs et de nouvelles évaluations, surgit le conservateur des valeurs admises. Le philosophe cesse d’être physiologiste ou médecin, pour devenir métaphysicien ; il cesse d’être poète, pour devenir professeur public. »

Les textes de Nietzsche font cohabiter nuance et coup de marteau, et sans doute que Deleuze insiste ici sur le coup de marteau. Mais pour nous la question de l’écologie n’est pas qu’elle devienne professeur public, mais bien plus que dans le même moment, celle-ci oublie dans ses récits le passage d’un versant à l’autre de la colline, du professorat à la poésie et inversement.

http://www.dailymotion.com/video/x1eef3

***

+ Les vendredis de la philosophie, émission du vendredi 18 avril 2008, les politiques de Spinoza.

Vers une contre marche des pinguoins freegurants du spectacle ?

Et si les pingouins n’étaient après tout que d’horribles fascistes principalement intéressés au cours du pétrole ? Et si les religieuses sardines devenaient stériles à l’écoute du chant des hommes ? Et si, et si… Si l’homme a toujours eu tendance à figurer les forces impersonnelles de la nature à travers les animaux, il semble qu’un drôle de basculement se soit silencieusement opérer: en charge maintenant aux animaux de figurer les croyances d’hommes devenus soudainement réticents au fait de jouer eux-même leurs propres comédies. L’arrière monde blanc des pingouins empereurs, dernier refuge du bonheur humain ?

We want to pe paid !

µtime: Monsieur le réprésentant des pingouins en colère, pourriez-vous nous présenter en quelques mots l’essence de vos revendications ? Pourquoi et comment contaminer un espace public déjà fortement saturé de revendications catégorielles de toutes les natures ?

Pingouin: Tout d’abord, merci de me permettre cette petite ouverture de la calotte médiatique. Vous parliez réchauffement climatique tantôt, reste qu’il fait encore assez froid chez vous pour qu’elle durcisse encore à ce point. Quelqu’un s’occupe de maintenir des ouvertures ?

µtimeNotre espèce préfère généralement recourir à des couvertures de surface …

Pingouin: Mmmm… Bien, donc revenons à votre question. Voyez autour de vous, nous ne sommes que quelques-uns ici… ils ont été des millions à nous prendre pour des cons ! Il n’était donc que temps de reprendre la parole qui nous avait été odieusement dérobée… et c’est le moins dire!

µtimeDérobée par qui et par quoi ? 

Pingouin: Aujourd’hui, nombre des pingouins que je représente souhaitent s’exprimer très ouvertement sur l’exploitation abusive dont notre espèce a fait l’objet à partr de 2004. Rendez-vous compte que la Marche de l’empereur a récolté sur le marché US pas moins de 77 millions de dollars en quelques 160 jours d’exploitation ! Mais nous les pinguoins, nous les acteurs… nous n’avons toujours pas vu la couleur du premier billet !

µtimeUne petite vodka glace en fin de tournage ? 

Pingouin: Pas même le remboursement de la première semelle de marche ! Mais croyez-vous que nous soyons encore crédibles devant les sardines après ce genre de traitement ? Ne serait-ce que l’autre jour… je m’apprêtais à déjeuner tranquillement quand l’une d’elles se retourne dans mon assiette pour me dire: « tu ne tueras pas ton prochain ! » Et de continuer: « qui vole une sardine perd son oeuf ! » Alors je vous le demande bien… quitte à nous faire passer pour des andouilles devant l’ensemble des bêtes, pourquoi ne pas aller en retour jusqu’à nous payer les justes dédommagements que la situation exige ?

µtime: Sans doute parce que vous êtes des bêtes… c’est ça qui vous dérange ? Parce que vous me parlez des sardines, mais vous-même, n’auriez-vous pas développé certains problèmes identitaires suite à cet immense succès terrestre ? Après tout vos êtes plutôt des animaux marins, ça doit vous faire drôle Hollywwod, non?

Pingouin:  Soyons un peu sérieux et regardons les choses en face ! Nous ne sommes, et ne seront jamais que de pauvres acteurs instrumentalisés au service du syndrome de l’ours en peluche… Mais il est vrai que niveau charges sociales, nous n’avons pas beaucoup de concurrent sur le marché ! Alors dites moi, comment rentre-t-on dans l’écosystème économie ? Par cooptation des espèces ? Doit-on monter un dossier ou alors vient-on vous chercher directement à la maison ? Je discutais l’autre jour de mes droits avec un expert et il m’a dit: « mais voyons monsieur le pingouin, vous y êtes de plein pied dans la société du spectacle… précisément sur un segment très porteur: mon enfant est un animal, il ne parle pas ! »

µtime: Vous ne pouvez tout de même pas reprocher aux hommes d’avoir instinctivement une attitude affectueuse envers…

Pingouin: Ecoutez, votre espèce devrait aussi comprendre qu’il nous arrive également de manger du poisson, et que ça coûte cher ! Nous ne sommes pas que de simples tendres et fidèles pénitents… et si nous nous regroupons ce n’est pas tant par fraternité que par nécessité !

µtime: Qu’avez-vous justement à répondre à des personnes comme Jill S., opposante US à l’avortement qui affirme que « chacune de vos scènes permet de s’assurer de la beauté de la vie et du bien-fondé de sa protection ». Ou encore à Mari H., critique américaine qui voit dans votre comportement  »une indication exceptionnelle de l’existence et du rôle de Dieu ».

Pingouin: Dieu ? La marche des hébreux ? Les papas-mamans ? Mais que peut bien signifier ce concept de vie que vous nous mettez à toute les sauces ?  Tout ce qui n’est pas vous, où plutôt, partout où vous n’êtes pas ? Avec cette satanée mauvaise conscience qui habite votre espèce, on se demande bien comment vous avez pu arriver un jour en haut de la chaîne…  et comme le dit Platon le manchot, un ciel capable par sa vertu propre de demeurer en soi-même, mais se connaissant et s’aimant lui-même suffisamment.

µtime: Vous connaissez Platon ?!?

Pingouin: Je dirais même plus, nous connaissons aussi Zola! Et nous sommes dès maintenant pour un véritable Germinal du pinguoin ! Et plus généralement de toutes les espèces qu’on se permet d’accuser d’hominitude devant les autres ! Nous travaillons d’ailleurs actuellement à associer à notre combat toutes les victimes des documentaires antrop-occidentalo-morphes. Je viens de rencontrer en ce sens certains des freegurants du cauchemar de Darwin, ils sont tout à fait en accord avec nos thèses. Hommes animalisés et animaux humanisés, ceci est un message solennel à tous les manipulés gisants des mornes plaines audiovisuelles: unissez-vous, rejoignez-nous !

Vers une contre marche des pinguoins freegurants du spectacle ? dans -> ACTUS sfbforstbaumschulenpinguinewueste

µtime: A partir de ce point de vue, formulez-vous des revendications matérielles plus concrètes ?

Pingouin: Afin de contrebalancer les effets désastreux qu’ont vos caricatures animées sur nos sources d’approvisionnement, il doit dès à présent nous être assuré les moyens d’une large campagne de diffusion auprès des sardines. Sur la tranche des 0 à 18 jours, la plus sensible. Imaginez un peu une vache venir vous dire devant l’abattoir: « je vous ai vu à la télé hier soir, et vous étiez ridicule à glisser dans l’herbe derrière votre chien« . Comment voulez-vous manger un animal qui pense comme ça ? D’ici à ce que nos sardines soient polluées de vos religions et qu’elles en deviennent ascétiques jusqu’à oublier de se reproduire, je n’y vois qu’un pas ! Pourquoi vivre si c’est pour ce faire manger par un pingouin qu’elles commencent à se dire !

µtime: Et bien j’imagine qu’on pourrait envisager d’interdire la marche de l’empereur aux sardines de moins de 18 jours ?

Pingouin:  Ecoutez… dans un monde interconnecté où tout le monde nage librement, cessez  de croire que les sardines n’auraient pas accès à l’ensemble des bancs de diffusions ! Nous l’assumons, nous sommes pour la censure la plus stricte en la matière ! Et si nous ne sommes pas particulièrement légalistes, la prochaine fois nous n’hésiterons pas à aller devant les tribunaux faire valoir notre juste droit à l’image !

µtime: En quelque sorte, vous demandez qu’on vous foute la paix! Mais vous dites vous-mêmes que nous vivions tous sur une même planète. Ne pensez-vous pas alors que nous appartenions à une même communauté de destin ? Et si oui, en quoi une censure générale ne serait-elle pas une réaction fâcheuse et arbitraire ?

Pingouin: Mais vous voulez qu’on participe à quoi exactement ? Quelle est la place que vous nous proposez ? Ouvrez un peu les yeux, nous ne sommes que des têtes sur des tee-shirt ! J’en profite d’ailleurs pour rassurer ici l’amicale des ours en peluche, nous ne tenons absolument pas à prendre leur place dans le lit de vos imaginaires ! 

µtime: Si je vous ai bien lu, vous refusez également, et très fermement, de faire parti du NCBA (Natural Charity and Business Act). Les bébés phoques, le panda, la baleine bleue, et l’ours blanc semblent ne pas devoir partager votre opinion par exemple. Ne pensez-vous pas également que cette posture soit celle d’un autre âge ?

Pingouin:  Vous citez là quelques espèces chez qui la volonté de se donner à voir dans les médias n’est le fait que de très rares individus. Ceux qui ne sont pas encore éliminés, une poignée, ceux que vous avez pris soin de sélectionner au faciès, soit une autre poignée de la poignée. Je le dis d’ailleurs au passage afin d’éviter tout malentendu éventuel, comme bébé phoque devenu grand nous mangera tout naturellement, c’est avec la plus grande vigueur que nous soutiendrons toute politique d’extinction massive de cette espèce ! Alors oui, nous les pingouins demeurons dans un certain âge de glace et de pierre… sûrement… et alors ? Ce n’est pas ça qui vous fait rêver chez nous ?

µtimePour conclure sur une note disons plus positive, auriez-vous un conseil à donner aux humains dans les rapports que ceux-ci entretiennent avec le monde animal?

Pingouin: Humains idéalo-contemplatifs, suivez mon conseil et débarrassez vous au plus vite de cet encombrement de la pensée qui ne vous mène qu’à ce que les futuristes italiens appelaient en leur temps ce bien triste mimétisme sentimental d’une nature apparente. Les bras nous en tombent de devoir vous raconter des histoires à dormir debout ! Vous voulez nous aider ? Continuez plutôt à faire la peau des phoques et laissez les japonais tranquilles… Je vais même vous dire, parmi les plus vieux d’entre nous, certains préfèrent encore très nettement l’époque où vous nous chassiez, plus respectueux comme ils disent…

30sec dans Ecosysteme TV.fr

[off] …. dites moi, il est à combien le cours de la sardine chez vous en ce moment ? En ce qui nous concerne on traverse une mauvaise passe avec cette nouvelle concurrence des phoques à moteur qui viennent râcler nos fonds de tiroir…  la sardine centrale tente bien de maintenir les cours, mais de plus en plus de pingoins vivent à crédit sur des frigidaires… bien sûr que la libéralisation des prix en basse mer a été une catastrophe… Vous dites ? Vous n’avez pas de solution non plus ? Décevant ! On se demande bien à quoi vous pouvez servir …  passer moi votre caméra, je voudrais faire une photo de vos lunettes pour ma femme !

untitled dans La contre marche du pingouin

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