Archive pour la Catégorie 'Monde végétal'

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L’élément N et le végétal (1)

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Retour au végétal … suite de notre grille de lecture et petit détour par le sentier du cycle de l’azote. Les arbres ne sont que volonté d’expressions, ils attendent qu’on vienne les lire nous rappelle le poète.
Lire le cycle de l’azote ? Un voyage à travers les imperceptibles métamorphoses combinatoires de l’élément N qui pourrait nous conduire à celles bien visibles des plantes. Une balade un peu technique au milieu de cet art des antidotes et des poisons qu’est la chimie, comme l’occasion de souligner à nouveau la coévolution des vivants. Des vivants comme des non-vivants, car si la plante exprime les qualités de son habitat, elle participe à le sculpter dans le même temps.

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L’azote, composant essentiel à la croissance comme au codage de l’information …

L’azote donc, ou l’élément chimique N qui sous sa forme gazeuse stable (diazote, N2) constitue 80% de l’air que nous respirons. N comme Nitrogenium en latin, N conservé dans le Nitrogen anglais, N en provenance du grec nitron gennan qui signifie formateur de salpêtre. Ce dernier est en fait du nitrate de potassium ou nitre, dont la formule est KNO3 (K pour potassium, NO3 pour nitrate).

Une plante contient généralement de 1 à 6% d’azote, élément essentiel à sa la croissance. Et comme nous allons le voir, les différents agencements de l’azote entrent dans la composition des biomolécules végétales les plus importantes.

La chlorophylle, biomolécule en charge d’assurer la photosynthèse contient 4 atomes d’azote. Au passage, c’est aussi la substance responsable de la couleur verte des feuilles, son spectre d’absorption du rayonnement solaire ne retenant pas ou peu la longueur d’onde verte.
Rappelons que la première phase de la photosynthèse consiste en une photolyse de l’eau selon la formule suivante : 12H2O + énergie lumineuse (photon) → 6O2 + énergie chimique.
Il s’agit donc ici pour la plante de convertir de l’énergie lumineuse en une énergie chimique mobilisable dont le principal véhicule sera la molécule d’ATP (adénosine triphosphate).

ATP

L’ATP, qui est plus généralement la source d’énergie alimentant l’ensemble des réactions de biosynthèse des cellules eucaryotes, végétales comme animales, est elle-même composée d’azote. Cette molécule ne pouvant être stockée très longtemps à l’état brut, seuls des intermédiaires de sa chaîne de production le sont, ceci explique le rôle et la présence d’amidon (glucide complexe) dans les organes de réserve des plantes.

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Le bilan final de la photosynthèse résultant en un échange d’eau contre carbone au niveau des stomates des feuilles, la seconde phase de la photosynthèse consiste pour la plante à fixer du CO2 atmosphérique et utiliser l’ATP produit à la phase précédant pour synthétiser la matière organique nécessaire à la formation de ses tissus.
Nous avons donc la réaction « puits à carbone » suivante : 6CO2 + énergie chimique (dont ATP) → C6H12O6 (glucose) + 6H2O.

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Profitons de l’occasion pour réhabiliter quelque peu ce cher CO2 et rappeler que c’est toujours la dose qui fait le poison. Le CO2 n’est pas qu’un déchet dans la mesure où les cellules ne peuvent survivre sans une concentration suffisante de celui-ci dans leur environnement. L’aspect contextuel des choses semblant nous échapper à mesure que la croissance verte industrialise nos pensées, n’en demeure pas moins que planter un arbre dans la toundra peut altérer l’albédo et accélérer le réchauffement des sols. De même, si tout le monde en venait à récupérer l’eau de pluie, qu’elles en seraient les conséquences sur la recharge des nappes superficielles qui alimentent la végétation, and so on, fin de la digression.

C’est donc parce que les végétaux possèdent cette capacité fondamentale à transformer l’énergie lumineuse en une énergie chimique mobilisable pour leur croissance qu’ils sont dits des producteurs primaires (ou autotrophes).
Chez les animaux, qui sont à quelques très très rares exceptions privés d’une telle fonction, il est nécessaire de manger de la matière organique. Chez ces producteurs secondaires ou hétérotrophes, c’est alors la respiration cellulaire qui extrait l’énergie chimique nécessaire à partir des molécules organiques ingérées.
Les dernières étapes du cycle respiratoire, cycle de Krebs au niveau des mitochondries, produisent ainsi de 36 ou 38 ATP par molécule de glucose dégradée. La formule simplifiée de la respiration cellulaire est la suivante : C6H1206 + 602 → 6CO2 + 6 H20 + énergie (ATP et chaleur).

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Schématiquement nous avons donc d’un côté des plantes photosynthétiques à surface d’échange énergétique externe (surface foliaire plate et dépliée), de l’autre, des animaux à tube digestif à surface d’échange énergétique interne (surface intestinale en volume et repliée).
Soulignons aussi que les animaux ne sont pas que des consommateurs dans le cycle du vivant. Les déchets des hétérotrophes viennent alimenter en retour le cycle de la matière organique, déjections, cadavres, etc., qui après minéralisation fourniront une matière première à nouveau mobilisables pour les producteurs primaires.

L'élément N et le végétal (1) dans -> NOTIONS D'ECOLOGIE image002

Retour à l’élément N. Non seulement l’azote et ses divers agencements se retrouvent au cœur de l’ensemble des échanges énergétiques des cellules, mais ils entrent également dans la composition :
→ des acides aminés (la fonction mine est – NH2) et donc de toutes les protéines dont ils sont le constituant numéro un ;
→ des acides nucléiques (ADN, ARN) dont les bases azotées (adénine C5H5N5 entre autre) forment le code génétique.

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Capture de l’azote par les plantes …

Si l’air est composé de 80% d’azote sous la forme gazeuse stable N2, la plupart des plantes ne peuvent l’adsorber qu’au niveau des racines sous une forme minéralisée. Il s’agit là principalement des ions solubles que sont l’ammonium (NH4+) et les nitrates (NO3-).

On notera pour le principe que de très faibles quantités peuvent également être capturées par les racines sous la forme d’urée, composé chimique animal CO(NH2)2 issu de la dégradation des acides aminés et éliminé par l’urine, comme très marginalement au niveau des feuilles par la dissolution de gaz azotés dans les eaux de contact (NOx ou NH3 principalement).

Source d’origine et de destination finale du cycle, l’azote atmosphérique est cependant impliqué dans la vie végétale à travers la médiation qu’opèrent certains organismes vivants capables de le fixer directement le diazote (N2) de l’air : N2 + 4 H2 + ATP  2 NH3 + H2.
L’ammoniac NH3 produit est alors incorporé dans les acides aminés de ces organismes, champignon ou bactérie, puis rejeté dans le milieu sous une forme minérale (déjections diverses, mort cellulaire, etc.).

La minéralisation est donc la conversion de l’azote organique (agencement azote – carbone) en un azote minéral assimilable par la racine de la plante. Ce processus est donc indispensable à la nourriture des plantes qui n’entretiennent pas de relation symbiotique avec des organismes vivants capables de le fixer le diazote de l’air, soit la très grande majorité d’entre elles.

Contrairement à l’azote organique (liée à du carbone), l’azote minéral disponible pour la plante ne constitue qu’une faible fraction de l’azote total des sols. De 2 à 5 % qu’on retrouve essentiellement dans la solution du sol. On appelle solution du sol les pores où circule l’eau chargée des ions minéraux. Ces espaces libres constituent le véritable lieu des interactions entre la terre et la vie végétale.
Dans le sol, l’azote organique est insoluble et exige donc d’être minéralisé pour devenir assimilable par les racines de la plante. La matière organique du sol susceptible de libérer de l’azote assimilable comprend généralement :
→ les résidus décomposables des êtres vivants (racines, excréments, etc.);
→ la biomasse microbienne, la microfaune et tous les organismes capables de  décomposer la matière organique : bactéries, champignons, vers de terre, nématodes du sol, etc.;
  l’humus qui est une matière organique partiellement décomposée et relativement stable.

L’azote organique est libéré plus ou moins rapidement dans le sol en fonction du rapport carbone sur azote des substances qui le composent. Plus le rapport C/N d’un produit est élevé, plus celui-ci se décompose lentement et l’humus obtenu est stable.
Le rapport C/N est ainsi très élevé pour de la matière végétale fraiche (de 50 à 150 pour la paille) et diminue tout au long de sa décomposition pour se stabiliser autour de 10 pour l’humus, matière organique résiduelle du sol où l’azote est libéré très lentement, environ 4% l’an, mais qui alimente ainsi le sol sur une longue période.

image003 dans Energie

C/N < 15 : production d'azote, la vitesse de décomposition s'accroît ; elle est à son maximum pour un rapport C/N = 10 ;
15 < C/N < 30 : besoin en azote couvert pour permettre une bonne décomposition de la matière carbonée ;
C/N > 30 : manque d’azote pour permettre la décomposition du carbone. L’azote est alors prélevé dans les réserves du sol. La minéralisation est lente et ne restitue au sol qu’une faible quantité d’azote minéral.

On ajoutera qu’en théorie le pH du sol est corrélé négativement au C/N. Ainsi à C/N croissant, pH décroissant (augmentation de la concentration en ions H+). Les sols acides entrainant une mauvaise nutrition azotée (i.e. sous-bois des épineux) et inversement. On estime généralement que l’optimum de nutrition azotée se situerait pour des pH compris entre 6 et 7. Outre les effets chimiques de la décomposition, ceci est à relier aux conditions de vie des organismes vivants qui interviennent dans la minéralisation de l’azote organique.

La minéralisation, une affaire collective …

La relation symbiote entre végétaux et bactéries est le principe même des systèmes d’assainissement autonome de type végétal. La plante sélectionnée, roseau, bambou et autres rhizomatiques à croissance rapide, fournit habitat (nodules des racines), substrat (de la matière organique résiduelle) et oxygène à des bactéries qui en retour minéralisent la matière organique et fournissent ainsi des nutriments assimilables pour la plante (nitrate, phosphore, etc.).

image004 dans Monde végétal

Fonction des conditions de travail des bactéries aérobies, la minéralisation de l’azote augmente avec la température et l’humidité du sol jusqu’à des niveaux optimum situés entre 21 et 31°C et une saturation en eau de l’espace poral du sol de l’ordre de 50 à 70%.
Il est à noter qu’une plus grande saturation du sol en eau entraine un déficit d’oxygénation qui favorise la dénitrification au détriment de la minéralisation. Sous l’effet du travail bactéries anaérobies, les nitrates NO3- forment du diazote N2 et retournent à l’atmosphère.
C’est pourquoi il est nécessaire de concevoir des systèmes d’épuration composés de plantes à croissance rapide, c’est-à-dire capables de prélever de grandes quantités d’eau et dont l’important système racinaire stimule également l’activité bactérienne aérobie du sol (structuration et aération, fourniture d’habitat et de substrat organique aux bactéries).

Devenir de l’azote dans les sols …

L’ion ammonium (NH4+) est le premier produit issu de la minéralisation de l’azote organique, c’est lui qui libère la fraction amine des acides aminés. Il est sujet à plusieurs devenirs dans sol, principalement selon le niveau d’oxygénation de ce dernier.

Dans les milieux où l’oxygène est disponible (milieu oxydant qui absorbe des électrons), l’ammonium est principalement converti en nitrate du fait de l’activité de nitrification de bactéries aérobies, et absorbé sous cette forme (NO3-) par les racines des plantes. NH4+ devient en fait tout d’abord nitrite (NO2-) puis nitrate (NO3-).
On appelle nitritation l’oxydation (perte d’électron) des ions ammonium en nitrites (NO2-), la nitratation l’oxydation des nitrites en nitrates (NO3-). On appelle nitrification l’ensemble du processus de transformation (oxydation) de l’ammoniac (NH3) en nitrate (NO3-).
La formule générale de la nitrification est donc la suivante :
1) NH3 + O2 → NO2− + 3H+ + 2e−
2) NO2− + H2O → NO3− + 2H+ + 2e−

La vitesse de nitrification, de 7 à 10 jours en moyenne, fluctue assez largement en fonction de différents facteurs que connaissent bien les faiseurs de compost.
Tout d’abord la température et l’humidité du sol qui influencent l’activité de décomposition bactérienne. Lente quand il fait froid, elle augment avec les températures pour atteindre 3 jours. Elle est optimale quand le sol est humide mais non saturé en eau. L’aération du sol est donc également un facteur clef. De fait, la nitrification est plus rapide dans les sols à texture grossière (bonne aération et faible saturation) et plus lente dans sols à texture fine (pauvre aération et forte saturation).
Par ailleurs la nitrification a lieu sur une large gamme de pH du sol (4,5 à 10), mais 8,5 est l’optimum, les bactéries nitrifiantes ayant besoin de calcium et de phosphore.
Enfin et de toute évidence, plus les populations de bactéries nitrifiantes sont faible dans le sol et plus le temps de latence est élevé.

Lorsque l’ammonium NH4+ ne devient pas nitrate NO3-, il peut-être être utilisé par les microorganismes et vers de terre qui minéralisent les composés organiques restants. Il peut-être également fixé dans des couches d’argiles, ou encore se volatiliser.
Dans ce dernier cas, il retourne à l’atmosphère sous la forme de gaz ammoniac NH3. Ce processus chimique de réduction (gain d’électron) opère surtout dans les sols alcalins où la minéralisation ne libère cependant que de petites quantités d’ammonium.

Par ailleurs, il ne suffit pas de devenir azote minéral pour devenir disponible aux plantes. Outre le lessivage qui conduit les nitrates à s’accumuler dans les nappes phréatiques, une bonne partie de ceux-ci sont perdus par dénitrification. Il s’agit là d’un processus qui retourne les nitrates du sol à l’atmosphère sous forme de gaz N2.
Cette dénitrification, comme la nitrification, est d’origine microbienne. Mais si la nitrification était réalisée par des bactéries aérobies, la dénitrification est le fait de bactéries anaérobies. Elle est donc essentiellement favorisée par une sursaturation des sols en eau qui crée les conditions d’une faible oxygénation. Pour le dire autrement, lorsque l’oxygène libre (non combiné) fait défaut (entièrement consommé, milieu sursaturé et peu aéré), les micro-organismes devant trouver une autre source d’oxydant utilisent alors l’oxygène combiné des nitrates (NO3-).
Les quantités d’azote perdues par dénitrification peuvent ainsi représenter de 10 à 30% de la dose d’azote apportée au sol, mais est donc très variable selon la pluviométrie, la structure du sol (les sols argilo-limoneux à texture fine sont plus sujets à la dénitrification que les sols sableux à texture grossière), la nature des systèmes racinaires du couvert végétale, etc.

Aux arbres et cætera …

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Arbres, le voyage immobile

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Dans la série - quels sont les « endroits » où les humains viennent pour devenir plus humain, quels sont les « matériaux » avec lesquels ils se combinent pour ? – après l’eau, petit tour du côté des arbres et de leurs « droits ».

Cas pratique. Visitant la Commune X dans le cadre de l’étude Y, on pourrait découvrir de magnifiques micocouliers de Provence centenaires, tous situés à proximité immédiate d’un centre-ville.

Manque de chance pour ces arbres offrant de nombreux axes de covisibilité, autant de joyeuses perspectives du fait de la taille des tiges comme du volume des canopées, le projet immobilier Z ne prévoit en rien la conservation des arbres sur ce site à lotir.

Aire de répartition Micocoulier de Provence France

Sauf cas exceptionnels – racines dans les eaux thermales chaudes de Rouen par exemple - le sud de la Loire constitue la limite de l’aire de répartition géographique du Micocoulier dit de Provence.

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Un grand arbre est un véritable livre ouvert sur l’histoire, pas seulement naturelle, d’un territoire. Grande surface d’inscription, il est fait de l’air du temps, il exprime les nombreux temps qu’il incorpore, attendant qu’on viennent les lire. Nous autres lecteurs, nous nous retrouvons pour jouer, participer à coécrire, avec et à la suite. Alors le couper, c’est aussi refermer un livre, c’est accepter de laisser se perdre beaucoup de traces.

Alors que faire pour préserver ces illustres témoins des tracto-pelles locales ?

Allons donc ouvrir « LES DROITS DE L’ARBRE AIDE-MÉMOIRE DES TEXTES JURIDIQUES », publication en date de juin 2003 éditée par la Direction de la nature et des paysages du Ministère de l’Écologie et du Développement Durable (MEDD).

Phrase introductive de l’ouvrage : « L’arbre est un être vivant particulièrement longtemps et marquant dans les paysages. »
Nous voilà déjà tous rassurés sur nos propres qualités d’expression ! Il sera donc question de [en + an]
Suite des festivités … « En droit, l’arbre est un immeuble (Art. 518 du code civil), ce qui lui confère un statut particulier. L’arbre est un élément de paysage, à ce titre les dispositions juridiques qui peuvent participer à sa protection sont nombreuses. »
Un immeuble offrant de nombreuses possibilité de protection, très très bien ! Mais il est aussi vite précisé que : « La protection de l’arbre est un travail de fond qui se prépare, se vit et se défend. » Une bien jolie formule.

Micocoulier de Provence à Beaucaire (30)
Micocoulier de Provence, ce livre bientôt refermé …

Toujours en introduction, une méthodologie attaque-défense nous est proposée :

« 1. Organiser la protection de l’arbre
Protéger l’arbre c’est avant tout bien le connaître et organiser des mesures de protection adaptées à sa vie, à sa gestion et à son inscription dans les aménagements. Savoir pourquoi on protège et comment le faire. Cette phase est importante, elle conditionne les deux autres.
2. Intégrer la protection de l’arbre dans les décisions de gestion et d’aménagement de l’espace
Protéger l’arbre c’est savoir prendre des dispositions adaptées en matière de gestion ou d’aménagement de l’espace. Protéger l’arbre c’est aussi prendre des mesures de conservation.
3.
Défendre l’arbre quand il est menacé
Protéger l’arbre c’est aussi réagir. Négliger les deux phases précédentes c’est réduire l’efficacité des réactions possibles en cas de péril. »

Traduction rapide : commencez dès hier, car les projets de travaux, aménagements et ouvrages vont plus vite que vous ! Prendre des mesures de conservation appartient à la machine administrative, réagir, c’est donc déjà l’avoir activée. Nous voilà beaucoup mieux …

Micocoulier de Provence à Beaucaire (30)
Micocoulier de Provence, ce livre bientôt refermé …

On ne l’aura sans doute pas bien compris, et malgré l’abondance de la littérature encore à venir, il est jugé nécessaire de nous avertir à nouveau de la difficulté de la tâche …

«  AVERTISSEMENT
- La protection de l’arbre est un chemin semé d’embûches. Les réglementations sont nombreuses et souvent complexes.
- Il est nécessaire de procéder à une lecture croisée des différentes fiches.
- Le document ne procède pas à une analyse-bilan des différentes législations.
- La prévention limite toujours les conflits juridiques qui se révèlent souvent très longs et aléatoires. Dans le cas des arbres, les conséquences peuvent être irréparables.
- Si les questions de procédures sont fondamentales, le document n’entre pas dans le détail et se contente le plus souvent d’indiquer la juridiction compétente. Cependant, à tous les stades de la protection de l’arbre, la vigilance s’impose sur les questions de forme et de procédure : délais à respecter, autorisations à demander, avis conforme ou simple, obligation de notification, d’affichage… »

Bonne chance ! De toute façon, si vous n’étiez pas juriste, urbaniste, voire environnementaliste ou paysagiste, une simple lecture des différentes fiches qui constituent la suite de l’ouvrage est proprement impossible. Alors ne parlons surtout pas de lecture croisée !

De la lecture de l’ensemble, ressort assez clairement que vous n’avez plus qu’à prier pour qu’une éventuelle protection affecte déjà le patrimoine végétal en question. Malheureusement, et si c’était le cas, vous n’en seriez sans doute pas rendu devant ce genre de littérature … les protections quand elles existent sont le plus souvent respectées. Ceci expliquant aussi le peu de protections existantes.
Alors oui, les protections possibles sont nombreuses. Néanmoins si celles-ci n’existent pas à ce jour, alors vous n’avez à peu près aucune chance de préserver vos arbres au présent.

Notons au passage que les protections existantes concernent principalement des zones de peuplement remarquables, des sites d’intérêt communautaire (Natura 2000), des zones d’intérêts (ZNIEFF) et ainsi de suite (arrêté de biotope, etc.) … et qu’ainsi dans une très grande majorité des cas, les individus isolés sont condamnés (miter pour urbaniser).
L’arbre isolé est quant à lui le plus souvent protégé en vertu de ses qualités paysagères – le volume de l’immeuble occupant et délimitant l’espace – plus rarement pour ses qualités patrimoniales, et très rarement en fonction de ses fonctions écologiques (habitat pour la faune, phytosociologie, microclimat et cycle-de l’eau, micro formation des sols et cycle des matières organiques, etc.)

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 » Les articles L. 341-1 à L. 341-22 du code de l’environnement règlementent le classement ou l’inscription des « monuments naturels et des sites dont la conservation présente, d’un point de vue artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque, un intérêt général ». Cette législation a permis de protéger des arbres par classement ou inscription. Cette pratique n’a plus cours mais environ 500 arbres restent soumis à ce régime. Cette législation présente aujourd’hui un intérêt pour la protection des arbres dans la mesure où un régime spécifique s’applique sur les espaces classés ou inscrits (qui peuvent être assez vastes). « 

 » La loi du 31 décembre 1913 sur les monuments historiques protège des immeubles qui présentent un intérêt du point de vue historique ou artistique. Cette loi a permis de protéger par une inscription ou un classement quelques arbres remarquables. Aujourd’hui cette pratique n’a plus cours. Cependant, la législation sur les monuments historiques continue de présenter un intérêt pour la protection de l’arbre, grâce aux dispositions qu’elle prévoit pour la protection des abords des monuments inscrits ou classés. « 

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Micocoulier de Provence à Beaucaire (30)
Micocoulier de Provence, ce livre bientôt refermé …

Les protections dont il est question dans l’aide-mémoire du MEDD, celles-ci sont essentiellement mises en place dans le cadre de l’élaboration, la révision ou la modification des plans d’occupation des sols aujourd’hui dénommés PLU.

Pour le présenter très rapidement, un tel document d’urbanisme découpe le territoire communal en quatre types de zones : urbaines (U), à urbaniser (AU), agricoles (A) et naturelles (N). Chacune de ces zones est accompagnées d’un règlement écrit qui fixe les dispositions d’urbanisation applicables (constructions autorisées, implantation, hauteur, accessibilité aux réseaux, coefficient d’occupation des sols, and so on …)

Sur les 14 articles d’un règlement de zone, le numéro 13 concerne spécifiquement les espaces libres, les plantations et les espaces boisés classés (EBC).
Le classement d’un secteur en EBC a pour but d’interdir les changements d’affectation ou les modes d’occupation du sol de nature à compromettre la conservation, la protection ou la création des boisements.
Un tel classement entraîne également le rejet de plein droit des demandes d’autorisation de défrichement, comme il entraîne la création d’un régime d’autorisation administrative avant toutes coupes et abattages d’arbres.

N’ayant pas de critère de surface minimum à respecter, voilà en théorie une belle protection pour ce qui nous concerne. Seulement, le régime des EBC ne s’applique uniquement que lorsque celui-ci a été délimité dans le document graphique du PLU. 
Or élaborer un PLU est une activité de longue durée. Elle dépend bien évidemment de la taille et des enjeux urbains de la commune, ainsi n’attendez pas moins de cinq ans avant de voir un tel document passer de la phase étude à l’approbation.
Mais, et c’est heureux, le plan existant peut-être révisé ou modifié selon les diverses procédures définies par le code de l’urbanisme. Comptez ici de 6 mois à 1 ans selon les cas. Cependant, et dans la pratique, si vos arbres ne sont pas déjà identifiés:
- dans le rapport de présentation du PLU au niveau de l’analyse de l’état initial de l’environnement (certains alignements peuvent être identifiés comme des éléments marquants du paysage à préserver);
- et/ou dans le rapport de présentation du PLU au niveau du diagnostic (synthèse et orientations paysagères);
- et/ou dans le document graphique du PLU s’ils ne sont pas inscrits dans une zone naturelle (N) ou un espace boisé classé (le règlement de la zone N est par nature très restrictif concernant l’abattage des arbres); 
- et/ou que le règlement écrit du PLU, pour les zones concerné, n’est pas assez restrictif en la matière (l’article 13 peut demander expressément la préservation des hautes tiges même en zone U ou AU);
… alors vous n’aurez que très peu de chance de voir aboutir votre demande de révision ou modification du plan au seul titre de la préservation de ces quelques arbres.

Conclusion, il n’existe à ce jour aucune possibilité juridique de préserver le patrimoine des grands arbres isolés à court terme.
- Sachant que: nombre des documents d’urbanismes actuellement en vigueur ont été élaborés à une époque où se négligeait la protection du capital environnemental et paysager des communes. 
- Sachant que: les projets d’aménagements, eux se réalisent aujourd’hui à court et moyen terme. Soit juste le temps d’arriver à la fiche 3 que nous propose le mémo juridique du MEDD.

Retenons donc que si personne ne s’est battu il y a dix ans pour préserver cet arbre, alors aujourd’hui, vous ne le pourrez très vraisemblablement pas, sauf à vous y attacher par d’autres moyens.

 Micocoulier de Provence à Beaucaire (30)
Micocoulier de Provence, ce livre bientôt refermé …

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Quelques arbres sur le web :

+ Blog Krapoarboricole, à la recherche des arbres vénérables (de France) …

+ Francis Hallé, botaniste auteur du livre « plaidoyer pour l’arbre«  
Extraits vidéos 1Extraits vidéos 2 - Entretien avec l’auteur - Site du projet du radeau des cimes

+ Fil de news du departement forestier de la FAO.

L’artifice de la photo-synthèse (:)

« Ils [les arbres] ne sont qu’une volonté d’expression. Ils n’ont rien de caché pour eux-mêmes, ils ne peuvent garder aucune idée secrète, ils se déploient entièrement, honnêtement, sans restriction [...], ils ne s’occupent qu’à accomplir leur expression : ils se préparent, ils s’ornent, ils attendent qu’on vienne les lire. » 

Francis Ponge

 Flèche ecologie

Action quand vous voulez … pour savoir il faut s’imaginer.

S’il manque d’idées dans l’écologie des idées, il ne manque pas de flèches ou d’affinités, mais bien d’archers. Un archer ? Celui qui se fabrique une configuration du réel qui ne l’épuise pas à l’avance, technicien de ses branchements sur le monde qui y puiser là sa puissance d’agir, la force de tirer sa flèche.

Alors sans doute existe-t-il là aussi autant de techniques de tir que d’intestins. Mais celles-ci ont toujours cela de commun qu’elles ne se réfugient pas derrières de nouveaux murs afin d’éviter les bombardements passifs de ces invasions barbares des images d’un monde commun … qui fait au final bien peu communauté.

Parmi les branchements possibles de l’archer, expérimenter son propre cinéma est peut-être bien l’une de ces techniques de digestion au coeur de l’époque.

Comme proposé précédemment, si la production matérielle crée les moyens nécessaires à la vie sociale, la production immatérielle (images, idées, mode de relations, etc.) celle-ci tend à créer la vie sociale elle-même.

Pour mieux le comprendre, ou tout du moins le voir autrement, faisons une nouvelle fois appel à l’analogie végétale.

Le végétal est de très loin le plus important producteur primaire d’énergie sur la planète. On le dit autotrophe, son travail « matériel » consistant à capturer des photons solaires pour in fine transformer et stocker cette énergie sous la forme de liaisons chimiques exploitables par le reste du vivant. C’est la photosynthèse.

Par suite, la vache mâche de l’herbe, en produit le lait et ou la viande que nous buvons. Sur ce plan « matériel », l’homme est un animal hétérotrophe consommateur et dissipateur d’énergie. Il n’incorpore qu’une petite partie de l’énergie contenue dans la viande comme le lait, le reste étant dissipé sous forme de déchets, consommé dans l’activité même de digestion.

Imaginons un instant que l’émergence du système mental de l’homme puisse être vue comme une activité « photo-synthétique » singulière. Il ne s’agirait plus ici de produire une énergie exploitable concentrée sous la forme de liaisons chimiques, mais cette fois de  plier des photons dans des images.

Des images nourricières à mettre en circulation dans l’espace et le temps. Dans le monde des hommes dans un premier temps, dans le monde des choses par la suite du fait des nouvelles pratiques et usages qui découlent de leur manipulation.

Nous retombons alors sur cette production « immatérielle » qui nourrit le commun de la banque d’image sociale, produit en retour la vie sociale elle-même à mesure que les images des uns deviennent la matière première de celles des autres membres du réseau de l’écologie des idées.

Car produire une image c’est capturer, sélectionner, condenser et établir certaines liaisons dans le monde. Et de leur manipulation, recombinaison et déploiement par les autres membres de l’essaim social, ces images libèrent une certaine énergie de production immatérielle.
Ainsi pouvons nous dire que dans l’immatériel, l’homme est un producteur primaire d’énergie, et sans doute lui aussi à partir d’une certaine photosynthèse lumineuse. Sa production synthétise en pliant des potentiels d’énergie immatérielle dans des images.

L’animal avec ses antennes tactiles capturantes fonctionne tel un producteur d’image primaire. Emerge de son système mental comme une certaine capacité à photo-synthétiser. L’animal, et tous particulièrement l’homme, condense à sa manière les photons. Il établit des liaisons dans le monde sous la forme d’images, images dont le déploiement libère une certaine énergie de production immatérielle, c’est-à-dire de production de vie sociale.

Conclusion de cette petite analogie, produire de la vie sociale revient à produire de nouvelles surfaces d’échange, comme à maximiser celles déjà existantes.

« [...] nous reconnaissons dans tous les objets dont nous avons appris à nous servir l’action que nous accomplissons à leur aide, avec la même sureté que leur forme et leur couleur [...] toute nouvelle expérience active entraine de nouvelles attitudes vis-à-vis de nouvelles impressions. De nouvelles connotations d’activité servent alors à créer de nouvelles images actives. »

Jacob von Uexküll

Masques ecologie

« Aussi longtemps que nous ne sommes pas dominés par des sentiments qui sont contraires à notre nature, la puissance de l’esprit, par laquelle il s’efforce de comprendre les choses, n’est pas empêchée, et par conséquent il a le pouvoir de former des idées claires et distinctes et de les déduire les unes des autres. »

Spinoza, Ethique 5, démonstration X


Parmi tout ce qui empêche cette croissance des surfaces d’échanges, la difficile question des droits d’auteurs. En n’autorisant pas le réusage des images, tout du moins de certains de leur fragments à des fin de recombinaison digestives, matières premières des nouvelles créations dans ce que l’on pourrait appeler à la suite de Gregory Bateson une écologie des idées, nous privons ainsi l’individu d’une grande partie de ses capacités d’appropriation comme de branchement au monde.

Agissant de la sorte, nous lui signifions juste qu’il se doit de digérer, comme ça et pas autrement, ce que quelqu’un d’autre a déjà recombiné du réel, dans un collectif, dans la toile d’agencement des diverses gratuités du monde. First in – last out.

De la multitude co-existante à toute création individuelle, comme du développment des techniques qui le soulignent, il semble évident que la question de l’auteur se doit d’être aujourd’hui très largement repensée. Nous sommes ici dans l’univers du difficile calcul de l’équivalent des travaux, ou comment rémunérer ce que chacun apporte à la société. Une question dont les termes sont déjà solidement fixés par Aristote dans le livre cinq de l’éthique à Nicomaque.

Pour ce qui est de notre époque, et là où les discours autour de la figure de l’auteur ne peuvent que tourner en boucle, c’est précisément que ceux que nous avons appelé les individus-adultes-voitures de masse, ceux-là sont produits privés en eux-mêmes de l’accès à la production comme à la recombinaison des images. Cette qualité ou capacité demeure à conquérir de force.

http://www.dailymotion.com/video/k5vIt2pYxYpvgKCe7vMontage archives cinématographiques, perspective individus-adultes-voitures de masse

Mais ce qu’il faut bien entendre, c’est que nous ne parlons surtout pas ici de compétences techniques mais de technique de soi.
Il ne s’agit pas de devenir cinéaste pour de vrai, il s’agit d’apprendre à apprendre à digérer, rendre compatible avec notre nature, ces images qui nous bombardent du dehors.
Soit savoir pratiquer une certaine technique d’incorporation à travers la mise en place d’artifices, reconnus comme tel, mais qui vont produire leurs effets dans le réel en participant à cette photo-synthèse, petite danse de soi nourrissant cet accroissement des surfaces d’échange qui coproduit de la vie sociale.

L’artifice du faire son cinéma, c’est réaliser son propre montage du réel, désirer y découvrir quelque chose de soi et du monde. Visualiser sa maison d’époque en simulant la sélection, la découpe permanente que nous faisons du monde des choses.
C’est aussi se dédoubler sous la forme d’un récit-montage de ses propres archives cinématographiques, précisement afin de rendre perceptibles à l’écran ces affinités qui nous animent.

Proust visionnaire d’un temps retrouvé : « La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c’est la littérature. Cette vie qui en un sens, habite à chaque instant chez tous les hommes aussi bien que chez l’artiste. Mais ils ne la voient pas parce qu’ils ne cherchent pas à l’éclaircir. Et ainsi leur passé est encombré d’innombrables clichés qui restent inutiles parce que l’intelligence ne les a pas développés. Notre vie ; et aussi la vie des autres car le style pour l’écrivain aussi bien que la couleur pour le peintre est une question non de technique, mais de vision. »

L’archer fait son cinéma, une certaine technique de digestion de ses archives cinématographiques. De ces innombrables clichés qui restent inutiles parce que l’intelligence ne les a pas développés, il tente de les déplier en tant que préalable à une certaine vision de ses actions dans le monde.
Il participe ainsi de ce recyclage nécessaire de l’écologie des idées, aération et accroissement des surfaces d’échanges et de contacts, participant ainsi à son échelle à cette production immatérielle de la vie sociale.

Un montage ? Un environnement ? Une configuration dynamique, un organe sensoriel non localisé: un modèle de danse qui capture d’autres modèles de danse.

http://www.dailymotion.com/video/k6U7OswF6ts3CcSz63Montage archives cinématographiques, perspective sur les arrières goûts de l’affect « digestif » mélancolie

Le récit de Darwin

Le récit de Darwin, ou l’émergence d’un nouveau regard possible sur le monde. Le penser, mais aussi le regarder et le représenter. De l’arbre au rhizome en passant par le corail, tout ce grand jeu des correspondances. Dans la lignée des Lucrèce et autre Spinoza, Darwin nous propose une narration et représentation non finaliste du monde qui fait place à l’histoire singulière. 
Incombe sans doute aujourd’hui à ses  »enfants » de se demander par, dans quel climat ou configuration singulière un tel regard a-t-il bien pu émerger ? Comment a-t-il contaminé, colonisé le terreau des pensée de sorte à constituer cette
 nouvelle « brique » majeure (de décentrement) au sein de l’écologie des idées et des représentations que se font les hommes de leurs rencontres avec le monde.

http://www.dailymotion.com/video/k53gt5sKfZnU58MxNm

Extraits sonores d’après: les vendredis de la philosophie, émission du vendredi 26 septembre 2008, la pensée Darwin. Avec :
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Jean-Claude Ameisen : professeur d’immunologie à l’université de Paris 7 et à l’hôpital Bichat, Il est président du comité d’éthique de l’Inserm et membre du comité consultatif national d’éthique.
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Jean-Marc Drouin : professeur de philosophie et d’histoire des sciences au Muséum national d’histoire naturelle.
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Dominique Lecourt : professeur de philosophie des sciences à l’université de Paris 7, directeur du centre Georges Canguilhem.

http://www.dailymotion.com/video/k57U0KPpTuj5pKIk0l

Affinités écologiques

Les affinités se déclinent au singulier

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Note en mouvement …

Dans une note précédente nous avions proposé une définition possible de l’écologie, qui vaut ce qu’elle vaut, mais qu’il convient néanmoins de préciser comme de compléter.
L’écologie comme la science, et/ou l’art, de multiplier et faire cohabiter les perspectives et usages (productifs, récréatifs, esthétiques, spirituels, et bien sûr environnementaux …) sur une même chose.  Que cette chose soit d’ailleurs une plante verte, une langue ancienne, un centre urbain, etc… de telles « entités » ou leurs groupements.
Or ce que nous nous devons sans doute de préciser au niveau de ces « perspectives » dont nous parlons, c’est que celles-ci sont avant tout produites par des individus. Tel ou tel corps, tel ou tel esprit ou pensée ne se composant, ou ne se décomposant, jamais de la même manière avec l’objet x ou y qu’il sélectionne dans son monde.
Mais bien qu’expressions individuelles, ces perspectives n’en sont pas moins toujours produites au cœur d’agencements collectifs. On ne pense jamais seul, mais avec ce qu’on pourrait appeler une « drôle de musique qui flotte dans l’air », ces branchements possibles, à une époque donnée, avec les choses comme avec les gens. Peut-être que cette proposition pourrait aussi se résumer par la formule suivante en un certain sens : l’homme croit construire des voitures, il construit en fait des sociétés. De sorte qu’au final, on pourrait sans doute imaginer que cette diversité des perspectives produites, que celle-ci serait à évaluer en tant que symptôme de la bonne santé, ou écologie, d’un corps social dans son ensemble à une époque donnée.
 » L’énoncé est le produit d’un agencement toujours collectif qui met en jeu en nous et dehors de nous des populations, des multiplicités, des tentations, des devenirs, des affects, des évènements.  » Mille plateaux.

Affinités productives

http://www.dailymotion.com/video/k6zWLlkD80s7emMlPd 

Donner moi un exemple de perspective sur un objet que je puisse vous suivre me dira-t-on. Alors pour celui qui écrit ces quelques lignes, il en va ainsi d’un singulier rapport au végétal. C’est-à-dire d’une certaine combinaison qui le pousse à produire tel ou tel machinerie, d’écriture notamment. Machinerie ou rapport qui n’a d’ailleurs pas à être partagé, mais qui peut devenir partageable en tant que matière première à d’autre perspective sur ce même objet végétal.
Si l’on essayait de déplier un peu plus loin cette intuition, on se demanderait bien de quoi peut se composer cette perspective singulière. A première « vue » et avant tout mot d’un affect. D’une certaine musique, variation climatique symptomatique d’une rencontre joyeuse avec le corps végétal. Corps végétal, ou pour le dire autrement,  une certaine manière ou modalité de gérer le temps et de capter l’énergie. On en revient ici à ces rapports de vitesses et de lenteurs, à ces capacités des corps d’affecter et d’être affecté si chères à Deleuze traduisant Spinoza.
Et en passant au milieu des interférences, on en reviendrait sans doute à ce mystère des affinités, une certaine manière commune de poser les problèmes.  Sinon comment expliquer que l’auteur de ces quelques mots soit sensiblement affecté des mêmes affects, ou du même climat, au contact des corps végétaux, comme au contact de la pensée de Spinoza. Tout du moins de ce qu’il nomme comme tel. Mystère des affinités, ou pour ma part de ce que nous prenons, sélectionnons dans le monde.

Des musiques qui flottent dans l’air par où l’on se croise

http://www.dailymotion.com/video/k31nXqlDKRnlgwm68Q

Mystère des affinités, exemple hasardeux au détour du web, commentaire d’un un film dont le climat d’ensemble m’avait profondément affecté :
«  Comment exprimer par des mouvements, qui relèvent toujours du corps, une vérité, qui relève de l’esprit ? La pensée, qui est l’action absolue, la seule action, n’est pas un mouvement au sens physique mais un approfondissement sur place, une « accélération » mais sans vitesse. Une vitesse absolue ou une vitesse immobile. J’ai parlé d’éclair, mais on pourrait parler aussi bien d’arbres. Plutôt que Matrix, si je devais trouver un film qui donne le mieux le sentiment d’éternité au sens spinoziste, je dirais Le nouveau monde, de Terrence Malick, réalisateur également de La ligne rouge. Les arbres, par leur immobilité même, incarnent un absolu de la vitesse. Le végétal a longtemps été un modèle pour l’homme et pour les philosophes. Même Descartes, souvenez-vous, parlait de l’arbre de la connaissance dont les racines étaient la métaphysique, dont le tronc était la physique, et les branches la mécanique, la médecine et la morale. L’élément végétal comme modèle de la connaissance du troisième genre est une possibilité à méditer. Propositions, démonstrations, corollaires, scolies comme autant de branches, de feuilles, de corolles, de racines, Deleuze parlerait de rhizomes, pour l’arbre spinoziste de la connaissance. »
Quel drôle de rapport entre le mode d’existence d’un végétal et la pensée de Spinoza ? L’expérience d’un climat ou d’une musique commune, le commun restant ici une définition flottante. Attraction sans mot, quand bien même se questionne derrière la notion d’individu et de frontière, le type de composition – appropriation, marquage et pollution – d’avec le dehors qu’implique une certaine immobilité, etc. Plus loin, c’est sans doute tout autre chose qui tente de prendre forme dans l’air du temps. Un climat, le cadre d’un nouvel agencement collectif, un sol épistémologique qui tremble sous nos pieds. Retour ici comme en écho sur ce texte abordant le devenir végétal de nos sociétés contemporaines.

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Mystère des affinités et des perspectives, suite. Une affiche dans le métro attire les antennes de l’insecte urbain en balade : « Les racines ont des feuilles ». Energie fixée dans la mémoire, et impression d’un souvenir. En balade sur le net, je recherche et tombe sur ceci :
« Chaque lieu peut devenir le plus bel endroit du monde. Les racines ont des feuilles. Pascal Cribier, architecte-paysagiste, homme de plantes et de climats, propose une exposition  « dedans-dehors » à visiter avec ses cinq sens, un itinéraire-découverte dans ses créations. »
Pouvoir devenir, homme de plante et de climat, relation « dedans-dehors », nous voilà donc de retour sur des interférences communes. Individu fluide, la plante, grande surface d’inscription végétale aux organes décentralisés et à la génétique mobile sur lesquelles nous ajoutons, homme, les antennes tactiles propres à capturer ces affinités, formulons des perspectives comme autant de récit d’une évolution qui se retournerait sur elle-même. Il flotte quelque chose dans l’air. Imperceptiblement nous la rencontrons dans les arts, l’écologie moderne et  bien d’autres territoires. De l’ordre de quelque chose qui nous relie, à une certaine échelle et autrement que par la digestion physique, au mode d’existence végétale. Ainsi pourrait se décliner une perspective singulière sur le végétal, sans renier le papier ou le puits à carbone, être en amour avec (joie accompagnée de l’idée d’une cause extérieure) et lui vouloir du bien (qu’elle persévère dans son existence).

Le monde de tout le monde

http://www.dailymotion.com/video/k1RSZUvNGzwcpRKIMZ

Conséquence, et pour le dire simplement, adhérons donc à l’hypothèse de l’écologie en tant qu’un certain médicament de la pensée, écologie des idées parmi d’autres, mais médecine qui pourrait nous aider à sortir de l’ère de la production des individus adultes de masse. Epoque dont l’économie eut sans doute été bien difficile, mais dont certains signes semblent nous indiquer qu’il conviendrait de commencer à en sortir à présent.
La production d’individus adultes de masse, ça produit quoi ? Des individus privatisés mais privés – par une éducation découpante, une surinformation médiatique entrainant pollution et indigestion -, de leur propre capacité de connexion, de la production de leurs perspectives propres. Ainsi, à ses affects, produits ou résultat de ses rencontres avec le monde, pour peu que celles-ci soient non vécues ou rêvé à l’avance, sont  donc substitués les images banales d’un monde dit commun. Résultat, un individu demeurant au minima tout aussi ignorant de soi que les masses qui ont précédées son existence dans l’histoire.
Ignorant de mes capacités à affecter et être affecté en propre, j’exige de vivre des affects étrangers à ma nature, précisément dans la mesure où j’adhère à un : « c’est comme ça qu’il convient d’exister et pas autrement vu à la télévision ». Je vis donc dans un complexe à la granulométrie variable, préjugés, idées toute faites ou faites de tout, qui ont ceci de commun qu’elles épuisent le monde et font obstacle à la production de mon monde dans un même mouvement. Je ne peux qu’être ainsi conduit à brutaliser ma nature, celle des autres, et l’ensemble plus vaste de la Nature qui m’englobe moi et les relations dont je suis capable. Incapable de produire un monde, mon monde, je vis la vie de tout le monde. Est-il alors vraiment surprenant que j’en vienne en réaction à détester toute production, incapable que je suis de me produire moi-même, pour in fine me réfugier dans les rêveries de type ours blanc ou billet vert. Si production et contemplation ne s’oppose pas en ce qu’elles sont toute deux puissances d’affect concourant à la production de soi, il n’en va pas de même de la rêverie, symptôme de l’absence de l’idée de la non-existence possible de son objet.

Faire son cinéma

http://www.dailymotion.com/video/k48fAlLF44OJKHLViX

Alors comment se fabriquer une certaine configuration du réel qui ne l’épuiserait pas à l’avance ? Faire son cinéma au cœur de la cité pour échapper aux images envahissantes d’un monde commun qui fait au final si peu communauté.
Ici il serait peut-être utile de revenir sur la question des droits d’auteurs. Car en n’autorisant l’usage des œuvres, des images ou tout du moins certains de leur fragments à des fin de recombinaison, matières premières de nouvelles créations dans ce que l’on pourrait appeler recyclage ou écologie des idées, nous privons l’individu de ses capacités d’appropriation et de digestion.
Nous disons juste, vous devez digérez comme ça et pas autrement ce que quelqu’un d’autre à arraché au réel, dans un collectif, dans un agencement. Le problème de la survie d’un mode de vie artiste dans nos sociétés posant d’autres questions de type : faut-il centraliser l’activité artistique sur la figure d’un auteur à marketer, faut-il partager ces compétences ? Mais là ou le discours est bouclé et ne peut avancer, c’est que les individus de masse ne peuvent évidement accéder à ces compétences.
Mais nous ne parlons pas ici de compétences techniques, il ne s’agit pas de devenir cinéaste, c’est avant tout d’une technique de digestion et de production de soi à mettre en place. Soit la mise en place d’artifices, reconnus comme tel, mais qui vont produire leurs effets dans le réel par recombinaison.
Pour penser à contrario, ne pas faire son cinéma, c’est donc éteindre sa télévision de peur qu’elle ne finisse par nous manger. C’est rester chez soi, élever des murs et s’enfermer dans tout type de monastère en jugeant cette vie au mieux inutile, pire dangereuse. Bref, être prêt à se dessécher pour de bon, et toute la cohorte des solutions qui ont ceci de commun : réduire encore plus notre dehors, et avec, nos capacités de connexion et d’agencements. 
Sans doute en vient-on à faire son cinéma par la qualité première de l’étonnement. Etonnement de l’enfance alimenté d’un principe d’attention plus que de précaution, d’une présence au monde qui se risque elle-même. Car à quoi bon percevoir si c’est pour se percevoir dans ce qu’on perçoit. Et quel soi sinon le reflet d’images étrangères à sa nature, produites par d’autre natures compatibles ou non ?
Pour se défaire du monde miroir du moi, sans doute s’agit-il de trouver et épouser son rythme, faire son montage pour entrer dans la danse, se laisser emporter et sculpter du mouvement des choses. Ne pas faire son montage, c’est la précaution. C’est se satisfaire ou se reposer de la difficile aliénation au moi de l’enfant, on ne devient pas normal impunément comme le dit Cioran, c’est-à-dire sans renoncer à de multiples potentialités. Alors autant le rester par désir monopolistique d’intégration. Or il ne s’agit pas ici de renier le moi, il s’agit de pouvoir et/ou savoir s’en décentrer pour ainsi percevoir le monde des choses et des interactions, puis y revenir. Etre fluide, peut-être comme la plante.
Mouvement, faire son cinéma, c’est aussi porter l’imagination à ses limites. Par exemple, devenir un végétal équipé d’antenne à sa surface : « Ce qui caractérise les organes des sens, c’est que le travail ne porte que sur de petites quantités des excitations extérieures, sur des échantillons pour ainsi dire des énergies extérieures. On peut les comparer à des antennes qui, après s’être mises en contact avec le monde extérieur, se retirent de nouveau.» S. Freud, Au delà de Principe de Plaisir, p.30, Payot, 1968.
En un sens, nous voilà revenu sur l’écologie en tant que mouvement de colonisation végétal de nos pensées, symptôme de l’irruption de nouvelles forces, rapports de vitesses et de lenteurs au monde (cinéma, carbone, véhicule motorisé), c’est-à-dire de nouvelles capacités d’affect et/ou de perception. Ce que le cinéma fait voir c’est l’interaction des choses, le mouvement qui passe entre les choses. Ce que l’écologie fait voir c’est l’interaction des choses, le mouvement qui passe entre les choses.
Extraits de
Pourparlers, Gilles Deleuze : « [...] une forme-Homme n’apparaît que dans des conditions très spéciales et précaires : c’est ce que Foucault analyse, dans Les mots et les choses, comme l’aventure du XIXe siècle, en fonction des nouvelles forces avec lesquelles celles de l’homme se combinent alors. Or tout le monde dit qu’aujourd’hui l’homme entre en rapport avec d’autres forces encore (le cosmos dans l’espace, les particules dans la matière, le silicium dans la machine…) : une nouvelle forme en naît, qui n’est déjà plus celle de l’homme [...] »

Brancher ses histoires, son cinéma sur la grande histoire, que chacun devienne avant tout producteur de soi, il n’y là pas d’autre alternative douce pour l’écologie.

http://www.dailymotion.com/video/k2Oz2EMITgnm1wBWKD

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Dire autrement

Petite écologie d'un insecte urbain

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Free sex

jachère fleurie
Bordel à ciel ouvert

Beaucoup nous disent que le sexe occupe la place que la curiosité devrait tenir dans le cerveau humain. Ah ? Permettez-moi d’en douter quelque peu.
Car dans le cas où cette hypothèse devait se vérifier, comment expliquer que si peu se retrouvent promeneurs de prairie, spectateur de la gigantesque partouze végétalo-animale qu’offre le moindre carré de verdure ?
Il va de soi que le contenu comme les illustrations de cette note sont à conseiller au moins de dix ans.

colonisation végétale
Camp naturiste en érection

Mais il est vrai que l’agriculture intensive a clos nombre des maisons de passe naturelles ces dernières années, comme éliminée beaucoup de nos butineuses. Mais bref, il est quand même grand temps de parler cul dans la nature pour en faire monter l’audience. Ras le bol des discours monotypiques de curées verts accusateurs, alors place à la poésie !
Qui plus est au moment même où l’humanité se trouve à nouveau confrontée à une évolution de ses pratiques sexuelles, révolution qui cherche encore bon nombre de ses pratiques. Alors promenons nous dans les bois jeter un coup d’œil curieux aux pratiques des non-humains, certainement afin d’enrichir les nôtres de quelques gymnastiques nouvelles.
On notera d’ailleurs au passage l’usage croissant des techniques de rencontre arachnides chez les humains, de fil en fil, de Meetoc en toile d’Internet.

Coït
Coït en drap de soie

Commençons donc par la reproduction sexuée chez les plantes à fleur. Une modalité qui a ceci d’étonnant qu’elle fait non seulement se croiser deux règnes, mais qu’en plus elle utilise le leurre et l’illusion d’une manière qui n’est pas tout à fait sans rappeler les nôtres.
Plus généralement et par ailleurs, notons au passage qu’il existe également une reproduction asexuée chez les plantes, une multiplication végétative qui vient s’ajouter à la possibilité sexuée.

Papillon
Pomper le nectar

Complexe la question du sexe pour les vivants immobiles. Ainsi les plantes sont globalement hermaphrodites, c’est à dire équipées des organes et fonctions rendant possible une autofécondation. Système ancestral, peut-être la trace d’une époque où les insectes n’existaient pas et/ou le vent comme l’eau étaient trop violents.

antennes
Antennes érectiles

Seulement l’autofécondation, à l’image de la consanguinité chez l’animal, n’est pas une option du vivant très satisfaisante en termes de diversité génétique. D’autant plus quand ce dernier, immobile et donc privé de toute pulsion de fuite, doit sans cesse faire face à un environnement changeant. C’est donc en partie grâce à une certaine fluidité génétique, gestion des stocks des mutations génétiques hasardeuses au sein même de la plante, que celle-ci se complexifiant au fil de l’évolution est en mesure de répondre à moyen et long terme aux fluctuations de son environnement.
Notons que cette gestion de la diversité génétique interne est rendue possible par l’absence d’un système immunitaire tel qu’on le rencontre chez l’animal. Conséquence, le génome de la plante peut différer d’une cellule à l’autre, contrairement à l’animal chez qui une telle opération conduirait à l’élimination de la cellule mutante par le système immunitaire, voire en cas d’échec, au développement d’une tumeur cancereuse.
Dans les stratégies évolutives des deux règnes, la force des options des uns fait souvent la faiblesse des options des autres, et inversement.

Le besoin en diversité génétique de la plante, très fourmi en cette occasion, celle-ci l’oblige donc à tenter de se reproduire avec d’autres plantes distantes. C’est là qu’interviennent nos amis les insectes, petits couturiers rapiéçant sans cesse les petits « trous » du tissu de l’évolution.

Fourrure
Sous le manteau de fourrure

Une fleur, sauf individu spécialisé, celle-ci contient donc généralement des organes femelles et males.
Pour ce qui est des organes femelles ceux-ci se composent d’un pistil comprenant un ovaire dans sa partie creuse et contenant lui-même les ovules. Chaque ovule contient un gamète femelle qu’on appelle l’oosphère. Contrairement aux animaux, l’ovule n’est pas directement le gamète femelle mais contient ce dernier.

Pistil
Source graphique: http://sciences.ecoles48.net/fete_science/mise_a_niveau_scientifique_bis.pdf

Pour ce qui est des organes mâles, les étamines possèdent à leur extrémité des sacs polliniques contenant des grains de pollen, chacun de ces grains renfermant un gamète mâle.

étamines
Source graphique: http://sciences.ecoles48.net/fete_science/mise_a_niveau_scientifique_bis.pdf

lit de rose
Chambre rose

Ce qu’on appelle pollinisation n’est autre que le rapprochement des deux gamètes femelle et mâle. La plante étant immobile, et ayant donc une préférence pour le métissage, celle-ci se doit donc d’élaborer une stratégie fine afin de transporter ses grains de pollen dans des pistils distants.

Free sex dans -> PERSPECTIVES TRANSVERSES sex
Free sex

Une stratégie des plus simples, la plus hasardeuse également, celle-ci consiste à laisser transporter le pollen par l’eau, ou plus sûrement par le vent, en mode ave maria. Dans tous les autres cas, les grains de pollen se doivent de trouver un tiers transporteur. Et pour ce faire, il va falloir mettre en place tout un code.

Tout d’abord un code de formes et de couleurs afin de se signaler dans le décor. Pratique simple et tout à fait courante chez les humains. Les fleurs sont ainsi le plus souvent très colorées, aussi bien dans le spectre visible que dans l’ultra violet. Mais contrairement à nos yeux portés sur les robes de ces dames, certains des pétales qui nous apparaissent de couleur uniforme possèdent en réalité de véritables bandes d’atterrissages en lumière ultra violette. Celles-ci ont pour but d’attirer comme de guider l’insecte vers les organes reproducteurs de la plante.

Dans la nature, le hasard de l’évolution microscopique semble faire nécessité et fonction au niveau macroscopique. Parmi ces nécessités, l’échange. D’où le code gastronomique matérialisé par les glandes à nectar situées à la base des pétales au fond de la fleur. Pour y parvenir, ce qui est le but de l’insecte grand sucrier, celui-ci doit au passage se frotter sur les étamines pour y décrocher le pollen (celui-ci est hérissé de petits crochets qui se fixe aux poils de l’insecte), comme se frotter sur le pistil gluant pour y déposer le pollen précédemment attrapé.

Copulation en fleur
Fellation en plein air

Triolisme en fleur
A trois c’est encore mieux

 ***

La figue est une fleur fermée. Tout comme la femme ses organes sexuels sont situés à l’intérieur d’une enveloppe charnelle. Ce qui au passage n’est pas le cas pour l’homme, la spermatogénèse requérant une température plus basse que celle du corps humain, d’où la nécessité d’extérioriser les testicules. La figue connaît une problématique commune avec la femme, elle se doit d’être pénétrée pour être fécondée. Il existe donc une minuscule ouverture dans la fleur, ouverture seulement réservée à un petit vers bien particulier dont les mouvements à l’intérieur de la figue feront se rencontrer gamètes males et femelles.

figuier
Femme et figue

Les orchidées ont quant à elles acquis un degré d’évolution tel qu’il leur a été possible de capturer des codes extérieurs. En l’occurence celui des formes, odeur et couleurs d’une guêpe spécifique dont le pétale inférieur de la fleur imite parfaitement la femelle, jusque dans l’émission même de phéromone. Le mâle ainsi attiré par le leurre se pose sur ce qui lui semble être une occasion de coït, c’est alors qu’un ingénieux système de balancier fait basculer les étamines de la fleur en le saupoudrant d’un pollen qu’il va transporter sur son dos vers d’autres orchidées.

Extasie
Orchidée coquine

 ***

Qu’un grain de pollen se trouve déposé à l’entrée d’un stigmate, voilà qui n’est pas encore suffisant au bonheur de la plante. Celle-ci est sélective, et on ne rentre pas dans son club comme dans le premier moulin. N’importe quel grain de pollen ne peut s’y déposer. Les plantes ont ainsi des vigiles munis d’outils de reconnaissance moléculaires, et seuls les grains de pollen de la même espèce pourront former un tube pollinique à même de se diriger vers l’ovaire et les ovules.

Extasie
Orgasme aérien

Orgasme aérien
69

Orgasme aérien
Affichage publique

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Suite d’organes sexuels en bouquet

fleurfleurfleurfleurfleurfleurfleurfleurmagnoliafleurfleurfleur

***

partouse
Nuages éjaculatoire en graminés
fruit
Descendance possible

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