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Interfaces et combinaisons dans des milieux divers (et dit verts)

 Interfaces et combinaisons dans des milieux divers (et dit verts) dans Bateson illbearriving

« Les peuples qui habitent les climats froids, les peuples d’Europe sont en général pleins de courage ; mais ils sont certainement inférieurs en intelligence et en industrie ; et s’ils conservent leur liberté, ils sont politiquement indisciplinables, et n’ont jamais pu conquérir leurs voisins. En Asie, au contraire, les peuples ont plus d’intelligence, d’aptitude pour les arts, mais ils manquent de coeur, et ils restent sous le joug d’un esclavage perpétuel (…) »
Aristote, Politique, VII, VI.

« Ce sont les différents besoins dans les différents climats, qui ont formé les différentes manières de vivre ; et ces différentes manières de vivre ont formé les diverses sortes de lois »
Montesquieu, L’Esprit des lois, 3e partie, Livre XIV, chap. X

« L’homme utilise la nature pour ses fins, mais là où elle est trop puissante, elle ne se laisse pas réduire à l’état de moyen. La zone chaude et la zone froide ne sont donc pas le théâtre de l’histoire universelle. Sur ce plan, l’esprit libre a rejeté ces extrêmes. En somme, c’est la zone tempérée qui a servi de théâtre pour le spectac1e de l’histoire universelle. Parmi les zones tempérées, c’est à son tour la zone nordique qui est seule apte à remplir ce rôle (…) »
Hegel, La Raison dans l’histoire., IV- Le fondement géographique de l’histoire universelle.

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Dans son ouvrage – la condition tropicale – et au-delà d’une certaine réactualisation de la théorie des climats qu’il opère (l’influence de la variation de la longueur des jours sur le comportement humain ou photopériodisme), Francis Hallé nous présente les zones tropicales comme des « possibilités de réflexion sans limite ». Des possibilités de réflexion qui ne sont finalement pas autre chose que des possibilités de rencontres avec du non humain, de la différence … qui produit d’autres différences, soit la définition d’une idée pour suivre un Bateson.

Partant du constat que les milieux tropicaux proposent les écosystèmes les plus riches du globe en matière de diversité biologique, le botaniste s’interroge sur les effets qu’entrainent sur l’homme la proximité quotidienne d’avec cette formidable diversité du vivant non-humain. En ressort parfois des combinaisons ou  rencontres positives, que ce soit en termes d’accès à la nourriture ou autres médecines, d’autres beaucoup moins, entre parasitages et empoisonnement.

Cette proposition d’étude de la condition tropicale nous invite à initier une réflexion connexe sur ces mêmes effets de rencontre avec le vivant non-humain dans nos milieux urbains. Effets de rencontre ou plutôt de non rencontre, dans la mesure où ces derniers se caractériseraient par une diversité non-humaine pour le coup réduite à sa plus simple expression. Tout du moins en surface, la rencontre avec le vivant étant essentiellement circonscrite à l’humain, à cet autre semblable.

La diversité aurait-elle alors tendance à trouver refuge dans le non-vivant ? Les formes et couleurs des objets dont on se pare et/ou qu’on habite ? Les puissances des machines avec lesquelles on se combine et fait système ? 

Conséquences. Habitons-nous seuls la foule protectrice de nos semblables, cet entre-nous qui remplirait parfaitement sa fonction première : réduire le risque de la mauvaise rencontre. Mais question. Qu’est-ce que cet entre-nous produit comme espèces d’idées ? 

Si l’on admettait, au titre de proposition, que les rencontres que nous faisons avec le monde extérieur nous affectent de sorte à produire un certain type d’idée, lui-même fonction de la nature des corps rencontrés (choc), alors posons nous la question – dans un milieu de vie donné – de la nature des interfaces de rencontre existantes, des combinaisons que celles-ci rendent possibles avec le vivant non-humain (virus, bactérie, insectes et autres différences qui font des différences) et pour quelles conséquences en termes de mode d’existence et d’écologie des idées ?

Pour le dire autrement, co-évoluer majoritairement avec du vivant – capturer et combiner des fragment de codes viraux dans son ADN par exemple - ou avec des artefacts sur des modalités qui restent à définir – par exemple en termes d’extension du système cognitif au sein des réseaux numériques - quelles espèces d’homme cela produit-il ?

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http://www.dailymotion.com/video/xk29wj  » La terre, elle est organisée comme une machine à tester l’influence des différences écologiques sur l’être humain (…) « 

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Chemin faisant, nous avons pris le parti sur ce petit blog de ne plus s’attarder en façade sur les écologies et autres notions floues des uns et des autres, et pour ce faire, de recourir le plus souvent possible à des images montées (:) démontées dont les collages ne s’interprètent pas totalement à l’avance.

Hypothèse de travail : les questions dites écologiques, à bien des égards, demeurent très largement à formuler et à nommer. Alors, au delà des discours utiles trop utiles qui tâtonnent déjà peu, juste pointer dans un jeu des frontières mobiles un nouveau rapport de forces dans l’enfance. Une convergence, une attraction sans nom, une modification du terreau de nos idées, un symptôme qui chercherait à prendre ses formes, et qui dans l’attente, avance le plus souvent masquée derrières le voile de catégories de pensée inappropriées, (à) la traîne de mots pour le dire non encore constitués.

Dans ce contexte, la question de la présence du non-humain dans un espace urbain européen – qu’on pourrait qualifier (à haut risque) de micro-post-hygiéniste en devenir possible - les discours et les actions qui accompagnent cette évolution (mise en place de friches urbaines, de zones de gestion différenciées, etc.), illustrent et soulignent l’enfance de l’art.

Si les fonctionnalités récréatives et esthétiques sont encore les aspects les plus fréquemment débattues au sujet de ces p’tites bêtes qu’on accueille en bas de chez soi, les z‘ébats entre administrés et administreurs de la ville s’accompagnent aujourd’hui d’une réflexion sur le lien social. Ou comment des humains, par la médiation des non-humains, se recombinent avec de l’humain pour cohabiter plus joyeusement en milieux urbain.

De ces nouveaux outils de l’urbain dit-vert, l’objectif de l’entre-nous persiste. Mais pouvoir passer de la javel à l’anti-javel, tout en conservant peu ou prou ce même but du mieux vivre ensemble dans l’espace humain urbain, voilà qui est intéressant. Conserver cet objectif de co-existence de l’espèce dans sa modalité citadine, sans recourir pour ce faire à l’eau de javel et à l’enrobé bitumineux, voilà qui demande de penser un changement dans les agencement entre humains et non-humains.

Comment assurer la continuité d’une vie humaine en ville, lorsque celle-ci devient trop pleine de l’humain, de ses vitesses et de ses artefacts ? Situation paradoxale s’il en est, puisqu’il s’agit de faire plus de place au non-humain pour revenir à plus d’humain. Un paradoxe apparent dont la résolution ne se limitera pas à quelques délaissés urbains concédés au bon vouloir végétal, en guise de bons remerciements pour son aimable intermédiation dans la résolution de nos petits conflits quotidiens.

Au-delà des mots masqués de l’écologie urbaine, vouloir cohabiter avec plus de non-humains, d’accord, mais pour produire quoi ? De la bonne humeur ? De l’air pour aider les idées à circuler ? Mais des idées qui se disent à l’avance et programment nos humeurs, ou plutôt de celles qui se produisent à mesure que l’on jardine ? Ah, figure terrible de la terre mère en souffrance qui fait de moi son joyeux sauveur lorsque – tout puissant – j’accorde la vie à ce puceron pour clore aussi vite toute autre discussion.

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  Combinaisons

 » Notre génome contient des séquences d’origine virale …
(…) Marie-Claude Blatter, bioinformaticienne au SIB,  dit que l’analyse du génome humain a révélé, entre autres, que 8 à 10 % de la séquence est d’origine virale ! … alors que seulement ~1.5 % de la séquence du génome ‘code’ pour des protéines ! C’est cette surprenante abondance de séquences étrangères qui fait dire de manière provocante au Prof. M. Strubin, chercheur du CMU : « Nous sommes 8% OGM et 1.25% humains » (…) source.
Notre génome contient des séquences d’origine bactérienne …
(…) Marie-Claude Blatter explique que selon la théorie endosymbiotique, (…) une cellule eucaryote primitive (ou une Archaea) aurait intégré un endosymbionte procaryote il y a environ 1,5 à 2 milliards d’années. Les études phylogénétiques indiquent que le plus proche parent de la mitochondrie connu actuellement est Rickettsia prowazekii, une alpha-proteobactérie parasite intracellulaire obligatoire (une cyanobactérie serait à l’origine du chloroplaste). Au cours de l’évolution, la majorité des gènes de l’endosymbionte originel auraient été perdus ou bien transférés vers le noyau de la cellule eucaryote hôte.  »
 
source.

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Point et boucle à la fois. Ces  » possibilités de réflexion sans limite  » dont nous parle Francis Hallé au sujet des tropiques, sans doute en trouverait-on de multiples occasions, ici et là, entre abondance et rareté, de la plante en pot au moustique en passant par un voyage au bureau de poste. Les fruits d’un étonnement au monde qui s’entretient et se nourrit de la diversité des formes de vie, de leurs stratégies de déploiement et des moyens d’expression qui se donnent à voir pour eux-même. Des micro-macro rencontres et des captures pour des combinaisons qui produisent certaines matières et idées, un jour, des mots pour le dire et quelques nouveaux paysages pliés dedans.

Bâtir des ponts plus que des asiles, la possibilité d’un point de départ nécessaire : savoir où, avec qui et quoi je cohabite, tisse des fils et coévolue. Se donner à voir ce qui se donne à voir et faire monter à la conscience le genre d’idées brutes et de connaissances élaborées que la poussée produit.

Dans ce passage du malgré moi (déterminisme géographique) vers le avec moi (nécessité bien comprise), il est bien possible que savoir libère. Et pourquoi pas un certain regard. De ceux qui nous permette de participer plus activement à cette danse qui se fait de(dans) l’étoffe des choses. Mais pour cela, encore faut-il avoir la possibilité de rencontrer ces vitesses et ses lenteurs autres, choix politique actuel entre gris et vert s’il en est.

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http://www.dailymotion.com/video/x762mg DELEUZE / SPINOZA – Cours Vincennes – 24/01/1978
« Lorsque je fais une rencontre telle que le rapport du corps qui me modifie, qui agit sur moi, se combine avec mon propre rapport, avec le rapport caractéristique de mon propre corps, qu’est-ce qui se passe? Je dirais que ma puissance d’agir est augmentée; elle est au moins augmentée sous ce rapport-là. »
« Lorsque, au contraire, je fais une rencontre telle que le rapport caractéristique du corps qui me modifie compromet ou détruit un de mes rapports, ou mon rapport caractéristique, je dirais que ma puissance d’agir est diminuée, ou même détruite. Nous retrouvons là nos deux affects – affectus –, fondamentaux: la tristesse et la joie. »
« Lorsque je suis empoisonné, mon pouvoir d’être affecté est absolument rempli, mais il est rempli de telle manière que ma puissance d’agir tend vers zéro, c’est-à-dire qu’elle est inhibée. Inversement, lorsque j’éprouve de la joie, c’est à dire lorsque je rencontre un corps qui compose son rapport avec le mien, mon pouvoir d’être affecté est rempli également et ma puissance d’agir augmente. »

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 » Il est difficile de vivre avec des humains, parce qu’il est difficile de se taire. «  NietzscheAinsi parlait Zarathoustra

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- Quelle place pour les espaces publics dans la ville de demain ? La Fabrique de la cité – synthèse.

- Ville désirable ou ville durable : quelle place pour les espaces verts ? Métro politiques.euJean-François Guet (14/09/2011)

- Ptite Poucette, la génération mutante. Libération du 03/09/2011 - Michel Serres

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4 Réponses à “Interfaces et combinaisons dans des milieux divers (et dit verts)”


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