Archive mensuelle de avril 2010

Run-off

Cèze 

L’eau tombe, l’eau s’infiltre, l’eau coule. Au milieu de cette danse qui se répète, des appropriations-dérivations concurrentes.
-> Celles de l’environnement au sens large (-ment/idiot) : zones humides et autres réservoirs, collecteurs, végétaux et animaux.
-> Celles des hommes : activités domestiques, agricoles et industrielles.

On ne manque pas d’eau en Angleterre dit la chanson. Sauf que …
-> L’eau accessible n’est pas l’eau qui tombe : ruissellement, évaporation, infiltration, pollutions, etc.

-> Qu’il y a concurrence d’usage sur la ressource entre humains et non-humains.

Résultats des courses, dans les zones de fort peuplement du Sud-Ouest de l’Angleterre, des pénuries prévisibles. Un rapport de l’UK environment agency pointe le problème : [Water resources strategy for England and Wales]. Notons par ailleurs que le Royaume-Uni est déjà l’un des plus gros importateur d’eau virtuelle via ses opération d’achats sur les marchés agricoles mondiaux (d’après le Conseil mondial de l’eau, pour obtenir une tonne de blé, il faut environ 1 000 tonnes d’eau).

UK water ressource

Docu-écrits-mont(r)és

Nénette

Suite à la sortie du documentaire « Nénette », entretien avec le réalisateur Nicolas Philibert sur France Culture.

***

Légende science

Série documentaire la légende des sciences.
Un film de Robert Pansard-Besson
et Michel Serres.
Episode
« Brûler». 1997 – France – 52 minutes.
Voir l’ensemble de la série.

http://www.dailymotion.com/video/xbsvbq Partie 1

http://www.dailymotion.com/video/xbsvi7 Partie2

http://www.dailymotion.com/video/xbsvp5 Partie3

http://www.dailymotion.com/video/xbsvuh Partie4

http://www.dailymotion.com/video/xbsw0v  Partie5

http://www.dailymotion.com/video/xbsw6p  Partie6

***

« La seule raison d’être d’un être, c’est d’être. C’est-à-dire, de maintenir sa structure. C’est de se maintenir en vie. Sans cela, il n’y aurait pas d’être (…) Un cerveau ça ne sert pas à penser, mais ça sert à agir. »
Henri Laborit in « Mon Oncle d’Amérique », un film d’Alain Resnais (1980)

Mon oncle

Image de prévisualisation YouTube Séquences d’Henri Laborit, « Mon Oncle d’Amérique », Alain Resnais (1980)

Image de prévisualisation YouTube Séquences d’Henri Laborit, « Mon Oncle d’Amérique », Alain Resnais (1980)

***

Colloque.
Institut de Recherches Philosophiques de Lyon.
Nature, technologies, éthique. Regards croisés : Asie, Europe, Amérique.

Nature, technologies, éthique. Regards croisés : Asie, Europe, Amériques (1/5)
-> L’homme dans la nature et la nature dans l’homme
- Pour une anthropologie de la finitude avec Dominique Bourg, Université de Lausanne.
- Fûdo (le milieu humain) : des intuitions watsujiennes à une mésologie avec Augustin Berque, EHESS.
- Nature humaine et technologie médicale dans l’oeuvre de Nishi Amane avec Shin Abiko, Université de Hosei.
- La nature humaine: une aporie occidentale ? Avec Etienne Bimbenet, Université Lyon 3.
- La baleine, le cèdre et le singe, harmonie et irrespect de la nature au Japon avec Philippe Pelletier, Université Lyon 2.
- Sciences, valeurs et modèles de rapports à la nature avec Nicolas Lechopier, Université Lyon 1.

Nature, technologies, éthique. Regards croisés : Asie, Europe, Amériques (2/5)
-> La nature à la limite

- Technologies de l’hybridation entre éthique, pouvoir et contrôle avec Paolo Bellini, Université de L’Insubria.
- Quelle cosmopolitique aujourd’hui ? Avec Frédéric Worms, Université Lille 3.
- De la nature de nos confins: dualisme, holisme et autres perspectives avec Régis Defurnaux, Facultés universitaires Notre-Dame de la Paix – Namur.
- À la recherche du Paradis Perdu avec Maria Inacia D´Avila, Chaire UNESCO, Universidade de Rio de Janeiro.
- A la frontière de l’humanité: le dilemme (éthique) des chimères génétiques avec Nicolae Morar, Université de Purdue, West Lafayette.

 

Promesses d’un gai savoir écologique …

gai savoir ecologique 

Fragments de rencontres urbaines, suite …

Séminaire, les horizons de l’écologie politique.
Réseau des correspondances.
Pierre Zaoui …
Un spinozisme mélancolique.
L’eau coule, circule entre tous les plans.
Une contrainte pensée devient puissance.
Ou trouver de la joie dans le renforcement des forces écologiques ?

***

Séminaire du Collège International de Philosophieles horizons de l’écologie politique, séance n°4, Pierre Zaoui, notes incomplètes.

***

Un constat initial

L’émergence d’un tournant écologique, net, non orchestré, non idéologique. Un tournant qui emporte avec lui le politique.
Le sol de la politique, du local au global, se transforme, est travaillé par cette nouvelle nécessité : répondre aux enjeux écologiques.

Des questions

Peut-on faire pivoter ce sol pour qu’il devienne un horizon, une visée ? Si oui, est-il encore souhaitable de penser la politique en termes d’horizon, d’idéologie ?
Par ailleurs, afin de constituer un tel horizon, une nouvelle forme de subjectivation politique, peut-on partir des menaces relevées par l’écologie scientifique (destructions des habitats, dégradations et modifications irréversibles affectant nos conditions de vie présentes et futures) ?
Comment au coeur de l’annonce de ces catastrophes faire émerger un nouveau principe d’espérance politique ? Peut-on sortir de l’heuristique de la peur pour promouvoir un gai savoir écologique ? (c.f. TRE Spinoza, mieux vaut gouverner par l’espérance que par la crainte).

***

Transformer l’annonce des catastrophes en principe d’espérance

Quelques exemples historiques

L’exode des Hébreux transformé/intégré par Moïse dans une nouvelle foi (c.f. TRE Spinoza). Un nouveau sol, le désert, sa transformation en une nouvelle espérance, l’horizon de la Loi.
La démocratie grecque, processus de transformation de la révolte de la plèbe, une construction sur le sol d’une guerre civile au sein de la Cité.
Le Christianisme, une transformation du texte de l’apocalypse, de la fin de l’empire romain et de l’état juif. L’articulation de la catastrophe annoncée et des décompositions en cours vers la constitution d’un message d’amour, l’annonce d’une bonne nouvelle (un sauveur).
Le tremblement de terre de Lisbonne, la saisie de la contingence et de la vulnérabilité de l’espèce humaine et leur transformation à travers la création de l’idée de progrès. La promesse d’un avenir fait de savoir, de paix et de fraternité (idée de perfectibilité de l’espèce humaine).
L’horizon communiste révolutionnaire qui pousse sur le terreau des catastrophes issues de la révolution industrielle, l’importante dégradation des conditions de vie conséquence de l’accumulation primitive (premier stade de développement du système capitalisme). De cela nait la promesse, l’horizon d’une société sans classe faite d’hommes désaliénés, hommes totaux libérés de la contrainte, du pouvoir, etc.

Une nouvelle bonne nouvelle ?

Un processus commun à l’œuvre : (se) saisir d’une catastrophe particulière, la transformer en une nouvelle espérance.
Une double problèmatique avec les catastrophes écologiques : celles-ci sont hyperboliques (disparition tendancielle de l’espèce humaine) et leur lecture n’est pas directement, n’est pas immédiatement donnée en tant que position politique. L’écologie politique regroupe des forces diverses et opposées.
Des problèmes et des promesses. Comment une autre politique (une nouvelle bonne nouvelle) est-elle possible dans ce cadre ?
Un gai savoir écologique, l’ivresse du convalescent, les puissances de libération dans la débâcle, où trouver de la joie (augmentation de ses capacités à affecter et être affecté, c.f. Spinoza) dans le renforcement des forces écologiques ?

6 nouvelles bonnes nouvelles ?

Après-vous le déluge ?

Il s’agirait d’inverser le principe de responsabilité proposée par Jonas. Jonas développe une responsabilité tournée vers l’avenir, pouvoir léguer aux générations à venir un monde encore vivable. Son option politique, faire de la loi une obligation de transmission (c.f. le Talmud).
Le problème de la position de Jonas ? Au final quelle différence entre culpabilité et responsabilité ? Il y a identité entre une responsabilité hyperbolique et une culpabilité infinie dans la mesure où celle-ci porte sur l’indéfinité des générations à venir.
Or le but de l’écologie politique n’est pas de prendre en charge cette nouvelle responsabilité, au contraire, il s’agit de nous en libérer au présent de l’action politique. A condition de sortir des horizons religieux et redonner du sens à la politique, précisément au sens de l’action collective, la politique peut agir positivement sur les menaces actuelles.

L’écologie politique visant à transmuer l’action individuelle en un horizon de l’action collective, son objectif est justement de faire sortir l’individu du poids de la responsabilité/culpabilité individuelle.
Les problèmes écologiques ne se règleront pas à travers la prise de conscience individuelle de chacun, contrairement aux modèles du christianisme ou du marxisme, mais par des accords collectifs ici et maintenant.
Il s’agit de ne surtout pas produire de la morale à partir de l’écologie scientifique. De ne pas fliquer les conduites individuelles, promouvoir le contrôle social et une écologie totalitaire.
La formulation d’un après-vous le déluge souligne ainsi la nécessité de sortir l’individu de la culpabilité. Celui-ci aura participé, se sera assumé pleinement comme actant politique.

Première bonne nouvelle : on n’a pas à se sentir coupable.

Une prise en compte effective du multiple ?

Le concept de multitude prend (enfin ?) un sens effectif avec l’écologie politique.
Le concept de multiplicité, la distribution sur un espace lisse d’éléments radicalement hétérogènes et sans identité (unité) préalable. Ici le un est produit par le multiple et non l’inverse.
Le concept de peuple, par exemple chez Machiavel, un ensemble homogène dans ses humeurs. Idem chez Marx, Lacan, voire même chez Deleuze avec son devenir imperceptible.

L’écologie politique, en tant qu’elle se fait d’une conjonction singulière de positions antagonistes, sans rapport et sans origine commune, travaille dans et avec le concept de  multiplicité.
L’écologie politique, c’est un certain rapport à la science, la croyance dans la sphère technico-scientifique, son consensus climatique par exemple, et simultanément, une critique des effets de la sphère technico-scientifique sur la biosphère.
L’écologie politique réunit des multiplicités, sans position initiale requise, articule des positions. Elle part d’une multiplicité des pratiques sans promettre de synthèse finale. Elle est radicalement non programmatique, propose des rapports ouverts et contingents avec le dehors sur la base d’une réunion de singularités qui s’articulent pour agir, sans outils pensés à l’avance pour ce faire.

Seconde bonne nouvelle : un respect des singularités.

Une promesse d’abondance ?

La question de la frugalité. Dans nos sociétés de l’accumulation, c’est le productivisme qui produit le sentiment de rareté. Il s’agit donc de faire passer l’organisation économique au second plan, précisément parce qu’il n’y a pas de bonne organisation économique. L’économie se doit d’être soumise à un principe d’abondance en se débarrassant de la rareté.

Troisième bonne nouvelle : il n’y a pas de bonne organisation économique à rechercher.

Un nouveau cosmopolitisme ?

Quelques grandes formes de cosmopolitismes dans l’histoire. Celui des stoïciens, Épictète et la notion de citoyen du monde sous la condition de l’existence de l’empire romain. Suivent le cosmopolitisme des lumières, de l’internationalisme socialiste, du communisme et du tiers-mondisme. Les cosmopolitismes économiques, celui de la première mondialisation entre la fin du XIXème et le début XXème, aujourd’hui, celui de la seconde mondialisation.  

L’écologie politique transforme le cosmopolitisme en faisant de cet horizon un sol. La terre espace clos, l’actualisation du « nous sommes embarqués » de Pascal. Soit un rêve qui peut se passer d’horizon, un rêve dans et sur le réel.
- Le rêve d’un cosmopolitisme expert. Un individu expert (partiel) de son environnement et qui témoigne pour tous et devant tous des modifications de son environnement.
- Le rêve d’un cosmopolitisme immobile. Des lenteurs dans les déplacements (c.f. Beckett, Kafka), un devenir végétal dans les stratégies d’occupation de l’espace.
- Le rêve d’un cosmopolitisme non-humain. Repenser une politique du lieu commun, l’ouvrir aux non-humains.

Quatrième bonne nouvelle : un rêve les deux pieds dans le réel.

Une nouvelle esthétique ?

Repenser l’art sous l’horizon écologique. Un nouveau sens et/ou rapport à la nature ? De nouvelles formes de représentation ou de non représentation (c.f. l’expérience des romantiques allemands).
Une esthétique du quotidien, un art brut, de nouvelles interactivités pour un nouveau spectateur.

Cinquième bonne nouvelle : de nouvelles formes de représentation à naître.

De nouvelles formes de conflictualité ?

Flottantes, transversales, à construire sur les ruines (recyclage) des anciennes formes de conflictualité  (le syndicalisme, l’associatif, etc.)

Sixième bonne nouvelle : de nouvelles formes d’organisation à composer.

***

Pour éviter une dérive religieuse à partir de ces différentes promesses, il est nécessaire de produire une philosophie.

gai savoir ecologique

***

http://www.dailymotion.com/video/xct3sg Nenette

Horizons divers [dits-verts] de l’écologie politique

http://video.google.com/videoplay?docid=8810721411965290622 « Gregory Bateson et l’épistémologie du vivant. Ou comment l’esprit émerge des circuits qui relient les organismes en co-évolution dans leur environnement » par Jacques Miermont.

***

Un modèle fécond pour penser une écologie étendue: la danse.
Modèle de (la) danse qui capture d’autres modèles de danse : assurer la cohabitation des rythmes – intégrer différents langages – faire circuler des corps – ramasser des fragments éphémères - souplesse – laisser retomber – coups de dés, etc.

***

 Horizons divers [dits-verts] de l'écologie politique dans André Gorz image0011

Fragments de rencontre urbaine
Séminaire du Collège International de Philosophie
les horizons de l’écologie politique, séance n°1, notes sommaires incomplètes.

« Prendre au sérieux l’idée d’« écologie politique », c’est reconnaître que le sens de cette expression ne peut se réduire ni à une collection de problèmes environnementaux, qu’il reviendrait au pouvoir politique de prendre en charge, ni à une doctrine susceptible d’être rangée aux côtés d’autres conceptions du monde et de la société, dans l’espace homogène et neutralisé d’une « histoire des idées politiques » dont les coordonnées, au fond, n’auraient guère changé. Tout au contraire, le propre des questions écologiques contemporaines comme des élaborations théoriques qui entendent les prendre en charge, est de ne laisser intact aucun des grands repères qui organisent l’horizon même de l’action et de la pensée politique : alors même que les problèmes posés par le dérèglement climatique, l’épuisement des ressources ou la réduction de la biodiversité donnent une urgence neuve au souci de l’intérêt général et du bien commun, ils dessinent un horizon dans lequel la définition de la citoyenneté, les échelles de temps et d’espace, le rapport au possible, la place conférée au savoir, l’articulation entre consensus et conflit prennent des formes largement inédites. Paradoxe de cette métamorphose : si, en un sens, toute la pensée politique moderne s’est située dans l’horizon du changement (de la transformation par l’homme de ses propres conditions d’existence, du progrès sous ses acceptions réformiste ou révolutionnaire, de la croissance comme vecteur de paix et de prospérité), l’écologie politique redouble cet impératif, nous enjoignant collectivement de changer tout en mettant en cause les formes jusqu’ici prises par cette dynamique transformatrice.« 

Introduction générale

-> Mathieu Potte-Bonneville.
Les problèmes et les mots de l’énoncé : l’horizon, l’écologie et politique.
- L’horizon ? Ce vers quoi il s’agit de fuir, de déborder.

- L’écologie ? Un concept intégrateur face  la simultanéité et l’horizontalité des problèmes liés.
Articulation ? Comment produire des horizons alternatifs à partir de l’écologie. dans un contexte d’effritements général des horizons idéologiques? L’urgence, les discours catastrophistes sont-ils compatibles avec les temps de production d’horizons alternatifs ?

- La politique ? L’horizon commun et le conflit.
Avec et pour quelle communauté écologique ? Immédiate mais introuvable (le lieu commun, « une autre planète est possible », les slogans).

Questions : l’écologie, lieu de la formulation d’un nouvel horizon ? Cet horizon vient-il se superposer à des schèmes politiques existants ? Quelles redéfinitions du politique à partir de l’écologie ? Vers une écologie politique productrice de zones d’horizons temporaires et hétérogènes ?

-> Pierre Zaoui.
L’écologie, des mouvements de conversions successifs ?
Quelles sont les forces de déplacement de l’écologie?
Quel(s) principe(s) d’espérance porté(s) hors heuristique de la peur ?
Une écologie-symptôme ? Le premier sentiment d’appartenance à un ensemble monde hétérogène, multiple et incoordonné.

***

* Pierre Lauret. L’écologie peut-elle être une politique ? (références chez Gorz et Guattari)

L’objectif historique premier de l’écologie : une gestion rationnelle des écosystèmes (biotope + biocénose).
Un constat qui en découle : d
es états de fragilité dans les écosystèmes impliquant des menaces sur la durabilité de la vie humaine.
Conséquences : la question des interventions étatique et inter-étatique au regard de l’échelle des problèmes. La politique, in fine, l’élaboration de ce qui est commun, par arbitrage.
Une politique des conflits et des consensus. L‘écologie, une perspective englobante (des luttes) avec reconfiguration des forces politiques ?

La modernité : l’impératif du changement (la croissance).
L’écologie porteuse d’une double contrainte : ‘impératif de changer en changeant la manière de changer (la croissance).
La nécessité de repenser la signification du progrès.
Or si la simple technicisation des problèmes environnementaux n’est pas tenable, aujourd’hui on ne peut pas plus répondre avec le stock théorique d’écologie politique disponible (de Morin à Guattari).

* Écologie = politique = non
L’écologie n’est pas une politique.
Écologie = contrainte supplémentaire pour le système = ralentisseur de croissance.
Réponse aux problèmes environnementaux à travers la recherche de solutions technologiques dans une stratégie économique  (internalisation, partage et réduction du coût global).
Question posée au financement (arbitrage) public: quelle(s) technologie(s) financer.

* Écologie = politique = oui
Des points de conflit.
La question de la gestion des b
iens communs : exemple, la gestion climatique de l’atmosphère, un grand nombre d’acteur-usagers totalement hétérogènes et dont il faut garantir à tous l’accès.
Gérer un bien commun : mettre en place des stratégies coopératives.
Trois conditions pour mettre en place des solutions coopératives : confiance, efficacité socio-économique et équité.
Idem, question du financement étatique des solutions technologique (arbitrage entre les énergies : nucléaire, renouvelable, etc.)
Question de l’équité (pollueur/payeur), de la dette écologique des pays développés versus la dette financière des PVD.

Deux thèses :
Théorie de la justice appliquée à l’environnement.
Faire de la sphère publique (politique, conflit) une instance de la gestion (rationalité) bureaucratique  des affaires publiques.

Des thèses des fondateurs de l’écologie politique en France, de Morin, Gorz à Guattari, un point de convergence : l’écologie est politique, des points communs :
- l’écologie n’est pas réductible à sa composante environnementale (écologie généralisée);
- une critique radicale et originale au système capitaliste;
- un axe de mobilisation politique : une articulation entre la critique du système et la substitution de valeurs alternatives à la méritocratie (éthique).

Ces fondateurs admettent la prémice suivante : la capacité d’auto-régénération des écosystèmes est grandement endommagée par les techniques d’exploitation industrielle des ressources. Ceci implique un impératif écologique.
Un impératif écologique qui diffère de l’interprétation environnementale de l’écologie (= croissance verte, développement durable).
L’interprétation environnementale de l’écologie vise à rendre compatible la croissance et le mode de développement avec la finitude des ressources naturelles, par une détermination scientifique des capacités de résilience des écosystèmes (évaluation), la recherche et financement de solutions technologiques. Soit in fine le pari suivant : le système peut à nouveau intégrer/dépasser la crise en renouvelant les solutions technologiques (accès, production, consommation d’énergie) et la gestion régulée des ressources.
Solution irréaliste.

Andre Gorz : autonomie existentielle et critique des besoins.
La critique de Gorz de l’interprétation environnementale de l’écologie: une menace sur les libertés doublée d’une critique interne des modes de consommation et de production. Menace d’une expertocratie et d’une dépolitisation (hétéro-régulation).
L’écologie politique, la réunification des luttes traditionnelles, celles de 68 (chaque mouvement social est porteur de conflictualité, désir, politique).
L’écologie permet une double opération de réunification :
- une i
nterprétation de l’ensemble de ces luttes : ce qui se joue, le désir d’autonomie;
- le désir d’autonomie, ce qui peut le prendre en charge, c’est l’écologie politique.

* Réaction de Manola Antonioli à l’intervention de Pierre Lauret
Une perspective autre de la politique. La politique n’est pas que ce qui est commun, c.f. les agencements collectifs d’énonciation. Il faut sortir de l’idée de la perspective englobante. Savoir articuler les plans, en finir avec les barrières dans une écologie généralisée . A titre d’exemple, les ressources mentales sont tout autant menacées que les ressources naturelles.

***

Face à la crise : développement durable et mondialisation
par
Luc Ferry
Conférence du cycle « La croissance verte, comment ? »

Les Lumières, un projet d’autonomie vis-à-vis de la nature (les sciences des Lumières, le tremblement de terre de Lisbonne, un projet de civilisation, le progrès).
L’autonomie, autrefois un p
rojet d’autonomisation vis à vis de la nature, aujourd’hui vis-à-vis de l’infrastructure capitaliste (couple concurrence-innovation) dans lequel est tombé (la chute) le projet d’autonomie des Lumières.
Infrastructure capitaliste : la fin du projet, le couple concurrence-innovation, l’impératif de la révolution permanente. Sélection naturelle, s’adapter à la concurrence, compétiter ou mourir, multiplier des foyers de compétition multiples et mondialisés.
Objectif actuel : r
écupérer des marges de manœuvre au sein de ce mécanisme anonymiste.

***

Écologie et démocratie : Pour une politique de la nature
par Bruno Latour
Les conférences d’AGORA
Extraits d’après notes prises par Huguette Déchamp et Serge Tziboulsky

« (…) nous appliquons à ces objets [i.e. non-humains] une version pédagogique de la certitude savante.
Par exemple Nicolas Hulot, pour mobiliser les énergies politiques sur les questions écologiques, utilise le répertoire rationaliste le plus rassis : « regardons les faits tels qu’ils sont », « nous savons », « la raison exige », « ceux qui discutent sont des obscurantistes ».
Ce faisant il dépolitise les questions écologiques. En effet dire « sur les faits nous sommes d’accord ; nous ne sommes divisés que par nos préjugés ; soyons donc rationnels et nous serons tous d’accord », c’est défendre une position proprement réactionnaire8, puisque l’accord est déjà fait ! Il n’est pas vrai (d’ailleurs, l’a-t-il jamais été ?) que « la raison nous unit et [que ce sont seulement] les passions [qui] nous désunissent ». On utilise la référence à la nature pour dépolitiser une question. Ted Nordhaus et Michaël Schellenberger nous proposent l’expérience de pensée suivante : mettons en regard un discours de Churchill sur la reconstruction de l’Europe prononcé pendant la guerre froide et un discours de Blair sur le changement climatique, suite au rapport Stern. Le discours de Churchill est « churchillien », mobilisateur d’énergies ; celui de Blair est purement informatif et ne nous « écologise » pas. Inversons les deux types de discours : si Churchill avait parlé comme Blair, nous n’aurions rien fait et nous serions toujours dans une Europe en ruine ; si Blair avait parlé comme Churchill, nous aurions l’énergie nécessaire pour agir. »

 « (…) L’urgence peut être mauvaise conseillère. Les campagnes des écologistes peuvent avoir des effets contraires, décourageants. A l’époque de Churchill la menace était grave, mais classique et Churchill a trouvé la formule pour transformer une urgence démobilisatrice en volonté d’y faire face. Jared Diamond pense même qu’on pourrait avoir des guerres écologiques. La situation climatique est sans doute au même niveau d’intensité dramatique que la Guerre froide. Churchill refusa de parler en termes de décroître ou d’être effrayés, mais produisit par le discours politique une volonté politique. Le 18 juin 1940 de Gaulle dit : « Nous avons perdu une bataille, mais nous n’avons pas perdu la guerre. ». S’il avait dit : « Nous avons perdu la bataille et nous allons sûrement perdre la guerre [au nom de la vérité historique c’était, en effet, probable], alors nous l’aurions sûrement perdue…Donc l’énergie ajustée à la question écologique, c’est cela l’intéressant. Le discours de Churchill n’était pas un discours pédagogique à la Hulot (« les faits sont établis ; il n’y a plus qu’à agir. ») : celui-ci ne produit pas de la volonté, ni du monde commun, mais de l’acceptation et de l’inaction. La notion d’évidence naturelle a quelque chose de délétère, de contreproductif : ce n’est pas parce que c’est naturel, vrai, exact que cela produit de la politique. Être terrorisé, ce n’est pas non plus une position politique. L’intensité de la menace peut être complètement démobilisatrice ; d’où le danger des discours apocalyptiques concernant l’écologie. D’où l’exhortation de Nordhaus : gardons les énergies grâce auxquelles nous avons créé ce monde artificiel ; c’est très bien de vivre dans un monde artificiel. Mais il faut maintenant pouvoir prolonger cet artifice plus loin. L’écologie politique s’est construite, un peu comme le marxisme, sur l’idée que nous avons la science (la science de l’histoire et la science économique, pour le marxisme ; la science écologique pour l’écologie politique). Mais cela dépolitise la question. »

« (…)  La politique a toujours été la politique des choses.
Saint-Simon parlait déjà au 19ème siècle du « gouvernement (ou de l’administration) des choses ». La politique grecque a toujours été cosmopolitique (pour reprendre l’expression d’Isabelle Stengers). Ce n’est donc pas cela qui est nouveau. A Sienne on peut admirer les magnifiques fresques d’Ambrogio Lorenzetti sur Le Bon et le Mauvais gouvernement … elles datent du début de la Renaissance, époque où les hommes avaient leur prolongement dans un cosmos et où la pensée était englobante, où les choses et les hommes étaient en résonance, en correspondance. Pour faire une nouvelle politique et repenser les choses, ne faut-il pas aussi repenser les mots et notre perception ? Par conséquent quelque chose de l’ordre d’un jugement désintéressé ne pourrait-il pas entrer en politique ? »

« Plutôt que de prôner la décroissance, il faut, au contraire, se développer et inventer en « modernisant la modernisation », selon la formule d’Ulrich Beck (auteur de La Société du risque). Beck, dans Reflexive Modernization, montre que la modernité ne devient réflexive que maintenant. La grande question de l’écologie politique est : pouvons-nous faire entrer les sujets de débat – qui ne seront jamais stabilisés – dans des institutions politiques faites pour les accueillir ? Peut-on construire les institutions qui prennent les anciens objets « naturels » et faire de la politique avec ces êtres bizarres : les objets naturels avec leurs humains associés ?
Peter Sloterdijk remarque qu’avant les crises écologiques, on ne savait pas vraiment que la Terre était ronde, alors qu’aujourd’hui, on le sent, parce que les conséquences de nos actions nous retombent dessus. Par exemple les oiseaux sauvages de l’Arctique et de l’Antarctique assimilent les résistances aux antibiotiques des animaux domestiques : ils sont entièrement mondialisés ! »

« Conclusion : repolitiser l’écologie.
Résumons :
- nous nous habituons aux objets controversés et détaillés ;
- nous avons l’inventivité nécessaire pour créer les assemblées représentatives
correspondant à ces objets ;
- mais faire de la politique avec ça, c’est plus délicat.
Notre habitude de faire de la politique en France consiste à dire : « soyons rationnels et
nous allons nous entendre. » Or nous ne nous entendons pas, au sens où l’entente, c’est la construction d’un monde commun. L’écologie politique officielle dépolitise la question de l’écologie : il faut la repolitiser, c’est-à-dire produire les énergies capables de construire le monde commun. La politique est donc redevenue intéressante. Nous sommes aujourd’hui dans la seule époque d’invention politique depuis le 18ème siècle, où la grande question était celle de la représentation des humains. Après le 18ème siècle les controverses en philosophie politique n’ont porté que sur des questions mineures, du genre : sur quelle science fonder la philosophie politique (l’histoire ? l’économie ?…). Aujourd’hui il s’agit d’inventer la représentation politique des humains avec leurs non humains associés. »

image0022 dans Bateson




Secrétaire-Chsct-Crns |
Communication NonViolente -... |
ma vision des choses!!! |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Boîte à idées
| robert robertson
| Le VP Marie-Victorin