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Fragments en vrac : grande santé et approche cinématographique

http://www.dailymotion.com/video/x9xdh9 La grande santé, Nietzsche, la souffrance et la vie.

Il n’y a pas de phénomène xxx, il n’y qu’une interprétation xxx des phénomènes. Faire sa santé, faire son écologie, à côté de l’Idée (images communes tombées administrées du ciel) de l’écologie.

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L’écologie, un métarécit complexe et hétérogène de notre temps ?

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L’incrédulité à l’égard des métarécits caractérise le postmoderne
Jean-François Lyotard – « La condition postmoderne« , Ed : Minuit, 1979, p.7

« Le postmoderne est l’état de la culture après les transformations des sciences et des arts constatées à partir de la fin du 19ème siècle. Il n’y a plus de critères universels de jugement. Les jeux de langage se diversifient. Les grands récits éclatent en éléments langagiers hétérogènes, et ne s’institutionnalisent que par plaques. Les valeurs de légitimité traditionnelles comme la justice ou la vérité scientifique sont remplacées par l’efficacité. Les idées de progrès ou d’émancipation apparaissent comme inconsistantes. L’invention se fait dans le dissentiment, sur un critère technologique, sans souci de vérité. Les croyances sont ébranlées.

Cette crise de crédibilité s’explique moins par le progrès des techniques et l’expansion capitaliste que par des raisons internes. Les différentes sciences se développent sur la base de leurs règles propres, sans règlementer le jeu pratique. Elles ne se réfèrent ni à une idée, ni à un principe universel. Leur engendrement n’est plus soumis à un mode général du savoir. Les investigations empiètent les unes sur les autres, de nouveaux territoires apparaissent, des disciplines disparaissent sans référence à une hiérarchie spéculative des connaissances. Les anciennes « facultés » éclatent en instituts. Ce sont des professeurs qui se reproduisent plutôt que des savants. Le sujet social lui-même (le peuple) semble se dissoudre dans cette dissémination.

La génération début-de-siècle à Vienne a été nourrie par ce pessimisme : artistes, scientifiques, philosophes. Elle a accompli un travail de deuil qui n’est plus à recommencer. Le monde postmoderne peut souscrire à d’autres formes de légitimation, par exemple celles qui lui sont proposées par le cinéma, avec ses récits complexes et hétérogènes. »

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Hors cadre de la perception, l’accès à la connaissance écologique passe par un certain type de montage du réel.

Pour le pire, les images-commandements qu’un bon YAB nous envoie du ciel, images qui se disent à l’avance jusqu’à en devenir totalement intraitables, non indiscutables. L’image de la catastrophe, extraite des esprits pensants pour délocalisation dans l’environnement, possède une qualité très efficace, celle de ne cohabiter avec aucune autre dans le milieu récepteur qu’est l’esprit humain. Elle sature et fixe en un temps record l’espace de perception de son spectateur. Incapable d’en faire son propre remontage, lui qui a bien malgré lui les pieds sur terre, en devient réduit à un comportement mimétique. Mimétisme sentimental d’une nature apparantes pour reprendre l’expression des futuristes italiens.

Pour le meilleur, un cinéma, comme un écologie, qui fait voir le mouvement, les rapports de mouvement, les interactions qui passent, jaillissent entre les choses. Donne à voir, à saisir des rapports, des correspondances inévidentes entre les choses. Des images qui nous donnent de la force de savoir – faire de la connaissance l’affect puissant.

Image de prévisualisation YouTube Dziga Vertov, l’homme à la caméra, introduction.

http://www.dailymotion.com/video/x6t99s Bergson, accès à la connaisssance sur un mode cinématographique, Vertov, le ciné-oeil.

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Poursuite des interférences. L’écologie et le cinéma, des interrogations communes ? Pouvoir penser et nommer ce qui arrive.

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Extrait de l’entretien avec Jacques Audiard, « Le cinéma sert à certifier le réel », Le Monde du 30.07.09.

Il y a actuellement un malaise dans le cinéma d’auteur en France, qu’un récent rapport rédigé par le Club des 13, à l’initiative de la réalisatrice Pascale Ferran, a tenté d’analyser. Qu’en pensez-vous ?

J’ai fait partie des cercles de réflexion qui se sont créés autour de ce rapport. Je m’y sentais à vrai dire comme le cousin de province, parce que je ne dispose pas de la connaissance des mécanismes techniques et administratifs qui permettent de comprendre comment cela fonctionne.
Mais ça a été un moment formidable pour moi parce que, tout à coup, il y avait là des gens qui avaient décidé que ça valait le coup de parler ensemble du cinéma. Tout cela va sans doute permettre d’améliorer les choses. Après, je pense fondamentalement que nous faisons tous semblant de parler d’une chose qui n’existe plus qui s’appelle le cinéma, ou qui existe sous une autre forme qu’il faudrait à la fois penser et nommer.

Que voulez-vous dire par là ?

Là, je vais être un peu chiant. Le cinéma, c’est quelque chose de très précis et de très simple. C’est aussi simple qu’un moteur de Mobylette, que vous pouvez démonter et remonter vous-même. C’est aussi simple que le fonctionnement d’une caméra analogique.
Le cinéma, ça sert d’abord à certifier le réel, à filmer comme on fait de l’ethnographie. C’est un système de validation qui produit des documentaires et des actualités sur le monde. Et le même système, le même outil rigoureusement, sert à filmer Lauren Bacall, pour produire le même effet de réel et le même rapport à l’image. Or à partir du moment où vous introduisez un calculateur dans la caméra, c’est fini, il n’y a plus cette certitude que ça a existé. On passe à l’ère numérique, c’est-à-dire à l’ère du soupçon.
Sans compter qu’il y a eu parallèlement une perte de la valeur de l’écriture critique sur le cinéma, qui pour moi a toujours été indissociable de sa pratique. Tout cela, pour moi, c’est un peu comme une douleur qu’on n’arrive pas encore à identifier.

Qu’est-ce que cela implique concrètement pour le cinéaste que vous êtes ?

Je ne cesse d’y penser. C’est une rupture fondamentale dont on n’a pas encore mesuré complètement les effets. Mais on n’est plus dans le même système. Seuls les insensés, les vierges folles, les ivrognes vous diront que rien n’a changé, qu’on aura toujours besoin d’histoires, d’images. Ils sont fous, il faut les faire piquer. Mais je suis peut-être un peu excessif là …

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