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Vid: d’après le film documentaire la planète bleue. Audio: d’après Gilles deleuze, Spinoza, Immortalité et Éternité, CD1. Fond sonore : Arno, la vie est une partouze.
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Quelques petites lignes interrogatives en passant.
L’écologie n’est pas l’économie. L’écologie est à l’abondance ce que l’économie est à la rareté. Un certain mode de gestion des usages concurrentiels du monde par les existants. On ne parle pas ici de minimiser ou maximiser, on parle de coévoluer et faire cohabiter.
La décroissance est une vue de l’esprit économique. A l’inverse, l’écologie est cette pratique qui autorise une croissance des usages du monde. Une certaine croissance fondée sur un mode de colonisation et d’appropriation de l’espace qui fait écho à la figure végétale. Face à la concurrence, la plante opte pour une croissance indéfinie de ces surfaces d’échange sans pour autant épuiser son environnement. La plante est une croissance dont les cellules, les usages morts, cohabitent et deviennent cette écorce qui porte le vivant. Cette croissance, c’est aussi celle du corail dont la base des branches est morte. Le corail, animal au comportement végétal lorsqu’il fonctionne en symbiose la zooxanthelle dans les mers chaudes.
L’écologie n’est pas un refus des oppositions vécues. La transformation du monde par l’homme, c’est à dire sa production, celle-ci est une chose tout aussi nécessaire pour lui, et donc pour les autres, que la croissance de ses surfaces d’échange. Mais là encore, c’est à une autre nature de la production, affrontement actif de l’homme d’avec le monde, qu’invite l’écologie. Certainement pas à sa fin.
Surfaces d’échange et production ? Le végétal est de très loin le plus important producteur primaire d’énergie de la planète. Autotrophe, son travail « matériel » consiste à concentrer des photons solaires pour in fine transformer et stocker cette énergie sous la forme de liaisons chimiques exploitables par le reste du vivant.
Sur ce plan « matériel », l’homme est un animal hétérotrophe consommateur et dissipateur d’énergie. Mais imaginons un instant que l’émergence du système mental de ce dernier puisse être vu comme une activité photosynthétique singulière. Il ne s’agit plus ici de produire de l’énergie exploitable sous la seule forme chimique, il s’agit aussi de concentrer les photons dans des images. Des images nourricières mises en circulation dans l’espace et le temps. Dans la société dans un premier temps, dans le monde des choses par la suite du fait des nouvelles pratiques et des usages qui en découlent.
Il s’agit là de cette production « immatérielle » (relations, idées, images) qui nourrit le commun de la banque d’image sociale, produit en retour la vie sociale elle-même à mesure que les images des uns deviennent la matière première de celles des autres membres du réseau corail de l’écologie des idées. Produire une image c’est sélectionner, condenser, établir des liaisons dans le monde. Synthétisé dans une production qui le plie dans des images, il existe un potentiel d’énergie immatérielle ou de création sociale. Autrement dit, leur manipulation, recombinaison et déploiement par les autres membres de l’essaim social, celles-ci vont libérer une certaine énergie de production immatérielle. Dans l’immatériel, l’homme est un producteur primaire d’énergie, et sans doute lui aussi à partir d’une certaine photosynthèse lumineuse.
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C’est à cette production des liens qui permettent la croissance des images, récits, perspectives sur le monde des choses et usages qui en découlent, qu’invite à penser l’écologie. L’écologie est production, en son coeur même.
Je découvre ton blog et je suis très intéressée par toutes ces ressources.
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