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Archive mensuelle de octobre 2008

Captures

http://www.dailymotion.com/video/k202NVELa4OSO6Owk0
Vid: d’après le film documentaire la planète bleue. Audio: d’après Gilles deleuze, Spinoza, Immortalité et Éternité, CD1. Fond sonore : Arno, la vie est une partouze.

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Quelques petites lignes interrogatives en passant.

L’écologie n’est pas l’économie. L’écologie est à l’abondance ce que l’économie est à la rareté. Un certain mode de gestion des usages concurrentiels du monde par les existants. On ne parle pas ici de minimiser ou maximiser, on parle de coévoluer et faire cohabiter.

La décroissance est une vue de l’esprit économique. A l’inverse, l’écologie est cette pratique qui autorise une croissance des usages du monde. Une certaine croissance fondée sur un mode de colonisation et d’appropriation de l’espace qui fait écho à la figure végétale. Face à la concurrence, la plante opte pour une croissance indéfinie de ces surfaces d’échange sans pour autant épuiser son environnement. La plante est une croissance dont les cellules, les usages morts, cohabitent et deviennent cette écorce qui porte le vivant. Cette croissance, c’est aussi celle du corail dont la base des branches est morte. Le corail, animal au comportement végétal lorsqu’il fonctionne en symbiose la zooxanthelle dans les mers chaudes.

L’écologie n’est pas un refus des oppositions vécues. La transformation du monde par l’homme, c’est à dire sa production, celle-ci est une chose tout aussi nécessaire pour lui, et donc pour les autres, que la croissance de ses surfaces d’échange. Mais là encore, c’est à une autre nature de la production, affrontement actif de l’homme d’avec le monde, qu’invite l’écologie. Certainement pas à sa fin.

Surfaces d’échange et production ? Le végétal est de très loin le plus important producteur primaire d’énergie de la planète. Autotrophe, son travail « matériel » consiste à concentrer des photons solaires pour in fine transformer et stocker cette énergie sous la forme de liaisons chimiques exploitables par le reste du vivant.
Sur ce plan « matériel », l’homme est un animal hétérotrophe consommateur et dissipateur d’énergie.
Mais imaginons un instant que l’émergence du système mental de ce dernier puisse être vu comme une activité photosynthétique singulière. Il ne s’agit plus ici de produire de l’énergie exploitable sous la seule forme chimique, il s’agit aussi de concentrer les photons dans des images. Des images nourricières mises en circulation dans l’espace et le temps. Dans la société dans un premier temps, dans le monde des choses par la suite du fait des nouvelles pratiques et des usages qui en découlent.
Il s’agit là de cette production « immatérielle » (relations, idées, images) qui nourrit le commun de la banque d’image sociale, produit en retour la vie sociale elle-même à mesure que les images des uns deviennent la matière première de celles des autres membres du réseau corail de l’écologie des idées. Produire une image c’est sélectionner, condenser, établir des liaisons dans le monde. Synthétisé dans une production qui le plie dans des images, il existe un potentiel d’énergie immatérielle ou de création sociale. Autrement dit, leur manipulation, recombinaison et déploiement par les autres membres de l’essaim social, celles-ci vont libérer une certaine énergie de production immatérielle. Dans l’immatériel, l’homme est un producteur primaire d’énergie, et sans doute lui aussi à partir d’une certaine photosynthèse lumineuse.

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C’est à cette production des liens qui permettent la croissance des images, récits, perspectives sur le monde des choses et usages qui en découlent, qu’invite à penser l’écologie. L’écologie est production, en son coeur même.

Réseaux

Habiter techniquement la nature, naturellement la technique

http://www.dailymotion.com/video/k6Lf79H8mpN6S2NBjR Expérimenter, accepter de co-habiter, co-évoluer, éveil global et co-présence au monde. Extraits audio d’après les nouveaux chemins de la connaissance, France Culture, émission du jeudi 9 octobre 2008. Série consacrée à la philosophie de l’écologie, brique 4/5 avec Michel Puech, philosophe.

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Les nouveaux chemins de la connaissance proposaient cette semaine un ensemble d’émissions articulées autour du vaste thème de la philosophie de l’écologie. Disons immédiatement et le peut-être à tort, après tout il est avant tout question d’affinités sur ce blog, mais seul un des intervenants n’aura réellement retenu notre attention.

La synthèse qu’opère Michel Puech entre homme, nature et technique, celle-ci nous est ainsi apparue comme une matière première de réflexion très largement supérieure aux divers discours oppositionnels entendus le reste de cette semaine. Nature contre technique, écologie scientifique contre politique, économie ou social contre écologie, environnement contre développement, individuel contre collectif ou institution, etc.
Voilà, et à la limite inversement et du pareil au même dans un système ou mode de pensée qui semble aujourd’hui tout à fait inopérant pour ce qui est de produire de quelconques effets dans le réel, le début d’un investissement désirant. Si l’émission entendait d’ailleurs poser la question suivante : «  à quoi tient, en France, la faiblesse de l’écologie politique ? « , voilà sans doute le début d’une réponse.

Habiter techniquement la nature, naturellement la technique dans Entendu-lu-web rechauffementplanete

Sans s’attarder plus longtemps sur ces diverses interventions dont chacun formera son opinion, tentons donc tant bien que mal de résumer quelque peu le discours de Michel Puech. 

- Nous ne pouvons diviser entre technique et nature, comme nous avons toujours habité techniquement la nature et naturellement la technique.
La question qui est posée est donc celle du comment continuer à cohabiter ensemble aujourd’hui ?
L’homme, la nature et le monde des artefacts, ces trois personnages coévoluent ensemble. Rétroactions. L’homme modifie une nature qui le modifie en retour, l’homme modifie une technique qui le modifie en retour, et inversement.

- Un questionnement sur les effets de l’abondance plus qu’un discours plaqué sur l’économie de la rareté. 
Si la nature semble touchée par les pénuries, l’homme est quant à lui affecté des effets nées de l’abondance des biens disponibles, pour en retour, une rareté de ses ressources en sens, conscience et sagesse.

- Le retour par le singulier d’une sagesse individuelle à conquérir. 
Il n’est véritablement envisageable de solutionner des problèmes d’une nature globale qu’à travers une micro-politique de l’action quotidienne à ne surtout pas abandonner aux filets des héroïsmes institutionnels comme idéologiques. Car l’objectif est bien de viser, en partant de la matière première individuelle, à l’émergence de nouveaux types de collectifs fluides. Habiter naturellement la technique, notamment celle de l’internet, soit le modèle de combinaison, rencontre et production des wikipédia comme du logiciel libre. Nous retrouvons ici comme un écho ou une interférence commune avec l’image ou le processus de colonisation végétale auquel nous nous référons bien volontiers sur ce blog.

- La trajectoire de la sagesse se distingue de celle du savoir.
Pour mieux le comprendre, passage par la figure poète d’un 
Thoreau. Coprésence au monde, capacité à intégrer les artefacts dans une vision englobante et littéraire du monde. Soit peut-être ce que nous avions autrefois appelé, faire son cinéma ou son récit. Le récit du monde, le film de l’enfance d’un monde, soit cet artifice qui nous permet précisément de ne pas avoir à choisir entre la technique et la nature, de densifier sa présence à un monde compris comme un ensemble en coévolution, et dont nous portons des traces [à remonter]. 

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http://www.dailymotion.com/video/k54hs8WEvypIAILViX Variations climatiques sur un même thème.




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