Archive mensuelle de août 2008

Dire autrement

Petite écologie d'un insecte urbain

Image de prévisualisation YouTube

Non-free sex

http://www.dailymotion.com/video/kY8MHP60sbpt6AKomV Voix et texte de Michel Foucault, commentaires de François Cusset, France Culture, les nouveaux chemin de la connaissance du 28/08/08

***

Chez nombre d’insectes, l’acte de reproduction se produit simplement de la simple rencontre des deux sexes. Mais cette rencontre est très rarement fortuite, le plus souvent fortement codée, précédée et conclue de diverses manœuvres dansantes pouvant être forts complexes, comme fatales au mâle.

Ainsi chez les araignées, le code pratiqué par le mâle a notamment pour objectif d’éteindre l’instinct carnassier de la femelle le temps du coït. Chez les arachnides solifuges, du latin « qui fuit le soleil », les attouchements du mâle transportent ainsi la femelle dans un véritable état de catalepsie qui lui permet de la manœuvrer à sa guise le temps de l’accouplement.
Chez les araignées « tisseuses », le mâle s’aventure avec grande précaution sur la toile qu’occupe une femelle. Depuis un bord de toile, il saisit de ses griffes quelques cordes qu’il fait vibrer. La femelle distingue les vibrations musicales de la toile causées par un mâle, et répond au code de la même manière. Le résultat de cette communication télégraphique a pour conséquence de plonger la femelle dans un véritable état d’hypnose. La femelle ainsi devenue inerte, le mâle dispose alors de quelques instants pour s’accoupler. De quelques instants, car une fois l’acte sexuel accomplit l’instinct carnassier de la femelle réapparaît aussitôt, le mâle étant alors dévorer par sa partenaire s’il n’est pas assez agile pour s’échapper.

Chez d’autres espèces comme la Mante religieuse, l’instinct carnassier de la femelle n’est pas éteint pendant l’accouplement. Le mâle, pour qui l’instinct sexuel est plus fort que l’instinct de conservation, est ainsi décapité durant l’accouplement. Notons que même privé de sa tête, le mâle continue néanmoins à remplir son rôle reproducteur. Il semble même que son activité génitale s’en trouve d’autant augmentée, la suppression de certains des centres nerveux déterminant une exagération de ses réflexes.
Comme il s’agit pour nous de toujours garder en tête une perspective humaine dans nos diverses ballades, analogies qui ne soulignerait pas des similitudes mais révèleraient des différences qui font différences, c’est-à-dire des idées, alors petit extrait audio d’un fragment de l’histoire de la sexualité des hommes par Michel Foucault.

Free sex

jachère fleurie
Bordel à ciel ouvert

Beaucoup nous disent que le sexe occupe la place que la curiosité devrait tenir dans le cerveau humain. Ah ? Permettez-moi d’en douter quelque peu.
Car dans le cas où cette hypothèse devait se vérifier, comment expliquer que si peu se retrouvent promeneurs de prairie, spectateur de la gigantesque partouze végétalo-animale qu’offre le moindre carré de verdure ?
Il va de soi que le contenu comme les illustrations de cette note sont à conseiller au moins de dix ans.

colonisation végétale
Camp naturiste en érection

Mais il est vrai que l’agriculture intensive a clos nombre des maisons de passe naturelles ces dernières années, comme éliminée beaucoup de nos butineuses. Mais bref, il est quand même grand temps de parler cul dans la nature pour en faire monter l’audience. Ras le bol des discours monotypiques de curées verts accusateurs, alors place à la poésie !
Qui plus est au moment même où l’humanité se trouve à nouveau confrontée à une évolution de ses pratiques sexuelles, révolution qui cherche encore bon nombre de ses pratiques. Alors promenons nous dans les bois jeter un coup d’œil curieux aux pratiques des non-humains, certainement afin d’enrichir les nôtres de quelques gymnastiques nouvelles.
On notera d’ailleurs au passage l’usage croissant des techniques de rencontre arachnides chez les humains, de fil en fil, de Meetoc en toile d’Internet.

Coït
Coït en drap de soie

Commençons donc par la reproduction sexuée chez les plantes à fleur. Une modalité qui a ceci d’étonnant qu’elle fait non seulement se croiser deux règnes, mais qu’en plus elle utilise le leurre et l’illusion d’une manière qui n’est pas tout à fait sans rappeler les nôtres.
Plus généralement et par ailleurs, notons au passage qu’il existe également une reproduction asexuée chez les plantes, une multiplication végétative qui vient s’ajouter à la possibilité sexuée.

Papillon
Pomper le nectar

Complexe la question du sexe pour les vivants immobiles. Ainsi les plantes sont globalement hermaphrodites, c’est à dire équipées des organes et fonctions rendant possible une autofécondation. Système ancestral, peut-être la trace d’une époque où les insectes n’existaient pas et/ou le vent comme l’eau étaient trop violents.

antennes
Antennes érectiles

Seulement l’autofécondation, à l’image de la consanguinité chez l’animal, n’est pas une option du vivant très satisfaisante en termes de diversité génétique. D’autant plus quand ce dernier, immobile et donc privé de toute pulsion de fuite, doit sans cesse faire face à un environnement changeant. C’est donc en partie grâce à une certaine fluidité génétique, gestion des stocks des mutations génétiques hasardeuses au sein même de la plante, que celle-ci se complexifiant au fil de l’évolution est en mesure de répondre à moyen et long terme aux fluctuations de son environnement.
Notons que cette gestion de la diversité génétique interne est rendue possible par l’absence d’un système immunitaire tel qu’on le rencontre chez l’animal. Conséquence, le génome de la plante peut différer d’une cellule à l’autre, contrairement à l’animal chez qui une telle opération conduirait à l’élimination de la cellule mutante par le système immunitaire, voire en cas d’échec, au développement d’une tumeur cancereuse.
Dans les stratégies évolutives des deux règnes, la force des options des uns fait souvent la faiblesse des options des autres, et inversement.

Le besoin en diversité génétique de la plante, très fourmi en cette occasion, celle-ci l’oblige donc à tenter de se reproduire avec d’autres plantes distantes. C’est là qu’interviennent nos amis les insectes, petits couturiers rapiéçant sans cesse les petits « trous » du tissu de l’évolution.

Fourrure
Sous le manteau de fourrure

Une fleur, sauf individu spécialisé, celle-ci contient donc généralement des organes femelles et males.
Pour ce qui est des organes femelles ceux-ci se composent d’un pistil comprenant un ovaire dans sa partie creuse et contenant lui-même les ovules. Chaque ovule contient un gamète femelle qu’on appelle l’oosphère. Contrairement aux animaux, l’ovule n’est pas directement le gamète femelle mais contient ce dernier.

Pistil
Source graphique: http://sciences.ecoles48.net/fete_science/mise_a_niveau_scientifique_bis.pdf

Pour ce qui est des organes mâles, les étamines possèdent à leur extrémité des sacs polliniques contenant des grains de pollen, chacun de ces grains renfermant un gamète mâle.

étamines
Source graphique: http://sciences.ecoles48.net/fete_science/mise_a_niveau_scientifique_bis.pdf

lit de rose
Chambre rose

Ce qu’on appelle pollinisation n’est autre que le rapprochement des deux gamètes femelle et mâle. La plante étant immobile, et ayant donc une préférence pour le métissage, celle-ci se doit donc d’élaborer une stratégie fine afin de transporter ses grains de pollen dans des pistils distants.

Free sex dans -> PERSPECTIVES TRANSVERSES sex
Free sex

Une stratégie des plus simples, la plus hasardeuse également, celle-ci consiste à laisser transporter le pollen par l’eau, ou plus sûrement par le vent, en mode ave maria. Dans tous les autres cas, les grains de pollen se doivent de trouver un tiers transporteur. Et pour ce faire, il va falloir mettre en place tout un code.

Tout d’abord un code de formes et de couleurs afin de se signaler dans le décor. Pratique simple et tout à fait courante chez les humains. Les fleurs sont ainsi le plus souvent très colorées, aussi bien dans le spectre visible que dans l’ultra violet. Mais contrairement à nos yeux portés sur les robes de ces dames, certains des pétales qui nous apparaissent de couleur uniforme possèdent en réalité de véritables bandes d’atterrissages en lumière ultra violette. Celles-ci ont pour but d’attirer comme de guider l’insecte vers les organes reproducteurs de la plante.

Dans la nature, le hasard de l’évolution microscopique semble faire nécessité et fonction au niveau macroscopique. Parmi ces nécessités, l’échange. D’où le code gastronomique matérialisé par les glandes à nectar situées à la base des pétales au fond de la fleur. Pour y parvenir, ce qui est le but de l’insecte grand sucrier, celui-ci doit au passage se frotter sur les étamines pour y décrocher le pollen (celui-ci est hérissé de petits crochets qui se fixe aux poils de l’insecte), comme se frotter sur le pistil gluant pour y déposer le pollen précédemment attrapé.

Copulation en fleur
Fellation en plein air

Triolisme en fleur
A trois c’est encore mieux

 ***

La figue est une fleur fermée. Tout comme la femme ses organes sexuels sont situés à l’intérieur d’une enveloppe charnelle. Ce qui au passage n’est pas le cas pour l’homme, la spermatogénèse requérant une température plus basse que celle du corps humain, d’où la nécessité d’extérioriser les testicules. La figue connaît une problématique commune avec la femme, elle se doit d’être pénétrée pour être fécondée. Il existe donc une minuscule ouverture dans la fleur, ouverture seulement réservée à un petit vers bien particulier dont les mouvements à l’intérieur de la figue feront se rencontrer gamètes males et femelles.

figuier
Femme et figue

Les orchidées ont quant à elles acquis un degré d’évolution tel qu’il leur a été possible de capturer des codes extérieurs. En l’occurence celui des formes, odeur et couleurs d’une guêpe spécifique dont le pétale inférieur de la fleur imite parfaitement la femelle, jusque dans l’émission même de phéromone. Le mâle ainsi attiré par le leurre se pose sur ce qui lui semble être une occasion de coït, c’est alors qu’un ingénieux système de balancier fait basculer les étamines de la fleur en le saupoudrant d’un pollen qu’il va transporter sur son dos vers d’autres orchidées.

Extasie
Orchidée coquine

 ***

Qu’un grain de pollen se trouve déposé à l’entrée d’un stigmate, voilà qui n’est pas encore suffisant au bonheur de la plante. Celle-ci est sélective, et on ne rentre pas dans son club comme dans le premier moulin. N’importe quel grain de pollen ne peut s’y déposer. Les plantes ont ainsi des vigiles munis d’outils de reconnaissance moléculaires, et seuls les grains de pollen de la même espèce pourront former un tube pollinique à même de se diriger vers l’ovaire et les ovules.

Extasie
Orgasme aérien

Orgasme aérien
69

Orgasme aérien
Affichage publique

***

Suite d’organes sexuels en bouquet

fleurfleurfleurfleurfleurfleurfleurfleurmagnoliafleurfleurfleur

***

partouse
Nuages éjaculatoire en graminés
fruit
Descendance possible

Fragments d’une crise alimentaire ?

http://www.dailymotion.com/video/k2vy4ugfksUIQbIKBr
Source audio d’après extraits de l’Esprit Public, France Culture, émission du 20 juillet 2008. Avec Sylvie Brunel, professeur de géographie à Paris IV Sorbonne, ancienne Présidente d’Action contre la faim.




Secrétaire-Chsct-Crns |
Communication NonViolente -... |
ma vision des choses!!! |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Boîte à idées
| robert robertson
| Le VP Marie-Victorin