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Archive mensuelle de juillet 2008

De l’écologie sur la Bande FM…

Dénouer une équation existentielle en plantant un clou dans un mur … une séquence des plus classique ! Mais sentir le danger d’une certaine forme d’écologie totalitaro-rampante en écoutant la bande FM … voilà à contrario qui est beaucoup plus rare ! Et pourtant, suintant de l’aveuglante lumière estivale d’une auto-radio décapotable, deux morceaux-tubes se balladent de la bande FM jusqu’aux oreilles pour éclairer notre situation actuelle. Préserver les arbres? Un choix déterminant. Au nom de quoi ? Un choix tout aussi déterminant. En voilà deux modalités comme autant de chanson.

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De l'écologie sur la Bande FM... dans Art et ecologie ressentiment 

«  Toute l’horreur de ma nature « 

Premier morceau, fruit d’une certaine Z pas très zen pour l’occasion, celui-ci nous propose, calculette à la main, de prendre simplement conscience de l’horreur de notre nature (sic!).

 » Je suis un homme au pied du mur
Comme une erreur de la nature
Sur la Terre sans d’autres raisons
Moi je tourne en rond, je tourne en rond.
Je suis un homme et je mesure
Toute l’horreur de ma nature
Pour ma peine, ma punition,
Moi je tourne en rond, je tourne en rond [...]« 

Mort aux passions, mort aux affects, toute l’horreur de ma nature. On croit rêver les oreilles ouvertes. Dans un arsenal législatif si fourmillant à l’encontre de la première insulte, constatons finalement que tout passe. Tout passe au nom de la proposition d’un nouveau paradis blanc, et vite remplacer ce vieux Saint-Pierre par un pinguouin. Mais seulement si vous êtes bien sage dans cette vie là. Etre bien sage ? Ben oui, planter des arbres. Mais quels arbres? Des tubes de stockage à carbonne temporaires. Des arbres d’élevage dont on compte l’existance à la calculette. Des arbres sans histoire, sans aucune autre finalité que de stocker du CO2. Totalitarisme blanc et vert dans la main, vers une uniformisation des multitudes et des singularités qui épuise le réel à l’avance. La fin des rencontres, et vive le monopole des calculettes.

Rien de bien nouveau sur cette ligne de repression des affects, sans cesse de retour sous des masques nouveaux qui ne font que cacher un profond ressentiment contre la vie elle-même. Unité de la forme et du fond, oui nous tournons ici en rond, et signons des deux mains la continuation de cette ligne de mort.

Spinoza, préface à la partie III de l’Ethique, 1677 :  » Quand on lit la plupart des philosophes qui ont traité des passions et de la conduite des hommes, on dirait qu’il n’a pas été question pour eux de choses naturelles, réglées par les lois générales de l’univers, mais de choses placées hors du domaine de la nature. Ils ont l’air de considérer l’homme dans la nature comme un empire dans un autre empire. A les en croire, l’homme trouble l’ordre de l’univers bien plus qu’il n’en fait partie ; il a sur ses actions un pouvoir absolu et ses déterminations ne relèvent que de lui-même. S’il s’agit d’expliquer l’impuissance et l’inconstance de l’homme, ils n’en trouvent point la cause dans la puissance de la nature universelle, mais dans je ne sais quel vice de la nature humaine ; de là ces plaintes sur notre condition, ces moqueries, ces mépris, et plus souvent encore cette haine contre les hommes ; de là vient aussi que le plus habile ou le plus éloquent à confondre l’impuissance de l’âme humaine passe pour un homme divin  [...] Je reviens à ceux qui aiment mieux prendre en haine ou en dérision les passions et les actions des hommes que de les comprendre. Pour ceux-là, sans doute, c’est une chose très-surprenante que j’entreprenne de traiter des vices et des folies des hommes à la manière des géomètres, et que je veuille exposer, suivant une méthode rigoureuse et dans un ordre raisonnable, des choses contraires à la raison, des choses qu’ils déclarent à grands cris vaines, absurdes, dignes d’horreur. Mais qu’y faire ? Cette méthode est la mienne. Rien n’arrive, selon moi, dans l’univers qu’on puisse attribuer à un vice de la nature. Car la nature est toujours la même ; partout elle est une, partout elle a même vertu et même puissance ; en d’autres termes, les lois et les règles de la nature, suivant lesquelles toutes choses naissent et se transforment, sont partout et toujours les mêmes, et en conséquence, on doit expliquer toutes choses, quelles qu’elles soient, par une seule et même méthode, je veux dire par les règles universelles de la nature. Il suit de là que les passions, telles que la haine, la colère, l’envie, et autres de cette espèce, considérées en elles-mêmes, résultent de la nature des choses tout aussi nécessairement que les autres passions ; et par conséquent, elles ont des causes déterminées qui servent à les expliquer ; elles ont des propriétés déterminées tout aussi dignes d’être connues que les propriétés de telle ou telle autre chose dont la connaissance a le privilège exclusif de nous charmer [...] « 

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 joie dans Des figures, des visages.

  » Ces fruits dans les plis des tissus « 

Le second morceau, fruit d’un certain FC à la proximité jusque là totalement inconnue, celui-ci est heureusement le véritable antidote grand public au précédant. En mode mélancolique, en plus il produit de l’eau ! Des arbres qu’on vient lire et habiter. Des arbres qu’on vient combler de nos récits, de nos agencements. Territoires, nids d’affect et/ou de lecture. La persistence de l’affect, des intensité qui se fixent dans la mémoire et la mélancolie qui si :  » la nostalgie valorise l’objet perdu, la mélancolie sait que cette perte est l’ombre du présent, son arrière-goût immédiat. » Merci à Md pour cette citation de S. Daney et l’éclairage. Si l’écologie est affaire de désir et d’agencement (échelle, arbre, tissu, etc.), elle est aussi affaire de mémoire et de filiation. Ou comment présenter son corps au monde en rapport à l’invention de son histoire, réçit d’existence exprimant ses rencontres et croisements avec, réçit à insérer dans le milieu de l’Histoire. Ou comment composer un monde humain ouvert sur le monde des « choses », créateur de prespectives nouvelles – ces fruits dans les plis des tissus – s’aimant pour lui-même.

«  T’avais mis ta robe légère,
Moi l’échelle contre un cerisier,
T’a voulu monter la première,
Et après
Y’a tant de façon, de manière,
De dire les choses sans parler,
Et comme tu savais bien le faire,
Tu l’as fait
Un sourire, une main tendue,
Et par le jeu des transparences,
Ces fruits dans les plis du tissu,
Qui balance
Il ne s’agissait pas de monter bien haut,
Mais les pieds sur les premiers barreaux,
J’ai senti glissé le manteau,
De l’enfance
On a rien gravé dans le marbre,
Mais j’avoue souvent y penser,
Chaque fois que j’entends qu’un arbre,
Est tombé
Un arbre c’est vite fendu,
Le bois quelqu’un a du le vendre,
S’il savait le mal que j’ai eu,
A descendre

D’ailleurs en suis-je descendu,
De tout ces jeux de transparence,
Ces fruits dans les plis des tissus,

Qui balancent

J’ai trouvé d’autres choses à faire,
Et d’autres sourires a croisés,
Mais une aussi belle lumière,
Jamais [...]« 

***

«  […] une plante est un chant dont le rythme déploie une forme certaine, et dans l’espace expose un mystère du temps.  » Paul Valéry

«  Ils [les arbres] ne sont qu’une volonté d’expression. Ils n’ont rien de caché pour eux-mêmes, ils ne peuvent garder aucune idée secrète, ils se déploient entièrement, honnêtement, sans restriction [...], ils ne s’occupent qu’à accomplir leur expression : ils se préparent, ils s’ornent, ils attendent qu’on vienne les lire.  » Francis Ponge

***

Deux manière d’arriver à un même résultat, des arbres debouts, mais deux mondes humains ou modes d’existence qu’un abîme sépare, comme deux musiques. L’écologie, une musique sur un mode mélancolique (agencement FC), ou nostalgique (la chute façon Z). De l’importance de ne pas laisser dériver la question écologique, le discours s’enfermer dans des niches seulement habités de professionnels et téléologistes de tout poil.

http://www.dailymotion.com/video/x6c0mp
Michel Onfray: la pensée écologique, vers une nécessaire économie du monotéisme … Encore du travail … Sarkosy à l’occasion de la visite du Pape:  » Il légitime pour la démocratie et respectueux de la laïcité de dialoguer avec les religions. Les religions, et notamment la religion chrétienne avec laquelle nous partageons une longue histoire, sont des patrimoines vivants de réflexion et de pensée, pas seulement sur Dieu, mais aussi sur l’Homme, sur la société, et même sur cette préoccupation aujourd’hui centrale qu’est la nature et la défense de l’environnement. »

Migration

Maillage et articulation des quelques perspectives qualitatives esquissées, proposées ou reproduites sur ce blog en tant que matières premières à d’autres reflexions, celles-ci migrent à présent vers de nouveaux territoires d’expression: http://representations.unblog.fr.

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http://www.dailymotion.com/video/x697iw
Mondes animaux. Déplier les danses de(dans) la toile, découper des mouvements de croissance: maillage d’un monde, diffusion d’une musique propre, faire connection, faire communauté.

http://www.dailymotion.com/video/x5yqyx
Modèles de danse. Un environnement ? Une configuration dynamique, un organe sensoriel décentralisé: un modèle de danse qui capture d’autres modèles de danse.

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Cet espace restera quant à lui consacré à certaines des actualitées plus quantitatives affectant les questions écologiques.

Janco(vini-vidi)vici: énergie, mesure et démesures, climat

http://www.dailymotion.com/video/x5zgex
Extraits audios d’après introduction de la conférence donnée par Jean-Marc Jancovici le 1er avril 2008 à l’occasion de l’Assemblée Générale annuelle de l’Association des Ingénieurs ESPCI:  » l’ingénieur face à la contrainte carbone – Quels défis pour le 21e siècle ?  » Cette intervention est disponible en intégralité ici: http://www.espci.org/fr/jancovici

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Jean-Marc Jancovici est certainement l’un des plus brillants (au sens d’éclairant) représentant de la face quantitative de notre montagne écologie, celle de la mesure. Pour lui, tout est question de chiffre et d’ordre de grandeur. Soit une proposition qui se résume par la formule non idéolo-moralisante suivante:  » c’est la dose qui fait le poison « . Au passage, le simple fait, et pourtant nécessaire, de devoir rappeler que les choses ne sont pas mauvaises en elles-mêmes est proprement stupéfiant en ce début de XXIème siècle. Un symptôme de notre pensée qui tend à valider la thèse qui dit que, qualitativement parlant, il n’y a bien rien de nouveau sous le soleil.

Et voilà bien la thèse que défend Jean-Marc Jancovici, rien de nouveau sous le soleil de notre civilisation, sinon l’amplitude des (mêmes) phénomènes à l’oeuvre: croissance démographique et consommation d’énergie primaire. Notre manière de vivre le monde n’a en rien changé, exception faite que nous disposons chacun d’une quantité d’énergie sans commune mesure avec celle de nos ancêtres, même récents. Et c’est là que les chose s’enchainent une fois le lien (re)fait entre quantité d’énergie disponible, ou tout du moins mobilisable par chacun, et la pression que chacun est en mesure d’exercer aujourd’hui sur son environnement. Car qu’est-ce que l’énergie sinon un potentiel de changement appliqué à la transformation de son environnment ? L’énergie, c’est à dire la grandeur qui permet de caractériser un changement d’état dans un système, et bien ce n’est que ça. Un fait que Jancovici illustre de manière tout à fait pédagogique à travers la notion d’esclave énergétique. Nous est ainsi énuméré par fonction, le nombre d’esclaves (calorifique, mécanique, électrique, etc.) dont nous disposons quotidiennement nous autres les « nababs » occidentaux qui bénéficions d’un coût réel de l’énergie presque nul.

Janco(vini-vidi)vici: énergie, mesure et démesures, climat dans Energie energie
Source et  (c) Jean-Marc Jancovici

A partir de là, comment maintenir le système économique et social en place avec un coût réel de l’energie (de l’amont à l’aval, du coût « à la pompe » au coût sur le climat) qui ne peut que (re)devenir croissant ? Mondialisation, étalement urbain, développement du loisir, tous phénomènes peuvent-ils se poursuivre dans une société occidentale qui connaîtrait un renchérissement très significatif de ses approvisionnements énergétiques?

Si l’on peut reprocher, à raison, au modèle proposé par Jancovici cette stricte égalité entre processus de civilisation et disponibilité de l’énergie, on rappelera également que celui-ci se place dans le cadre de notre civilisation occidentale, et que, simplifiant les variables à l’oeuvre, celui-ci offre une vision mécanique tout à fait éclairante. Une matière première première dont la qualité est aussi d’être non moralinée, fait assez rare en ces temps de disette de l’analyse, comme de l’expertise.

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http://www.dailymotion.com/video/x68pzg
Extraits audios d’après introduction de la conférence donnée par Jean-Marc Jancovici le 1er avril 2008 à l’occasion de l’Assemblée Générale annuelle de l’Association des Ingénieurs ESPCI:  » l’ingénieur face à la contrainte carbone – Quels défis pour le 21e siècle ?  » Cette intervention est disponible en intégralité ici: http://www.espci.org/fr/jancovici

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+ Energie et changement climatique : éléments de base sur l’energie au 21e siècle
Cours de JMJ donné aux élèves-ingénieur de l’Ecole Nationale Supérieure des Mines de Paris en mai et juin 2008, 7 modules de 2h chacun (vidéos et supports de cours disponibles).




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