• Accueil
  • > -> ACTUS
  • > D’un agencement manioc/fourmis aux OGM mécaniques, en passant par l’eau…

D’un agencement manioc/fourmis aux OGM mécaniques, en passant par l’eau…

D'un agencement manioc/fourmis aux OGM mécaniques, en passant par l'eau... dans -> ACTUS 1179502150

Petite compilation de ressources et rencontres diverses.

***

Reproduction clonale (bouture) versus reproduction sexuée? Comment entretenir la diversité génétique chez les plantes afin de préserver leur « potentiel adaptatif » dans un environnement changeant? Entretient avec Doyle McKEY chercheur au centre d’écologie fonctionnelle et évolutive (CEFE) et récent lauréat du prix « Terra Ficaria » récompensant un travail de recherche portant sur une plante et sur ses effets positifs pour la société humaine. Autour du manioc s’établit tout un microcosme révélateur des interactions possibles entre plantes et animaux. Où comment des fourmis « semeuses » participent à la diversité génétique du manioc, contrebalançant ainsi les effets de la sélection humaine pour les cultures.

fm dans Biodiversité

Télécharger le podcast audio de l’émission (30.9 Mo) et visiter le site de Canal Académie.

Mes recherches [Doyle McKEY] portent sur les interactions entre plantes et animaux en milieux tropicaux, en particulier sur l’écologie évolutive des mutualismes de protection. J’étudie deux types de systèmes, qui diffèrent dans leur histoire naturelle mais qui se ressemblent à un degré frappant dans leur fonctionnement et dans leur dynamique évolutive : les mutualismes plantes-fourmis, dans lesquels les plantes offrent nourriture et sites de nidification contre la protection par les fourmis, et les mutualismes de domestication, dans lesquels les plantes offrent nourriture contre l’habitat et la protection fournis par les agriculteurs.

Mutualismes de protection plantes / fourmis. Dans le premier type de système, les myrmécophytes (« plantes à fourmis ») abritent des « fourmis à plantes » qui leur sont inféodées [...] Dans ces systèmes, les plantes qui investissent plus dans leur colonie de fourmis reçoivent plus de protection, et les fourmis qui protègent bien leurs hôtes reçoivent plus de nourriture et de sites de nidification. La coévolution a donc produit des symbioses très élaborées. Cependant, plante et fourmis se reproduisent et dispersent indépendamment, et la symbiose entre les deux est reconstruite chaque génération. La transmission de la symbiose est donc horizontale (à l’opposé de la transmission verticale, où les descendants héritent des symbiontes de leurs mères). Comme dans d’autres mutualismes à transmission horizontale, il existe le potentiel pour des conflits évolutifs entre les partenaires. Pour les fourmis, par exemple, l’investissement dans la protection (production d’ouvrières) puise dans le même pool limité de ressources que la reproduction (production de sexuées) [...]

Mutualismes de domestication plantes / hommes. Depuis Darwin, les plantes et les animaux domestiqués n’ont pas cessé de fournir un éclairage pour l’étude de l’évolution. J’analyse l’évolution des mutualismes de domestication dans le même cadre conceptuel coévolutif que j’applique aux systèmes plantes / fourmis : Les plantes qui apportent le plus de bénéfices aux agriculteurs, et les pratiques agricoles qui apportent le plus de bénéfices aux plantes, sont toutes les deux favorisées, conduisant à une coévolution entre gènes (de la plante) et culture (des agriculteurs), avec augmentation réciproque des bénéfices [...] La forte sélection exercée par l’homme conduit à une évolution rapide, ce qui fait que les plantes domestiquées sont des modèles pertinents pour l’étude de nombreuses questions générales en la biologie évolutive. J’utilise les plantes domestiquées comme systèmes modèles pour étudier l’évolution du sexe, en particulier chez les plantes propagées clonalement par les agriculteurs. Chez ces plantes, l’investissement dans la reproduction sexuée peut imposer un fort coût d’allocation, diminuant le rendement des tubercules ou d’autres organes récoltés. De plus, par propagation clonale, certains génotypes sont multipliés à très forte fréquence, conduisant à la limitation pollinique chez ces plantes majoritairement allogames et diminuant ainsi les bénéfices du sexe. La coévolution entre pratiques agricoles et système de reproduction de la plante peut conduire même à la perte de la sexualité, avec des conséquences durables pour la dynamique du système. Les particularités de ces systèmes en ce qui concerne les coûts et bénéfices du sexe en font un modèle précieux pour explorer l’évolution du sexe.

+ Coup d’oeil aux publications du CEFE 

+ A écouter en complément, Axel Kahn : Nature et humanité, qui contrôle qui ?

***

jidjugregogm dans Entendu-lu-web

En complément du documentaire « le monde selon Monsanto » de Marie Monique Robin diffusé le 11 mars sur ARTE à 21h, l’émission du grain à moudre  du mardi 11 mars 2008 nous proposait l’interrogation suivante: Biotechnologie: les lobbies pèsent -ils sur les résultats de la recherche ? 

Autour de la table:
- Marie Monique Robin, journaliste réalisatrice du documentaire « Le monde selon Monsanto« .
- Pierre Henri Gouyon, ancien directeur du laboratoire UPS-CNRS-ENGREF d’Écologie, Systématique et Évolution et actuellement professeur au Muséum National d’Histoire Naturelle.
- Christian Vélot, maître de conférence en génétique moléculaire à l’Université de Paris Sud.
- Michel Fok, agronome économiste Chercheur au CIRAD (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement).

Au delà des arguments déjà standardisés et re(dé)battus par chacun, soulignons ici un point plus rarement avancé. Les OGM révèleraient d’une vision tout à fait mécanique du vivant. A rebour des notion de cadre et d’interaction qui président actuellement aux démarches de la gestion environnement à l’écologie, le gène est ici pensé comme comme une pièce isolée de tout contexte, comme autonome. Le petit texte suivant illustre cette option. 

 » Aujourd’hui, plus on en sait sur les gènes, plus la notion de gène devient flou (Le Guyader, 2003). En effet, le génome semble fait de conflits entre gènes, des gènes qui changent de place (les transposons). En clair, les sélectionneurs qui introduisent des gènes étrangers dans une cellule ne savent pas où et comment le gène se place et fonctionne. Depuis la compréhension du fonctionnement de l’opéron lactose (une boucle de régulation constituée de plusieurs gènes), on sait que l’environnement de la cellule est déterminant pour l’expression des gènes. Le gène ne peut donc pas être considéré comme un élément isolé de son contexte. Voilà pourquoi, le transgène pour qu’il s’exprime est isolé du génome par des séquences non codantes (des « isolateurs » selon Frey, 2001) pour le préserver de son environnement chromatinien. La chose est claire : la transgénèse ne fonctionne bien que si le transgène n’est pas intégré fonctionnellement au génome de l’organisme. On voit là le côté artificiel et l’aspect « bricolage » de cette technique. Les OGM semblent plus être un bluff technologique (Larrère, 2001) qu’une technologie précise et maîtrisée. »
D’après source: http://pagesperso-orange.fr/agribio/ogm2.html

+ La dissémination des OGM est -elle un véritable danger ? Du grain à moudre, émission du mercredi 16 avril 2008.

***

use dans Monde végétal

La gestion de l’environnement réside pour beaucoup dans la résolution des conflits d’usages pour une même ressources. Conflits d’usages entre les différents groupes humains en concurrence (l’eau pour l’urbain, l’agriculteur, le touriste, l’industriel…), mais aussi entre les humains et l’environnement (l’eau pour la bonne santé des écosystèmes). Bien des interactions sont encore à découvrir en la matière, bien des mécanismes de gouvernance encore à inventer. Deux émissions de Planète Terre abordaient ainsi et plus où moins directement cette question à l’occasion du débat sur les muniscipales et les enjeux locaux.

* L’émission du mercredi 5 mars 2008:
Série Les enjeux géographiques de la politique locale, n°1 : le fer, la terre, l’eau et le proprio. L
a pollution et les stratégies d’appropriation foncières et des sols au cœur des transformations territoriales des petites villes et des cantons ruraux et industriels. Avec: Romain Garcier (géographe à l’Université de Sheffield) et Sylvie Duvillard (Maître de Conférence à l’Université Pierre Mendes France de Grenoble).

* L’émission du mercredi 12 mars 2008:
Série Les enjeux géographiques de la politique locale, n°2 : rivalités pour les ressources : l’eau et l’électricité. Contraintes environnementales et gouvernance des territoires avec Guillaume Bouvier (chercheur à l’Institut français de géopolitique, Université Paris VIII) et Eric Grujard (chercheur à l’Institut français de géopolitique).

+ Signalon en complément le site de la revue de géographie et géopolitique Hérodote, le numéro du troisième trimestre 2003 Pouvoirs locaux, l’eau, les territoires, la Présentation du numéro et notamment l‘article Les pouvoirs locaux, l’eau, les territoires par Béatrice Giblin.

***

+ Comment gérer les ressources en eau de la France ? Science publique, émission du vendredi 21 mars 2008.
+ Faut-il abandonner les biocarburants ? Science publique, émission du vendredi 15 février 2008.
+ La géographie des fleuves aujourd’hui. Planète terre, émission du mercredi 9 janvier 2008.
+ Les réfugiés climatiques. Planète terre, émission du mercredi 23 janvier 2008.

1 Réponse à “D’un agencement manioc/fourmis aux OGM mécaniques, en passant par l’eau…”


Laisser un Commentaire




Secrétaire-Chsct-Crns |
Communication NonViolente -... |
ma vision des choses!!! |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Boîte à idées
| robert robertson
| Le VP Marie-Victorin