Alors que le rapport de l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) concernant l’agriculture biologique et sécurité alimentaire (2007) déclarait que: » (…) une conversion planétaire à l’agriculture biologique, sans défrichement de zones sauvages à des fins agricoles et sans utilisation d’engrais azotés, déboucherait sur une offre de produits agricoles de l’ordre de 2640 à 4380 kilocalories par personne et par jour (…) »
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Fourchette à rapporter aux dépenses de base de l’organisme (respiration, régulation thermique, digestion, etc.), qui s’évaluent à environ 1 600 calories par jour. Et sachant que, d’après l’article de synthèse »alimentation et santé » du site vivre-au-quotidien.com, les besoins alimentaires de l’individu se divisent en deux groupes : les besoins d’énergie d’une part, les besoins en protection de l’autre. Les premiers sont couverts par les glucides et par les lipides, les seconds par les protides, les vitamines et les sels minéraux. Rappelons que pour les glucides (sucres) et les protéines (matières azotées) , 1 g de matière restitue 4 calories, tandis que chez les lipides (graisses), 1 g donne 9 calories.
Nous consommons de l’énergie en permanence comme le simple fait de respirer use des calories. Ainsi si notre ration énergétique, ou calorique, est insuffisante, nous brûlons nos propres tissus pour nous procurer les calories nécessaires. Les besoins énergétiques varient donc selon notre sexe, notre âge, notre taille, notre ossature, notre activité. On peut donc envisager qu’il existe pour chacun un poids idéal, auquel correspond un apport calorique précis (ou presque). Une femme de taille moyenne, 165,1 cm, d’ossature fine, devrait avoir un poids moyen de 55 kg.
Le U.S. Board of Nutrition a ainsi établi une échelle individuelle par tranches d’age fixant le nombre de calories souhaitable en fonction du poids idéal à 25 ans. Calories nécessaires : pour un homme de 25 ans : 725 + 31 fois le poids idéal; 45 ans : 650 + 28 fois le pi; 85 ans : 550 + 23,5 fois le pi - pour une femme de 25 ans : 525 + 27 fois le pi; 45 ans : 475 + 24,5 fois; 65 ans : 400 + 20,5 fois le pi. Ceci étant dit afin de fixer les ordres de grandeur à minima.
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Le rapport de la FAO de continuer comme suit:
» (…) dans les pays en développement, l’intensification durable de la production agricole par le biais de pratiques biologiques permettrait d’accroître la production de 56 pour cent. En moyenne, le rendement des cultures biologiques est comparable à celui des cultures conventionnelles. On observe cependant une diminution effective des rendements lors du passage de modes de production à fort coefficient d’intrants à des systèmes de production biologique. À l’inverse, les rendements agricoles sont pratiquement multipliés par deux dès lors que l’on passe de systèmes de production à faible apport d’intrants à des modes de production biologique (…)«
Dans ce contexte, comment apprécier l’article de Frédéric Lemaître « Une crise alimentaire majeure se profile » publié dans Le Monde du 08.02.08 ?
Extraits [annotés] :
« Une crise alimentaire majeure se profile »
(…) Ces mouvements [hausse du prix de la galette de maïs au Mexique et des pâtes en Italie, janvier et septembre 2007] sont en fait le reflet d’une crise majeure : les difficultés accrues que rencontrent de par le monde des centaines de millions de personnes pour se nourrir.
La raison est simple : viande et céréales sont devenus inabordables pour les plus modestes, dans les campagnes mais aussi dans les villes, un phénomène nouveau. Le Mexique et l’Italie ne sont pas des cas isolés. Les émeutes de la faim se multiplient. Le Maroc, l’Ouzbékistan, le Yémen, la Guinée, la Mauritanie et le Sénégal ont également été le théâtre de manifestations directement liées à l’augmentation du prix de produits alimentaires de première nécessité. « Ce phénomène inquiète bien davantage les gouvernements que l’augmentation du prix de l’essence », confiait, au Forum de Davos en janvier, le responsable d’un grand organisme international.
Signe de l’inquiétude grandissante : alors que l’Organisation mondiale du commerce (OMC) tente de boucler dans les semaines à venir un accord libéralisant les échanges de produits agricoles, les pays sont, au contraire, de plus en plus nombreux à limiter les exportations de céréales, en instaurant des quotas ou en relevant les taxes de manière parfois prohibitive. Après l’Argentine et l’Ukraine, la Russie et la Chine (exportatrice de maïs) viennent d’adopter de telles politiques restrictives. Leur objectif est clair : privilégier le marché intérieur pour éviter les tensions sociales.
[Un phénomène cyclique, jusqu’ici le plus souvent lié aux alés climatique si l’on se rappelle, entre autre, que :
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entre 1972, l’URSS anticipant de mauvaises récoltes de son blé intérieur, entre secrètement sur le marché mondial et réussi à s’approprier la quasi-totalité des surplus exportables. Associé à une production mondiale moyenne sur les deux années suivante, cette manœuvre a conduit à un doublement du prix du blé sur le marché mondial. Durant cette période, des exportateurs tels que les USA (50%) durent sélectionner la destination de leur surplus, privilégiant les pays «amis».
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Plus près de nous, de 1995 et 2000, la Chine, jusque-là autosuffisante en soja, est devenue brutalement le plus grand importateur du monde, à hauteur de plus de 40 % de son approvisionnement.
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Suite à la vague de chaleur de l’été 2003 en Europe, toutes les exportations de blés ont été gelées le temps d’évaluer les pertes.
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Par peur d’une explosion du prix intérieur de son riz face à la demande croissante de la Chine (chute de la production de 10 millions de tonnes sur 2004), le Vietnam (2ème exportateur mondial) bloque ses exportations vers la Chine entre fin 2004 et mi 2005.]
L’envolée des prix en 2007 est, il est vrai, impressionnante. Sur un an, l’indice de la FAO, l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, a bondi de près de 36 %. « En valeur absolue, nous ne sommes pas à des records historiques, mais on a rarement vu de telles variations« , constate Abdulreza Abbassian, économiste à la FAO.
Plusieurs facteurs se conjuguent. L’augmentation de la demande, la stagnation de l’offre et les coûts croissants du transport maritime.
L’augmentation de la demande est une bonne nouvelle. En s’embourgeoisant, Brésiliens, Chinois et Indiens adoptent de nouveaux goûts alimentaires. En moins d’une génération, la consommation de viande par Chinois est passée de 20 à 50 kilos, ce qui a une incidence directe sur la demande de céréales fourragères [nécessaire pour l'alimentation du bétail]. Vue la croissance économique des pays émergents, tout indique que ce phénomène va se poursuivre. Comme on dénombre par ailleurs 28,5 millions de bouches supplémentaires à nourrir par an – la population doit passer de 6,5 milliards aujourd’hui à environ 9 milliards dans la deuxième moitié du siècle -, la demande n’est pas près de diminuer.
De son côté, l’offre est à la peine. En raison d’aléas climatiques, les récoltes ont souvent été médiocres voire mauvaises dans plusieurs greniers de la planète comme l’Ukraine et l’Australie [déforestation et sécheresse en Autralie]. Les stocks n’ont jamais été aussi bas depuis trente ans. L’Europe, qui croulait jadis sous ses réserves, devrait cette année importer 15 millions de tonnes de céréales. Un record.
La flambée des cours du pétrole provoque, de son côté, un double effet négatif : elle renchérit le coût du transport maritime, qui représente désormais le tiers du prix des céréales. [30 millions d'agriculteurs utilisent du pétrole, 300 Millions des attelages, 1 milliard travaillent à pied, donc le prix du pétrole ?]Surtout, elle rend les biocarburants de plus en plus attractifs. Sucre, maïs, manioc, oléagineux sont donc détournés de leur finalité nourricière.
(…) Pression démographique, croissance économique, réchauffement climatique… A ces trois raisons souvent mises en avant s’en ajoute une quatrième, tout aussi fondamentale : l’erreur des politiques menées jusqu’à présent. Dans son rapport sur le développement publié en octobre 2007, la Banque mondiale le reconnaît sans fard : pendant vingt ans, les responsables ont tout bonnement oublié l’agriculture. Alors que 75 % de la population pauvre mondiale vit dans les espaces ruraux, seulement 4 % de l’aide publique va à l’agriculture dans les pays en développement. Prenant le contre-pied de la politique privilégiée jusqu’ici par le Fonds monétaire international (FMI) et par elle-même, la Banque mondiale reconnaît que la croissance de l’agriculture et donc la réduction de la pauvreté dépendent d’investissements publics dans les infrastructures rurales (irrigation, routes, transports, énergie…).
Ces efforts seront d’autant plus nécessaires que le réchauffement climatique constitue, d’après les experts, un danger majeur pour l’agriculture mondiale. « Les zones touchées par la sécheresse en Afrique subsaharienne pourraient augmenter de 60 à 90 millions d’hectares (…) d’ici à 2060. (…) Le nombre de personnes souffrant de malnutrition pourrait augmenter de 600 millions d’ici à 2080″, prévoyait l’ONU en 2007. (…) Le 1er février, la revue Science a publié les prévisions de l’université Stanford de Californie selon lesquelles le sud de l’Afrique pourrait perdre plus de 30 % de sa production de maïs, sa principale récolte, d’ici à 2030. De leur côté, l’Indonésie et l’Asie du Sud-Est verraient leurs principales cultures diminuer d’au moins 10 %. « C’est inquiétant. On ne pensait pas que cela irait si vite », reconnaît la FAO.
Il va donc falloir produire davantage. Certains préconisent d’augmenter les surfaces agricoles, mais le réchauffement climatique et l’urbanisation croissante vont plutôt réduire l’espace disponible. Accroître le rendement est également possible. Mais l’agriculture intensive consomme davantage d’eau, un bien qui devient rare et précieux. Reste le développement des organismes génétiquement modifiés, mais leur utilisation est, on le sait, contestée.
[ En relation avec ce dernier paragraphe, la vidéo suivante reprend certains extrait de l’émission “Comment nourrir la planète“, du grain à moudre, France Culture]
http://www.dailymotion.com/video/x3nwef
[Ajoutons que d’après l’UNCCD, un tiers de la superficie des terres émergées du globe - 4 milliards d’hectares, soit l’équivalent de la surface forestière – est menacé par la désertification, que plus de 250 millions de personnes sont directement affectées par ce problème, et que 24 milliards de tonnes de sols fertiles disparaissent chaque année. Principales causes: l’agriculture et l’élevage qui quand intensifs conduisent à la déforestation, au surpaturage et à l’accélération de l’érosion des sols]
http://www.dailymotion.com/video/x3qpxk
Source : http://www.earth-policy.org/Indicators/
[Et l'article de conclure] A l’aube du XXIe siècle, l’agriculture est donc redevenue un problème majeur pour l’humanité.
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A la suite de cet article, il n’est sans doute pas ininterressant de s’attarder quelque peu sur l’article « 12 mythes sur la faim dans le monde » dont la traduction française est disponible à cette adresse: http://taraquebec.org/a-mythes.html
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Mythe n° 1, il n’y a pas assez de nourriture pour tous: En réalité il y a abondance et non pénurie. La production mondiale de blé, riz et autres céréales est suffisante pour fournir à chacun 3 500 calories par jour, sans compter les féculents, légumes, noix, racines, fruits, viande et poisson. Nous pouvons apporter l’équivalent de 2 kg de denrées, par jour et par personne, à toute la planète: 1,2 kg de céréales, graines et noix, environ 450 g de fruits et légumes, et presque autant de viande, lait et oeufs. C’est suffisant pour rendre tout le monde obèse! La difficulté est que beaucoup sont trop pauvres pour acheter ces denrées. Même les pays qui souffrent de famine endémique auraient aujourd’hui la capacité de nourrir leur population, beaucoup d’entre eux étant des exportateurs agricoles!
Mythe n° 3, la surpopulation: En réalité, les taux de natalité sont en train de décroître rapidement au niveau mondial, alors que les dernières régions du tiers monde à parvenir à ce stade amorcent leur transition démographique – lorsque le taux de natalité chute en réponse au déclin de la mortalité. Bien que la croissance démographique reste une préoccupation sérieuse dans nombre de pays, on ne peut, en aucun cas, justifier la faim qui y sévit par la densité de la population. Face à des pays comme le Bangladesh, surpeuplé et pauvre en ressources, nous trouvons le Nigeria, le Brésil ou la Bolivie, où la faim coexiste avec d’abondantes ressources alimentaires. Le Costa Rica, avec une surface cultivée par habitant de moitié inférieure à celle du Honduras, a une espérance de vie moyenne de onze ans supérieure à celle de son voisin. Elle approche des normes occidentales et c’est assurément un indicateur du degré de nutrition de la population. La démographie galopante n’est pas la cause première de la faim (…)
Mythe n° 4, augmenter la production alimentaire peut nuire à l’environnement: Nous devrions certes nous inquiéter d’une crise écologique qui menacerait notre production alimentaire; mais les besoins mondiaux ne sont pas tels qu’il nous faille sacrifier l’équilibre de la planète. Ce ne sont pas nos efforts visant à nourrir les affamés qui peuvent être la cause d’une catastrophe écologique. Les principaux responsables sont les multinationales qui pratiquent la déforestation dans les pays pauvres et soutiennent la demande artificielle qu’elles ont créée dans les pays riches pour les bois tropicaux, les fruits exotiques et les légumes hors-saison. La plupart des pesticides utilisés dans le tiers monde concernent les productions agricoles d’exportation, ce qui ne contribue guère à lutter contre la faim. Aux Etats-Unis, les pesticides permettent d’offrir au consommateur des denrées plus appétissantes que nature, mais n’améliorent en rien leur valeur nutritionnelle. Pourtant, il existe déjà de nombreuses alternatives en matière de culture saine, et bien d’autres encore sont à l’étude. Le succès de l’agriculture biologique, aux Etats-Unis, laisse augurer des changements positifs. Les résultats spectaculaires de Cuba, sorti de la crise alimentaire de ces dernières années par l’application d’une politique agricole autosuffisante sans utilisation de pesticides, constitue également un exemple. Les alternatives agricoles respectueuses de l’environnement sont plus productives que les techniques destructrices.
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A cette dernière phrase sans doute faudrait-il ajouter à long terme, et cela selon le type de culture. Mais finalement quels enseignements tirer de ces différentes sources d’information, pas toujours convergentes. L’activité agricole s’appuie sur un socle physique, un climat et une surface de terre cultivable, un socle biologique, le renouvellement et l’aération des sols productifs. Le commerce agricole s’appuie quand à lui sur la rencontre d’une offre - dont les capacités sont principalement déterminées par les deux socles précédents auxquels on ajoutera l’aléa climatique, les aides à la production et plus généralement l’organisation et administration de cette dernière – et d’une demande tirée quand à elle par une démographie et un revenu moyen à rapporter aux prix à la consommation. Prix eux-mêmes déterminés par les capacités de l’offre (prix de production), la solvabilité de la demande exprimée en fonction de facteurs aussi divers que les coûts de transport et de main d’œuvre, de la marge des distributeurs, et ainsi de suite. Alors si le système semble bien fuir de quelque part, où peuvent se situer là ou les pièces défectueuses ? Quelques éléments de réponse. A court terme, la crise actuelle semble plus économique qu’écologique, la victime, le petit producteur agricole plus que l’environnement. Jusqu’à la suite…
En moyenne, seulement 15% de la production agricole s’échangent à l’international – Café 45 %, Thé 40 %, Sucre 20 %, Blé 19 %, Lait 10 %, Viande 9 % – à un prix mondial fortement volatil – par exemple si la quantité de lait baisse de 10%, son prix monte de 20 à 30%, c’est »l’effet de King » - et souvent déprimé, c’est à dire ne couvrant pas les coûts de production de la plupart des producteurs.
Le marché mondial n’est pas un marché concurrentiel, l’espace économique international étant tout sauf homogène. L’agriculture manuelle représente encore aujourd’hui 1 200 millions de producteurs, l’agriculture attelée 300 millions, l’agriculture mécanisée, 50 millions. Globalement, les rendements de l’agriculture manuelle « traditionnelle » représentent environ 10 quintaux/actif /an, contre 10 000 quintaux /actif/an pour l’agriculture mécanisée »moderne ».
Or ces échanges sur les marchés internationaux concernent au premier chef les pays pauvres les plus dépendants de leurs exportations agricoles, et dont les marchés intérieurs non protégés demeurent très peu solvables. Blandine Cheyroux de l’Institut national agronomique de Paris : « Un petit producteur Malien de coton se retrouve alors sur le même marché que l’industriel américain. Le Malien va cultiver 1 hectare avec un rendement d’1, 5 tonnes à l’hectare par an, l’Américain suréquipé : 1250 tonnes par an. Il y a 850 fois plus de travail dans une balle de coton malien qu’américain, on rémunère 1000 fois moins cher le paysan malien que l’Américain, sans compter les subventions à l’importation.« Cet exemple se généralise sur l’ensemble des productions, de sorte que 75 % des personnes qui souffrent de la faim dans le monde sont des agriculteurs.
« Très curieusement, ceux qui ont faim ne sont pas des consommateurs acheteurs qui n’auraient pas assez d’argent pour acheter leur nourriture, ce sont des consommateurs producteurs de produits agricoles et de nourriture. 75% sont des ruraux. Parmi eux, 9/10e sont des paysans pauvres, des ouvriers agricoles mal payés et leur famille. Les 25% restants sont des paysans pauvres et affamés, récemment condamnés à l’exode par la pauvreté et la faim, qui vivent dans les camps de réfugiés ou les bidonvilles. » Marcel Mazoyer
S’il existe bien une offre et une demande agricole internationale, s’y tenir pour fixer un prix mondial universel implique nécessairement une politique de moins disant avec des prix bas compensés par des aides dont ne profitent que les paysans des pays les plus développés (PAC en Europe, Fair Act aux USA).
Sans doute faut-il donc retenir au final que nous vivons dans une économie de marché où l’agriculture est pilotée par l’aval dans le monde entier. Or à l’aval de l’aval, on trouve toujours le consommateur, et sa subjectivité.
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Plus loin:
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Les différents travaux de Marcel mazoyer;
» (…) Il faut d’abord comprendre ce que sont les prix internationaux : c’est le prix des excédents vendables par les pays qui ont soit la meilleure productivité, soit les plus bas salaires, soit les plus fortes subventions. Le prix international permet à un capitaliste argentin de tourner avec des ouvriers à mille dollars par an. Il permet aussi à un agriculteur américain de tourner avec cent mille francs de subventions par actif et par an, et à peu près la même chose en Europe. Bref, ces prix internationaux sont inférieurs aux prix de revient pratiqués à l’intérieur du pays, car ils prennent notamment en compte les délocalisations. J’ai lu dans Le Monde récemment qu’une fameuse société française de poulets, dont la moitié des volailles est produite à dix francs le kilo en France, produit une autre moitié à sept francs le kilo au Brésil, avec des salaires quatre ou cinq fois moindres. Et tenez-vous bien, c’est la production brésilienne qu’ils vendent en Europe. Du coup, ils sont obligés d’exporter la production française avec une subvention. Bref, plus ils importent du Brésil, plus ils touchent de subventions à l’exportation. Peut-on imposer de tels prix à trois milliards de paysans? Peut-on prendre le risque en Europe de voir les prix s’imposer et des subventions menacées pour cause de rigueur budgétaire ? «
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L’agriculture biologique peut-elle nous nourrir tous ? Un article de Brian Halweil pour le Worldwatch Institute.
Félicitation à tous ceux qui veillent pour le bon déroulement de ce magnifique blog !!
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