Suite de notre petit tour econo (:) ecolo: identifier un problème, évaluer les ressources et proposer un programme.
Comment cadrer une prise de décision par rapport à un problème environnemental donné ? Un choix (changement) ou un non choix (non changement) dans l’utilisation et/ou donc la gestion d’une ressource naturelle implique nécessairement une variation de niveau, d’amplitude ou de « mix » dans les différents services fournis par le ou les écosystèmes concernés. Pour en retour, une modification du bien-être social (;)
Cadrer
D’un point de vue économique, il s’agirait pour nous d’identifier et d’évaluer les différentes externalités liées à un problème environnemental donné (une pollution existante ou potentielle), et qui affectent les activités économiques liées à la ressource naturelle ou à l’écosystème concerné. C’est-à-dire d’arriver à établir un rapport entre les niveaux de pollution de la ou des ressources et la valeur économique (niveau) des activités liées ou liables. On estime alors une valeur de base des activités pour simuler autour de celle-ci en faisant varier les niveaux de pollution.
Admettons par exemple l’idée d’un programme Y qui viserait à garantir l’accès de la ressource X (un lac) pour l’usage Z (la pêche). L’objectif économique de ce programme Y consiste alors à garantir un accès à la ressource X pour l’usage Z. Ses objectifs environnementaux viseront quant à eux à assurer un rendement durable de l’exploitation de la ressource X par l’utilisation Z, tout comme un bon contrôle les différentes nuisances affectant X et détériorant l’usage Z. Par exemple les eaux usées en provenance des systèmes d’assainissement autonomes voisins et venant se déverser dans le lac.
Premièrement, il conviendra de se demander quel est le niveau de qualité environnementale de la ressource X requis pour le bon usage ou fonctionnement de l’activité Z. Soit dans notre exemple, quel est le lien entre la productivité économique de la pêche et la qualité environnementale du lac ?
Par ailleurs, et comme nous sommes dans le domaine économique, il s’agit de toujours raisonner en terme de coût d’opportunité, à savoir l’affectation d’une ressource budgétaire rare au programme Y. On se doit donc de déterminer quelle est la valeur des bénéfices et coûts générés par la mise en place d’un tel programme : quels sont les coûts liés à l’élimination du problème environemental, quels sont les avantages liés à sa résolution ? In fine, cela revient à réaliser une analyse classique de type coût avantages afin de déterminer si les activités de dépollution/restauration peuvent-être profitables socialement, et si oui jusqu’à quel point. Autrement dit, évaluer si les fonds affectés au programme Y peuvent être socialement plus profitables (où en tout cas pas moins) que ces mêmes fonds affectés à l’amélioration des services d’un établissement scolaire par exemple.
Pour ce faire, il convient d’identifier les différents modes de dépollution possible ainsi que le coût d’opportunité de chacun, le choix de telle ou telle méthode excluant forcément l’autre. On déterminera alors les avantages en faisant le lien entre coût de la dépollution, niveau de dépollution et variation du niveau d’activité économique.
Etablir les liens éco-environnementaux
Mais avant d’imaginer toute solution possible et de définir un programme correctif, il convient de poser correctement le problème dans son ensemble. A savoir, quels sont les liens biophysiques existants entre les différents usages/exploitations économiques de la ressource ? Quelles peuvent-être les sources de pollution, les canaux de distribution, ainsi que les types d’impacts (direct, indirect, cumulatif, retardés…) affectant la ressource naturelle ?
Une fois ces liens biophysiques correctement établis, voir les deux points suivants, il est alors possible d’estimer les liens d’ordre monétaire existant entre les diverses utilisations de la ressource naturelle, et par là même de relier niveau (coût) de dépollution et variation du niveau d’activité économique (avantages).
1) Identifier et lister les principales fonctions et utilisations de l’écosystème
Il s’agit ici d’identifier toutes les utilisations possibles et toutes les fonctions de la ressource à valoriser.
Utilisations potentielles de la ressource X |
Utilisation actuelles de la ressource X |
- récolte - extraction - … |
- récréatif - aquaculture - pêche - … |
De là, on identifiera les fonctions ou services environnementaux supportant chacune de ces utilisations.
2) Etablir des liens entre les utilisations et fonctions
Ici nous mettons à jour les interactions entre les différentes utilisations de la ressource et le rôle joué par les services environnementaux. La ressource X est toujours notre lac.
Utilisation |
Impact |
Fonction |
Evacuation des déchets (eaux usées) | Pollution bactérienne | Transport eau totale, épuration naturelle. |
Agriculture (eau brute et écoulements) | Sédimentation du phosphore, eutrophisation et nitrates | Transport eau de surface |
Navigation(Transport, loisir) | Raclement, érosion des berges et sédimentationNuisances sonores Pollution par les carburants | Transport eau de surface |
La notion d’impact environnemental est également utilisée pour éclairer la manière dont les différentes utilisations de la ressource X peuvent altérer ou améliorer ses autres usages.
Utilisation |
Impact -> |
||
Agriculture |
Baignade |
Récolte |
|
Agriculture |
NAP |
Elevé |
Elevé |
Baignade |
Faible |
Faible |
Faible |
Aquaculture |
Nul |
Faible |
Faible |
Valoriser
De ce que nous avons vu précédemment, le but d’une approche économique est de tendre vers une allocation optimale des ressources rares (budget public, ressources naturelles..). Pour ce faire, elle doit donc être en mesure de valoriser les différentes ressources, c’est-à-dire de les rendre comparable grâce à une même unité de mesure monétaire.
C’est le but des techniques d’évaluation à partir d’une catégorisation des différentes utilisations et déterminants de la valeur de notre lac.
Valeur |
Utilisation |
Fonction |
|
Utilisations actives |
Directe |
Régulation |
- navigation |
Production |
- récolte |
||
Indirecte |
Régulation |
- protection littoral |
|
Option |
Production |
- continuité production |
|
Régulation |
- qualité et biodiversité |
||
Utilisations passives |
Patrimoniale |
Production |
- continuité génération future |
Régulation |
- qualité et biodiversité |
||
Existence |
Régulation |
- connaissance de l’existence |
A partir de ce tableau ci-dessus, on pourra donc utiliser les techniques de valorisations appropriées à chaque utilisation. Le choix de la technique d’évaluation est alors fonction des objectifs attendus de l’évaluation et des données disponibles.
Directe |
Indirecte |
|
Observation | Prix de marché |
Surrogate market, hedonic pricing method, travel cost method, cost based method… |
Hypothèse |
Sondage, questionnaires directs, évaluation contingente … |
contingent ranking, conjoint valuation… |
Citons ici quelques techniques communes.
Evaluation du changement dans la productivité: Mesure monétaire (prix de vente) de l’accroissement de la productivité d’une ressource né de son amélioration environnementale. La ressource est ici vue en tant que facteur de production.
Méthode du bien intermédiaire: La valeur de la ressource est proportionnelle à la valeur du bien marchand dont elle concoure à la production finale.
Méthode des dépenses préventives:La somme des coûts engagés (et le degré de protection associé) pour prévenir de possible dommages futurs représente ici une estimation minimale de la valeur de la ressource à préserver.
Méthode du coût de remplacement:La somme des coûts à engager pour remplacer le service environnemental, soit le coût annuel de la meilleure solution de rechange dans le cas ou serait démontrer l’existence d’une volonté à payer (WTP) pour ce service (cas de la pollinisation par exemple).
Méthode des enchères: Sondage ou questionnaire permettant de déterminer et de prioriser les WTP des différents usagers de la ressources. Identifier la ressource et l’ensemble de ses usages possibles permet alors la mesure de sa valeur passive (intrinsèque ou de non-usage, voir article précédant).
Méthode du coût d’accès: Détermine une valeur minimum de la ressource par la somme de ses différents coûts d’accès (transport, budget temps, frais d’utilisation). Cette technique est adaptée à la mesure de la valeur récréative.
Méthode du transfert de bénéfice: Utilisation des résultats associés à des études similaires en termes d’écosystème.
Au final on obtient donc une valeur économique totale de la ressource, en tant que somme des valeurs relatives associées aux diverses utilisations de celle-ci. Nous avons donc réussi là ou le marché avait échoué, à savoir principalement à monétariser des valeurs de non-usage liées aux utilisations passives de la ressource.
Maintenant que notre ressource naturelle est plus justement valorisée, et surtout monétarisable, nous allons donc pouvoir l’intégrer dans les équations et calculs économiques classiques de maximisation du bien-être sociale, analyses quantitatives de type coût-avantage and so on… et ainsi déterminer les instruments économiques les plus appropriés au contexte socio-politique local.
Mettre en place des instruments économiques
Les instruments économiques ne sont que des outils de modification des comportements au service des objectifs politiques qu’on veut, ou qu’on peut bien se donner.
Leur seul objectif est en effet de tenir compte des coûts réels et avantages liés à l’usage de la ressource X par telle ou telle activité. Selon les principes du pollueur payeur et de l’utilisateur payeur, ces instruments visent donc à déterminer la juste responsabilité des acteurs, c’est à dire l’ensemble des coûts (économiques, sociaux et environnementaux) que chacun à assumer en fonction de ses usages et de leurs effets.
On voit donc assez bien que ces instruments, pour idéalistes qu’ils soient, ne peuvent pas être autonomes de principes politiques dérivés de valeurs telles que l’équité, la responsabilité… Ils sont donc toujours à combiner, le facteur de réussite d’un projet environnemental consistant pour l’essentiel à trouver le bon équilibre entre les instruments contraignants (réglementation, taxes et autres mécanismes économiques) d’un côté, la nécessité d’une ouverture à des possibilités de gouvernance locale de l’autre (concertation, adaptation).
S’il existe un marché pour le bien ou le service naturel, l’instrument économique prétendra à une action directe sur les prix sous la forme de:
· Redevance ou taxe sur les produits (producteur et consommateur)
· Redevance ou taxe sur les émissions
· Subventions
· Frais d’utilisation associés à une ressource rare
· Allègements fiscaux
· Taxation sélective par activité
· Taxe sur le décroissement d’une ressource non renouvelable
· Dépôt remboursable (recyclage)
S’il n’existe pas de marché, l’instrument prendra la forme de droits de propriété transférables:
· Permis échangeables fermés (droit de polluer, marché, internalisation)
· Permis échangeables ouverts (crédit de réduction)
Les étapes qui précèdent au choix d’un instrument particulier sont généralement les suivantes :
1) Identifier le problème et l’ensemble des coûts associés
2) Réfléchir sur la meilleure option en vue de changer les comportements et de faire assumer les coûts cachés
3) Faire un benchmark et analyser les retours d’expérience similaires
4) Choisir et évaluer chaque option pour :
- minimiser les coûts (efficacité)
- respecter le principe d’équité
- favoriser souplesse, incitation à l’innovation et adaptabilité
- s’assurer de la viabilité financière du mécanisme
- sensibiliser et communiquer et évaluer les retours
- s’assurer de sa faisabilité administrative
- identifier l’ensemble des contraintes juridiques
- valider sa compatibilité avec les règles en vigueurs
- identifier les secteurs d’application prioritaires
5) Concertation et réduction de l’éventail des instruments possibles
6) Lobbying et prise de décision
Le financement de l’instrument ou du mécanisme constitue une réflexion majeure de la prise de décision. En effet, quelle destination pour les fonds collectés à l’occasion de la mise en place d’un instrument ? L’art de l’équilibre budgétaire consiste donc à trouver les recettes renouvelable qui correspondent au financement de la gestion des programmes, aux frais généraux administratifs (dossiers et allocation diverses), comme aux éventuels réinvestissements dans l’industrie à des fin de meilleure gestion.
Conclusion
Trois schéma en guise de conclusion rapide à cette ébauche de l’économie appliquée à l’environnement. Le premier ci-dessous reprend la grille d’analyse développée à l’occasion du « Millenium Ecosystem Assessment » en guise de synthèse.
Les deux schémas suivants tirés du rapport de synthèse du “Millenium Ecosystem Assessment” révèlent quant à eux les tendances actuelles pesant sur les différents services de support fournis par l’environnement à notre économie. Si la flèche rouge descendante indique presque sûrement une dégradation en cours, la flèche bleue montante reste à analyser avec prudence. En effet, la surpopulation actuelle des animaux d’élevage (livestock,flèche bleue) est la cause d’un surpaturage facteur de d’érosion des sols et par là d’une accélération de la désertification.
Cela nous ramène encore une fois à observer que ce ne sont pas des quantités absolues de telle ou telle chose qui sont à l’oeuvre, mais bien des rapports d’équilibre et de quantité relative entre ces choses. Enfin que les chaînes causales sont biens peu linéaires, bien plus inter et retroactives, et que règne ici et maintenant incertitude, seuil, probabilité et irréversibilité. Et c’est ici que l’économie en tant que savoir bâti sur le modèle des sciences classique (la mécanique) s’arrête à la porte des nouveaux chemins de pensées et d’actions qu’entrouvre la pensée écologique complexe et systémique. Mais si l’écologie continue sa route, il n’en demeure pas moins qu’elle continue de s’appuyer sur l’économie dont elle émerge. La mécanique quantique a-t-elle aboli la mécanique classique ? De même que la forêt n’abolit jamais la strate herbacée qui la précède, sans doute que le système émergent coexiste au système initial sans le renier, l’étire vers d’autres horizons et limites.
L’article de Jean-Paul Maréchal »ÉCONOMIE ET ENVIRONNEMENT » tente de mettre en évidence comment la rationalité économique standard est inadaptée à une vraie prise en considération des problèmes d’environnement, et en conséquence incapable de fournir des procédures de choix en matière d’investissement à risques. Toute fois selon l’auteur, cette lacune peut être surmontée par une ouverture de l’économique sur l’éthique et la logique du vivant. Sa réflexion s’articule en trois étapes : un examen de la nature de l’agir économique, la définition d’une possible « économique du sens » et, enfin, une réflexion sur des fondements possibles à l’art économique.
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