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Archive mensuelle de novembre 2007

Capable de dire ceci ou cela… pour, dans, à la place de…

On ne se bat pas pour la planète, pour l’environnement. On ne se bat peut-être même pas avec mais dans la planète, dans un environnement. Non à l’intention de la planète, mais à la place des non humains habitant la planète. Comme le disait Deleuze pour l’écrivain, on n’écrit pas pour les bêtes au sens de « à l’intention de », on écrit pour au sens de « à la place » des bêtes, des analphabètes…

http://www.dailymotion.com/video/2yfvENX3XLTZxoMIU « L’homme qui souffre est une bête, la bête qui souffre est un homme. C’est la réalité du devenir. Quel homme révolutionnaire en art, en politique, en religion ou en n’importe quoi, n’a pas senti ce moment extrême où il n’était rien qu’une bête, et devenait responsable non pas des veaux qui meurent, mais devant les veaux qui meurent. » Gilles Deleuze.

Interrogeons nous donc un instant sur ce que peut bien signifier des slogans tels que « 5mns pour la planète » , et toutes autres formes du « faisons ceci cela pour l’environnement »… Car de quoi on parle-t-on quand on dit ça ? Quelle information sur nous-mêmes dissimule le simple fait de pouvoir dire ça ? Faire pour… pourquoi, comment, ou plutôt pour qui ?

Au sens d’Uexküll, ce que nous appelons environnement ou planète n’est pas autre chose que la partie du monde accessible, visible, traductible par nos organes sensoriels. C’est à dire notre monde vécu, monde construit qui n’a rien à voir avec celui du singe, de la plante et du mollusque avec lesquels nous ne partageons pas les mêmes capacités sensorielles d’être affecté par.

http://www.dailymotion.com/video/BOjuohakUQJDPoMG8 « Un lointain successeur de Spinoza dira : voyez la tique, admirez cette bête, elle se définit par trois affects, c’est tout ce dont elle est capable en fonction des rapports dont elle est composée, un monde tripolaire et c’est tout! La lumière l’affecte, et elle se hisse jusqu’à la pointe d’une branche. L’odeur d’un mammifère l’affecte, et elle se laisse tomber sur lui. Les poils la gênent, et elle cherche une place dépourvue de poils pour s’enfoncer sous la peau et boire le sang chaud. Aveugle et sourde, la tique n’a que trois affects dans la forêt immense, et le reste du temps peut dormir des années en attendant la rencontre [...] » Gilles Deleuze.

Ajoutons que contrairement à la conscience animale, la conscience humaine est le siège de l’irruption de l’inconscient dans ses perceptions/représentations de la réalité. C’est à dire que toutes sortes de rêveries peuvent se brancher sur n’importe quelles de nos perceptions. Intentionnalité inconsciente et refoulement ne cessent donc de venir en contaminer le sens. Comme l’animal, l’action de l’homme a un but manifeste, mais dans le même temps, elle est aussi éclaireur de l’inconscient.

Sur ces points, consulter l’ouvrage de Gérard Pommier (Comment les neurosciences démontrent la psychanalyse), et plus précisément le chapitre consacré à la différence entre la conscience animale et humaine. L’homme habite le langage, et par là l’ordre symbolique. Ainsi, lorsque je lui parle, le chat ne perçoit qu’une musique. Un signifiant (part du signe qui peut devenir sensible) sans signifié (tout ce qui est lié à la signification).

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Mais nous poussons, hommes et animaux, dans un environnement que nous participons à modifier et dont les modifications nous modifient en retour. L’arbre participe ainsi à créer la forêt dans laquelle il se développe. Ce sont donc les interactions entre les vivants qui tout à la fois composent un milieu et s’y construisent. Si bien que même si nous ne sommes pas capables des mêmes affects, représentations et actions, il existe des passerelles entre les différents mondes des vivants. Ce que démontrent les travaux de Boris Cyrulnik (neuropsychiatre et éthologue) sur l’attachement, l’empreinte, la matérialisation de pensée…etc, etc…

Les éclairages suivants de Boris Cyrulnik sont tirés de l’ouvrage de Karine Lou Matignon « Sans les animaux, le monde ne serait pas humain » (éd. Clés / Albin Michel.)

« Le fait d’étudier la phylogenèse, qui est la comparaison entre les espèces, permet de mieux comprendre l’ontogenèse et la place de l’homme. On comprend mieux aussi la fonction et l’importance de la parole dans le monde humain. Il existe une première gestualité universelle, fondée sur le biologique, proche de l’animalité. Dès que le langage apparaît, une deuxième gestualité imprégnée de modèles culturels prend place. Là, la première gestuelle s’enfouit, les sécrétions d’hormones dans le cerveau changent. Donc, on comprend mieux comment le langage se prépare, comment le choix des mots pour raconter un fait révèle l’interprétation qu’on peut en faire, comment la parole peut changer la biologie en changeant les émotions. »

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« Lorsqu’un bébé humain pleure, cela nous trouble profondément. Si l’on enregistre ces cris et qu’on les fait écouter à des animaux domestiques, on assiste à des réactions intéressantes : les chiennes gémissent aussitôt, couchent leurs oreilles. Elles manifestent des comportements d’inquiétude, orientés vers le magnétophone. Les chattes, elles, se dressent, explorent la pièce et poussent des miaulements d’appel en se dirigeant alternativement vers la source sonore et les humains. Il semble exister un langage universel entre toutes les espèces, une sorte de bande passante sensorielle qui nous associe aux bêtes [...] Le chien qui vit dans un monde de sympathie est hypersensible au moindre indice émis par le corps du propriétaire adoré. C’est donc bien une matérialisation de la pensée humaine transmise au chien qui façonne ce dernier. »

« Première certitude à abandonner : les animaux ne sont pas des machines. J’insiste beaucoup là-dessus : le jour où l’on comprendra qu’une pensée sans langage existe chez les animaux, nous mourrons de honte de les avoir enfermés dans des zoos et de les avoir humiliés par nos rires. Nous avons peut-être une âme, mais le fait d’habiter le monde du sens et des mots ne nous empêchent pas d’habiter le monde des sens. Il faut habiter les deux si l’on veut être un être humain à part entière. Il n’y a pas l’âme d’un côté et de l’autre la machine. C’est là tout le problème de la coupure. »

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« Les animaux ne sont pas des machines, ils vivent dans un monde d’émotions, de représentations sensorielles, sont capables d’affection et de souffrances, mais ce ne sont pas pour autant des hommes. Le paradoxe, c’est qu’ils nous enseignent l’origine de nos propres comportements, l’animalité qui reste en nous… En observant les animaux, j’ai compris à quel point le langage, la symbolique, le social nous permettent de fonctionner ensemble. »

Le choix des mots n’est jamais neutre. Ainsi, dire se se battre pour l’environnement ou la planète telle que nous la percevons ne veut pas dire autre chose que de rabattre le reste des habitants de la biosphère sur notre propre vision, soit revient à dire la-même chose que ce que nous disons déjà depuis très longtemps dans un cadre humain. A contrario, dire qu’on se bat dedans revient à reconnaître son appartenance à un tout, son insertion dans un ensemble plus vaste où une partie de soi est hors de soi, précisément dans son environnement. Dire qu’on se bat à la place de revient à reconnaître (situer) la place de l’homme, responsable devant la biosphère.

+ voir le dossier du CERPHI consacré à l’animal : http://www.cerphi.net/lec/animal.htm

Pollution électromagnétique

« La pollution électromagnétique a été multipliée par 100 depuis 30 ans. En 1985, le Dr.Robert Becker écrivait que la densité totale des ondes radio artificielles parcourant la planète (et affectant les personnes qui l’habitent) était de 100 à 200 millions de fois plus élevé que celle que nous recevons du soleil. » Extrait de l’article « Animisme industriel » de Spectral Investigations Collective

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« I have no doubt in my mind that at the present time the greatest polluting element in the earth’s environment is the proliferation of electromagnetic fields. «  Robert O. Becker, M. D., Orthopedic Surgeon

+ : ART+COMMUNICATION
+ : Eléments de la législation

Pollution électromagnétique dans -> ACTUS sanstitre1

+ L’internet sans fil est-il nuisible ? (Du grain à moudre, émission du mardi 18 décembre 2007 par Julie Clarini et Brice Couturier)

Machines that feed us, and that we feed…

http://www.dailymotion.com/video/3vLPNeufdX3hVm27q

Il apparait assez évident que les auteurs du blockbuster « The Matrix » ont bien dû visiter une usine de fabrication/abattage de poule avant d’être en mesure d’imaginer leur monde.  

Monde de machines où vivotent des hommes Duracell dont les affects sont seulement maintenus par une projection d’images, finalement tout comme nos poulets dont on inhibe la peur par la projection de lumières UV. Alors on aura beau nous dire que leur concept est sortie tout droit d’un rêve, on n’aura bien du mal à y croire en jettant un coup d’oeil à la petite rencontre qui suit. L’hypoyhèse d’une surconsommation de poulet industriel comme élément déclencheur du film Matrix n’est donc pas à exclure (:)

http://www.dailymotion.com/video/7q3CoOpn4MobOo78U

Le poulet moderne, sample du poulet tel qu’il pouvait exister dans les fermes.org des années .50, n’est plus aujourd’hui qu’une sélection/maximisation d’une certaine quantité de chair. Extraction réalisée avec et par des machines. Tant est si bien qu’on pourrait se demander à raison s’il faut continuer à appeler cette forme de vie à basse intensité « poulet ». Car ce poulet est bel et bien programmé pour n’être en rien capable des actions du poulet d’antant. Optons donc pour la dénomination pouleX faute de mieux.

Machines that feed us, and that we feed... dans -> PERSPECTIVES TRANSVERSES poulex3

PouleX vit et meure dans une matriX qui s’étend de nos rapports imaginaires au monde à la réalité de nos intestins. Un drôle d’ensemble qui se matérialise dans un agencement de machines d’apparence assez effrayantes, mais qui, chemin faisant, n’est certainement pas dénué de toute proposition esthétique.

Et c’est bien là la force de certaines scènes du film « We feed the world« . Aller chercher la petite trace de vie résiduelle, le petit bug au coeur des machines qui nous laisse encore à voir la fragilité de cet univers, rien qu’un possible parmi d’autres, une invention baroque qui n’est sûrement pas la fin de l’histoire. Dit autrement, comme on me le souffle à l’oreille:  » le tournecou, seul vestige rassurant de présence humaine !  »

De ce système qui déborde largement le champ de la caméra et dont les échos sonores nous renvoient à l’image d’une surface monde, le zoom que le réalisateur opére sur un minuscule point de félure nous donne soudainement à voir cet ensemble comme inquiet de l’intérieur. Stupéfiant, déroutant, presque encore vivant! 

poulex dans Art et ecologie

Encore plus petit et fragile que le pouleX, un tout petit bug, une sorte de tournevis rajouter à la va vite par un opérateur anonyme. Un détail sinistre qui nous renseigne. Son but : s’assurer que la tête de poulet X soit entièrement détachée de son corps (propreté cartésienne avant tout!). Car même la tête sectionnée, un ligament peut encore venir perturber l’ensemble du système, dans un rapport qui nous rappellera celui de la mouche et de la machine à écrire du film Brazil.

Horreur, la tête de pouleX tient encore ! Idée géniale et artisanale d’une autre époque, hybridation du système. Rajoutons vite à la va vite une sorte de tire bouchon non alcoolique qui fera que si la tête tient encore à un fil (toujours bêtement codé dans l’ADN pré-machine de pouleX), et bien au niveau du passage de la chaîne de « démontage pouleX » à cette endroit précis où le code se ramolit, le fil de l’angoisse viendra alors s’enrouler et se prendre autour de la spirale pour être définitivement arraché au corps. Ouf ! Sauvés, nous le sommes, la continuité fonctionne ! Et merci au passage à la bonne vieille mécanique classique.

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Identifier cette petite pièce de rien du tout qui représente « sans doute approximativement » 1/10000000000ème de la taille de l’ensemble du système révèle immédiatement le talent de l’observateur et de la qualité du réalisateur. Donner à voir ! On ne peut filmer l’ensemble, il est impossible de filmer l’ensemble des machines de ce système monde, alors sélectionnons les fragments les plus parlants, les plus révélateurs. Ceux qui font directement sens.

Une fois fait, explorons alors l’éthologie minimaliste et l’intériorité zéro de pouleX. Au hasard des rencontres, il ne cesse pas de subir les chocs extérieurs des machines, forcé qu’il est à boire, à manger, à mourir à telle heure…véritable machine vivante à l’emploi du temps millimétré. Mais dire que tout cela ne tient qu’à un fil, alors il faut bien un film ! Enfin un petit bout de film…plastique.

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H20, bribes et confusions…

http://www.dailymotion.com/video/1I5grKtCIwgtehv3R 

L’émission quotidienne de France Culture « Du grain à moudre » abordait le mardi 6 novembre la question de la surfacturation de l’eau en France  suite à la publication de l’étude de l’UFC Que choisir portant sur le prix de l’eau en france.

L’occasion offerte d’entendre au micro quelques uns des représentants des différents acteurs de cette filière, qui bien qu’essentielle au bon fonctionnement de nos société, n’en reste pas moins très curieusement opaque aux yeux d’un grand public encore assez peu concerné (bien qu’inquiet).

Au programme donc :

Tristan Mathieu,  délégué général de la Fédération Professionnelle des Entreprises (privés) de l’eau.
François Carlier,  directeur adjoint des études UFC Que choisir.
Jean Luc Touly,  président de l’Association pour le Contrat Mondial de l’Eau (ACME).
Philippe Knusmann,  directeur général des services du SEDIF (syndicat des eaux de l’Ile de France, le plus gros d’Europe)

http://www.dailymotion.com/video/7Decnl3gPoZm7eDHq

Face à la qualité des intervenants, et dirons nous le savoir-faire des animateurs de l’émission, nous étions donc en droit de nous attendre à ce que les échanges puissent nous éclairer quelque peu sur les enjeux actuels du secteur de l’eau.

Mais cette attente est bien idéaliste ! Aïe, aïe, nous avions déjà oublié que n’étant pas capable de décider collectivement de notre rapport à l’eau, et bien nos experts ne peuvent faire autrement que de se retrouver enfermés dans des querelles de chiffres insignifiantes, desquelles toute oriention politique semble exclue.

Triste constat, une heure de plus de quantitatif sur l’eau et impossible d’y échapper ! Mais l’eau, c’est quoi dans notre société moderne ? Un produit de haute technologie ? Une ressource partagée ? Un acteur social faisant le pont entre humains et le non-humain ?

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Tant que ce genre de question ne sera pas posée clairement sur la table, et bien nous en resterons aux débats de chiffres et aux anciens systèmes de gestions. Publics ou privés, ceux-ci reposent d’ailleurs tous sur l’abondance de la ressource, les fuites, la dilution et la chimie.

Constaton également qu’ils ont su assurer jusqu’ici la sécurité des approvisionnement et la continuité du service. A quel prix ? Ici la discussion devient confuse…car nous payons pourquoi ? Pour boire et manger, pour boire et manger et assurer la bonne reproduction des ressources, pour boire et manger et fabriquer des produits industriels, pour se laver, pour jetter et diluer, pour…

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Voilà donc une nouvelle heure sur l’eau. Mais quelle eau ? On ne sait pas trop, mais visiblement on parle avant tout du réseau publique de distribution de l’eau potable, mais on y mélange un peu d’assainnissement aussi.  Finalement, au bout du compte, on ressort avec la curieuse impression que cette question est isolée, jamais véritablement posée, comme toujours enfermée dans le sac des experts auxquels nous l’avons confiée…sans à priori aucune volonté de regard ou presque.

Ecouter l’émission :   Du grain à moudre

Rencontre Deleuze (:) Bateson : un langage des relations ?

Première étape : 

http://www.dailymotion.com/video/S6EfujKi7JvrjifPX

Extrait audio d’après la voix de Gilles Deleuze en ligne, transcription de Guy Nicolas , cours du 05/05/81 17B : http://www.univ-paris8.fr/deleuze/article.php3?id_article=43

Seconde étape :

http://www.dailymotion.com/video/7gmzZ3pOb51w4hbdg

Extrait audio d’après la voix de Gilles Deleuze en ligne, transcription de Sandra Tomassi, cours du 05/05/81 17C : http://www.univ-paris8.fr/deleuze/article.php3?id_article=83

Troisième étape :

Le peuple qui manque, serait-ce… les Alcooliques Anonymes ? 
Article du blog de l’anti-oedipe en question




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