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Archive mensuelle de septembre 2007

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Fragments sur la notion de contrat naturel

Fragments sur la notion de contrat naturel dans -> CAPTURE de CODES : contratnaturel

Quatrième de couverture : Jusqu’à ce matin même nous échappait la nature : petit carré de luzerne, concept abstrait, objet découpé par les sciences. Notre savoir ne saurait fonctionner sans ces découpages, il doit maintenant résoudre les problèmes posés par leur intégration. La voici, aujourd’hui, nouvelle et fraîche, à l’état naissant : globale, entière et historiée sous les yeux de l’humanité entière et globale ; théorique, bientôt, quand les disciplines séparées voudront bien se fédérer ; tout de suite concrète et technique, puisque nos moyens d’intervention agissent sur elle qui, en retour, agit sur nous. Combat, dialogue ou accord ? Dans le risque d’une lutte à mort, il faut prévoir un contrat. Espoir d’une vie commune, on voit naître une Nature.

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Michel Serres sur France Culture :

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Extrait de l’article de la revue Multitudes : « Retour sur le Contrat Naturel » de Michel Serres

Qui signe le Contrat ?

L’argument principal partout opposé à ce livre consiste à demander à l’auteur : qui signera ce Contrat ? Entendu que la Nature ne dispose d’aucune main pour écrire ni d’aucun entendement pour avoir quelque intention de ce genre.

Je ne suis ni si sot ni si animiste pour penser que la nature est une personne. Et je réponds que l’on objecta au Contrat social de Rousseau le même argument : nul, en effet, ne signa jamais ce Contrat, en une cérémonie dont l’on pourrait documenter la date et les circonstances. La Volonté Générale a aussi peu de mains que la nature.

Ces Contrats se présentent donc comme des conditions. Si nous vivons ensemble de telle et telle manière, tout se passe comme si nous avions signé ce Contrat social. Si nous protégeons en ce moment telles espèces en voie de disparition, c’est que, virtuellement au moins, nous leur reconnaissons le droit à l’existence. Les chasseurs de tigres, au Bengale, de temps de la colonisation anglaise, ne leur reconnaissaient pas ce droit, jusqu’à l’éradication comprise. Nous commençons à penser possibles des procès opposant tels pollueurs et, par exemple, tel parc, telle forêt ou telle mangrove. Ces procès ne sont possibles que par une acceptation tacite des ces « choses » comme sujets de droit.

Nos conduites actuelles, même notre sensibilité, si nouvelle par rapport à la fragilité des choses, supposent que la Nature devient, peu à peu, sujet de droit.

La philosophie traditionnelle, en Occident, se donne pour but la découverte d’un lieu, changeant, sans doute, à chaque époque, d’où l’on peut voir, en même temps et à la fois, la raison scientifique et la raison juridique, les lois du monde physique et les lois politiques des collectifs humains, les règles de la Nature et les règles des Contrats ; ce pourquoi, dans les langues de référence, les termes qui désignent ces principes sont les mêmes dans les deux cas.

Vrai de Platon, d’Aristote, de Lucrèce et des Stoiciens, cela se vérifie pour saint Thomas d’Aquin, au Moyen Age, pour Spinoza et Hobbes, à l’âge classique, pour Kant ou Hegel, plus près de nous. A la recherche donc de ce lieu, le Contrat Naturel traite de philosophie de la connaissance et de l’action, à propos d’un problème posé par les sciences et les techniques d’aujourd’hui [...]

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Lire l’intégralité de l’article, voir un complément d’information.

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http://www.dailymotion.com/video/2ck54on4eMdyOd6k4

Selon Michel Serres, il nous appartient donc maintenant d’inventer Le contrat naturel par lequel nous fixerons les limites de l’action de l’homme sur la Nature, le sens des droits et des devoirs. En 1994, ce dernier publiait l’ouvrage « éclaircissements« , une suite de dialogues avec le  sociologue, ethnologue et philosophe des sciences Bruno Latour. Profitons donc de cette collaboration passée pour évoquer rapidement le concept, peut-être complémentaire, de parlement des choses.

Parlement des choses

Pour le résumer très globalement: à partir d’une conceptualisation du « non-humain », Latour nous propose la création d’un « parlement des choses » où les non humains seraient représentés et défendus par des « députés » d’un nouveau genre. Lire à ce sujet l’article de Latour intitulé « A nouveaux territoires, nouveau Sénat »

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Bruno Latour sur France Culture :

Lorenzetti 

Consulter le site internet de Bruno Latour.

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Lifeforms

cartographie     

     « [...] Si nous sommes spinozistes, nous ne définirons quelque chose ni par sa forme, ni par ses organes et ses fonctions, ni comme substance ou comme sujet [...] nous le définirons par longitude et latitude. Un corps peut être n’importe quoi, ce peut être un animal, ce peut être un corps sonore, ce peut être une âme ou une idée, ce peut être un corpus linguistique, ce peut être un corps social, une collectivité. Nous appelons longitude d’un corps quelconque l’ensemble des rapports de vitesse et de lenteur, de repos et de mouvement, entre particules qui le composent de ce point de vue, c’est-à-dire entre éléments non formés. Nous appelons latitude l’ensemble des affects qui remplissent un corps à chaque moment, c’est-à-dire les états intensifs d’une force anonyme (force d’exister, pouvoir d’être affecté).Ainsi nous établissons la cartographie d’un corps. L’ensemble des longitudes et des latitudes constitue la Nature, le plan d’immanence, toujours variable, et qui ne cesse pas d’être remanié, composé, recomposé, par les individus et les collectivités [..]« 

Extraits de Spinoza, Philosophie pratique, éditions de Minuit – nouv. éd. 1 avril 2003 - collection : Reprise.

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Un « éloge de la plante » par Francis Hallé

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     A travers son ouvrage « l’éloge de la plante[1] », Francis Hallé, botaniste spécialiste des tropiques ayant dirigé les missions du désormais célèbre radeau des cimes, invite les animaux que nous sommes à une profonde méditation sur la puissance du règne végétal.

     Force est de constater avec l’auteur que notre connaissance du domaine végétal demeure encore très embryonnaire. La raison à cela ? Pour Hallé, celle-ci serait à rechercher du côté d’un sentiment de supériorité de l’animal, sentiment qui prendrait sa source dans sa capacité de mouvement ou de fuite, ainsi que dans la persistance d’un rapport mangeur/mangé.

Pourtant que de surprises quand nous découvrons l’hétérogénéité des génomes au sein d’un même arbre, l’existence de transferts d’information génétique entre espèces différentes par des voies non sexuelles, ou encore que  les arbres sont soumis à des marées d’amplitude mesurable ! Quand le génome humain, organisme que nous imaginons comme étant le plus évolué de tous, compte 26 000 gènes, celui du riz en contient 50 000.

Sur ce dernier point, écoutons le point de vue du généticien Axel Kahn tel que rapporté par Hallé : «essayez, de passer votre vie entière le pied dans l’eau, avec pour toute nourriture le gaz carbonique et la lumière solaire ; de toute évidence, vous n’y parviendrez pas. Le riz, lui, en est capable, grâce à son génome beaucoup plus complet que celui de l’être humain; ce dernier, comme les autres animaux mobiles, vit dans des conditions faciles et relativement à l’abri des contraintes. »

Ainsi : « la cellule végétale est probablement plus perfectionnée que la cellule animale. Elle réalise la quasi-totalité des fonctions en y ajoutant la clé de toute la biologie : la photosynthèse. » C’est en effet cette dernière fonction qui confère aux plantes leur rôle de producteurs primaires. A savoir qu’elles sont les seuls organismes capables de synthétiser de la matière organique à partir de l’énergie solaire, matière organique qui devient alors la base alimentaire de l’ensemble des espèces animales. Ces dernières ne sont quant à elles que des transformateurs secondaires qui capturent, digèrent et rejettent. En un certain sens, on pourrait dire que l’animal disperse, remet en circulation ce que la plante concentre.

Autre caractéristique fascinante de la cellule végétale, celle-ci conserve dans le temps la capacité de se différencier en tous les types cellulaires. Autrement dit, une seule cellule est capable de refaire la plante dans son intégralité, ce dont la cellule animale n’est évidemment pas capable. On appelle cette propriété la totipotence des cellules végétales. Celles-ci peuvent redevenir des cellules simples, non spécialisées et se différencier ensuite pour donner à nouveau les différents types de cellules spécialisées.

« L’éloge des plantes » est une invitation au voyage, à une immersion pas à pas dans cet univers méconnu du monde végétal. Une visite guidée très complète et toujours accessible. Si le livre n’est pas à conseiller aux seuls végétariens, sous peine de voir leur régime remis en question, il l’est sûrement à tous ceux qui souhaiteraient remettre à plat leurs connaissances en biologie végétale (histoire, concepts clés, axes de recherches actuel).  

« La plante est fixe, c’est un fait, et cela signifie qu’elle affronte l’adversité au lieu de la fuir, comme le fait si fréquemment l’animal. En conséquence, elle a dû développer d’énormes capacités de résistance, dont une bonne part lui vient de sa plasticité génétique. Organisme peu intégré, elle met à profit le fait qu’elle est, selon l’expression de Tsvi Sachs, de l’université de Jérusalem, une «population d’organes redondants qui sont en compétition les uns avec les autres », pour promouvoir le génome le mieux adapté aux conditions du moment; si les conditions changent, elle met en œuvre une variante du génome initial, mieux adaptée au nouvel environnement. »

 



[1] Édition du Seuil, collection sciences 1999

Transmettre et bombarder

     D‘un certain point de vue, une idée, c’est l’extraction et la transmission d’une différence : « une unité d’information peut se définir comme une différence qui produit une autre différence. Une telle différence qui se déplace et subit des modifications successives dans un circuit constitue une idée élémentaire » - Vers une écologie de l’esprit, tome 1, Grégory Bateson, éditions du Seuil 1977.

Un affect, est la perception, sentiment ou expérience vécue d’une transition entre deux idées : « La joie est le passage de l’homme d’une moindre à une plus grande perfection. » [II, EIII]. C’est à dire que toute idée englobe un affect en ce qu’elle succède toujours à une autre idée. Si nous suivons Spinoza, les idées qu’on a impliquent et enveloppent des affects de joie ou de tristesse. La règle dans la Nature, c’est la perpétuelle rencontre des corps. Et nous ne cessons d’avoir des idées qui correspondent aux effets, aux affections que produisent ces corps sur le nôtre. L’esprit humain - attribut pensée - est donc idée du corps - attribut étendu. Nos idées sont alors dites adéquates lorsque nous sommes capables de composer un certain type de rapport avec le corps affectant, rapport caractérisé par la production d’un affect de joie qui augmente (transition) notre puissance ou persistance dans notre être. 

Le plus souvent au hasard des rencontres extérieures, nos sentiments oscillent ainsi entre joie et tristesse: « L’Amour est la joie accompagnée de l’idée d’une cause extérieure » [VI, EIII] -  » Le repentir est la tristesse qu’accompagne l’idée de quelque action que nous croyons avoir faite par un libre décret de l’esprit. » [XXVII, EIII]….

Inland Empire

De telles notions sont-elles utiles à celui qui chercherait à transmettre un savoir « écologique » ? C’est à dire un ensemble d’idées ayant la propriété de fonctionner entre elles de manière peut-être plus systémique que d’autres. Question, ce dernier point a-t-il des conséquences :

  • quantitatives, sur notre production d’idée au sens d’une identification plus poussée des différences perçues dans l’environnement, des rencontres possibles;

  • qualitatives, sur le caractère adéquat ou inadéquat des idées que nous pouvons en former;

  • enfin, sur le types d’affects que ces mêmes idées sont capables de produire en nous ?

En ce sens, il n’est peut-être pas inintéressant de s’intéresser à l’écologie particulière de cinéastes tels que David Lynch. On dit souvent d’un bon metteur en scène que ce dernier est capable de créer des mondes et de les transmettre. Autrement dit, nous donne accès à de nouvelles rencontres, sous forme d’idées et d’affects transmis par des supports conducteurs : des agencements, des dispositifs faits de sons, mouvements, lumières, couleurs…

Si nous suivons Spinoza, on peut dire que nos affects correspondent aux idées qu’on a. Et qu’à la limite, on ne « reconnaîtrait » quelque chose dans la Nature qu’à partir du moment où nous nous serions préalablement formés une idée de cette chose. Mais les choses nous rentrent dedans comme pour nous forcer à penser. Favoriser et accélérer les rencontres en nous bombardant, voilà peut-être un des objectifs du cinéaste, de tout passeur de points de vue :

http://www.dailymotion.com/video/gJryxuW8OzKa0kUAM

Tabac

http://www.dailymotion.com/video/47ZfOPgdOmH2je6zB

http://www.dailymotion.com/video/7HPnk8bwr0rRVipH0

http://www.dailymotion.com/video/4v2ZybhJSoH3bfgY6

Des figures, des visages : le feu de la technique

Où en sommes-nous ? Nos petites espèces immatérielles vivent donc sur différents « territoires » de la pensée, territoires dans lesquels elles sont soumises à des forces, ou plutôt des rapports de forces. Après le vent de la bêtise, voilà donc le feu de la technique. Petite visite guidée par le couple Bergson/Serres

http://www.dailymotion.com/video/2IZGoUqhZXYUTkIln

http://www.dailymotion.com/video/4xoSWEuJPvMPekIRY

Illustrations sonores d’après extraits du dossier France Culture : Bergson, le cinéma de la pensée

+ Tags associés à Bergson, blog de Jean-Clet Martin

Auto imagerie cérébrale

Imageries cérébrales,
Album : Imageries cérébrales,
ou neuro-imagerie, désigne l'ensemble des techniques issues de l'imagerie médicale qui permettent d'observer le cerveau, en particulier lorsque qu'un individu exécute une tâche cognitive.
44 images
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Dialogue intérieur : une problématique de l’eau ?

http://www.dailymotion.com/video/4egYbvQ1Z1p0fkEqq

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Réunion du cabinet de sécurité intérieure de mes petits « moi ». L’ordre du jour est consacré à la répartition de mes budgets temps pour le mois de septembre 2007.

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-          [moi n°1 : le petit chef influençable qui dit « je » et doute tout le temps…]  Pourquoi parler d’eau sur un blog ? Qu’est-ce que ça veut dire tout ça ? C’est pas clair !

-          [moi n°2 : un chieur de type araignée… Oui, d’ailleurs on peut sans doute couper les lignes de crédit temps dédiées à cette activité, non ? Je n’y vois aucun sens et problématique en soi. Certains ici doivent plutôt manquer d’air que d’eau, n’est-ce pas n°3 ?

-          [moi n°3 : monsieur je sais tout…]  Problématique en soi ? Peut-être pas, mais nous tenons là à mon sens une tentative d’expression, certes encore confuse, d’un symptôme plus large. En ce sens, ce travail mériterait d’être poursuivi jusqu’à son terme. Et si vous voulez mon avis, coupez plutôt dans le budget sport…

-          [moi n°1]  …et gagner au mieux cinq minutes ? Bon, de quel types de symptômes parles-tu ? Expliques-toi vite où je coupe ce budget qui ne rapporte rien, et on en profite pour avancer sur le budget bière.

-          [moi n°3]  Mais ça c’est évident ! Des boucles qui se retournent sur elles-mêmes ! Nous vivons tous dans un monde où la pollution des eaux naturelles nous empêche un peu plus chaque jour d’en  boire ou même de s’y baigner ! En conséquence, il n’est pas inutile de souligner la relation de plus en plus distante et intermédiée que nous avons avec cette ressource naturelle pourtant si vitale.

-          [moi n°2]  Intermédiée par quoi et par qui ?

-          [moi n°3]  Par exemple, les organisations qui peuvent associer savoir-faire et moyens techniques et financiers de dépollution. Et elles ne sont pas si nombreuses !

-          [moi n°2]  Oui…Bon il n’empêche que je ne vois pas très bien en quoi cela serait généralisable ou représentatif d’un symptôme plus global?

-          [moi n°3]  Alors voilà…Tu m’écoutes ?

-          [moi n°2]  Si seulement nous avions le choix…

-          [moi n°3] Bien ! Donc les relations sont de plus en plus indirectes, c’est-à-dire qu’il y de plus en plus de machines ou d’objets entre les gens, et entre les gens et leur environnement. Autrement dit, nous avons de plus en plus de couches à percer avant d’arriver à une expérience vécue du monde qui ne soit pas celle d’un produit ou d’un intermédiaire…

-          [moi n°1]  Voilà ! Donc si je te comprends bien, c’est le même truc qu’avec notre copine. Téléphone, ordinateur, DVD…on a toujours besoin de quelque chose pour se connecter…Sans même parler d’être ensemble physiquement et/ou mentalement dans un même lieu ou moment, je peux dire que nous ne sommes jamais seuls, mais toujours encombrés d’un tas de truc…sans parler de vous non plus !

-          [moi n°2]  C’est donc ça….nous n’habitons plus avec des objets, mais nous habitons dedans ! Un truc que j’ai déjà du entendre mille fois ! Enfin…si ça vous amuse de réinventer la roue…d’ailleurs, saviez-vous que le barrage chinois des Trois Gorges a pu modifier jusqu’à la trajectoire même de la terre ? Ceci dit pour revenir à l’eau et vous éviter d’être ridicules plus longtemps en public. Mes pauvres petits amis !

-          [moi n°3]  Merci de ton aide ! Non, non je suis sérieux…nous n’avions pas encore parlé de ces objets que nous fabriquons et qui sont maintenant à l’échelle des puissances du monde. Et dire que certains contrôle ces objets…

-          [moi n°1] …tandis que tout un chacun pense contrôler ce qu’il croit être ses propres objets, oubliant bien vite qu’ils ne sont qu’une infime partie d’un objet beaucoup plus vaste. Tiens j’ouvre mon robinet et hop je le ferme si je veux !

-          [moi n°3] Mais nous ne contrôlons là qu’une toute petite vanne de sortie parmi des millions, et rien de la source, rien du contenu, …

-          [moi n°1]  Qu’il  soit multimédias ou aquatique d’ailleurs…

-          [moi n°2]  Pipo ! N’avons-nous pas toujours besoin d’un cadre à nos actions ? Une rencontre avec un objet, c’est aussi une formidable occasion de penser, qu’il vous soit imposer ou pas ! Vous me faite bien rire avec vos discours d’arrière garde !

-          [moi n°3]  Tout à fait, et c’est justement bien là qu’on peut remarquer un terrible renversement. Très précisément, quand des objets trop connus ou préconnus ne nous invitent plus à penser ou à rencontrer la différence. Cette eau israélienne en bouteille équivaut bien à sa sœur suédoise. A la boire, je n’apprends plus rien de son territoire de vie.

-          [moi n°1]   Résultat, ce sont les objets qui devenant presque autonomes…

-          [moi n°3] …car finalement fabriqués par d’autres objets…

-          [moi n°1] …qui par des connexions techniques successives les uns aux autres, finissent par produire eux-mêmes les nouvelles idées, les nouveaux affects et les nouvelles pratiques…là-dedans, une grande majorité des hommes est donc condamnée à juste relier des objets…

-          [moi n°3] …comme le soiffard à ouvrir une bouteille d’eau en plastique ou crever ! Tu vois on finit par se comprendre !

-          [moi n°2] En gros vous nous parlez de l’arrivée de la couleur au cinéma ? Nous devenons faible relativement à la puissance des objets que nous créons ? Et bien désolé de vous décevoir mais là aussi, personne ne vous a pas attendu pour le savoir ! Par contre, là où j’ai beaucoup plus de mal à suivre, et je ne dois pas être le seul, c’est que vos objets, sont-ils des extensions de notre corps ou alors sont-ils autonomes ? Faudrait savoir. S’ils en sont des extensions, alors la puissance de notre corps devient considérable à porter pour notre petite âme ! Vous n’auriez pas des extensions mystiques s’il vous plait. Je commence à me sentir mal ! (rire) 

-          [moi n°1]  Pauvre dualiste va ! Ces objets sont les deux en même temps !

-          [moi n°3]  Mécanique ou mystique ne s’oppose pas forcément. Mais tu nous fais perdre le fil avec tes sarcasmes. Où en étions-nous déjà ?

-          [moi n°2]  A un corps composé de 70% d’eau et qui se demande si le problème de l’eau est un problème qui fait sens au-delà d’une simple menace sur la survie de l’espèce ! (rire encore) 

-          [moi n°1]  Attendez ! Voilà que j’entends numéro quatre venir par ici ! Gros de menace notre sort à tous ! (rires)

crazy bird

-          [moi n°4 : intermittent du spectacle, se sent différent des autres et vient juste d’écouter Michel Serres parler de Bergson sur France culture]  Désolé pour le retard, mais j’avais oublié mon parapluie !

-          [moi n°1]   De plus en plus drôle, tu es…

-          [moi n°4]  Comme je vous entendais deviser sur le grand écran de la conscience, il me tardait néanmoins d’intervenir messieurs. Un, deux, un, deux ! Tatatata ! (En prenant une voix grave) Les objets ne sont juste qu’une externalisation de nos organes visant à accélérer notre évolution. (Silence). Reposer sur des mutations génétiques hasardeuses et la sélection est maintenant trop long pour nous autres les reptiles à la queue cible publicitaire mutante ! Mais nous avons repris notre destin en main, devenus la cause de nous-mêmes, à mesure que le lièvre technique prend de vitesse la tortue évolution !  Voilà ça vous a plu ? J’ai été bon ? 

-          [moi n°1]  Depuis quand tu dis « je » toi d’abord ?

-          [moi n°4]  Depuis que j’ai appris par cœur la l’introduction au discours de la méthode dan le suplément d’été de Télédrama ! Mais rassurez-vous, je ne mets strictement rien de moi derrière tout ça. Paraît juste que c’est bien de le dire, alors « je » fais comme ils disent !

-          [moi n°3] Pas bête si bête ta chanson en tout cas. On va finir par retomber sur nos pieds grâce à toi tu vas voir. Si je remets dans l’ordre ce que tu viens de dire, nous accélérons donc la fabrication d’objets de plus en plus nombreux puisque nous en servons comme d’un processus de sélection artificielle extériorisé, et donc contrôlé.

-          [moi n°4]  Si tu le dis… (bâillement)

-          [moi n°1]  C’est assez économique en temps et vie humain en fait. Voilà pourquoi on peut se permettre quelques sacrifices au nom des avancées techniques. Le jeu en vaut bien la chandelle finalement.

-          [moi n°3] Oui enfin pas sûr que la vraie précaution soit là. Et n’oublies pas qu’en  conséquence, nous augmentons sans cesse la poubelle terre de tous ces objets mis au rebut et dont la désuétude s’accélère! D’où nous en polluons les eaux, et d’où cette question de l’eau est effectivement, par inductions successives, une question tout à fait centrale et révélatrice ! Je demande donc la poursuite des crédits temps pour continuer à explorer cette voie prometteuse.

-          [moi n°4]    Bienvenu dans un monde nouveau ! On va avoir besoin d’illustrations non ?

-          [moi n°1]   Après discussion, je suis maintenant d’accord moi aussi pour poursuivre plus loin cette piste. Mais moi, je ne l’ai pas compris tout à fait comme toi n°3. Pour moi, c’est plus le symptôme de la fin du monde des essences, de l’eau vu comme un grand corps liquide qui coule. Aujourd’hui, nous célébrons l’arrivée d’un monde sur le mode du contingent : l’eau est peut-être potable ici et maintenant, ou pas, l’eau est peut-être usées, industrielle ou agricole, ou pas ! L’eau est peut-être disponible, ou pas, éclatée qu’elle est dans de multiples visages, usages, fonctions…appelez ça comme vous voudrez !

-          [moi n°2]  Aller vous faire soigner rapidement ou engager vous rapidement dans la police des eaux !

-          [moi n°3]  Encore un endroit où la biodiversité ne se résume qu’à la simple présence humaine… mais les dangers que nous courrons n’ont rien à voir avec ta police !

-          [moi n°4]   En fait, je savais bien que vous étiez tous un peu animiste ici. Et à mon avis, nous formons tous ensemble un très bon exemple de communauté vivante intrahumaine !

-          [moi n°2]   Continuez vos conneries trop longtemps et je mets le véto banquier sur la table !

***

A écouter sur France Culture le dossier: Bergson, le cinéma de la pensée

A lire sur l’anti-oedipe en question, la reprise de l’article de Valérie Marange: Ecosophie ou barbarie

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