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Baruch Spinoza ( poème de Borges )
Le couchant, brume d’or, teint les vitres, mais l’ombre
Va gagnant le bureau. L’assidu manuscrit
Attend, avec déjà sa charge d’infini;
Quelqu’un est là, construisant Dieu dans la pénombre.
Un homme engendre Dieu. C’est un juif à la peau
Citrine, avec des yeux tristes. Le temps l’enlève
Comme une feuille que la rivière sans trêve
Charrie et qui se perd aux déclinantes eaux.
Qu’importe. Le sorcier persévère; il s’isole
En sa géométrie délicate, créant
Dieu; du fond de sa maladie, de son néant,
Il continue à bâtir Dieu par la parole.
Pour le plus vaste des amours il fut nommé,
Pour cet amour qui n’espère pas être aimé.
Jorges Luis Borges, La monnaie de fer, Gallimard 1976
je pense, et ça se sent à travers tous les articles, que vous avez maîtrisée votre sujet de bout en bout.
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Merci pour ces bons moments sur votre blog. Je suis souvent au poste pour regarder (encore et toujours) ces merveilleux articles que vous partagé. Vraiment très intéressant. Bonne continuation à vous !
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