Quatrième de couverture : Jusqu’à ce matin même nous échappait la nature : petit carré de luzerne, concept abstrait, objet découpé par les sciences. Notre savoir ne saurait fonctionner sans ces découpages, il doit maintenant résoudre les problèmes posés par leur intégration. La voici, aujourd’hui, nouvelle et fraîche, à l’état naissant : globale, entière et historiée sous les yeux de l’humanité entière et globale ; théorique, bientôt, quand les disciplines séparées voudront bien se fédérer ; tout de suite concrète et technique, puisque nos moyens d’intervention agissent sur elle qui, en retour, agit sur nous. Combat, dialogue ou accord ? Dans le risque d’une lutte à mort, il faut prévoir un contrat. Espoir d’une vie commune, on voit naître une Nature.
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Michel Serres sur France Culture :
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Extrait de l’article de la revue Multitudes : « Retour sur le Contrat Naturel » de Michel Serres
Qui signe le Contrat ?
L’argument principal partout opposé à ce livre consiste à demander à l’auteur : qui signera ce Contrat ? Entendu que la Nature ne dispose d’aucune main pour écrire ni d’aucun entendement pour avoir quelque intention de ce genre.
Je ne suis ni si sot ni si animiste pour penser que la nature est une personne. Et je réponds que l’on objecta au Contrat social de Rousseau le même argument : nul, en effet, ne signa jamais ce Contrat, en une cérémonie dont l’on pourrait documenter la date et les circonstances. La Volonté Générale a aussi peu de mains que la nature.
Ces Contrats se présentent donc comme des conditions. Si nous vivons ensemble de telle et telle manière, tout se passe comme si nous avions signé ce Contrat social. Si nous protégeons en ce moment telles espèces en voie de disparition, c’est que, virtuellement au moins, nous leur reconnaissons le droit à l’existence. Les chasseurs de tigres, au Bengale, de temps de la colonisation anglaise, ne leur reconnaissaient pas ce droit, jusqu’à l’éradication comprise. Nous commençons à penser possibles des procès opposant tels pollueurs et, par exemple, tel parc, telle forêt ou telle mangrove. Ces procès ne sont possibles que par une acceptation tacite des ces « choses » comme sujets de droit.
Nos conduites actuelles, même notre sensibilité, si nouvelle par rapport à la fragilité des choses, supposent que la Nature devient, peu à peu, sujet de droit.
La philosophie traditionnelle, en Occident, se donne pour but la découverte d’un lieu, changeant, sans doute, à chaque époque, d’où l’on peut voir, en même temps et à la fois, la raison scientifique et la raison juridique, les lois du monde physique et les lois politiques des collectifs humains, les règles de la Nature et les règles des Contrats ; ce pourquoi, dans les langues de référence, les termes qui désignent ces principes sont les mêmes dans les deux cas.
Vrai de Platon, d’Aristote, de Lucrèce et des Stoiciens, cela se vérifie pour saint Thomas d’Aquin, au Moyen Age, pour Spinoza et Hobbes, à l’âge classique, pour Kant ou Hegel, plus près de nous. A la recherche donc de ce lieu, le Contrat Naturel traite de philosophie de la connaissance et de l’action, à propos d’un problème posé par les sciences et les techniques d’aujourd’hui [...]
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Selon Michel Serres, il nous appartient donc maintenant d’inventer Le contrat naturel par lequel nous fixerons les limites de l’action de l’homme sur la Nature, le sens des droits et des devoirs. En 1994, ce dernier publiait l’ouvrage « éclaircissements« , une suite de dialogues avec le sociologue, ethnologue et philosophe des sciences Bruno Latour. Profitons donc de cette collaboration passée pour évoquer rapidement le concept, peut-être complémentaire, de parlement des choses.
Pour le résumer très globalement: à partir d’une conceptualisation du « non-humain », Latour nous propose la création d’un « parlement des choses » où les non humains seraient représentés et défendus par des « députés » d’un nouveau genre. Lire à ce sujet l’article de Latour intitulé « A nouveaux territoires, nouveau Sénat »
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Bruno Latour sur France Culture :
Consulter le site internet de Bruno Latour.
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