Avec la révolution industrielle s’opère l’accomplissement de l’individu moderne, maître et possesseur de la nature, empire dans un empire. Les chemins d’une révolution écologique encapsulés dedans ? Si tant est que cette formule ait un sens, quelles nouvelles productions pour quels nouveaux types d’individus ? Du retour d’un certain paganisme à un individu fragment de la nature.
Avant de penser la chose, encore faudrait-il dresser quelques petits portraits des différentes formes de l’individu actuel, des formes forcément déjà dépassés. On pense à Nietzsche dans son Zaratoustra : le dernier pape, les deux rois, le plus hideux des hommes, l’homme à la sangsue, le mendiant volontaire, l’enchanteur, l’ombre voyageuse, le dernier homme, l’homme qui veut périr, l’ane, le serpent, l’araignée, etc … toutes ces formes qui préparent et accomplissent le basculement d’un monde vers la mort de Dieu.
A notre minuscule niveau, laisser nous tenter à esquisser quelques portraits tentatives sonores de l’époque. Tiens, et pourquoi pas en détournant, tant qu’on y est, le concept de ritournelle cher à Deleuze et Guattari. On connait la chanson, mais qu’est-ce que je chante au juste quand je sorts de chez moi, quand je rencontre une femme, quand je vais travailler and so on.
En un sens général, on appelle ritournelle tout ensemble de matières d’expression qui trace un territoire, et qui se développe en motifs territoriaux, en paysages territoriaux (il y a des ritournelles motrices, gestuelles, optiques, etc.). En un sens restreint, on parle de ritournelle quand l’agencement est sonore ou ’’dominé’’ par le son » Gilles Deleuze et Félix Guattari, Capitalisme et schizophrénie, tome 2 : Mille plateaux, Ed. de Minuit, 1980, p. 397. Ritournelle : forme de retour ou de revenir, notamment musical, lié à la territorialité et à la déterritorialisation, et fabriquant du temps. » Arnaud Villani, Le vocabulaire de Gilles Deleuze, Les Cahiers de Noesis n° 3, Printemps 2003, p. 304.
Qui chante quoi appartient à quoi ?
On pourrait bien imaginer-imager quelques-unes de ces « espèces » qui peuplent la sphère de nos pensées. A chacune sa chanson, son éthologie propre, sa manière de coloniser et de composer un territoire. Ce serait alors l’ensemble des relations entre ces territoires qui constitueraient une certaine « écologie de la pensée ». Immanente, à tout moment infiniment variable dans le temps et l’espace.
L’homme des va-leurs
L’homme de l’ici
L’homme d’un pro-grès
L’homme antico-pessimis-tique
Petit fragment, cliché instantané bruyant de notre époque…
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