Les experts du GIEC semblent placer au premier rang des conséquences du changement climatique, les difficultés d’approvisionnement en eau et la problématique de la biodiversité.
Bien qu’il ne soit pas nécessaire d’anticiper les conséquences futures des variations climatiques pour constater dès aujourd’hui les effets de pressions anthropiques excessives sur la ressource en eau et la biodiversité, ce faisant le GIEC ouvre (enfin ?) une voie de dégagement à la mono-communication des calculs climatiques.
Si le changement climatique, entendu au singulier, est un formidable producteur d’incertitude dans l’équation générale drivant les aménagements humains, il n’en demeure pas moins en l’état des connaissances une force globale et abstraite capable d’influer sur les variables réelles que sont l’accès à la ressource en eau, les stocks de la « banque mondiale » génétique, etc.
Or la vulnérabilité présente de ces variables est encore assez largement indépendante des variations climatiques futures. Et comme ces variables sont porteuses en elles-mêmes d’un potentiel d’atténuation de ces variations, elles en sont donc tout autant des causes que des conséquences.
La question est donc : quel seront les « états » (qualitatif et quantitatif) futurs des ressources en eau et de la biodiversité ? États à partir desquels les variations climatiques s’exprimeront plus ou moins violement. Il convient ainsi et dès à présent d’apprécier au mieux leurs états actuels, l’ensemble des forces à l’œuvre. Voir à ce titre les remarquables travaux du Millenium Ecosystem Assessment.
D’un point de vue méthodologique, notons que si le GIEC partait de l’hypothèse d’un risque global pour en déduire des conséquences à analyser localement, l’approche du Millenium Ecosystem Assessment, bien que complémentaire, faisait le pari inverse. A savoir qu’à partir de l’observation de la vulnérabilité locale des différents écosystèmes, elle en induit une notion de risque global, sans avoir à raisonner en termes de conséquences, chose bien difficile dans des systèmes ou tout est lié et interagi dans le temps comme l’espace.
Eau et biodiversité ne sont donc pas des conséquences uniquement dérivées de la « question climatique », elles sont des tampons vulnérables, à conjuguer au présent à mesure que leurs états participeront à renforcer ou diminuer les impacts des variations climatiques à venir.
Le tableau suivant s’appuie sur les données parues dans le monde du 05/04/2007 s’appuyant sur un rapport du WWF « Les 10 plus grands fleuves en danger » (PDF, En). Ici pas besoin de CO2, de courbes et de calculs corrélatifs pour s’expliquer. Pour qu’un hydrosystème fonctionne, il demande une quantité d’eau minimum pour lui-même afin d’éviter les ruptures de cycle entrainant salinisation, eutrophisation, espèces envahissantes, etc. Une quantité d’eau dont il est précisément privé par les dérivations successives (barrages, captages canalisations, endiguements, etc.) Autrement dit, du fait d’un mauvais partage de la ressource en eau entre besoins humain et non-humains.
Quantité et qualité sont bien souvent les deux faces d’un même problème, tout du moins dans le sens suivant : une diminution de la quantité entraine de facto une plus grande concentration des polluants. Ainsi, globalement :
- dans les régions agricoles les prélèvements excessif afin d’irrigation altèrent le débit des cours d’eau, concentrant et restituant des pollutions organiques (nitrates) et chimiques (pesticides) en retour ;
- dans les régions urbaine les prélèvements excessif afin domestiques altèrent le débit des cours d’eau, concentrant et restituant des pollutions organiques (bactériales) et chimiques (micropolluants) en retour ;
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dans les régions industrielles les prélèvements excessifs afin des processus de production altèrent le débit des cours d’eau, concentrant et restituant principalement des pollutions chimiques (métaux lourd) ou thermique (eaux de refroidissement) en retour.
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