Le chapitre 4 – water scarcity, risk and vulnerability - du rapport sur le développement humain 2006 du programme des Nations-Unies pour le développement, est consacré à la fragilisation croissante de l’accès des populations à la ressource en eau.
Nous le savons, la ressource en eau est physiquement inégalement répartie sur la planète, c’est la contrainte ou problématique de l’accès physique à la ressource. Par ailleurs, selon ses ressources économiques, chaque pays est capable ou non de bâtir et entretenir les infrastructures et ouvrages capables d’aller chercher, plus loin ou plus profond, et de stocker une eau non directement accessible à l’homme. C’est l’accessibilité économique et technologique à la ressource. Tout comme la première, celle-ci est également très inégale, comme l’illustre le schéma suivant indiquant les capacités de stockage de différents pays. Notons déjà la situation de l’Inde.
C’est en fonction de cette double accessibilité que les divers groupements humains ont su ou pu s’implanter durablement sur des territoires, pas toujours très riches en eau. Or les changements climatiques, la rupture des cycles naturels de l’eau (diversion, barrage, aqueduc) sont autant de facteurs entraînant des déplacements et modifications géographiques de la ressource, au moment même ou les territoires humains sont de plus en plus spécialisé (zones d’agriculture intensives irriguées, mégapoles de peuplement urbain…) et donc d’autant moins flexibles.
Les deux accessibilités se détachent assez clairement sur le schéma suivant. Pour les pays du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest, c’est l’accessibilité physique qui tient un rôle prépondérant (désertification, croissance démographique). Pour les pays du Sud-est asiatiques, c’est surtout la disponibilité économique dans le cadre d’une forte croissance économique et démographique.
L’effet mécanique de la croissance démographique implique une diminution de la ressource disponible par tête, ce que résument les deux schémas suivants :
La croissance démographique et le prélèvement d’eau ne sont cependant pas en relation proportionnelle. En cause, on citera l’augmentation des niveaux de vie entraînée par la croissance économique mondiale du siècle dernier :
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l’élévation du niveau de vie moyen qui implique une montée dans la chaîne alimentaire par une plus grande consommation de protéine animale, l’élevage étant très consommateur en eau,
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une amélioration des conditions sanitaire par le développement des réseaux associés (eau potable, assainissement et tout à l’égout…),
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l’augmentation de la consommation d’eau dans les processus industriels.
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Le développement des différents usages de l’eau selon son niveau de développement économique se retrouve assez explicite dans le schéma suivant. Dans les pays sous-développés où l’agriculture reste une activité dominante assez peu efficace dans ses usages de l’eau, l’usage agricole représente en moyenne 80% des consommations de la ressource. Or le développement des villes et de l’industrie ne peut se faire sans bouleverser profondément cette répartition des usages de la ressource.
Consommation n’est pas prélèvement. En effet les prélèvements d’eau dans l’industrie (refroidissement des machines) n’entrainent qu’une faible consommation de la ressource, une très grande partie de celle-ci étant restituée au milieu après épuration. Il n’en est pas de même pour l’agriculture ou l’eau est soit évaporée, soit enfermée dans les tissus végétaux. Autrement dit une grande partie de la ressource est susceptible de quitter l’hydrosystème local (vente des céréales sur le marché mondial égal vente d’eau).
On voit donc poindre ici l’énorme gisement des ressources additionnelles nécessaires à soutenir le développement économique des pays à forte croissance. Ainsi en Asie du Sud-est, la part des usages non agricoles passera de 3 à 25% d’ici à 2050. Quelles en seront les conséquences sur les conditions de production agricoles locales, sur le maintien des paysans sur les territoires ruraux, i.e. sur l’exode urbain ?
Le tableau suivant illustre cette perspective dans le cas de la Chine.
La question devient alors : comment satisfaire des besoins croissants dans un monde déjà marqué par la surexploitation de nombreux hydrosystèmes ?
En Chine, les trois principaux bassins versants (ressources de surfaces) sont déjà soumis à des pressions maximales.
Au Mexique, beaucoup de ressources souterraines sont exploitées à un rythme qui ne permet plus la recharge naturelle des aquifères.
Avec les modèles en notre possession et à partir des divers scénarii concernant l’évolution des émissions des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, nous ne pouvons qu’estimer globalement l’impact des changements climatiques sur l’accessibilité de la ressource. Ceux-ci sont à corréler avec d’autres forces que sont la déforestation, la désertification…
Les conséquences en termes de productivité agricole sont surtout sensibles pour des pays reposant principalement sur l’agriculture pluviale. Le cas de l’Afrique est caractéristique en l’occurrence. Rappelons que si une augmentation du CO2 dans l’atmosphère est susceptible de favoriser la photosynthèse, l’eau n’en demeure pas moins un facteur limitant. Le carbone étant puisé dans l’air par la plante dans un échange d’eau régulé par les stomates. Pas d’eau, pas de carbone.
Article en ligne : Report outlines global warming’s effects
Par ailleurs, la fonte des glaciers va profondément impacter notre gestion de la ressource. Jusqu’à présent les précipitations étaient stockées sous forme de glaces lors des saisons froides et humides pour être lentement relâcher à la fonte des neige pour alimenter les cours d’eau en période sèche. Les glaciers tenaient donc un rôle de réservoir naturel essentiel dans la régulation des inondations et sécheresse et l’alimentation agricole. Le cas du Pérou est caractéristique de ce type de vulnérabilité climatique.
Les estimations concernant un pays comme l’Inde sont plus que préoccupantes. La capacité de ses réservoirs est extraordinairement faible, la révolution verte à largement contribué à épuiser les ressources souterraines, les eaux de l’Indus sont déjà partagées avec le Pakistan…comment nourrir plus d’un milliard d’individus à terme ? Aujourd’hui déjà, pour certains paysans, il est plus facile de gagner sa vie en vendant l’eau de leurs puits aux citadins voisins plutôt qu’en cultivant.
L’hypothèse de la multiplication des conflits liés à la raréfaction de la ressource est aujourd’hui prise au sérieux par bons nombres de scientifiques. Les données historiques restent cependant contradictoires et ne permettent pas d’affirmer un lien direct entre diminution de la ressource et conflit. Cependant la vision des courbes suivantes pourrait laisser à penser le contraire.
Article en ligne: Water scarcity: scientists see rise in drought-related conflicts
Site internet :
Tous les schémas sont issus du rapport 2006 du PNUD sur le développement humain.
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