« L’artifice fait complètement-partie de la Nature, puisque toute chose, sur le plan immanent de la Nature, se définit par des agencements de mouvements et d’affects dans lesquels elle entre, que ces agencements soient artificiels ou naturels […] l’Ethique de Spinoza n’a rien à voir avec une morale, il la conçoit comme une éthologie, c’est-à-dire comme une composition des vitesses et des lenteurs, des pouvoirs d’affecter et d’être affecté sur ce plan d’immanence. Voilà pourquoi Spinoza lance de véritables cris : vous ne savez pas ce dont vous êtes capables, en bon et en mauvais, vous ne savez pas d’avance ce que peut un corps ou une âme, dans telle rencontre, dans tel agencement, dans telle combinaison. » Gilles Deleuze
Un milliard et demi d’années avant Albena Denkova et Maxim Staviski, l’évolution célébrait une grande composition, un grand saut : le passage de la cellule vivante indifférenciée (procaryote) à la cellule vivante à noyau (eucaryote). Le vivant passait alors de la reproduction par contact (division asexuée) à la reproduction sexuée, les chromosomes, autrement dit l’information génétique, étant maintenant enclose dans un noyau.
Pour reprendre une métaphore économique, c’est l’abolition du libre échange génétique, l’apparition de membranes externes et de noyau en tant que nouvelles frontières, la constitution d’un dehors exposé à l’environnement et d’un intérieur protégé. Sexualité et noyau, individuation et mort ont été inventés de pair, par accident, et sélectionnés par l’évolution.
Dès lors que la cellule à noyau absorbera par symbiose les algues bleues (cyanobactérie) pour en faire des chloroplastes, c’est la création possible des végétaux verts, structures capables de synthétiser de la matière organique à partir de l’énergie solaire. C’est le début des organisations pluricellulaires: coopération, sélection, différenciation et spécialisation : la formation des premiers squelettes, la création des premières interdépendances…des premiers agencements…composition des vitesses et des lenteurs…
Pour les tenants de l’hypothèse de l’endosymbiose, la cellule eucaryote c’est ainsi « composée » progressivement dans le temps. En effet, tout comme la mitochondrie, les chloroplastes possèdent leur propre ADN, ce qui nous fait penser que ces bactéries d’origine exogène ont été « adoptées » au fur et à mesure par la cellule eucaryote.
Pour les structures animales à venir, c’est l’activité photosynthétique des algues bleues, puis des végétaux verts qui va absorber le carbone de l’air (CO2) : constitution des sédiments océaniques pour les premières, matière végétale pour les autres, et concourir ainsi à réduire l’effet de serre. En rejetant de l’oxygène, en tant que déchet de la photosynthèse, ces organismes permettront également la création de la couche d’ozone (O3), protection vitale contre les radiations UV.
Atmosphères de le Terre primitive | - Atmosphère actuelle | |
H2O |
80-90% |
Traces |
O2 |
0% |
21% |
CO2 |
10-20% |
Traces |
N2 |
1-4% |
78% |
Date (millions d’années) |
Evénements |
-400 | Colonisation de la terre ferme. |
-500 | Couche d’ozone (protection contre les UV). |
-1000 | Premiers métazoaires (animaux). |
-1800 | Apparition des cellules eucaryotes. |
-2000 | Apparition du dioxygène dans l’atmosphère. |
-3500 | Apparition des bactéries anaérobies et des cyanobactéries. |
-4500 | Formation de la Terre. |
Grâce à vous, j’ai pu apprendre beaucoup de choses intéressantes. J’espère en apprendre encore. Je vous félicite pour ces merveilleux partages. Continuez ainsi !
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