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« Faire du corps une puissance qui ne se réduit pas à l’organisme, faire de la pensée une puissance qui ne se réduit pas à la conscience. Le célèbre premier principe de Spinoza (une seule substance pour tous les attributs) dépend de cet agencement, et non l’inverse. Il y a un agencement-Spinoza : âme et corps, rapports, rencontres, pouvoir d’être affecté, affects qui remplissent ce pouvoir, tristesse et joie qui qualifient ces affects.
La philosophie devient ici l’art d’un fonctionnement, d’un agencement. Spinoza, l’homme des rencontres et du devenir, le philosophe à la tique, Spinoza l’imperceptible, toujours au milieu, toujours en fuite même s’il ne bouge pas beaucoup, fuite par rapport à la communauté juive, fuite par rapport aux Pouvoirs, fuite par rapport aux malades et aux venimeux. Il peut être lui-même malade, et mourir; il sait que la mort n’est pas le but ni la fin, mais qu’il s’agit au contraire de passer sa vie à quelqu’un d’autre.
Ce que Lawrence dit de Whitman, à quel point ça convient à Spinoza, c’est sa vie continuée : l’Ame et le Corps, l’âme n’est ni au-dessus ni au-dedans, elle est « avec », elle est sur la route, exposée à tous les contacts, les rencontres, en compagnie de ceux qui suivent le même chemin, « sentir avec eux, saisir la vibration de leur âme et de leur chair au passage », le contraire d’une morale de salut, enseigner à l’âme à vivre sa vie, non pas à la sauver. »
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