D’après un article de James Painter, BBC news, 12 mars 2007
Les experts s’accordent à dire que la fonte rapide des glaciers andins menace l’équilibre économique à long terme du Pérou. Dans ce pays et dans ce siècle, un baril d’eau pourra couter plus cher qu’un baril de pétrole.
70% des habitants du pays vivent sur une bande côtière ouest regroupant moins de 2% des ressources en eau du pays et qui ne serait qu’un désert sans les ruissellements d’eau en provenance des Andes. Les châteaux d’eau andins sont vitaux dans la régulation des eaux et l’alimentation des rivières en saison sèche. En dehors des besoins en eau potable, 80% de l’énergie du pays reposent sur la production hydroélectrique. Par ailleurs les secteurs les plus dynamiques de l’économie, exportations agricoles et secteur miniers, absorbent de grands volumes d’eau. Dans le cas de l’agriculture, cette eau quitte définitivement le pays.
Dans ce contexte, un groupe de scientifiques internationaux a récemment estimé que le Pérou et la Bolivie, deux pays regroupant à eux seuls 90% des glaciers tropicaux du monde, avaient perdu environ un tiers de leurs surfaces glacières depuis les années 70. Lors des études, une attention particulière a été donnée à la chaine de montagne de la Cordillera Blanca. L’eau descendant de ses sommets alimente une large gamme d’activité dans la vallée avale de Rio Santa : une usine de production hydroélectrique comptant pour 5% de la capacité du pays, de l’eau potable pour deux agglomérations, l’alimentation des activités commerciales et agricoles de la plaine. Durant la saison sèche (6-7 mois), cette eau des glaciers est vitale à l’ensemble de ces activités.
Or d’après les calculs, la fonte de la glace fournit de 10 à 20% des ruissellements annuels alimentant la vallée, 40% en saison sèche. D’après les modèles fondés sur une hausse modérée des températures, il est prévu une augmentation des ruissellements associés à la fonte des glaces à court terme, avant que ceux-ci ne connaissent un déclin brutal après 2050, voire même d’ici 2030. Ainsi les variations saisonnières deviendraient donc beaucoup plus brutales, moins d’eau en saison sèche.
La capitale Lima, construite sur un désert, abrite cependant plus de huit millions d’habitants. Comme les précipitations y sont très faibles, la ville tire principalement son approvisionnement en eau du fleuve Rimac et de deux autres rivières dont les sources sont situées dans les hautes altitudes andines. Ce faisant le système de collecte est partiellement alimenté par la fonte des glaces, alors même que la ville de Lima connaît déjà un large déficit entre offre et demande en eau.
Et la demande de la ville va augmenter mécaniquement à mesure de sa croissance démographique continue. Aujourd’hui on estime que le système de réserve de la ville ne pourrait survivre à deux années de sécheresse consécutives. Les réserves sont très faibles, leurs capacités estimées à moins d’une année d’approvisionnement. Le projet de développement humain »Aqua para todos » qui souhaite donner un accès à l’eau potable à près de un million d’habitant de la ville pourrait êre rebaptisé « Poco agua para todos », dans la mesure où les infrastructures nécessaires à l’augmentation des réserves et à la diversification des sources d’approvisionnement de la ville, n’ont pas été implémentées ces dernières années. A l’heure actuel Lima dépend uniquement d’un seul tunnel allant récupérer l’eau de l’autre côté des Andes.
Avec l’attente d’une réduction d’eau en période sèche et le besoin de capturer plus d’eau en saison humide, le développement de nouveaux ouvrages (aqueduc et réservoir) devient donc indispensable afin de réduire rapidement une vulnérabilité croissante à la ressource en eau pour près de 8 millions de personnes.
Le cas du Pérou n’est pas isolé cette semaine dans l’actualité de la question de l’eau. A travers un récent rapport, la banque mondiale vient d’interpeller les gouvernements des pays du Moyen-Orient et du Maghreb du fait que, sur ces territoires, l’accès à la ressource en eau par habitant sera divisé par deux d’ici à 2050. En ce sens la Banque rappelle qu’il est dès à présent prioritaire d’accélérer la modernisation du secteur de l’eau de ces pays.
Eléments de diagnostic :
« Cities will come to rely more and more on expensive desalination and during droughts will have to rely more frequently on emergency supplies brought by tanker or barge […] All of this will have short- and long-term effects on economic growth and poverty, will exacerbate social tensions within and between communities and will put increasing pressure on public budgets […] this all means the region is going to have to do much more in the water sector with less resources »
Eléments de solution :
« Increased trade in agricultural products [...] reforms of banking and insurance, and development of telecommunications and information technology, could all have important effects on water outcomes [...] »
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