Boite à outils avec Valérie Marange : les recettes de l’éco.
« Notre point de départ dans ce cheminement est l’invitation à penser, à pratiquer un renouvellement de la pensée, que contient un petit ouvrage de Félix Guattari paru en 1989 : Les trois écologies. L’écologie y devient plurielle, et c’est là que ça nous intéresse, car elle se propose d’élargir son regard non seulement à l’environnement et à ce qu’on appelle couramment « la nature », mais aussi aux constructions sociales et aux processus mentaux. »
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Ecosophie ou barbarie par Valérie Marange :
« L’écologie politique est aujourd’hui arrivée à un point de développement important, qui ne lui confère pourtant qu’une efficace très réduite. On l’observe par exemple dans le domaine des émissions de CO2, qui n’ont reculé depuis Tokyo que dans la CEI, pour cause de désastre économique. Cette impuissance de l’action politique conduit certains observateurs à la conclusion que le levier réside aujourd’hui, non pas dans une fallacieuse « démocratie économique», mais dans les modes de vie et les aspirations culturelles. Le niveau d’émission de CO2, de production de déchets en général dépendent bien sur des stratégies du marché (flux tendus par exemple) et des politiques de transports mais aussi des habitudes de consommation, des comportements face au travail, des modes d’habitats, des satisfactions trouvées dans la vitesse, etc. Si la pensée écologiste nous a appris l’importance des « externalités », négatives ou positives, ressources minières ou ressources humaines pour l’économie « restreinte », il n’est pas impossible que la surdétermination la plus forte, aujourd’hui, soit du coté des externalités subjectives, c’est à dire des mentalités. Les valeurs économiques sont comme toutes les valeurs, elles dépendent du crédit qu’on leur accorde, comme on le voit avec les phénomènes d’ »euphorie » ou de « panique » boursière. D’autre part, le mouvement capitalistique lui-même dépend de plus en plus des productions immatérielles, autrement dit des affects de ses opérateurs, qu’elle s’efforce de capter, comme on le voit très bien dans la « nouvelle économie », qui est en partie une récupération des énergies bénévoles investies dans le développement de l’Internet. Il y a donc des enchainements permanents entre environnement physique, économique mais aussi affectif et mental, et qui font que nous ne pouvons plus séparer, comme le faisaient les marxistes, les infrastructures matérielles des superstructures idéologiques. Et la question pratique la plus urgente pour la politique écologiste pourrait donc être de travailler, plus que les leviers du pouvoir au sens restreint, ceux de la micro-politique des valeurs, des affects et des façons de vivre. A une économie élargie, il faudrait donc faire correspondre une politique et une écologie élargies. »
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Boite à outils avec Isabelle Stengers : agencements collectifs et écologie des pratiques.
http://www.dailymotion.com/video/unlJ1nkF2hgy6o825
« Valérie Marange nous a introduit à l’écologie en tant que science ou art des agencements, vigilance envers les interactions entre les vivants qui tout à la fois composent un milieu et s’y construisent. Avec elle, nous avons vu que l’écosophie promeut cette ambition au-delà des problématiques environnementales, pour tenter d’irriguer les pratiques sociales et les phénomènes mentaux. Enfin, nos interrogations sur ce qu’on peut appeler « l’écologie des pratiques », celles des interventions politiques et publiques comme celles des manières de produire un groupe, une lutte, un milieu, ont commencé à se décliner sous la forme de recettes. Isabelle Stengers se consacre elle aussi à la mise au jour d’une écologie des pratiques, dont l’exigence nous stimule d’autant plus qu’elle s’exerce par rapport à d’autres entreprises humaines : les disciplines scientifiques. Ecologique, le travail qu’engage ici la philosophe se dépouille dès lors de tout regard en surplomb, de toute tentation d’ordonnancement ou de hiérarchisation entre les sciences modernes. A même les territoires, les comportements et les narrations qui font les sciences, la démarche d’Isabelle Stengers relève et requiert les occasions qui font puissance. Ces moments où chaque membre d’un collectif à visée scientifique, au même titre que ceux de groupes plus explicitement politiques ou artistiques, dans leur processus commun d’élaboration, prend appui sur ce qui ne vient pas de soi seulement pour penser ce qui ne va pas de soi. Les possibles qui compliquent, les situations grosses de dissensus, les points de bascule porteurs d’énoncés nouveaux. »
Ecouter en ligne : http://cst.collectifs.net/IMG/mp3/stengers03dec.mp3
Très beau blog, merci pour les détails sur les prises de vue, ça va me faire progresser.
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