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Depuis le démarrage de ce blog nous avons essayé de contribuer à ce que pourrait être un discours écologique « étendu », une méthode ou mode de pensée encore à constituer et diffuser, cela à partir des divers fragments de nos connaissances actuelles. A ce stade il convient sans doute de synthétiser certaines des sélections que nous avons pu faire et qui constituent quelques unes des armes à la lutte nécessaire contre toute forme d’anthropocentrisme. Ce dernier, entendu comme la projection perpétuelle de la cosmologie humaine sur le vivant ou le non vivant, est sans doute le premier adversaire à abattre sur notre chemin. |
Dans son article « du risque « naturel » à la catastrophe urbaine : Katrina« , François Mancebo, professeur des universités – aménagement-géographie, nous rappelle que : « l’environnement, loin d’une transcendance s’imposant d’elle-même, est construit culturellement par les sociétés. Il importe, en effet, de ne pas confondre les notions d’écosystèmes et d’environnement. Si les écosystèmes existent per se, avec leurs flux de matière, d’énergie et d’information plus ou moins régulés selon des lois biophysiques et biochimiques, l’environnement est la manifestation de la manière dont l’humanité négocie sa survie au sein de ces écosystèmes. L’Homme se fait une représentation des écosystèmes qu’il habite et la nomme « environnement » à partir des usages dont les ressources écosystémiques sont l’objet (prélèvements (utilisation de l’air, des eaux, des minéraux), apports (pollution), modifications de structure (habitat, transports)) (Mancebo F., 2006). Définir son environnement participe ainsi de la territorialisation de l’espace. En tant que tel, il s’agit d’un processus relationnel où groupes sociaux et personnes se confrontent ou s’associent pour l’usage, sinon le contrôle, des ressources. Pour cette raison, ce que les sociétés humaines perçoivent de leur environnement résulte d’un travail de négociation et d’interprétation du réel (Raffestin C., 1986). »
Avec Bateson, nous avons vu que l’homme ne pouvait avoir qu’une conscience partielle des phénomènes; une vison trop projective de la vie qu’il est possible de « corriger » : « mais, si l’art, comme je l’ai suggéré précédemment à une fonction positive, consistant à maintenir ce que j’ai appelé « sagesse », modifier, par exemple, une conception trop projective de la vie, pour la rendre plus systémique, alors la question à poser à propos d’une œuvre d’art devient : quelles sortes de corrections, dans le sens de la sagesse, sont accomplies par celui qui crée ou qui « parcourt» cette œuvre d’art ? »
Avec Monod, une démonstration du rôle central que tient le hasard dans l’évolution biologique : « le hasard seul est à la source de toute nouveauté, de toute création dans la biosphère. Le hasard pur, le seul hasard, liberté absolue mais aveugle, à la racine même du prodigieux édifice de l’évolution »
Avec Uexküll, une représentation du monde animal où « chaque espèce vit dans un monde unique, qui est ce qui lui apparaît déterminé par son organisation propre […] rien que quelques signes comme des étoiles dans une nuit noire immense ».
Avec Guattari, l’articulation nécessaire entre l’écologie environnementale pour les rapports à la nature et à l’environnement, l’écologie sociale pour les rapports au « socius », aux réalités économiques et sociales, l’écologie mentale pour les rapports à la psyché, la question de la production de la subjectivité humaine : « les formations politiques et les instances exécutives paraissent totalement incapables d’appréhender cette problématique dans l’ensemble de ses implications. Bien qu’ayant récemment amorcé une prise de conscience partielle des dangers les plus voyants qui menacent l’environnement naturel de nos sociétés, elles se contentent généralement d’aborder le domaine des nuisances industrielles et, cela, uniquement dans une perspective technocratique, alors que, seule, une articulation éthico-politique, que je nomme écosophie, entre les trois registres écologiques, celui de l’environnement, celui des rapports sociaux et celui de la subjectivité humaine, serait susceptible d’éclairer convenablement ces questions. »
En conséquence et d’un point de vue pratique, si le changement climatique nous apparaît comme un élément de contexte général indéniable, nous soulignons l’importance concrète des thématiques de l’eau et de la biodiversité. S’adresser à ces thématiques clés en priorité nous permettrait d’absorber au mieux les impacts attendus du changement climatique.
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