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Actualité de la ressource en eau : le cas du lac Tchad

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Description

     Le bassin d’alimentation du lac Tchad couvre une surface de 2 434 000 km2, soit 8% de la surface totale du continent Africain répartie entre l’Algérie, le Cameroun, la République Centrafricaine, le Tchad, la Lybie, le Niger, le Nigéria et le Soudan. La cuvette du lac quant à elle ne représente que 1% du bassin d’alimentation, représentant néanmoins le 4ème plus grand lac du continent.

La région n’ayant que très peu de ressources pérennes (souterraines et de surface), l’alimentation du lac est donc saisonnière, dépendant des précipitations drainées vers le lac par le système hydrogrographique du bassin. Ce dernier est constitué de deux fleuves principaux collectant des précipitations extrêmement variables géographiquement : très faibles au nord – Tchad, Lybie, Algérie avec moins de 100 mm/an-  bien plus fortes au sud -1500 mm/an.  Ainsi l’alimentation du lac provient :

  • à 95% du fleuve Chari-Logone qui collecte les ruissellements du plateau Adamawa (République Centrafricaine, Cameroun et Tchad) vers la cuvette sud,

  • à 2,5% du fleuve Komadugu-Yobe pour la cuvette nord et qui collecte les ruissellements du Nigéria et Niger. La présence de deux barrages au Nigéria contribue à affaiblir les apports.

Une agence intergouvernementale (commission de bassin du lac Tchad) est en charge de réguler et contrôler l’usage des ressources en eau et naturelles au niveau du basin versant. Cinq pays y siègent actuellement : Tchad, Niger, Nigéria, Cameroun, République Centrafricaine.

Evolution

     Sur les dernières décennies la surface en eau du lac est passée de 25 000 km2 en 1973, à moins de 2 000 km2 dans les années 90. La cuvette nord n’a plus connu d’eau permanente depuis plus de 25 ans, cependant que dans les années les plus humides, 1994 et 1999, la zone connaît encore quelques inondations.

Le rétrécissement du lac de 90% sur les 40 dernières années provient notamment du fait de la réduction des recharges par le Chari-Logone, entre 1970 et 1990 la recharge moyenne à baissé de 55% par rapport aux valeurs observées entre 1950 et 1970. Globalement c’est bien le déficit de pluviosité combiné à une plus grande utilisation des eaux du lac pour les besoins des populations et des rivières pour l’irrigation qui expliquent principalement ce recul dramatique. Cependant il est comme toujours nécessaire de relativiser la situation du lac au regard du contexte historique et géographique de ce-dernier. Ainsi vers 20 000 av. J.-C., le lac avait complètement disparut du fait de l’aridité des tropiques consécutive à la glaciation avant de réapparaitre vers 9 500 av. J.-C.

Bien plus que l’activité humaine actuelle, c’est l’avancée du désert saharien, la disparition du couvert végétal de la région et la dégradation climatique qui l’accompagne, qui expliquent sur la longue période l’état de contraction actuel du lac. Le mouvement de décru des eaux semble ainsi entamé depuis 4 000 av. J.-C. A cette époque la profondeur des eaux du lac est de 65m, la superficie de plus d’un millions de km². Vers 1 000 av. J.-C., le lac n’a déjà plus qu’une profondeur de 17 m, aujourd’hui 7 m.

Impacts

     Au moment où les réserves en eau douce de la région diminuent dramatiquement, la population du bassin du lac Tchad continue de connaître une rapide croissance géographique. Elle est actuellement estimée à plus de 37 millions de personnes. Pour celle-ci, la majeure partie de la ressource en eau est utilisée pour l’irrigation agricole, devant l’alimentation en eau potable. Bien que l’agriculture traditionnelle du bassin soit une agriculture pluviale, en aval on trouve des cultures irriguées et/ou inondées.

La diminution de la ressource et donc des services écologiques des zones humides, impacte sévèrement les activités économiques locales que sont la pêche, l’agriculture, la foresterie. Crises alimentaires, difficultés d’accès à l’eau potable, dégradation des conditions sanitaires, les impacts sociaux nés des difficultés d’accès à l’eau potable entraînent des tensions entre les populations amont et aval pour le partage d’une ressource déclinante.

Parmi les populations du nord les plus touchées par la sécheresse, certaines ont du abandonner leurs terres, venant concentrer les pressions sur les ressources restantes aux abords du lac. Cependant le recul du lac dans les années 1970-90 n’a pas eu que des inconvénients. Les nouvelles terres émergées, riches en alluvions, ont permis le développement de cultures très productives au sud du lac (fruits, légumes, riz, maïs…). On estime aujourd’hui que l’agriculture de décrue fait vivre environ 40 000 Tchadiens.

Ressources en ligne

Quelques liens anglophones concernant le lac Tchad et tirés de la newsletter du portail de l’Unesco dédié à la ressource en eau : http://www.unesco.org/water/news/newsletter/

AOC-HYCOS (West and Central Africa – Hydrological Cycle Observing System) : description des conditions environnementales du site et du contexte socio-économique et institutionnel de la zone.

LakeNet : informations générales, cartographie, synthèse environnementale.

ILEC (International Lake Environment Committee) :Description des conditions physiques (surface, volume, profondeur…), biologiques de la qualité des eaux, de l’évolution des usages de la ressource…

Par ailleurs, concernant le cas de la mer d’Aral, se référer au dossier de synthèse de l’Unesco sur la question : http://www.unesco.org/water/news/newsletter/175.shtml#know

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